À l’origine, il s’agissait d’une estampe coloriée, de petit format, représentant un personnage ou une scène ; depuis, elle s’est développée, racontant sur une feuille, en une suite d’images, une action ou une histoire complète, en un dessin et un coloriage qui attiraient l’œil des enfants.
L’image d’Épinal fut parfois un véritable petit chef-d’œuvre de composition, de dessin et d’illustration, méritant bien de devenir un nom largement utilisé.
HERMÈS
Fils de Zeus et de Maia, Hermès est le messager et l’interprète des dieux, protecteur du commerce, des marchands, des voyageurs.
Porte-parole des dieux, il représente l’éloquence, Hermès préside au sommeil.
Dans la ville d’Athènes, des bustes d’Hermès étaient placés dans tous les carrefours ; comme ces bustes étaient coupés par les plans verticaux aux épaules et à la poitrine, on parla de « buste en hermès ».
L’expression prit tournure en 1732, à une époque où l’antiquité reprenait vigueur dans lé goût du public. Toutefois, il fallut plus d’un siècle avant que le mot entre au Dictionnaire de l’Académie en 1835.
MAUSOLÉE
Mausolos, ou le roi Mausole, vivait dans sa capitale Halicarnasse, l’une des plus belles villes de Grèce et du royaume. Mais il vint à mourir en l’an 353 avant J.-C. Alors, son épouse — qui était en même temps sa sœur — la belle Artémise, reine de Carie, lui fit construire un tombeau, au cœur de la capitale.
Le soin de construire et d’orner ce monument fut confié à cinq artistes grecs : Scopas, Bryaxis, Thimothée, Léocharès et Pythis. Il eut 42 mètres de hauteur et 133,50 mètres de tour, fut décoré de colonnes et de sculptures.
Ce gigantesque édifice au toit couronné d’un char triomphal devint tout naturellement une des Sept Merveilles du monde. En 1856, les Anglais ont retrouvé des ruines de ce célèbre monument funéraire dont ils exposent quelques pièces au British Muséum.
C’est vers 1525 que se généralisa à la fois l’usage de construire ces monuments funéraires d’importance et de les appeler mausolées. Le mot se fixa dès 1544.
MUSÉE
À l’origine temple consacré aux Muses, divinités protectrices des arts, des lettres et des sciences. Le musée devint, par extension, un édifice où une élite se livrait à l’art, à la poésie, à l’érudition.
Le musée d’Alexandrie fut le plus prestigieux de l’Antiquité. Aujourd’hui l’étude et la contemplation des œuvres de l’esprit et de l’art sont accessibles au grand public, dans les musées.
ALEXANDRIN
Alexandre le Grand édifia un Empiré s’étendant des rives de la mer Egée jusqu’aux confins de l’Inde. Son épopée inspira un grand nombre de poètes. Au XII e, un poème de Lambert Le Tors et Alexandre de Bernay intitulé Le Roman d’Alexandre utilisa le dodécasyllabe et donna naissance à l’alexandrin.
À la même époque, Le Pèlerinage de Charlemagne utilisa l’alexandrin, qui prendra toute sa plénitude au siècle des Classiques.
BAEDEKER
C’est à Essen, en Allemagne, que Karl Baedeker vit le jour en novembre 1801. Après avoir été libraire, il décida de fonder une maison d’édition à Coblence en 1827, puis s’intéressa aux guides de voyage à l’usage des touristes.
Le premier volume de ce qui devait devenir une célèbre collection parut en 1839. Détaillés et précis, ces guides bientôt appelés des baedekers, traduits en français et en anglais, traitèrent de la plupart des pays européens, ainsi que de plusieurs contrées d’Amérique du Nord et d’Orient.
Karl Baedeker mourut à Coblence en 1859 et son nom s’attacha à qualifier un guide classique de voyage ou de renseignements touristiques à partir de 1894. Le nom a peut-être subi une éclipse depuis quelque temps.
BERQUINADE
Arnaud Berquin, né à Bordeaux en 1749, a écrit de nombreux ouvrages pour les enfants, des élégies et des idylles.
Parmi les titres destinés à l’enfance, citons : L’Ami des enfants, Le Livre des familles .
Du style mièvre et fade de l’auteur fut tiré le qualificatif berquinade pour qualifier un écrit naïf ou à l’eau de rose.
BIBLE
La ville de Gébal (en phénicien), ancienne cité de Syrie, existait dès le IV emillénaire avant J.-C. Devenue Byblos, elle se trouva, avant Tyr et Sidon, le centre commercial et religieux de la côte syrienne. On y exploitait le bois du Liban, exporté vers l’Egypte, et le papyrus.
Grâce à ces spécialités, Byblos devint un marché important du « livre », essentiellement les livres saints ou sacrés. On commença ainsi de nommer les objets du nom de la ville.
C’est à partir du IV esiècle, avec saint Jean Chrysostome, que le nom de bible a désigné exclusivement la collection des Saintes Ecritures, réunissant l’ Ancien et le Nouveau Testament . Le mot toutefois n’est attesté que depuis 1223, dans le sens de « Grand livre ».
BOTTIN
Sébastien Bottin naquit à Grimonviller, le 17 décembre 1764, fut prêtre durant quelques années et devint fonctionnaire (secrétaire général du Bas-Rhin, puis du Nord). Mais son esprit était ailleurs, obsédé par le souci du classement et du rendement. Comme il s’intéressait à l’économie et à la statistique, il se donna pour tâche d’établir une liste alphabétique des commerçants de Paris, reprenant un travail commencé en 1797 par de Latynna et appelé Almanach du commerce de Paris .
Il expérimenta son œuvre en groupant toutes les informations du département du Bas-Rhin : le résultat l’autorisa à réaliser son propos sur la capitale. Et ce fut le succès, en 1819, de l’Almanach Bottin.
Désirant améliorer cet annuaire, Bottin mit sur pied un système de classification par fiches, avec mise à jour régulière et obtint bientôt un fichier de plus de cinquante mille noms.
Il mourut à Paris en 1853 et sa veuve fusionna l’A lmanach du commerce de Bottin avec l’ Annuaire général du commerce, édité par Firmin et Didot. Ce n’est pourtant qu’en 1900 que le nom de Bottin désigna ces répertoires professionnels auxquels nous sommes encore de nos jours si habitués.
GOTHA
C’est en Allemagne orientale, dans la Thuringe, que se trouve la ville de Gotha, sur le cours de la Leina. Ancienne capitale de la Saxe-Gotha, on y trouve quelques spécialités ou fabrications allant du sel gemme à la porcelaine et des soies à coudre à une manufacture de caoutchouc.
Mais l’honneur de la ville se trouve ailleurs. Si son Institut géographique a été créé par Justus Perthes, on y a imprimé depuis 1764 le fameux et célèbre Almanach de Gotha , annuaire concernant l’aristocratie et donnant des renseignements généalogiques, diplomatiques et statistiques.
Goncourt, dans son Journal , pouvait écrire, en 1890, que l’ensemble de l’aristocratie figurait dans « l’almanach de Gotha » et Proust, en 1922, qu’il avait trouvé le prince de Guermantes dans le gotha.
GUILLEMET
On sait que Jean Gensfleisch, dit Gutemberg (1400–1468) ne découvrit pas, à proprement parler, l’imprimerie, mais eut le grand mérite de l’améliorer sensiblement en substituant aux lettres gravées dans des planches de bois des lettres mobiles et métalliques.
Plusieurs de ses successeurs, pareillement, apportèrent des améliorations, sans que l’on connaisse exactement leur nom. Ainsi, en 1527, apparut chez Alde et J. Bade un signe nouveau en typographie utilisé dans le livre Priscien : il s’agissait d’un signe double, en forme de petits crochets anguleux, placé au début et à la fin d’une citation, d’un discours direct ou d’un mot que l’on désirait mettre en relief.
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