Ian McDonald - Le fleuve des dieux

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Tous les Hindous vous le diront, pour se débarasser de ses péchés, il suffit de se laver dans les eaux du Gangâ, dans la cité de Vârânacî.
Et, en cette année 2047, les péchés ce n’est pas ce qui manque : un corps aux ovaires prélevés glisse doucement sur les eaux du fleuve ; des intelligences artificielles se rebellent et causent de tels dégâts qu’une unité de police a été spécialement créée pour les excommunier.
Gangâ, le fleuve des dieux, dont les eaux n’ont jamais été aussi basses, se rue vers un gouffre conceptuel, technologique, évolutionnaire - ou peut-être tout cela à la fois.
A travers le kaléidoscope de neuf destins interconnectés, Ian McDonald dresse le portrait d’une Inde future, mais aussi d’une Terre future, où tout n’est que vertige. Souvent considéré outre-Atlantique et outre-Manche comme le roman de science-fiction le plus important des quinze dernières années, Le Fleuve des dieux a reçu le British Science Fiction Award et a été finaliste du prestigieux prix Hugo.

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C’est seulement parce que, pour la première fois d’aussi loin qu’il s’en souvienne, il ne se sent regardé par personne, que Shahîn Badûr Khan peut faire cela : il tend les bras de chaque côté de son corps et se met à tourner, d’abord lentement, les pieds cherchant l’équilibre. La danse tournoyante des sûfis, celle qui permet aux derviches d’accéder à la conscience divine en eux. Le dhikr, le nom sacré de Dieu, se forme sur sa langue. Un souvenir d’enfance lui revient en un éclair lumineux : son grand-père se tenant parfaitement en place sur le sol aux carreaux géométriques de l’îwân pendant que retentissent les qawwalis. Un mevlevi était venu d’Ankara enseigner aux sûfis indiens la samâ’, la grande danse de Dieu.

Dieu qui es en moi, fais-moi par ce tournoiement sortir du monde.

Le tapis mou se plisse sous les pieds de Shahîn Badûr Khan. Sa concentration est intense, chaque pensée consacrée aux mouvements des pieds, au pivotement des mains, vers le haut pour bénir, vers le bas pour recevoir. Il remonte en tournoyant dans ses souvenirs.

Cet été insensé de Nouvelle-Angleterre qui vit un anticyclone s’installer sur Cambridge la puritaine, amenant une chaleur persistante, si bien que tout le monde ouvrit ses portes et ses fenêtres, sortit dans la rue, les parcs et les espaces verts ou bien resta simplement sur le seuil ou le balcon, cet été où l’étudiant de seconde année Shahîn Badûr Khan oublia à quoi ressemblait d’avoir froid et d’être réservé. Il sortit avec des amis, rentra tard d’un festival de musique à Boston. Puis cela apparut, sortant de la nuit douce, la nuit de velours parfumée, et Shahîn Badûr Khan resta paralysé, figé comme une étoile du nord, tout comme il allait l’être un quart de siècle plus tard dans l’aéroport de Dhâkâ par la vision d’une beauté surnaturelle, extraterrestre, inaccessible. Le neutre essaya de contourner les étudiants et leur bruyante bousculade lui fit froncer les sourcils. C’était le premier que croisait Shahîn Badûr Khan. Il avait vu des photos, lu des articles, été intrigué, tourmenté, harcelé par ce rêve incarné de son enfance. Mais c’était de la chair, un être vivant et non une créature légendaire. Il était tombé amoureux ce soir-là dans un parc de Harvard. N’avait jamais rechuté. Vingt-cinq ans avec cette épine dans le cœur.

Les pieds s’activent, les mains ondulent, les lèvres forment le mantra du dhikr. Remontée dans le temps.

L’emballage était parfait, simple, élégant. Papier à motif de carpes koïs rouge, blanc et noir, un seul brin de cellophane, doré, en guise de bolduc. Minimal. Les Indiens auraient enjolivé, rendu voyant, ajouté des cœurs, des boucles, des Ganesh, l’auraient fait jouer des mélodies, projeter des bénédictions-confettis à l’ouverture. Alors âgé de treize ans, Shahîn Badûr Khan sut, en voyant le paquet venu du Japon, qu’il n’aurait jamais véritablement l’esprit indien. Son père avait rapporté de son voyage d’affaires à Tokyo des cadeaux pour toute la famille. Pour ses plus jeunes frères, des cerfs-volants en forme de carpes de la Fête des Enfants, qu’on fit dès lors fièrement voler du balcon de la havelî Khan. Pour l’aîné, Nihon dans une boîte. Shahîn avait ouvert de grands yeux en découvrant la Boisson-Énergisante en tube, le chocolat Bateau dans la Brume, les cartes à collectionner et le Chaton-Robot, les foulards à couleur d’humeur et les disques de Nippon-pop. Ce qui changea sa vie, telle une moto se transformant en robot de combat exterminateur, ce furent les mangas. Il n’apprécia pas tout de suite leur mélange facile de violence, de sexe et de mal de vivre de lycéen. Bon marché et étranger. Les personnages le séduisirent néanmoins, ces adolescents élancés et asexués avec leurs yeux de biche, leur nez retroussé et leur bouche ouverte en permanence. Sauver le monde, avoir des problèmes avec ses parents, porter de fabuleux costumes, arborer des coiffures et des chaussures fantastiques, s’inquiéter pour ses amis garçons-filles alors que les anges-robots destructeurs foncent sur Tokyo, mais surtout, être indépendant, cool, fabuleux, androgyne aux longues jambes. Leurs vies excitantes et passionnées le faisaient pleurer d’envie. Il jalousait leur beauté, leur apparence sexy et asexuée, le fait que tout le monde les connaissait, les aimait, les admirait. Il voulait être comme eux dans la vie et dans la mort. Dans son lit, au cœur de la bruyante Vârânacî, Shahîn Badûr Khan leur inventait des histoires : ce qui se passait après avoir vaincu les anges qui se déversaient par la fente entre les cieux, la manière dont ils s’aimaient et jouaient dans leur dôme de combat douillet. Ils l’attiraient ensuite dans le bulbe rose et doublé de fourrure du nid de combat et ils se frottaient l’un contre l’autre, indéterminés mais passionnés, à jamais, jamais et jamais. Au sortir de ces nuits où il fut fait cavalier-mage d’un Grassen Elementoï, lorsqu’il se réveillait dans le matin étouffant, Shahîn Badûr Khan trouvait son pantalon de pyjama tout raide sur le devant.

Des années plus tard, il rouvrirait en douce des cartons à chaussures pour en ressortir les mangas jaunis, mous et tombant en morceaux. Toujours jeunes, toujours minces, toujours beaux et aventureux, les pilotes garçons-filles des Grassen Elementoï, bras croisés, le défiaient avec leurs pommettes, leurs yeux d’animaux, leurs bouches maussades et désirables.

Shahîn Badûr Khan, tournoyant aux limites de la transe, sent des larmes lui piquer les yeux. La samâ’ lui fait remonter le temps jusqu’à la plage.

Sa mère s’était plainte de l’humidité, du socialisme, de l’habitude des pêcheurs de déféquer sur le sable devant le bungalow. Son père s’était montré nerveux, guindé, nostalgique du Nord et de son climat torride. Il avait traîné en pantalon au pli marqué, chemisette en popeline et sandales ouvertes dans la chaleur étouffante du Kerala, Shahîn Badûr Khan ne se souvient pas de pires vacances, tant il les avait attendues avec impatience. Le Sud, le Sud, le Sud !

Le soir, les petits pêcheurs rentraient de la mer. Noircis par le soleil, nus, souriants, ils jouaient, criaient, s’éclaboussaient tandis que, installés sur la véranda, Shahîn Badûr Khan et ses frères buvaient de la limonade en écoutant leur mère leur dire à quel point elle trouvait insupportables ces horribles enfants. Ils ne semblaient en rien horribles à Shahîn Badûr Khan. Ils disposaient d’une pirogue à balancier avec laquelle ils jouaient toute la journée, à son bord ou non. Shahîn Badûr Khan les imaginait arriver dans celle-ci après une aventure au grand large : piraterie, sauvetage, exploration. Lorsqu’ils remontaient leur pirogue sur la grève puis jouaient au cricket sur la plage, il pensait mourir de désir. Il voulait s’embarquer avec ces garçons-filles kéralais noirs et souriants, voulait se glisser nu dans leur eau à température corporelle, sentir celle-ci comme une seconde peau sur son corps. Il voulait courir, crier, être maigre, sans gêne, libre.

Dans le bungalow voisin résidait une famille de fonctionnaires de Bengaluru, vulgaire à tout point de vue, mais Shahîn Badûr Khan vit le fils et la fille jouer sur la pirogue, sauter dans l’eau claire et en ressortir le souffle coupé, des perles d’eau sur la peau, et rire, rire, rire puis recommencer tout cela. Du vide fut semé là, qui germa durant le long retour en train à l’autre bout de l’Inde, devint une douleur, un espoir, un désir qui n’avait ni nom ni mots, mais sentait la crème solaire, démangeait comme du sable entre les orteils, semblait au toucher une natte tiède en fibre de coco, sonnait comme des cris d’enfants sur l’eau.

Shahîn Badûr Khan cesse de tournoyer. Il ravale d’immenses sanglots déchirants. Il le voulait tant, mais jamais la vie qu’il menait ne pourrait lui valoir ce genre de liberté. Il donnerait n’importe quoi pour être aussi beau, même une seule journée.

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