Gene Wolfe - L’épée du licteur

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L’épée du licteur: краткое содержание, описание и аннотация

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Devenu licteur de Thrace, Sévérian semble avoir trouvé l'équilibre qui lui manquait depuis son départ de Nessus. Pourtant, de mystérieuses créatures sont toujours à ses trousses et nombre de ses questions restent posées. Le bourreau en trouvera-t-il les réponses dans le lointain passé de Teur ? Et quel rôle joue réellement la Griffe du Conciliateur ? La quête de Sévérian va prendre un tournant décisif, pour son propre avenir et celui de la planète entière.

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Lorsque nous nous séparâmes, tous les autres – Pia comprise – s’éloignèrent suffisamment pour que nous puissions parler sans être entendus, à condition de ne pas trop élever la voix. Une partie des hommes se retirèrent dans la hutte, les autres, une dizaine, allant s’installer à l’autre extrémité de l’île.

« J’ai entendu dire que tu étais un grand combattant, et un tueur d’hommes », me dit Llibio pour commencer.

Je lui dis que j’étais bien un tueur d’hommes, mais pas un grand.

« C’est bien cela. Chaque homme combat pour se défendre – et tue tout de même les autres. Mais la véritable victoire ne vient pas de ce qu’il tue les autres : elle vient de ce qu’il tue certaines parties de lui-même. »

Pour lui montrer que j’avais compris sa pensée, je répondis : « Vous devez avoir vous-même tué les pires parties de vous-même. Les gens de votre peuple vous aiment.

— Cela aussi, il faut s’en méfier. » Il marqua un temps d’arrêt, laissant ses yeux errer sur l’eau. « Nous sommes pauvres et peu nombreux ; et si les gens avaient écouté quelqu’un d’autre, ces dernières années…» Il secoua la tête pensivement.

« J’ai beaucoup voyagé, et j’ai remarqué que les gens pauvres font souvent preuve de plus d’esprit et d’honnêteté que les riches. »

Ma réflexion le fit sourire. « Vous êtes bien aimable… mais notre peuple a tellement d’honnêteté et d’esprit qu’il risque de disparaître bientôt. Nous n’avons jamais été bien nombreux, et beaucoup ont encore péri au cours de l’hiver dernier, lorsque le lac s’est trouvé pris par les glaces.

— Je n’avais pas pensé aux difficultés que l’hiver doit représenter pour vous, qui n’avez ni laine ni fourrures. Et je me rends compte maintenant que cela doit être dur, comme vous le faites remarquer. »

Le vieillard secoua la tête. « Nous nous couvrons de graisse, ce qui est très efficace, et la peau des phoques fait d’excellents manteaux, bien meilleurs que ceux que porte le peuple du rivage. Mais lorsque la glace prend, nos îles ne peuvent plus se déplacer, et le peuple du rivage n’a plus besoin de bateaux pour les atteindre. Ils peuvent alors nous attaquer avec toutes leurs forces ; chaque été, nous les repoussons quand ils viennent pêcher notre poisson. Mais chaque hiver, ils tuent un certain nombre des nôtres, et franchissent la glace pour se procurer des esclaves. »

Je pensai alors à la Griffe, que le hetman m’avait enlevée pour l’envoyer au château. « Ce peuple du rivage semble obéir au maître du château. Si vous faisiez la paix avec lui, peut-être mettrait-il fin à leurs attaques…

— Autrefois, lorsque j’étais encore jeune homme, ces affrontements causaient tout au plus deux ou trois morts par an. Puis est venu le constructeur du château. Connaissez-vous l’histoire ? »

Je secouai la tête.

« Il est arrivé du Sud, comme vous, d’après ce qu’on m’a dit. Il disposait de beaucoup de choses que recherchait le peuple du rivage : des vêtements, des métaux précieux et des outils de bonne qualité. Les gens de la rive bâtirent donc le château sous sa direction – c’étaient les pères et les grands-pères de ceux de maintenant. Ils utilisaient les outils qu’il avait apportés, et comme promis, il les leur laissa une fois le travail terminé, et leur donna d’ailleurs beaucoup d’autres choses. Le père de ma mère alla les voir tandis qu’ils travaillaient, et il leur demanda s’ils ne se rendaient pas compte qu’ils se donnaient un maître, puisque le constructeur pouvait les traiter comme il voulait et au besoin se retirer derrière les murs puissants qu’ils élevaient pour lui, hors d’atteinte. Mais les gens du rivage rirent du père de ma mère, et répondirent qu’ils étaient nombreux, et le constructeur du château était seul : ce qui était vrai dans un cas comme dans l’autre. »

Je lui demandai s’il avait vu le constructeur, et de quoi il avait l’air.

« Oui, une fois. Il se tenait sur un rocher et parlait aux gens du rivage ; je passais en bateau. Je peux vous dire que c’était un homme de petite taille, un homme qui vous serait tout juste arrivé à l’épaule. Pas un homme, en tout cas, qui inspire la peur. » Llibio s’arrêta une nouvelle fois ; son regard triste ne voyait plus les eaux du lac, mais les années depuis longtemps passées. « Et pourtant, la peur est venue. Lorsque le mur d’enceinte fut terminé, le peuple du rivage retourna à la chasse, à ses étangs et à ses troupeaux. Et puis, l’homme le plus important d’entre eux vint nous accuser de leur avoir volé des bêtes et des enfants et dire qu’ils nous détruiraient sans pitié si nous ne les leur rendions pas. »

Llibio tourna alors son regard vers moi et prit ma main dans la sienne, dure comme du bois ; et dans ses yeux, je vis moi aussi les années révolues. Elles avaient dû leur paraître sinistres, à l’époque, alors que celles qu’elles annonçaient – cet avenir où je me trouvais, assis près de lui, l’épée sur les genoux, en train d’écouter son histoire –, étaient encore pires que tout ce qu’il aurait pu imaginer à l’époque. Mais ces années passées n’avaient malgré tout pas été dénuées de joies pour lui ; il était à l’époque un jeune homme beau et fort, et s’il n’y pensait peut-être même pas, ses yeux se souvenaient.

« Nous leur répondîmes que nous n’avions jamais dévoré d’enfants et que nous n’avions nul besoin d’esclaves pour pêcher à notre place ; quant aux bêtes, où les aurions-nous fait paître ? Et ils durent très vite se rendre compte que ce n’était pas nous les coupables, car ils ne nous déclarèrent pas la guerre. Lorsque nos îles se rapprochaient de leurs rivages, nous entendions les femmes se lamenter dans la nuit.

« À cette époque, le jour qui suivait la pleine lune était traditionnellement jour de marché, pour ceux d’entre nous qui avaient besoin d’aller à terre, chercher du sel ou des couteaux. Le jour de marché suivant, nous comprîmes que le peuple du rivage savait où ses enfants étaient partis, ainsi que leurs bêtes, et ils murmuraient entre eux. Nous leur demandâmes alors pourquoi, puisqu’ils étaient si nombreux, ils n’allaient pas attaquer le château. Mais au lieu de cela, ils prirent nos enfants, et des hommes et des femmes de tous âges qu’ils enchaînèrent devant leurs portes afin que les leurs ne fussent pas enlevés – et certains allèrent même attacher leurs prisonniers aux portes du château. »

Je l’interrompis pour lui demander depuis combien d’années durait cette situation.

« Oh ! depuis très longtemps, puisque j’étais encore jeune homme, comme je vous l’ai dit. Parfois, les gens du rivage résistaient. Mais le plus souvent, ils ne faisaient rien. Par deux fois, des guerriers sont venus du Sud, envoyés par le peuple fier qui habite les grandes maisons de la rive méridionale. Nous eûmes la paix tant qu’ils furent ici, mais j’ignore ce qui s’est dit au château. Plus personne n’a vu le constructeur, du jour où son édification du château a été terminée. »

Il attendit que je lui réponde. J’éprouvais le sentiment – sentiment que j’ai souvent ressenti en parlant à des personnes âgées – qu’il y avait une différence fondamentale entre les mots qu’il prononçait et ceux que j’entendais : comme si son discours avait été truffé d’allusions, d’indices et d’implications aussi invisibles, pour moi, que sa respiration. Je me représentais le temps comme une sorte de fantôme blanc, qui se serait tenu entre nous, et dont les grandes manches traînantes auraient balayé l’essentiel de ce qui était dit avant que les mots ne parvinssent à mes oreilles. « Peut-être est-il mort ? finis-je par suggérer.

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