Alain Rey - À mots découverts. Chroniques au fil de l'actualité

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Pendant des années, Alain Rey a enchanté les matins de France Inter avec son mot du jour. Aujourd'hui il nous offre une sélection de ses chroniques écrites entre 2000 et 2005, quatre cents mots qui vont de « Racaille et Voyou » à « Victime », de « Torride » à « Mammouth », de « Tempête » à « Abracadabrantesque »…
Le plus souvent un mot lié à l'actualité sert de prétexte pour une chronique érudite et parfois espiègle. Tout en en rappelant la valeur exacte, les origines du mot choisi, l'étymologiste se livre à l'exercice ou il excelle : rattacher la langue de tous les jours au patrimoine culturel, réduire les contresens, combattre les à-peu-près et les préjugés, pour mieux rendre compte des réalités.
Cette sélection, ou Alain Rey a choisi de garder les mots les plus significatifs en les agrémentant parfois d'un petit commentaire pour les restituer dans l'actualité, est aussi l'occasion de se retourner sur les cinq premières années du XXI
siècle.

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Si on vous demande si un plat est réussi, dire tout à fait est mieux qu’un oui tout sec, mais parfaitement ferait sûrement plus de plaisir au cuisinier. Cependant, à la question : « Est-ce que tu veux encore un peu de chapon ou de bûche ? » — c’est l’époque qui veut ça —, répondre tout à fait n’a aucun sens. C’est oui ou c’est non, auxquels la politesse commande d’ajouter des remerciements bien sentis.

À propos, cette chronique est tout à fait finie, ce qui ne veut pas dire « parfaitement ».

29 décembre 2000

2001

5 janvier : Jubilé du pape Jean-Paul II.

15 janvier : Séisme au Salvador.

13 février : Les difficultés du PSG.

16 février : Peur de la tremblante du mouton.

2 mars : Condamnation par contumace du criminel nazi Aloys Brunner.

16 mars : Épizootie de fièvre aphteuse.

18 mars : Procès de Guy Georges.

30 mars : « Restructuration » chez Marks et Spencer.

11 mai : Grève des transports urbains.

14 mai : Élections en Italie.

15 juin : Manifestations en Kabylie.

25 juin : Réunion à l’ONU sur le sida.

26 juin : Relèvement du SMIC.

11 septembre : Candidature des Verts à la présidence.

21, 24 septembre : Réactions aux attentats du 11 septembre.

9, 23, 24, 29 octobre, 12 décembre : Opérations américaines en Afghanistan.

12 octobre : Prix Nobel de la paix.

25 octobre : Accident au tunnel du Saint-Gothard.

9 novembre : Réunion de l’OMC au Qatar.

13 novembre : Écrasement d’un Airbus à New York.

18 novembre : Le procès des « paillotes » corses.

27 novembre : Conférence de Bonn sur l’Afghanistan.

21 décembre : Mort de L. S. Senghor.

Jubilé

La fin de l’année jubilaire donne l’occasion d’entendre et de prononcer un mot d’apparence heureuse. Jean-Paul II, malgré sa santé défaillante, est parvenu à terminer le jubilé de l’an 2000, destiné à faire entrer l’Église romaine dans son troisième millénaire d’activité.

Le mot jubilé est resté lié au verbe jubiler et à jubilation , ce qui peut surprendre dans le contexte dramatique de ce début de siècle. Mais l’idée jubilatoire, l’allégresse et les chants du jubilé, au moins dans les mots, recèlent une double désillusion. D’une part, le latin iubilare a d’abord signifié « pousser des cris » d’appel, de plaisir ou de rage, la joie n’ayant rejoint ce mot qu’en latin chrétien. De l’autre, jubilé , certes influencé par le latin iubilare , vient en fait de l’hébreu yobel . Ce terme désignait un animal, le bélier, puis sa corne, servant à fabriquer un instrument de musique. Celui-ci servit à annoncer une grande solennité, célébrée tous les cinquante ans et à l’occasion de laquelle les peines légales et les dettes étaient remises. L’idée de ce moratoire, dirait-on aujourd’hui, annoncé à sons de trompe, fut remplacée beaucoup plus tard par celle de célébration et d’action de grâces. On aurait dit iobilaeus , le jobilé , sans l’influence du verbe latin iubilare , d’autant que l’annonce d’une solennité peut bien se faire « à cor — ou à trompette — et à cri », ou par des chants accompagnés de sonneries d’instruments. En 1300, le jubilé célèbre le début du siècle, en 1349 le pape Clément VI le fixe tous les cinquante ans ; plus tard encore, ce fut vingt-cinq ans.

Les coutumes sont têtues : la période cinquantenaire est restée liée au jubilé, qui célèbre aussi la durée dans une fonction. Cette durée n’est pas toujours empreinte de joie, mais, dans la tradition chrétienne, elle permet de pratiquer un retour sur soi-même : repentance et réconciliation plutôt que réjouissance et trompette, c’est sans doute le message de Jean-Paul II. On aimerait que ce message soit entendu, un peu partout dans le monde, et que la réconciliation descende du ciel sur la Terre.

5 janvier 2001

Cavale

L’économie française s’agite encore, frémit, elle ne cavale pas. Plusieurs faits divers — souvent un fait sanglant et criminel — amènent leur cortège de mots. On parle de cavale à propos de l’homme qui est sorti de la raison et du bon sens — ce que signifie forcené — et qui, comme cela arrive de plus en plus souvent, n’a trouvé que le meurtre pour exprimer sa haine et sa colère, avant de s’enfuir.

Cavale est le dérivé argotique du verbe cavaler , apparu à l’époque de Vidocq dans le milieu des malfaiteurs. Cavaler , de son côté, vient du latin populaire caballa , nom féminin d’où vient cavale , mot poétique pour jument . Il devait être un peu oublié, ce mot, puisque son dérivé cavaler , d’abord noble — il signifiait « galoper, poursuivre à cheval » — est devenu un synonyme de courir, filer à toute allure, avec deux spécialisations.

À la Belle Époque, qui n’était pas si belle que ça, cavaler prend un sens coquin et machiste, « courir après les femmes » ; alors, on n’a pas parlé de cavale , mais de cavaleur .

Le cheval et la chevauchée étant oubliés, la cavale, fuite précipitée, a été réservée aux délinquants qui jouent au voleur et au gendarme. À la fuite et à l’évasion, le mot cavale ajoute l’idée de cache-cache et la volonté de se mettre hors la loi, tandis que cavalcade , pris à l’italien, s’orientait vers la manifestation bruyante. Il y a bien des façons de cavaler : celle de la cavale est tout sauf caracolante : discrète au contraire, sauf quand les médias s’en mêlent. Les forcenés, les tueurs fous en cavale manifestent le refus absolu de la loi et la volonté extrême de nuire. Du temps du roman d’Albertine Sarrazin, La Cavale , c’était seulement l’évasion ; aujourd’hui, semble-t-il, c’est la fuite éperdue et dangereuse. La France, avec d’autres sociétés, semble cavaler dans un western. La cavale n’a plus rien d’hippique, et pas grand-chose d’épique ; c’est maintenant une affaire de voitures volées et de fusil-mitrailleur. Pour parler moderne, ce n’est plus du tout cool, la cavale ; ce serait plutôt nuit grave [12] On sait que cette expression, qui n’a pas vécu longtemps, a désigné la cigarette, qui « nuit gravement à la santé ». , comme toute violence.

9 janvier 2001

Séisme

Version savante de tremblement de terre , le mot séisme , apparu il y a quelque cent vingt ans, est pris au grec sismos ou seismos , le dérivé d’un verbe qui signifie « secouer », « faire trembler ». Les érudits qui connaissent l’origine de ce terme trouvent que secousse sismique est un pur et simple pléonasme. Mais comme il y a d’autres secousses que celle de la Terre, le besoin de préciser requiert un adjectif : certainement, secousse tellurique est mieux dit que secousse sismique. Séisme , prononciation épelée des lettres grecques, a été concurrencé par sisme et l’on dit toujours sismique, sismographie , etc., à côté de séismique et séismographie. Sisme était d’ailleurs la forme normale en français, comme sistre , du mot grec écrit sé-is-tron et prononcé sistron’ . C’est pourquoi Haroun Tazieff, grand volcanologue , terme qu’il préférait à vulcanologue , voulait qu’on dise sismique et me l’avait fait savoir.

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