Jean Pruvost - Le Dico des dictionnaires

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C’est en dirigeant un laboratoire du CNRS consacré aux mots et aux dictionnaires que Jean Pruvost a contracté une dicopathie incurable. Chaque foyer possède au moins un exemplaire de ce condensé d’érudition, inlassablement mis à jour par l’usage et codifié par l’Académie. Ivre des mots, ce dicolâtre vit, lui, entouré de 10 000 dictionnaires.
Créateur d’une
qui réunit depuis vingt ans des linguistes du monde entier, il se livre à un passionnant effeuillage de l’objet de toutes ses convoitises dont il goûte jusqu’à l’odeur… On découvre l’histoire passionnante de ce best-seller méconnu et mille anecdotes. Comment, au XIX
 siècle, la « fesse » a-t-elle été jugée si indigne qu’elle a disparu de certaines éditions ? Pourquoi trouvait-on la définition d’« un » automobile ou d’« une » cyclone avant que Littré ne change d’avis pour ce dernier mot ? Le « sexe féminin », « sexe imbécile » selon Furetière, n’y était guère mieux traité que l’« étudiante », cette « jeune fille de condition modeste et de mœurs légères ». Et que dire de ce collégien qui a rageusement biffé la mention des 30 000 mots annoncée sur la page de garde de son dictionnaire pour les remplacer par 28 943, selon son décompte ?
De Furetière et Vaugelas au 
en passant par le 
, la saga des 
ou le 
, Jean Pruvost nous fait partager son addiction pour les mots de la langue française, leur histoire et leurs secrets.

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Heureusement cependant que les mycologues, les gastronomes, les promeneurs, qui hantent les forêts humides à la recherche du cèpe bronzé, du « champignon blanc, rosé dans sa conque comme un coquillage » (comment ne pas citer Colette et la Maison de Claudine ), de « boules de neige et champignons roses poussant par bandes sous les pins ou dans les clairières herbues » (comment ne pas relire aussi Maurice Genevoix et Rabolliot ), heureusement donc, qu’ils sont vigilants. Car, pour le millésime 1991, ce fut au moment de la naissance du nouveau-né de l’année, à la fin du mois d’août, une attaque sans précédent des champignons vénéneux au cœur du Petit Larousse illustré . En cause, on l’a déjà compris, la planche des champignons. Erronée !

La presse donne immédiatement le ton, elle est utile : ne surtout pas donner à cette planche la dimension arbitrale, ne pas la consulter, ne pas la prendre pour champignon comptant. Les titres de journaux sont alors tantôt descriptifs, tantôt teintés d’humour sans jamais oublier la sympathie bienveillante que le petit de la Semeuse a toujours suscitée. On ne résiste pas à citer quelques-uns de ces titres qui ont poussé presque tous en même temps comme des champignons…

Réalistes tout d’abord : « Le Petit Larousse victime des champignons mortels », dans la Presse de la Manche ; « Erreurs mycologiques », dans Le Progrès ; « Le Petit Larousse en couleurs s’est trompé de champignons », dans La Voix du Nord .

Humoristiques ensuite : « Un Petit Larousse vénéneux », dans Le Monde ; « Le Larousse 91 empoisonné par ses champignons », dans Nîmes Matin ; « Mortelle erreur », dans La Montagne ; « Champignons à coquilles », dans Nice Matin , ou encore « Champignons : la mauvaise récolte du Larousse », dans le Quotidien de Paris . « Petit Larousse , grosse bavure », dans les Dépêches . Sans omettre le titre le plus drôle, dans le Quotidien du médecin : « La dure loi du spore » !

Elle n’est pas énorme, la bavure, mais grave, mortelle en effet. Le Petit Larousse 1991 , premier jus, devenait à son corps défendant un alibi de choix pour le crime parfait. « Trois champignons empoisonnent Larousse », en effet, c’est le titre précis de France Soir . Voilà de fait que l’amanite phalloïde, l’amanite vireuse et le cortinaire se retrouvaient parmi les champignons non vénéneux. Comment était-ce possible ?

Des pastilles collées au mauvais endroit, peut-être le résultat d’une chute dans l’escalier et d’une réinstallation trop rapide, juste avant l’impression, fatale inversion entre pastilles de couleurs, noire ou rouge, et ce sont des champignons mortifères qui sont étiquetés « indifférents », personne alors pour vérifier une dernière fois, et voilà 180 000 exemplaires du Petit Larousse en couleurs à retirer d’urgence de la vente, trente millions de francs partis en fumée, et des centaines d’étudiants ravis de rejoindre les six mille points de vente en France mais aussi dans les pays francophones pour, en commandos rétribués, apposer une nouvelle pastille, et pas n’importe quel type de pastille, une pastille ayant la « particularité d’être dans une matière pratiquement invisible, indécollable et presque indiscernable au verso de la page. »

En réalité, l’erreur ayant été annoncée sur les ondes dans les jours immédiats qui suivirent l’installation du Petit Larousse chez les libraires, répétée au reste en boucle tout au long de la journée, ce fut, selon le mot de Jules Gritti dans La Croix du 15 septembre, le « détail qui gagne », en fait « la preuve publique d’honnêteté » et un « gain d’image » auprès du public. Force est de constater qu’aucun accident n’est survenu. Quoique…

L’histoire aurait pu en effet s’arrêter là. Or, presque quinze ans plus tard, à Montréal, je donnais une conférence sur l’histoire du Petit Larousse illustré à la faveur du centenaire du Petit Larousse . Le public était attentif, la Semeuse charmait, l’atmosphère était légère. L’été indien faisait merveille à Montréal. Après avoir rappelé l’histoire de la maison Larousse et de l’enfant de Claude Augé, le Petit Larousse , j’évoquais les quelques tempêtes essuyées, dont l’épisode des champignons vénéneux. Je vis quelqu’un s’agiter dans la salle, perdant le sourire. Il s’agissait de la libraire québécoise qui intervient sur France Inter le samedi soir dans La Librairie francophone . Il était temps de faire une pause. Elle vint me voir : elle se souvenait parfaitement d’avoir eu en main ce dictionnaire, ne pas l’avoir « neutralisé » avec les fameuses pastilles indécollables. Jusque-là rien de grave. Mais elle venait de déménager et sans plus y penser s’était débarrassée de quelques étagères de livres, dont le dictionnaire assassin.

C’est une certitude, quelques-uns de ces dictionnaires vénéneux dorment encore paisiblement sur quelque étagère, dans quelque armoire, attendant impitoyablement leur victime. Quant au dicopathe, il rêve de mettre la main sur un de ces exemplaires, avec la planche criminelle. Je dispose d’un dictionnaire pour lycéens du XIX esiècle, sans le mot fesse , considéré comme indélicat et indigne. Je l’appelle le « dictionnaire sans fesse ». Quant au « Larousse tueur », ce serait le dictionnaire du crime parfait. Belles-mères, tremblez !

Cheval, chien et crapaud

En 1974, j’achetais chez un bouquiniste de Béziers le Dictionnaire universel de Furetière, né à la fin du siècle de Louis XIV, âprement négocié, et en définitive à très bon prix. Les chiffres n’étaient pas bons pour lui, il faisait peu de recettes et il lui fallait par conséquent vendre, je bénéficiais donc des mots au meilleur tarif. Premier achat chez un bouquiniste. Très émouvant de repartir avec les trois volumes de ce lointain ancêtre du Larousse , surtout au moment où sa première fille vient de naître. Et je découvrais les merveilles de la surveillance des bébés, patiente et attentive, quand pendant leur repos parsemé de beaux soupirs de plaisir, on lit au pied du berceau un ouvrage de 1694, qui sent bon le cuir.

Je le lus de part en part, autrement dit de A jusqu’à Z , et j’en tirai la première vingtaine de chroniques qui seraient publiées dans Miroir de l’Histoire sous un titre brut de pomme mais en définitive transparent : « Les noms au passé ». Je découvrais émerveillé dans « mon » Furetière, au fil des pages du copieux in-folio , la langue d’hier, riche de formulations expressives, autant de pépites que je consignais incontinent, qu’il s’agisse d’un métier disparu, la « remueuse », la nourrice chargée de bercer le nourrisson, de remuer son berceau, de quoi faire rêver de jeunes parents, ou d’une pratique oubliée, les « compotations », rassemblant professeurs et étudiants, dans quelque bonne auberge, juste après les épreuves de fin d’année. Je jetais mon dévolu sur les animaux, pour garder une sorte de continuité.

Il n’est pas nécessaire d’aller bien avant dans l’ordre alphabétique : en quelques pages rapprochées, parfois même sur une seule page, peut s’élaborer un bestiaire des plus joyeux, des plus esbaudissant , pour reprendre un mot du Furetière.

Le propre du Dictionnaire universel est de s’intéresser prioritairement à « une infinité de choses », souligne Pierre Bayle qui préface l’ouvrage d’Antoine Furetière paru à titre posthume. Les définitions y sont certes accompagnées de quelques citations, mais c’est le commentaire encyclopédique qui l’emporte. Ce sont bien « les traits d’Histoire », les curiosités « de l’histoire naturelle, de la physique expérimentale et de pratique des Arts », entendons les métiers, qui prédominent. 40 000 mots sont ainsi décrits en fonction notamment de ce qu’ils représentent. Et, à cet égard, la gent animale se prêtait à souhait à des représentations à la fois éclairantes sur les conceptions de l’époque, plaisantes au regard d’aujourd’hui, riches de développements et de métaphores.

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