Restauration et Rectification, un sort qui inversait les effets d’une calamité récente.
La Main de Teilo était un ancien sortilège des fées qui interrompait toutes sortes de choses : la pluie, le feu, le vent, un écoulement d’eau ou de sang. Il tient sans doute son nom de la fée qui l’a enseigné pour la première fois à un magicien anglais.
Chauntlucet, ancien et mystérieux sortilège qui pousse la lune à chanter. Le chant connu de la lune est apparemment très beau et peut guérir la lèpre ou la folie chez ses auditeurs.
La Rose de Dédale, procédure assez compliquée conçue par Martin Pale pour conserver émotions, vices et vertus dans de l’ambre, du miel ou de la cire d’abeille. Quand on réchauffe le milieu de conservation, les qualités qui y sont emprisonnées se dégagent. La Rose possède – ou plutôt possédait – un nombre immense d’applications. Elle pouvait servir à se donner du courage ou à infliger la lâcheté à son ennemi ; elle pouvait également provoquer l’amour, la concupiscence, la noblesse des desseins, la colère, la jalousie, l’ambition, le dévouement, etc.
À l’instar de maints charmes aux noms singuliers, celui des Dames dévêtues était beaucoup moins piquant qu’il n’y paraissait. Les dames en question n’étaient qu’une variété de fleur des bois utilisée dans un sort destiné à « lier » les pouvoirs d’une fée. On devait dépouiller la fleur de ses feuilles et de ses pétales, d’où le « dévêtissement ».
La Vitrification de Stokesey transforme les objets – et les personnes – en verre.
Le Calendrier de Newgate (Newgate étant l’ancienne prison de Londres, comme la Bastille à Paris) et Le Registre du malfaiteur (N.d.T.) .
Viaduc conçu à l’origine par John Nash en 1813 (N.d.T.) .
Petites pièces d’argent frappées par Jean sans Terre (1180–1210) (N.d.T.) .
Plusieurs auteurs ont relevé que le Nord de l’Angleterre, même si sa loyauté envers John Uskglass n’a jamais chancelé, ne traite pas toujours celui-ci avec le respect qu’il inspire dans le Sud. En fait, les sujets d’Uskglass prennent un plaisir tout particulier à des récits et des ballades qui le montrent en nette position de faiblesse. Cf. l’histoire de John Uskglass et du Brûleur de charbon de bois d’Ullswater ou celle de la Méchante Fée et de la Sorcière. Il existe maintes versions de cette dernière (dont certaines assez triviales) ; elle raconte comment Uskglass a failli perdre son âme, ses royaumes et son pouvoir pour une petite sorcière de Cornouailles.
À l’instar de John Uskglass, le magicien d’Athodel régnait sur son île ou royaume. Athodel, semble-t-il, était une des îles occidentales d’Ecosse. Mais soit elle a été engloutie, soit elle est invisible, ce que pensent certains commentateurs. Quelques historiens écossais aiment voir dans Athodel la preuve de la supériorité de la magie écossaise sur l’anglaise ; le royaume d’Uskglass, affirment-ils, s’est écroulé et se trouve entre les mains des Anglais du Sud, tandis que celui d’Athodel demeure indépendant. Comme Athodel est à la fois invisible et inaccessible, c’est là une affirmation difficile à confirmer ou infirmer. [Athodel, « nouvelle Irlande », en écossais (N.d.T.) .]
Dans la légende de John Uskglass et du Brûleur de charbon d’Ullswater, Uskglass engage une joute magique avec un pauvre brûleur de charbon et connaît la défaite. Cette histoire présente des similitudes avec d’autres anciens récits où un puissant souverain est vaincu par l’un de ses plus humbles sujets et, pour cette raison, nombre de savants ont argué qu’elle n’avait aucun fondement historique.
Dans la demeure des graveurs de Spitalfields, au début du printemps de 1816, Strange avait dit à Childermass : « Chassez l’éducation, elle reviendra au galop, vous savez… » Childermass avait exercé plusieurs métiers avant de devenir le domestique et le conseiller de Mr Norrell. Le premier avait été celui d’enfant pickpocket très doué. Sa mère, Black Joan, Jeanne la Noire, avait jadis réuni une petite troupe de jeunes chenapans sales et déguenillés qui avaient écumé les villes de l’East Riding à la fin des années 1770.
En anglais, « Brassun » (N.d.T.).
En anglais, clout , mot du Yorkshire signifiant « linge ». [En ancien français, morceau de drap ou de linge (N.d.T.) .]
C’est un antique serment d’Angleterre du Nord. Les armes de John Uskglass montraient un Corbeau-en-vol sur fond blanc (Argent, Corbeau essoré) ; celles de son chancelier, William Lanchester, avaient la même figure avec l’ajout d’un livre ouvert (Argent, Corbeau essoré au-dessus d’un livre ouvert).
Pendant une bonne partie du XIII esiècle, John Uskglass se consacra à l’étude et à la magie, laissant les affaires de gouvernement à Lanchester. Les armes de Lanchester étaient apposées dans toutes les grandes cours de justice et sur de nombreux et éminents documents juridiques. En conséquence, le peuple prit l’habitude de jurer par l’Oiseau et le Livre, emblèmes de ces armes.
Un matin d’automne, une fillette du Cumberland sortit dans le jardin de sa mère-grand. Dans un coin oublié de celui-ci, elle découvrit une maison de la hauteur et de la largeur d’une ruche en paille, faite de toiles d’araignée raidies et blanchies par la gelée. À l’intérieur de la maison fine comme de la dentelle se trouvait une toute petite personne qui paraissait tantôt infiniment vieille, tantôt guère plus âgée que l’enfant. La petite personne dit à la fillette du Cumberland qu’elle était une gardeuse d’oiseaux chanteurs et qu’au cours de l’éternité passée elle avait eu pour tâche de garder les grosses grives, les petites grives et les grives à tête cendrée dans cette contrée du Cumberland. Tout l’hiver, la fillette du Cumberland et la gardeuse d’oiseaux chanteurs jouèrent ensemble, et leur différence de taille ne gêna en rien le progrès de leur amitié. En fait, la gardeuse d’oiseaux chanteurs contournait en général cet obstacle en devenant aussi grande que la fillette du Cumberland… Ou, parfois, en donnant à celle-ci comme à elle-même la taille d’un oiseau, d’un scarabée ou d’un flocon de neige. La gardeuse d’oiseaux chanteurs présenta la fillette du Cumberland à de nombreuses personnes aussi étranges qu’intéressantes, dont certaines logeaient dans des demeures encore plus originales et plus plaisantes que celle de la gardeuse d’oiseaux chanteurs.
Comme la majeure partie de la magie de Martin Pale, le sort de Restauration et de Rectification implique l’usage d’un outil ou d’une clé conçue spécialement à cet effet. Dans le cas présent, la clé est un petit objet cruciforme composé de deux fines pièces de métal. Les quatre bras de la croix représentent l’état passé et l’état futur, la complétude (ou bien-être) et l’incomplétude (ou maladie). Comme il le rapporta par la suite dans Le Magicien moderne , Mr Segundus utilisa une cuillère et une épingle à cheveux tirée du nécessaire de toilette de Lady Pole que la bonne de celle-ci attacha ensemble au moyen d’un ruban.
Читать дальше