Alain Rey - À mots découverts. Chroniques au fil de l'actualité

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À mots découverts. Chroniques au fil de l'actualité: краткое содержание, описание и аннотация

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Pendant des années, Alain Rey a enchanté les matins de France Inter avec son mot du jour. Aujourd'hui il nous offre une sélection de ses chroniques écrites entre 2000 et 2005, quatre cents mots qui vont de « Racaille et Voyou » à « Victime », de « Torride » à « Mammouth », de « Tempête » à « Abracadabrantesque »…
Le plus souvent un mot lié à l'actualité sert de prétexte pour une chronique érudite et parfois espiègle. Tout en en rappelant la valeur exacte, les origines du mot choisi, l'étymologiste se livre à l'exercice ou il excelle : rattacher la langue de tous les jours au patrimoine culturel, réduire les contresens, combattre les à-peu-près et les préjugés, pour mieux rendre compte des réalités.
Cette sélection, ou Alain Rey a choisi de garder les mots les plus significatifs en les agrémentant parfois d'un petit commentaire pour les restituer dans l'actualité, est aussi l'occasion de se retourner sur les cinq premières années du XXI
siècle.

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De toute façon, parler de « secousse » et même de « tremblement » à propos de cette réaction violente de l’écorce terrestre, minime à l’échelle de la planète, mais catastrophique pour les humains qui vivent à l’endroit où la terre tremble — on parle d’ épicentre —, c’est aussi un euphémisme. Car les séismes, mesurés par la fameuse échelle de Richter, ont des effets terribles pour ce qui importe le plus, la vie humaine. Là encore, on emploie bien des euphémismes : à côté des morts, on parle de disparus, il y a aussi des blessés, des sans-abri et, à côté des victimes directes, le désespoir des proches et la terreur de toute une population, qui n’a pas de nom.

Ces grandes catastrophes ont souvent lieu dans des pays sans grands moyens matériels : à une vie quotidienne difficile s’ajoute alors la brutalité du drame collectif. Acharnement contre les défavorisés de la planète. Bon Dieu ! que fait le Dieu bon ? Quand le séisme n’est pas un microséisme , il appelle une aide immédiate. Incapable de maîtriser les mouvements des plaques telluriques, la communauté internationale se doit de réagir avec un minimum de solidarité. Salvador [13] Un tremblement de terre, avec ses suites, torrents de boue, glissements de terrain, venait de ravager et d’endeuiller cet État d’Amérique centrale. signifie « le sauveur » en espagnol ; pourtant, malgré ce patronage, il manque cruellement de sauveteurs . Il y a des moments de vérité où les symboles ne suffisent pas.

15 janvier 2001

Retraite

L’histoire des mots est un témoin fidèle de la vie sociale et, en l’espèce, des acquis sociaux. Prenons le mot retraite , dérivé de l’ancien verbe retraire . Ce dernier a été remplacé par retirer , de même que traire , spécialisé en agroalimentaire, comme on ne disait pas encore, a cédé la place à tirer .

En effet, la retraite fut d’abord l’action de se retirer : on dit encore battre en retraite , et personne ne souhaite que les retraites modernes soient elles-mêmes réduites à la défaite.

La retraite était donc avant le XIX e siècle une affaire militaire, ou bien religieuse. Aujourd’hui, on ne se retire plus pour prier ; et à peine s’il y a encore quelques retraites aux flambeaux .

Cependant, dès le XVII e siècle, le mot retraite peut désigner le départ des affaires et la fin de l’activité professionnelle. Simple départ, alors, sans avantage particulier. Mais dans l’armée de Louis XV, on a commencé à dire retraite pour la pension d’un officier qui s’en allait, puis pour celle d’un fonctionnaire. Mais c’est au XIX e siècle, peu avant la révolution de 1848, que les retraites deviennent un système, un régime pour des travailleurs après une vie de travail. À preuve, l’expression caisse de retraite , qui représente cette évolution sociale. L’Allemagne de Bismarck, que nous imaginions moins sociale, s’était la première préoccupée du sort des vieux travailleurs.

Mais il faudra attendre, en France, les lois sociales du Front populaire ; en Angleterre, puis ailleurs dans le monde, la Social Security , sécurité sociale. Les régimes de retraite ont abouti à ce que nous connaissons : régime général, retraites complémentaires, âge de départ à soixante ans. Faut-il réformer le système ? Sans doute. C’est la manière de faire et la répartition des financements qui opposent syndicats et patrons — pardon, entrepreneurs. Chacun veut forcer l’autre à se retirer, sinon à prendre sa retraite. Dans l’affaire, personne ne veut battre en retraite. Le Medef, au contraire, attaque : on dit qu’il met la pression. Dans la marine de Louis XIV, les navires tiraient un « coup de canon de retraite » avant de prendre leur service de nuit. Mais c’était un coup à blanc. Espérons que la guerre des retraites ne se fera pas à balles réelles.

16 janvier 2001

Torture

Pour désigner des réalités insupportables et qui mettent en œuvre la volonté du mal, il arrive que le langage emploie des mots neutres ou innocents. C’est le cas de torture , pris au XII e siècle au latin tortura , du verbe torquere , qui signifiait simplement « tourner », avant de s’appliquer au corps humain. Mais alors que tordre et torsion se sont restreints à l’action physique sur les choses, torture s’est appliqué vers la fin du Moyen Âge aux souffrances infligées comme peine juridique et, surtout, pour « extorquer » des aveux. Et le mot tortionnaire a suivi. On disait en ancien français géhenne , mot qui venait de l’hébreu Ghê-Hinnom , la vallée de Hinnom, car en ce lieu, près de Jérusalem, la Bible nous dit que des idolâtres avaient sacrifié des enfants par le feu. Par un adoucissement extraordinaire, la géhenne, mot de l’enfer, est devenu une simple gêne . Rien à voir avec la gégène, qui vient du groupe électro gène .

Il nous reste de ces mots usés une vérité indiscutable : la torture, dans le monde moderne, gêne les consciences délicates qui aimeraient que ce ne soit qu’une des horreurs du passé, de la très vieille histoire.

On sait bien que la justice, et même la justice religieuse, utilisait la torture. Ce procédé inhumain était considéré comme normal, avant qu’un grand esprit du XVIII e siècle, le juriste italien Beccaria, ne montre que cette infamie ne servait à rien.

Mais la torture, dans la discrétion des systèmes répressifs, a continué à tordre les corps et les âmes. On en parle aujourd’hui, par devoir de mémoire, à propos de la guerre d’Algérie ; on doit surtout en parler à propos des violences physiques qui se commettent encore un peu partout. Amnesty International vient de publier un rapport terrifiant sur la torture des enfants…

La torture était jadis, paradoxe scandaleux, un procédé de « justice » ; naguère, elle devint et malheureusement demeure encore un procédé de police et de guerre ; parfois même de gouvernement. Les pseudo-justifications et les dénégations, du style « on ne pouvait pas faire autrement » ou « j’ai obéi aux ordres », reviennent à nier toute liberté. Le cynisme et le sadisme sont venus gangrener des situations historiques, telles les guerres coloniales et les régimes dictatoriaux. En employant la torture, tout régime se disqualifie. On s’aperçoit aujourd’hui que l’innocence et l’aveu franc, qui n’excuse rien, sont l’exception ; le silence coupable, la règle.

29 janvier 2001

Délinquance

Le mot délinquance , aujourd’hui aussi indispensable que désagréable, est un pur produit du XX e siècle. Ce qui se disait avant, c’était délinquant , adjectif et nom qui s’appliquent surtout aux auteurs d’infractions relativement légères, les fautes les plus graves contre la loi caractérisant plutôt ce qu’on nomme les criminels . Le rapport entre délinquance et délit est toujours perçu, les deux mots, en latin, dépendant d’un verbe qui nous serait bien utile, délinquer . Mais nous devons dire lourdement commettre un délit . Pourtant, délinquer a existé, on le trouve même sous la plume de Chateaubriand, ce qui ne suffit pas à le faire revivre. Dommage.

Plus dommage encore, la pratique du délit et de la violence pour s’exprimer. On a trop tendance à les confondre, alors que les actes délictueux peuvent être calmes, et ne violer que la loi. Le mot délinquance ne fait pas le détail : il comprend aussi bien les crimes — on dit la grande délinquance — que les délits correctionnels. Mais les distinctions juridiques entre infractions frappées de peines correctionnelles, et les crimes, qui relèvent d’une autre justice, sont affaire de spécialiste.

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