De nos jours, plus personne ne connaît cette langue en Angleterre, et tout ce qui nous en reste se limite à une poignée d’emprunts, décrivant diverses obscures pratiques magiques. Matin Pale note dans son De tractatu magicarum linguarum qu’elle était parente des anciennes langues celtiques.
Selon d’autres sources, Thomas de Dundelle ou Thomas de Donvil. Il semble que plusieurs des vassaux de Henry aient reconnu en Thomas le cadet d’un puissant seigneur normand qui avait disparu lors d’un Noël, quatorze ans plus tôt. Étant donné les circonstances de son retour, il est douteux qu’ils aient été particulièrement ravis de le revoir.
Quand il était enfant au pays des fées, la Sidhe l’avait appelé d’un mot de leur langue qui, nous dit-on, signifiait « Étourneau ». Il avait déjà abandonné ce nom à l’époque où il entra en Angleterre. Par la suite, il reprit le nom de son père, John Uskglass, mais, au début de son règne, il était simplement connu sous un des nombreux titres que ses amis ou ses ennemis lui donnaient : le Roi, le roi Corbeau, le roi Noir, le roi du Nord.
Le nom de ce roi de la Daoine Sidhe était particulièrement long et difficile à prononcer. Dans la tradition, il s’est toujours appelé Obéron. [Obéron, le roi des fées du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare (N.d.T.) .]
En latin, scopus : « but », « cible » (N.d.T.) .
Le sort servant à détecter un phénomène de magie apparaît dans Les Instructions de Jacques Belasis.
Selon toute probabilité, le nom sidhe du roi Corbeau, dont Jonathan Strange pensait qu’il signifiait « Étourneau ».
Famulus , mot latin signifiant « serviteur », en particulier le serviteur d’un magicien.
Sir Walter exprime un souci largement répandu. La magie des métamorphoses a toujours été un objet de suspicion. Les Auréats y recouraient en général pendant leurs voyages au pays des fées ou en d’autres royaumes au-delà de l’Angleterre. Ils savaient que la magie des métamorphoses était particulièrement susceptible d’abus de toutes sortes. Par exemple, à Londres, en 1232, l’épouse d’un noble, Cecily de Walbrook, trouva un beau chat couleur d’étain qui grattait à la porte de sa chambre. Elle le laissa entrer et l’appela Sir Loveday. Il mangeait dans sa main et dormait sur son lit. Ce qui était encore plus remarquable, il la suivait partout, jusqu’à l’église, où il se roulait en boule et ronronnait dans le bas de ses jupes. Puis, un jour, elle fut vue dans la rue avec Sir Loveday par un magicien du nom de Walter de Chepe, dont les soupçons furent immédiatement éveillés. Il aborda Cecily, lui disant : « Madame, le chat qui vous suit, je crains que ce ne soit pas du tout un chat. » Deux autres magiciens furent mandés, et Walter et les autres prononcèrent des incantations sur Sir Loveday. Il réintégra sa véritable forme, celle d’un magicien mineur, Joscelin de Snitton. Peu après, Joscelin était jugé par les Petty Dragowni de Londres et condamné à avoir la main droite coupée.
Il a déjà été relaté comment le dévouement du lieutenant-colonel Colquhoun Grant avait conduit à sa capture par les Français en 1812.
Le petit peuple du nord de l’Angleterre estimait qu’il avait beaucoup souffert dans les dernières années – non sans raison. La pauvreté et le chômage avaient ajouté à la misère générale, conséquence de la guerre contre les Français. Puis, juste à la fin de la guerre, une nouvelle menace contre leur bonheur était apparue : d’extraordinaires nouvelles machines, qui produisaient toutes sortes de marchandises et leur prenaient ainsi leur emploi. Il n’est guère étonnant que certains individus se soient mis à détruire les machines afin de préserver leur gagne-pain.
Ou encore luddites, d’après la figure mythique de Ludd qui aurait détruit des machines textiles au XVIII esiècle, mouvement apparu en 1811 dans le comté de Nottingham et que Lord Byron défendit en 1812 à la chambre des Lords (N.d.T.) .
Il ne saurait y avoir de meilleur exemple que celui-ci des étranges rapports que le gouvernement de Londres entretenait avec la moitié nord du royaume. Le gouvernement représentait le roi d’Angleterre, mais celui-ci n’était que le souverain de la moitié sud. Juridiquement, il était l’intendant de la moitié nord qui assurait l’autorité de la loi jusqu’au moment où John Uskglass jugerait bon de revenir.
Naturellement, à différentes périodes de l’histoire, des prétendants se sont succédé, qui affirmaient être John Uskglass pour tenter de reprendre le royaume du Nord. Le plus célèbre d’entre eux était un jeune homme du nom de Jack Pharaoh, qui fut couronné en la cathédrale de Durham en 1487. Il s’acquit le soutien d’un grand nombre de nobles du Nord, et aussi de quelques fées restées dans la cité royale de Newcastle. Pharaoh était un homme d’une grande beauté et au port majestueux. Il pouvait réaliser des actes simples de magie, et ses serviteurs-fées étaient prompts à en faire davantage en sa présence et à lui en attribuer le mérite. Il était le fils d’un couple de magiciens ambulants. Encore enfant, il fut aperçu à une foire par le comte de Hexham, lequel remarqua son étonnante ressemblance avec des portraits de John Uksglass. Hexham versa sept shillings aux parents du petit garçon pour le prendre avec lui. Pharaoh ne devait plus jamais les revoir. Hexham le garda en un lieu secret du nord de l’Angleterre, où il fut formé aux arts royaux. En 1486, le comte présenta Pharaoh, et ce dernier commença son court règne de roi de l’Angleterre du Nord. Le problème principal de Pharaoh était que trop de monde connaissait la supercherie. Pharaoh et Hexham ne tardèrent pas à se quereller. En 1490, Hexham fut assassiné sur l’ordre de Pharaoh. Les quatre fils de Hexham s’allièrent à Henry VII de l’Angleterre du Sud pour attaquer Pharaoh, qui fut vaincu à la bataille de Worksop en 1493. Pharaoh fut emprisonné à la Tour de Londres et exécuté en 1499.
D’autres prétendants, plus ou moins heureux, furent Piers Blackmore et Davey Sans-chaussures* . Ce dernier fut appelé simplement le « Roi d’été » étant donné que nul ne sut jamais sa véritable identité. Il apparut pour la première fois non loin de Sunderland, en mai 1536, peu après que Henry VIII eut dispersé les monastères. On pense que c’était peut-être un moine d’une des grandes abbayes du Nord : Fountains, Rievaulx ou Hurtfew. Le Roi d’été était différent de Pharaoh et de Blackmore en cela qu’il ne bénéficiait d’aucun soutien de l’aristocratie du Nord, et qu’il ne tenta pas non plus de le gagner. Il s’adressait aux gens du peuple. À certains égards, sa carrière fut plus mystique que magique. Il guérissait les malades et enseignait à ses disciples à révérer la nature et les bêtes sauvages, un article de foi qui semble plus proche des préceptes du magicien du XII esiècle, Thomas Godbless, que de tout ce que John Uskglass a pu jamais apporter. Sa troupe de gueux ne tenta jamais de prendre Newcastle, ou même de prendre quoi que ce fût. Pendant tout l’été de 1536, ils parcoururent l’Angleterre du Nord, gagnant des partisans à chacune de leurs apparitions. En septembre, Henry VIII envoya une armée contre eux. Ils n’étaient pas équipés pour se battre. La plupart s’enfuirent pour rentrer chez eux, mais quelques-uns résistèrent ; ils combattirent pour leur roi et furent massacrés à Pontefract. Le Roi d’été a pu être au nombre des morts ou disparaître simplement sans laisser de traces.
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