Agrace est parfois le nom donné au troisième royaume de John Uskglass. On pensait que ce royaume s’étendait de l’autre côté de l’enfer.
Magie qui se pratique sur une espèce de damier (N.d.T.) .
Brugh, l’ancien mot sidhe pour les maisons des fées, se traduit communément par « château » ou « manoir », mais désigne en réalité l’intérieur d’un tertre ou d’une colline creuse.
Stokesey manda Col-Tom-Blue dans sa maison d’Exeter. Après que le garçon-fée eut refusé pour la troisième fois de le servir, Stokesey se rendit invisible et suivit Col-Tom-Blue hors de la ville. Ce dernier prit une route féerique et atteignit rapidement un lieu qui n’était pas l’Angleterre. Une colline basse, brune, se dressait près d’une mare d’eau stagnante. En réponse à un ordre de Col-Tom-Blue, une porte s’ouvrit dans le flanc de colline et il entra. Stokesey lui emboîta le pas.
Au centre de la colline, Stokesey découvrit une salle enchantée où tout le monde dansait. Il attendit qu’une des danseuses s’approchât. Puis il fit rouler une pomme magique dans sa direction et elle la ramassa. Naturellement, c’était la plus belle et la plus exquise pomme de tous les mondes jamais existants. Dès que la fée l’eut croquée, elle ne désirait rien tant qu’une autre exactement pareille à la première. Elle se retourna, mais ne vit personne. « Qui m’a envoyé cette pomme ? s’enquit-elle. – Le vent d’est », murmura Stokesey. La nuit suivante, Stokesey suivit de nouveau Col-Tom-Blue sous la colline. Il observa les danseuses et fit rouler une nouvelle pomme vers la femme. Quand elle redemanda qui la lui avait envoyée, il répondit que c’était le vent d’est. Le troisième soir, il garda la pomme dans sa main. La fée quitta les autres danseuses et promena ses regards autour d’elle. « Vent d’est ! vent d’est ! chuchota-t-elle. Où est ma pomme ? – Dis-moi seulement où Col-Tom-Blue dort, murmura Stokesey, et je te donnerai la pomme. » Alors elle le lui dit : au plus profond de la terre, sur le bord le plus au nord du brugh .
Les soirs suivants, Stokesey se fit passer pour le vent d’ouest, le vent du nord et le vent du sud, et utilisa ses pommes pour convaincre les autres habitants de la butte de le renseigner sur Col-Tom-Blue. D’un berger, il apprit quels animaux gardaient Col-Tom-Blue pendant son sommeil : une truie sauvage et un bouc encore plus sauvage. De la nourrice de Col-Tom-Blue, il sut ce qu’il tenait à la main pendant son sommeil : un caillou important et très particulier. Et d’un garçon de cuisine, il connut les trois mots que Col-Tom-Blue prononçait tous les matins à son réveil.
Par ce subterfuge, Stokesey en apprit assez sur Col-Tom-Blue pour avoir barre sur lui. Cependant, avant qu’il pût mettre à profit ses nouvelles connaissances, Col-Tom-Blue vint le trouver pour lui assurer qu’il avait réfléchi : il pensait qu’il lui plairait de servir Stokesey, après tout.
Voilà ce qui s’était passé : Col-Tom-Blue avait découvert que le vent d’est, le vent d’ouest, le vent du nord et le vent du sud avaient tous posé des questions à son sujet. Bien qu’il n’eût aucune idée de ce qu’il pouvait avoir fait pour offenser ces importants personnages, il en avait conçu de sérieuses alarmes. Une alliance avec un éminent et puissant magicien anglais semblait soudain beaucoup plus attrayante.
Le dernier magicien anglais à entrer dans le monde des fées avant Strange était le Dr Martin Pale. Il y fit plusieurs voyages. Le dernier datait probablement des années 1550.
« Fête italienne. »
Probablement le nom sidhe de John Uskglass.
Un problème propre à l’Angleterre médiévale consistait dans l’abondance des cowans . Ce terme (aujourd’hui obsolète) désigne tout artisan non qualifié ou raté, mais il a ici le sens spécial de magicien.
Plusieurs autorités ont noté que les fées, qui vivent longtemps, ont tendance à appeler toute période de temps considérable « quatre mille ans ». La dame fée veut simplement indiquer qu’elle connaît le brugh de temps immémorial, avant qu’on se donnât la peine de compter le temps en années, en siècles et en millénaires. Beaucoup de fées, quand on les interroge, répondront qu’elles ont quatre mille ans. C’est une manière de dire qu’elles ne connaissent pas leur âge : elles sont plus vieilles que la civilisation humaine… Ou peut-être même que l’humanité.
C’est-à-dire Venise : Altinum était la cité latine de la côte orientale de l’Italie d’où venaient les premiers habitants de Venise (Tacite, Histoires , III, VI).
En allemand, « magicien ».
« Premier étage ».
Épithète poétique des fées. [En anglais, the Otherlanders (N.d.T.) ].
Lord Byron parle de la Grande-Bretagne.
Manfred, II, 4, drame édité en juin 1817 par John Murray. Le III eacte fut écrit à Venise au début 1817) (N.d.T.) .
Voir la lettre de Byron du 28 octobre 1816 à sa sœur Augusta Leigh.
Les dernières lettres vénitiennes de Strange (ses lettres à Henry Woodhope en particulier) sont connues sous ce nom depuis leur publication à Londres en janvier 1817. Les hommes de loi et les spécialistes de magie continueront sans aucun doute à débattre la question de savoir si cette publication était légale ou non. Certes, Jonathan Strange n’a jamais donné son autorisation, et Henry Woodhope a toujours soutenu qu’il ne l’avait pas donnée non plus. Henry Woodhope a également dit que les lettres publiées avaient subi de nombreuses altérations et étaient surchargées d’ajouts, probablement du fait de Henry Lascelles et de Gilbert Norrell. Dans sa Vie de Jonathan Strange , John Segundus a publié ce que lui et Woodhope ont certifié être les originaux. C’est cette version-là que nous rééditons.
Cette lettre n’a jamais été retrouvée. Il est probable que Strange ne l’ait jamais expédiée. Selon Lord Byron (lettre à John Murray du 31 décembre 1816), Strange rédigeait souvent de longues missives à ses amis avant de les détruire. Entre celles qu’il avait envoyées et celles qu’il n’avait pas envoyées, Strange confia à Byron qu’il s’y perdait vite.
Byron succomba à un refroidissement cinq ans plus tard en Grèce.
Manfred, inspiré du Faust de Goethe (N.d.T.) .
Monstre hybride dont la gueule va d’une oreille à l’autre, ( cf. Pline l’Ancien, Histoire naturelle , VIII, LXXII) (N.d.T.)
La prison où Drawlight fut incarcéré pour dettes en novembre 1814. [ King’s Bench , prison londonienne d’aussi sinistre réputation que la Bastille, qui fut démolie en 1754 puis reconstruite, et servit ensuite à incarcérer débiteurs et auteurs de pamphlets (N.d.T.) .]
La ballade apparaît dans la première note du chapitre III.
Mouvement d’ouvriers prônant la destruction des machines industrielles dont il est question au chapitre XLVIII.
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