Robert Silverberg - Le livre des crânes

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Ils sont quatre :
Timothy, 22 ans, riche, jouisseur, dominateur.
Oliver, 21 ans beau, athlétique, bloc lisse à la faille secrète.
Ned, 21 ans, homosexuel, amoral, poète à ses heures.
Eli, 20 ans, juif, introverti, philologue, découvreur du
.
Tous partis en quête du secret de l’immortalité : celle promise par le Livre de Crânes. Au terme de cette quête, une épreuve initiatique terrible qui amènera chacun d’eux à contempler en face le rictus de son propre visage. Une épreuve au cours de laquelle deux d’entre eux doivent trouver la mort (l’un assassiné par un de ses compagnons, l’autre suicidé) et les deux autres survivre à jamais.

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De toute manière, j’étais content de me retrouver à New York, même si on ne faisait que passer, en route vers l’Ouest doré. C’était mon terrain. Ou, plutôt, ce le serait une fois qu’on aurait dépassé le Bronx pour se retrouver dans Manhattan. Les bouquinistes, les stands de frank-furters et de jus de papayes, les musées, les salles d’art et d’essai (on ne les appelle pas comme ça à New York, mais eux, si), la foule. Sa texture, sa densité. Bienvenue au pays kasher. Spectacle qui donne chaud au cœur après des mois de captivité dans les solitudes pastorales de la Nouvelle-Angleterre, les arbres imposants, les larges avenues, les églises congréganistes toutes blanches, les gens aux yeux bleus. Quel soulagement d’échapper à la pureté aristocratique de notre campus pour respirer une bouffée d’air pollué. Une nuit à Manhattan, et ensuite direction ouest. Le désert. Les Gardiens des Crânes. Je revoyais dans mon esprit les pages enluminées du vieux manuscrit, les lettres archaïques, les huit crânes grimaçants dans la marge (sept d’entre eux n’avaient pas de mâchoire inférieure, et pourtant ils réussissaient à grimacer), chacun dans sa petite niche à colonne. La vie éternelle nous t’offrons. Comme toute cette histoire d’immortalité me paraissait irréelle maintenant, avec les câbles d’acier du pont George Washington luisant en direction du sud-ouest, et les tours bourgeoises de Riverdale sur notre droite. Soudain, j’eus un moment de doute. Équipée insensée. Nous sommes des idiots d’avoir pris la chose au sérieux, d’avoir investi même un sou de notre capital psychologique dans une entreprise loufoque. Laissons tomber l’Arizona et obliquons vers la Floride, plutôt : Fort Lauderdale, Daytona Beach. Pensez un peu à toutes les nanas bronzées de là-bas qui n’attendent qu’à se faire cueillir par des mecs sophistiqués comme nous. Et, comme en d’autres occasions déjà, Ned semblait avoir lu dans mes pensées. Il me lança un coup d’œil curieux en disant :

— Ne jamais mourir. Fantastique ! Mais crois-tu vraiment qu’il y ait quatre sous de vérité dans tout ça ?

II

NED

La partie la plus fascinante, la plus esthétiquement excitante pour moi, c’est que deux d’entre nous doivent périr pour que les deux qui restent soient exemptés du fardeau de leur mortalité. Tels sont les termes du pacte proposé par les Gardiens des Crânes, en supposant toujours, bien sûr, que la traduction par Eli du manuscrit soit correcte, et aussi que ce qu’il nous a dit soit vrai. Je pense que la traduction doit être exacte — il est terriblement pointilleux sur les questions philologiques — mais il faut toujours envisager la possibilité d’un canular, peut-être monté par Eli lui-même. Ou qu’il soit lui-même victime d’une supercherie. Est-ce qu’il est en train de jouer à un jeu subtil avec nous ? Il est capable de tout, bien sûr, ce petit Juif à la tête farcie des traditions du ghetto, capable d’imaginer une histoire abracadabrante pour leurrer trois pauvres goyim sans défense vers leur affreux destin, un bain de sang rituel dans le désert. Occupe-toi d’abord du maigre, du pédé, rentre-lui ton épée ardente dans son trou du cul impie. Mais il est probable que je prête à Eli plus de dépravation qu’il n’en a, en projetant en lui ma propre instabilité fiévreuse d’androgyne pervers. Il me paraît sincère, c’est un brave Juif. Dans un groupe de quatre candidats qui se présentent à l’Épreuve, l’un doit se soumettre volontairement à la mort, et un deuxième doit devenir la victime des deux derniers. Sic dixit liber calvariarum. C’est le Livre des Crânes qui le dit. Deux qui meurent et deux qui vivent. Un équilibre exquis de mandala à quatre coins. Je tremble sous la tension terrible entre l’extinction et l’infini. Pour Eli le philosophe, cette aventure est une version plus sombre du pari de Pascal, un voyage de quitte ou double existentiel. Pour Ned, le soi-disant artiste, c’est une question d’esthétique, un problème de forme et d’accomplissement de soi. Qui d’entre nous connaîtra quel sort ? Oliver, avec sa soif féroce de l’existence : il nous arrachera de force le flacon de l’éternité. Il ne peut pas faire autrement. Jamais il n’admettrait un seul instant la possibilité d’être parmi ceux qui se retirent pour que d’autres puissent vivre. Et Timothy. Naturellement, il reviendra de l’Arizona intact et immortel, en brandissant la cuiller en platine qu’il avait dans la bouche à sa naissance. Les types comme lui sont faits pour s’en sortir. Comment se laisserait-il mourir, avec ce capital qui fructifie pour lui ? Imaginez un peu : 6 % d’intérêt composé pendant, disons, dix-huit millions d’années. Il posséderait l’univers ! Fantastique ! Ainsi, ces deux-là sont nos deux candidats tout désignés à l’immortalité. Eli et moi, par conséquent, nous devrons leur céder la place, que ça nous fasse plaisir ou non. Sans attendre, les rôles restant vont désigner leurs acteurs. C’est Eli qu’ils tueront, naturellement ; le Juif n’est-il pas toujours la victime ? Ils lui prodigueront des paroles sucrées, en signe de reconnaissance pour avoir trouvé la clé de la vie éternelle dans ses archives poussiéreuses ; et, au moment rituel propice, hop ! ils le saisissent et lui font respirer une petite bouffée de cyclon-B. La solution finale au problème d’Eli. Il ne reste plus que moi pour être volontaire à l’auto-immolation. La décision, nous dit Eli, en citant le chapitre et le verset appropriés du Livre des Crânes, doit être authentiquement volontaire et résulter d’un pur désir de sacrifice, ou bien elle ne produira pas les vibrations désirées. Eh bien, messieurs, je suis à votre service. Vous n’avez qu’un mot à dire et je ferai ce qui sera de loin, de très loin, la meilleure chose que j’aie jamais accomplie. Un vœu désintéressé et pur, peut-être mon premier. Deux conditions, cependant : Timothy, tu puiseras dans tes millions de Wall Street et tu subventionneras une édition décente de mes poèmes, belle reliure, beau papier, avec un avant-propos fait par quelqu’un qui s’y connaît, Trilling, Auden, Lowell ou quelqu’un de cette envergure. Si je meurs pour toi, Timothy, si je verse mon sang pour que tu vives éternellement, tu feras bien ça pour moi ? Et toi, Oliver, j’ai aussi un service à te demander, oui monsieur. Causa sine qua non, comme dirait Eli. Le dernier jour de ma vie, j’aimerais passer une heure en privé avec toi, mon bel et cher ami, pour planter mon soc dans ton sol vierge. Que tu sois enfin à moi, Oliver bien-aimé ! Je promets d’être généreux avec la vaseline. Ton corps lisse presque imberbe, tes fesses fines et athlétiques, ton doux bouton de rose inviolé. Tout ça à moi, Oliver. À moi, à moi, à moi ! Je te donne ma vie si tu me prêtes ton fion rien qu’un après-midi. N’est-ce pas romantique ? Ton dilemme n’est-il pas délicieux ? Tu passes à la casserole, ou alors tintin. Mais tu passeras à la casserole. Tu n’as rien d’un puritain, tu es un type pratique, un moi-d’abord. Tu comprendras les avantages du marché. Tu n’as pas le choix. Fais plaisir au petit pédé, Oliver. Ou alors tintin.

III

TIMOTHY

Eli prend tout ça beaucoup plus au sérieux que le reste d’entre nous. Je suppose que c’est normal ; c’est lui qui a fait cette découverte et qui a organisé toute l’opération. Et, de toute façon, il a cette flamme qui couve en lui, ce mysticisme de l’Européen de l’Est qui permet à un type de se monter la tête au maximum sur une chose qu’en dernière analyse il sait être purement imaginaire. Ça doit être un trait juif, lié à la kabbale ou je ne sais trop quoi. Tout au moins, je crois que c’est un trait juif en même temps que l’intelligence, la lâcheté physique et l’amour de l’argent, mais en fait qu’est-ce que je sais des Juifs ? Prenez-nous tous les quatre dans cette voiture, par exemple. C’est Oliver le plus intelligent, ça ne fait aucun doute. Ned le plus physiquement lâche ; il suffit de le regarder dans les yeux et il s’aplatit. Quant à l’argent, c’est moi qui l’ai, bien que je n’aie rien fait pour le gagner. Voilà les soi-disant traits typiques des Juifs. Et le mysticisme. Eli, un mystique ? Peut-être qu’il n’a pas envie de mourir, simplement. Qu’est-ce que vous trouvez de si mystique à cela ?

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