Gene Wolfe - L'ombre du bourreau

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Une autre civilisation, aux moeurs étranges, très loin dans l’avenir.
Elevé depuis toujours dans la Guilde des Bourreaux, Sévérian est nommé Exécuteur dans une cité lointaine qu’il doit rejoindre à pied, par villes, monts et vaux, alors qu’il ignore tout des usages du monde. Voyage pittoresque dans l’espace et le temps, mais aussi voyage initiatique qui le confronte aux situations les plus étranges, dans un univers qui ne dévoile jamais complètement ses mystères. Premier volume d’une saga en passe de devenir l’une des plus belles de la SF, l’Ombre du Bourreau réconcilie avec une subtile audace le lyrisme de l’heroic fantasy et la vérité aiguë de la science-fiction dans un futur si lointain qu’il ressemble à un passé très ancien.

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Et toujours les livres s’accumulaient : des rangées de dos reliés en veau, en maroquin, en tissu, en papier ou en cent matériaux divers que je ne connaissais pas ; certains nous renvoyaient des reflets de leurs dorures, d’autres avaient leur titre inscrit en noir, et quelques-uns comportaient des étiquettes tellement anciennes et jaunies qu’on aurait dit des feuilles mortes.

« La piste tracée par l’encre n’a pas de fin, me dit maître Oultan. C’est à peu près ce qu’a dit un ancien sage. Il vivait il y a bien longtemps, et je me demande ce qu’il dirait s’il pouvait nous voir maintenant… Un autre a prétendu qu’un homme pourrait donner sa vie pour parcourir une collection de livres, mais je serais bien curieux de connaître celui qui pourrait venir à bout de celle-ci – quel que soit le sujet.

— Je regardais les reliures », lui répondis-je, me sentant assez sot.

« Tu ne connais pas ton bonheur ! Et cependant je suis content. Je ne peux plus les voir, mais je me souviens du plaisir qu’elles me donnaient autrefois – peu de temps après que je fus devenu maître bibliothécaire. Je pense que je devais avoir la cinquantaine à l’époque ; cela faisait des années, vois-tu, que j’étais apprenti, de nombreuses années.

— Est-ce possible, Sieur ?

— Certes. Mon maître s’appelait Gerbold, et on avait l’impression qu’il ne mourrait ; cela dura des lustres, et pour moi les années se suivaient et se ressemblaient toutes. Mais pendant tout ce temps j’ai lu, et j’imagine que bien peu de personnes ont autant lu que moi. Comme le font la plupart des jeunes gens, j’ai commencé par m’attaquer aux ouvrages qui me plaisaient. J’en vins à constater que ce plaisir était considérablement réduit par le temps que je passais à rechercher ce genre d’ouvrages et je mis donc au point un plan d’étude à mon seul bénéfice, approfondissant des sciences obscures, les unes après les autres, depuis leur tout début jusqu’aux temps présents. Finalement, j’arrivai même à épuiser ce domaine. C’est alors que, en partant de la grande bibliothèque d’ébène, qui se trouve au centre de la salle que nous avons préservée pendant trois siècles dans l’attente de l’Autarque Sulpicius (et dans laquelle, par conséquent, personne n’entre jamais), j’ai lu pendant quinze ans en m’éloignant progressivement de ce point – jusqu’à deux livres par jour. »

Derrière nous, Cyby murmura : « Merveilleux, Sieur. » Je le soupçonnais d’avoir déjà entendu cette histoire de nombreuses fois.

« Puis s’est produit ce que je n’attendais plus : maître Gerbold mourut. Trente ans auparavant, j’aurais été son successeur idéal, pour des raisons de prédilection, d’éducation et d’expérience, mais aussi par ma jeunesse, mes relations de famille et du fait de mon ambition. Mais au moment où la chose arriva, c’était tout le contraire ; j’avais attendu trop longtemps, et attendre était devenu ma seule raison d’être. En plus, mon esprit étouffait sous le poids d’une multitude de faits inutiles. Je m’obligeai néanmoins à remplir mon office et passai plus d’heures que tu ne pourrais jamais te l’imaginer à essayer de me souvenir des projets et des devises que j’avais préparés tant d’années avant que je n’accède à ce poste. »

Il garda un moment le silence, et je compris qu’il s’enfonçait dans un esprit plus vaste et plus sombre que sa gigantesque bibliothèque.

« Mais j’étais devenu l’esclave de ma vieille habitude, lire. Je perdais des jours et même des semaines entières ainsi, alors que j’aurais dû m’occuper des affaires d’une administration qui attendait que se manifeste mon autorité. Puis, aussi soudainement que se déclenche la sonnerie d’un réveil, je fus pris d’une nouvelle passion qui chassa la première. Tu as certainement deviné de quoi il s’agit. »

Je lui avouai que ce n’était pas le cas.

« J’étais en train de lire – c’est du moins ce que je croyais – assis à la lumière de cette fenêtre en rotonde du quarante-neuvième étage qui donne – j’ai oublié, Cyby ; sur quoi donne-t-elle ?

— Sur le jardin du tapissier, Sieur.

— Oui, cela me revient maintenant, un jardinet tout en gris et bruns. Je crois qu’ils y faisaient sécher du romarin pour mettre dans les oreillers. J’étais donc assis là, comme je l’ai dit ; au bout de plusieurs veilles, je m’aperçus qu’en réalité je ne lisais plus. Il me fallut un bon moment avant de pouvoir comprendre à quoi j’avais passé tout ce temps : quand j’essayais de me le figurer, je n’arrivais qu’à évoquer certaines odeurs, certaines textures, certaines couleurs – choses qui ne semblaient pas avoir le moindre rapport avec le sujet du livre que j’avais à la main. Je finis par prendre conscience qu’au lieu de l’avoir lu, je l’avais examiné en tant qu’objet, dans son aspect physique. Le rouge dont je me souvenais provenait du signet cousu sur le bandeau ; c’est un ruban qui permet de savoir à quelle page on s’est arrêté. La texture dont je sentais encore le léger picotement dans mes doigts était celle du papier sur lequel le livre était imprimé, et quant à l’odeur qui emplissait mes narines, elle émanait du vieux cuir de la reliure, imprégné d’essence d’écorce de bouleau. Ce n’est que du jour où j’ai vu les livres tels qu’ils étaient, que j’ai compris comment il fallait en prendre soin. »

Sa main étreignit un peu plus fort mon épaule.

« Nous avons ici des livres qui sont reliés en peau d’échnidés, de krakens et de bêtes dont l’espèce a disparu depuis tellement de temps, que ceux qui les étudient admettent la plupart du temps qu’il n’en existe pas de traces autres que fossiles. Il en est d’autres entièrement reliés en métal, dans des alliages dont le secret s’est perdu, d’autres encore dont les couvertures sont incrustées de pierres précieuses. Certains ouvrages sont placés dans des emboîtages d’un bois parfumé ayant franchi les gouffres inconcevables qui séparent les différentes créations – des livres doublement précieux, car il n’y a personne sur Teur qui soit capable de les lire.

« Le papier de certains volumes est composé de plantes qui dégagent des alcaloïdes bizarres ; si bien que le lecteur non averti, lorsqu’il en tourne les pages, est victime d’étranges fantasmes et rêve de chimères. Il y a des livres dont les pages ne sont pas en papier, mais faites de délicates lamelles de jade blanc, d’ivoire ou de nacre ; il y a ceux, composés directement sur les feuilles desséchées d’une plante qui nous est totalement inconnue ; des livres qui ne se présentent même pas comme des livres : ce sont des rouleaux, des tablettes ou des documents écrits sur toutes sortes de substances… Sans parler de ce cube de cristal – je ne me souviens plus très bien où il se trouve maintenant – guère plus grand que l’ongle de ton pouce, et qui, à lui seul, contient plus de livres que toute la bibliothèque elle-même. La dernière des prostituées pourrait s’en servir de boucle d’oreille et cependant, le monde ne contient pas assez de choses écrites pour l’égaler. C’est tout cela que je finis par apprendre, et c’est à la conservation d’un tel trésor que je consacrai ma vie.

« Pendant sept ans, je travaillai avec acharnement à cette entreprise ; c’est alors, au moment précis où le problème superficiel mais urgent de la conservation était en passe d’être résolu, et que nous nous apprêtions à procéder au premier inventaire général de la bibliothèque depuis sa création, que mes yeux commencèrent à s’éteindre dans leurs orbites. Celui-là même qui m’avait confié la garde de tous les livres me rendit aveugle, afin que je sache en la garde de qui se trouvaient les gardiens.

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