CANARI
Aujourd’hui, le nom d’îles Canaries s’applique à un groupe d’îles espagnoles de l’Atlantique, constitué de quinze îlots volcaniques, dont sept seulement sont habités. Il s’agit de Tenerife, Fuertaventura, Grande Canarie, Lanzarote, La Palma, Gomera et Hierro.
Le nom de Canaries provient de ce que les Romains, découvrant ces terres, furent surpris d’y trouver beaucoup de chiens ; cela les frappa tellement qu’ils appelèrent les îles Canaries (du mot latin canis, signifiant chien).
Mais ces îles n’étaient pas seulement peuplées de chiens et, en dehors des rares habitants, il y avait une faune et une flore assez riches, en tout cas, variées.
Ainsi, on y voyait nombre de serins d’un jaune particulièrement vif sous le chaud soleil de la région : ces petits oiseaux devinrent alors des canaris, en 1583.
On notera également qu’une ancienne danse du XVI esiècle, dans laquelle les danseurs, effectuant une sorte de mascarade, étaient costumés en sauvages des îles Canaries, prit également le nom de canarie.
DOBERMAN
Employé à la fourrière d’un bourg de Thuringe, M. Doberman éprouva de la compassion envers les pauvres animaux recueillis qu’il était finalement obligé de supprimer. Il se piqua au jeu, pensant en même temps qu’il lui serait peut-être possible de créer une race de chiens de garde.
Élaborant une technique de sélection, il finit par obtenir un résultat vers 1860, obtenant une race magnifique, comme on peut le constater aujourd’hui encore.
Le nom de cette variété de chiens fut facile à trouver, son créateur lui laissant volontiers le sien. Le doberman était né.
On notera que le doberman fit sa première apparition en France seulement en 1917, lors d’un concours organisé à Lyon.
GENET
Une tribu berbère était réputée pour sa cavalerie légère ; elle s’appelait zanati ; le mot se transforma en zeneti puis jineti, qui désigna un cavalier armé à la légère et monté sur un cheval d’Espagne.
À partir de 1694, un cheval de race espagnole, petit, bien conformé et solide, a pris le nom de genet.
GORILLE
Hannon était un célèbre navigateur carthaginois qui, au VI esiècle av. J.-C., explora les côtes occidentales de l’Afrique jusqu’à la Guinée ; cette expédition a fait l’objet d’une relation dont il ne reste qu’une courte traduction en grec connue sous le nom de Périple d’Hannon .
Au cours de ce périple, le navigateur rencontra des hommes-singes velus sur la côte d’Afrique et les baptisa du nom de gorille. C’est aujourd’hui un animal pacifique, dangereux seulement s’il doit se défendre.
MARTIN-PÊCHEUR
Un oiseau à plumage noir et brillant, dos et poitrine rose pâle fut appelé en latin Pastor, sans doute par allusion à saint Martin, pasteur charitable. Martin devint le surnom du volatile, il en dériva le martinet et le martin-pêcheur, oiseau d’une autre famille, au plumage bleu-vert.
L’explication de son nom n’est-elle pas plus simple ? Ne dit-on pas que le martin-pêcheur est l’oiseau de la Saint-Martin ?
Quoi qu’il en soit, le saint patron des Gaules protège notre oiseau.
MÉDUSE
Cœlentéré gélatineux en forme de cloche. De Méduse, une des trois Gorgones.
Les Gorgones étaient trois sœurs, Sthéno, Euryale (immortelles) et Méduse, vierges ailées, à la chevelure de serpents et monstre abhorré selon Eschyle.
MOLOSSE
La Molossie, ancienne contrée de l’Épire, avait pour capitale Ambracie. Le premier souverain de ce peuple considéré comme à demi-barbare fut Molossos, fils d’Helenos et d’Andro-maque. La Molossie fut célèbre pour l’élevage d’une race de chiens, employés pour la chasse et la garde des troupeaux : les molosses.
PERROQUET
Sans que l’on sache exactement pour quelle raison, le nom de Pierre était attaché à celui d’un oiseau à bec, qui apprend facilement à imiter la voix humaine. En 1395, une telle mention existait.
Peut-être le mot paroccho, désignant le curé italien, est-il venu rencontrer celui de Pierre, développant l’idée de « celui qui parle ». En tout cas, le mot perroquet était né.
PÉTREL
Il existe un palmipède qui, volant au ras des flots, donne l’impression qu’il marche sur l’océan. Cette particularité, par allusion à saint Pierre tentant de marcher sur les eaux comme le Christ, fit appeler cet oiseau « oiseau de saint Pierre » ou pétrel, Pierre s’écrivant Petrus en latin.
PYTHON
Dans la mythologie, Python était un serpent monstrueux, ou dragon à cent gueules jetant des flammes que Héra lançait à la poursuite de Latone.
Celle-ci ayant mis au monde Artémis et Apollon, le jeune dieu âgé seulement de quatre jours tua le monstre près de Delphes. La peau du serpent recouvrait le trépied sur lequel se tenait la Pythie. Des jeux pythiques furent créés pour célébrer la victoire d’Apollon sur le monstre.
C’est d’après ce serpent que l’on appela au XVI esiècle python un reptile des régions chaudes de l’ancien monde, non venimeux mais redoutable par sa taille (jusqu’à 8 mètres de long) et sa force.
RENARD
Connu d’abord sous le nom de goupil, ce mammifère devint au XIII esiècle le héros du récit Le Roman de Renart . Ce nom propre lui avait été conféré en raison de la malice qui lui était attribué, Raginhard désigne en effet un personnage astucieux.
TRITON
Dieu de la mer, fils de Poséidon et d’Amphitrite ou de Nérée.
Il lutta contre Héraklès ou contre Dionysos. Plus tard, il ne fut plus qu’un dieu marin faisant partie du cortège de Poséidon-Neptune, et il se multipliera : les tritons seront alors les compagnons habituels des dieux de la mer.
Le nom de Triton fut relevé dès 1512, comme divinité de la mer à visage humain et à queue de poisson, dont l’attribut était la conque.
En 1615, le nom de triton fut attribué à un intervalle en musique, de trois tons puis, en 1808, qualifia un mollusque gastéropode dont la coquille servit de trompe et parfois utilisée encore par les bergers.
Un dernier sens de triton est apparu en 1846 : celui d’un batracien aquatique, à queue plate.
FLORE
La déesse latine des fleurs était appelée Flora ; elle fut aimée et épousée par Zéphyre.
Elle devint la mère du Printemps et fut identifiée par Ovide avec la Chloris grecque. Chaque année, on célébrait en son honneur les fêtes des Floralies.
Si, dès 1656, le mot flore est attesté avec le sens d’herbier, c’est en 1778, grâce à Lamarck, qu’il obtint droit de cité dans le vocabulaire ; toutefois, flore n’obtint ses lettres de noblesse qu’en 1835, en entrant au Dictionnaire de l’Académie.
JORDANON
Dans l’esprit de Charles de Linné et de son système de classification des plantes, un nom nouveau peut honorer un chercheur.
C’est ainsi que J.-P. Losty, en 1936, a proposé de nommer jordanon (du nom du botaniste français A. Jordan (1819–1897) l’espèce élémentaire, unité indépendante au sein de l’espèce linnéenne, soit une race pure ayant pour origine une mutation.
LINNÉON
Charles de Linné (1707–1778), né à Roeshult, professeur à l’université d’Uppsala est l’auteur d’un système de classification des plantes.
Après avoir baptisé du nom de botanistes amis plusieurs variétés de plantes qui lui étaient soumises pour examen, il était juste que son nom fût choisi.
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