Outre une turquerie (représentiation de scènes turques sous forme de peinture), un turquet (nom vulgaire du blé en Turquie ou chien à nez camus d’origine turque) et le bleu turquin (foncé, voir le taffetas ou le marbre turquin), il existe un terme bien connu en minéralogie.
Il s’agit d’une pierre précieuse bleue tirant sur le vert, d’une matière opaque, de dureté moyenne que l’on peut polir, constituée par du phosphate d’alumine hydraté.
On en trouvait en Perse, jadis ; on l’a appelée turquoise, dès le XIII esiècle. Le premier auteur français à en avoir parlé fut, en 1628, Gui de La Brosse, médecin de Louis XIII et directeur du jardin botanique du roi.
COBALT
En Allemagne, la légende disait que des lutins peuplaient les mines d’or et d’argent, ils avaient la garde des trésors souterrains.
Or, ces lutins étaient considérés comme maléfiques, on les appelait des Kobalts.
Le physicien suédois Brandt isola en 1733 un métal qui fut baptisé du nom de ces lutins diaboliques.
CUIVRE
Il est une île de la Méditerranée orientale, entre l’Asie Mineure et la Syrie, à laquelle sa position géographique donne aujourd’hui une importance stratégique de premier ordre : Chypre. Des montagnes d’origine volcanique, une chaîne de montagnes calcaires, une vallée fertile, des cours d’eau nombreux, des cultures variées en raison du climat méditerranéen (blé, vigne, etc.) offrent à Chypre un éventail important pour son économie et son tourisme.
Dans l’Antiquité, Chypre a eu la même civilisation que la Crète. Mais déjà avait eu lieu le passage à l’âge du cuivre, que l’on martelait dès le V emillénaire avant notre ère, à Sumer.
Or, ce fameux cuivre vient du terme latin cupreum, une variante de cyprium, qui signifie… bronze de Chypre, puisque c’est de cette île que le métal, facile à travailler, se répandit en Occident.
On connaît le cuivre depuis 1155.
MERCURE
Comme dieu ; le Mercure latin (parfois assimilé à l’Hermès des Grecs) était celui du commerce ; les poètes en avaient fait également le patron du mensonge et du larcin, racontant qu’à peine né, Mercure avait dérobé les bœufs et le carquois d’Apollon, l’épée de Mars, la ceinture de Vénus, etc.
Mais il était aussi considéré comme le dieu de l’éloquence, messager céleste, inventeur de la flûte et de la lyre, protégeant les chemins et la circulation. Un véritable cumul de fonctions divines !
Aussi le mercure, corps simple et métal liquide d’un blanc argenté, lui doit-il son nom par la comparaison entre le dieu aux déplacements incessants et sa mobilité propre. C’est du moins ce qui apparaît dans un traité d’alchimie du XV esiècle.
On notera qu’en tant que dieu du commerce, Mercure a permis, vers 1701, la création de la mercuriale, tableau officiel hebdomadaire des denrées, mot qui, dès 1535, qualifiait déjà une assemblée semestrielle des cours de justice.
AMÉRIQUE
Alberico ou Amerigo Vespucci naquit à Florence en 1454.
Chargé d’équiper les navires en partance, il rêvait de pouvoir, un jour, égaler Christophe Colomb.
Après avoir été au service de l’Espagne, il passa à celui du Portugal et fit quatre voyages en Amérique, où il aborda après Colomb.
Ses lettres révélèrent aux géographes l’existence d’une grande terre au sud-ouest de l’Atlantique : grâce à ses récits et à ses croquis, la physionomie du Nouveau Monde se précisa.
En 1507, un cartographe allemand, le moine Martin Waldseemüller désigna ces nouvelles terres par la dénomination « Ame rici Terra », donnant le prénom d’Amerigo Vespucci au continent. Le nom resta ; ainsi fut baptisée l’Amérique.
Quant à Christophe Colomb, les Espagnols le vengèrent en appelant Colombie l’État qu’ils fondèrent en Amérique du Sud, en 1510.
Amerigo Vespucci s’éteignit en 1512 à Séville ; déjà le mot d’Amérique était largement utilisé et on baptisa les habitants du continent, des Américains, en 1556.
ASIE
Selon une légende, c’est le sorcier Asios qui donna à Tros, ancêtre des Troyens, la statue du Paaladion. Son nom aurait été attribué au continent Asie.
À moins que l’origine du nom de ce continent ne soit Asie, Océa-nide et fille d’Océan et de Thétys.
ATLANTIQUE
Atlas était le frère de Prométhée. Pour avoir conduit les Titans à l’assaut de l’Olympe, il fut changé en montagne et condamné à soutenir de ses épaules le poids de la voûte céleste.
L’on donna son nom à une montagne d’Afrique, en bordure de l’océan.
L’océan en question fut en raison de la proximité de cette montagne baptisé Atlantique.
ATLAS
L’image d’Atlas soutenant le monde était fort parlante. Aussi lorsqu’au XVI esiècle, le cartographe Gérard Mercator publia une collection de cartes géographiques, il orna le frontispice de l’édition par la représentation d’Atlas soutenant le globe sur ses épaules.
Dès 1585, l’usage consacra le terme usuel d’atlas, à la fois pour les recueils de cartes géographiques, puis pour ceux de planches et de tableaux se rapportant à d’autres sciences.
BORÉAL
Borée était le fils d’un Titan et d’Aurore, déesse des vents. La mythologie en fit le vent du Nord ; c’est son souffle qui aurait dispersé la flotte des Perses.
De son nom fut désigné tout ce qui appartient au Nord ou au Grand Nord : Aurore boréale, terres boréales, latitude boréale, de même que bourrasques, vents glacés et tourbillonnants.
EUROPE
La fille d’Agénor, roi de Phénicie, fut enlevée par Zeus, transportée en Grèce ; Europe devint la mère de Minos.
Le mythe de l’enlèvement d’Europe a inspiré de nombreux artistes, de Véronèse à Boucher en passant par Titien.
L’on se plait à croire que l’infortunée Europe donna son nom au vieux continent.
MÉANDRE
Il est un fleuve en Asie Mineure, célèbre par ses nombreux détours. Il prend sa source au cœur du plateau d’Anatolie pour déboucher dans la mer Egée, au sud de l’île de Samos. Son cours est de 380 km et son nom, aujourd’hui, est Bouyouk-Mendérez.
Jadis, en grec, il se nommait Maiandros ; en latin, cela devint Maeander. Les sinuosités étaient tellement connues qu’elles le caractérisèrent entièrement et que, dès 1552, il se nommait Méandre…
Par allusion, les sinuosités d’un cours d’eau, d’un sentier ou d’une route ont pris son nom.
OCÉAN
Le dieu de la mer chez les Grecs (Océan devenu Oceanus chez les Romains) était le fils d’Ouranos et de Gaea, le Ciel et la Terre ; il avait épousé sa sœur Téthys et était devenu le père des fleuves, des fontaines, des trois mille nymphes que l’on appelait Océanides.
Il abreuvait ainsi les hommes et les animaux ; cet élément marin était représenté par un vieillard barbu, entouré de monstres marins et mollement étendu sur les flots. Le mot qui, à l’origine, avait l’orthographe « occean » vers 1120, devint océan en 1600 et servit à désigner ce qu’on appelait auparavant la « mer océane ».
Déjà, les Océanides avaient surgi des eaux et donné naissance à l’Asie, l’Europe, la Libye, Parthénope. Rhodie, Thrace, bien d’autres encore, que les marins voulaient aller découvrir.
OCÉANIE
Chez les Hellènes, Océan était le dieu de la mer, père des fleuves, des fontaines et des Océanides.
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