Robert Silverberg - La porte des mondes

Здесь есть возможность читать онлайн «Robert Silverberg - La porte des mondes» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1977, Издательство: Robert Laffont, Жанр: Альтернативная история, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

La porte des mondes: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La porte des mondes»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Dan, jeune Anglais, s’embarque en cette année 1963 pour chercher fortune dans les Hespérides, ce double continent que nous appelons l’Amérique. C’est qu’il est né dans un monde où l’histoire à suivi un autre cours : conquise par les Turcs, l’Europe n’a colonisé ni l’Amérique ni l’Afrique. Et Dan va découvrir au fil d’aventures tragiques et comiques l’empire aztèque du XX
siècle.

La porte des mondes — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La porte des mondes», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Nous fîmes le guet chacun à notre tour, cette nuit-là. Le coyote ne s’approcha pas. À l’aube, après avoir déjeuné, nous reprenions notre voyage.

Maintenant que nous étions seuls, Takinaktu et moi, je me sentais mal à l’aise. Ma compagne montait à cheval, tirait à l’arc et découpait le gibier avec tant d’habileté qu’il m’arrivait d’oublier qu’elle était une fille. Jamais pour bien longtemps, toutefois. Si forte, si résistante qu’elle fût, elle n’en était pas moins femme, la plus belle que j’aie jamais connue, et je l’aimais pour sa force et pour la façon dont elle lisait Shakespeare, pour sa beauté, et pour un million d’autres choses, mais je ne trouverais jamais les mots pour le lui dire. Pourtant je crois qu’elle savait.

Cependant, l’absence de notre chaperon, Manco Huascar, loin de simplifier les choses les compliquait plutôt. Je crois que nous avions un peu peur l’un de l’autre, et peur aussi de ce qu’être amoureux signifiait réellement. Et cette gêne élevait entre nous des murailles. Lorsque nous rencontrions des ruisseaux assez profonds et assez propres four nous y baigner, Takinaktu s’éloignait de plus d’un kilomètre le long de la rive, malgré le danger qu’il y avait toujours à nous séparer. La nuit, nous dormions chacun d’un côté du feu, quand il eût été préférable de nous blottir l’un contre l’autre pour mieux nous protéger du froid. Lorsque nous bavardions, il y avait à présent dans nos propos une certaine réticence. S’il restait facile de discuter de Shakespeare, il nous était impossible de parler de ce que nous ressentions l’un pour l’autre.

Pourquoi faut-il que deux êtres qui ont toutes les raisons du monde de renverser les barrières qui les séparent préfèrent au contraire les renforcer ? J’aimerais bien le savoir. J’aimerais bien pouvoir revivre ce voyage vers l’Est avec Takinaktu. Je ne commettrais pas les mêmes fautes, ni celles dues à la timidité, ni les petits manques de tact, ni surtout l’erreur stupide, l’erreur catastrophique qui fut la cause de notre séparation.

Ne vous y trompez pas cependant : nous étions heureux de voyager ensemble et nous eûmes de bons moments. Manco Huascar ne me manquait pas le moins du monde. La plupart du temps nous parlions anglais et de jour en jour Takinaktu faisait des progrès. Nous passions nos soirées à traduire Roméo et Juliette du turc en anglais.

Le sixième jour après notre départ de Pécos les cannibales s’emparèrent de nous.

Le ciel était bleu et sans nuages, la chaleur du soleil très supportable ; les grandes plaines brunes semblaient sans fin. Ici et là le sol se soulevait en une colline au sommet aplati. J’étais de bonne humeur, détendu, joyeux même, et nous avancions au petit galop.

« Regarde », dit soudain Takinaktu.

Je me tournai dans la direction qu’elle m’indiquait de la main tendue et vis une troupe de cavaliers dont les silhouettes se détachaient nettement sur le bleu de l’horizon. Ils devaient être une douzaine et ils allaient très vite. J’éperonnai mon cheval. Takinaktu en fit autant. Toutefois je ne cherchais pas à me duper moi-même ; nous ne pouvions leur échapper.

Je dis, en guise de réconfort : « Une patrouille aztèque. »

« Des cannibales », rétorqua Takinaktu qui ne se payait jamais d’illusions.

Quand nous les avions découverts, ils étaient à plusieurs kilomètres. Le regard porte très loin dans ces pays plats. Cependant il leur fallut très peu de temps pour nous rejoindre. Quelques minutes plus tard ils tournoyaient autour de nous, agitant des javelots et des hachettes et hurlant d’une voix rauque dans un dialecte proche du nahuatl, pour nous ordonner de faire halte.

Des sauvages, oui, c’était bien le mot. Peints de rayures vives, avec pour tout vêtement une bande de cuir autour de la taille, le visage émacié, le regard farouche, ils avaient bien l’air de barbares, en effet. Pour la première fois depuis que je la connaissais, je vis l’ombre de l’effroi sur le visage de Takinaktu. Je ne pouvais d’ailleurs la blâmer de montrer de l’inquiétude. En s’échappant de ce minable village de la côte, elle avait commencé une vie nouvelle. À quoi bon avoir traversé tout un continent si c’était seulement pour finir en ragoût dans la marmite des cannibales ?

Elle demanda : « Que disent-ils ? »

« Ils veulent nous conduire à leur chef. Il nous jugera. »

« Et ensuite ? »

« Je ne sais pas. »

« Dan, vont-ils nous manger ? »

« Cela se pourrait, dis-je. Il paraît que la chair humaine a bon goût, avec beaucoup de sel et de poivre dans le chaudron. »

Cette faible tentative d’humour ne l’amusa guère. Ni moi non plus, d’ailleurs. On nous lia les bras derrière le dos. Les cannibales prirent les rênes de nos chevaux et nous emmenèrent en direction de leur campement, quelque part dans le Sud.

J’avais peu d’espoir que nous soyons encore vivants le matin suivant. Comme nous avancions au petit trot, je forgeai différents plans, l’un après l’autre, tous extravagants, tel celui qui consistait en une tentative suicidaire de fuite, afin de permettre à Takinaktu de s’éclipser pendant qu’on me poursuivrait. Je doutais que le plan réussisse mais pendant une minute je fus déterminé à le mettre à exécution. Bien entendu, c’était pour moi la mort certaine, et la pensée que je pouvais mourir dans les cinq minutes suivantes me parut aussi incroyable que l’avait été, la première fois où elle me vint à l’esprit, l’idée que je pourrais un jour me marier. Puis je me pris à considérer ce qui arriverait à Takinaktu si elle devait errer seule dans le désert, et décidai de m’abstenir d’un héroïsme superbe et vain et, simplement, d’espérer que les événements tourneraient à notre avantage.

Après une triste chevauchée d’une heure nous arrivâmes au camp des Peaux-Rouges, un morne alignement de tentes légères, en peau de daim, près desquelles des femmes à demi nues et des enfants complètement nus s’adonnaient aux travaux domestiques. Je remarquai sans le moindre plaisir un énorme foyer creusé dans le sol, rempli de bois carbonisé et de débris qui ressemblaient étrangement à des os calcinés. Deux garçons s’affairaient à dresser un lourd poteau au milieu du trou. Je pensai : le poteau du bûcher. Pour cuire le dîner.

Takinaktu le vit aussi. Je la regardai et détournai vivement la tête car je savais qu’elle n’aimerait pas que je la voie pleurer. Elle ne pleurait pas vraiment, d’ailleurs ; les lèvres tremblantes et le regard brouillé elle réussissait à retenir ses larmes. J’étais fier d’elle. Je ne connaissais aucune autre fille qui, à la vue du poteau auquel on allait l’attacher pour la faire cuire, n’eût pas réagi par des cris hystériques. Et même je dois avouer que si Takinaktu n’avait pas été avec moi j’aurais peut-être hurlé d’effroi. Bien sûr, on ne m’a pas fait rôtir, ou je ne serais pas là pour raconter l’histoire, mais rien alors ne me laissait prévoir que je serais épargné.

Les guerriers qui nous avaient capturés se mirent à discuter avec des femmes du menu de leur repas. Ils parlaient dans un dialecte nahuatl assez fruste mais je saisis le sujet de leur débat. Certains voulaient me faire cuire pour le dîner et garder Takinaktu afin de s’en servir comme esclave. D’autres objectant que je n’étais que muscles coriaces, voulaient faire cuire Takinaktu et me garder, moi, comme esclave ; d’autres enfin, qui devaient avoir vraiment bon appétit, voulaient nous manger tous les deux le soir même.

À la fin ils se mirent d’accord pour un compromis raisonnable. Takinaktu serait rôtie la première, on me garderait en réserve. Si la tribu avait encore faim, on me rôtirait à mon tour. Si tout le monde était rassasié, on me garderait pour le prochain festin.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «La porte des mondes»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La porte des mondes» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Robert Silverberg - Die Gesänge des Sommers
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Der Held des Universums
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Am Ende des Winters
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Une fable des bois véniens
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Le Livre des Changements
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Notre-Dame des Sauropodes
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Le roi des rêves
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Die Erbschaft des Todes
Robert Silverberg
Robert Silverberg - La saison des mutants
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Le temps des changements
Robert Silverberg
Robert Silverberg - La face des eaux
Robert Silverberg
Robert Silverberg - Le livre des crânes
Robert Silverberg
Отзывы о книге «La porte des mondes»

Обсуждение, отзывы о книге «La porte des mondes» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x