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Connie Willis: Sans parler du chien

Здесь есть возможность читать онлайн «Connie Willis: Sans parler du chien» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2003, ISBN: 2-290-32491-4, издательство: J'ai Lu, категория: Фантастика и фэнтези / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Connie Willis Sans parler du chien

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Au XXIe siècle, le professeur Dunworthy dmge une équipe d'historiens qui utilisent des transmetteurs temporels pour aller assister aux événements qui ont modifié l'avenir de l'humanité. Ned Henry est l'un d'eux. Dans le cadre d'un projet de reconstruction de la cathédrale de Coventry, il doit effectuer d'incessantes navettes vers le passé pour récolter un maximum d'informations sur cet édifice détruit par un raid aérien nazi en 1940. Toutefois, quand Dunworthy lui propose d'aller se reposer dans l'Angleterre de la fin du XIXe siècle, ce havre de tranquillité où rien n'est plus épuisant que de canoter sur la Tamise et de jouer au croquet, c'est avec empressement qu'il accepte. Mais Henry n'a pas entendu le professeur préciser qu'il devra en profiter pour corriger un paradoxe temporel provoqué par une de ses collègues qui a sauvé un chat de la noyade en 1988... et l'a ramené par inadvertance avec elle dans le futur. Et quand ce matou voyageur rencontre un chien victorien, cette incongruité spatio-temporelle pourrait bien remettre en cause... la survie de l'humanité ! Un pur régal d'humour typically british par la plus récompensée et la plus brillante des écrivains américains de science-fiction (prix Locus et Hugo 1999 pour cet ouvrage). Plus de 6 500 ventes en grand format.

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Elle récupéra le bout de carton.

— Inutile d’insister. Je diagnostique un déphasage aigu et vous prescris deux semaines de repos, au lit. Et sans un seul voyage temporel.

— Deux semaines ? Mais la consécration aura lieu dans dix-sept jours…

— Laissez ça à d’autres.

— Vous ne comprenez pas…

Elle croisa les bras.

— C’est absolument exact. Je ne peux qu’admirer votre conscience professionnelle, mais que vous vouliez mettre votre santé en péril pour reconstituer le symbole archaïque d’une religion démodée me dépasse.

Je ne le veux pas, pensai-je. C’est Lady Schrapnell, qui le veut. Et ce que Lady Schrapnell veut, Lady Schrapnell l’obtient. Elle avait plié à ses volontés l’Église d’Angleterre, l’université d’Oxford, quatre mille ouvriers et artisans qui lui déclaraient chaque jour qu’il était impossible de bâtir une cathédrale en six mois, et tous les autres, des membres du Parlement à ceux du conseil municipal de Coventry. Je n’avais pas mon mot à dire.

— Savez-vous ce que la médecine pourrait faire, avec ces cinquante milliards de livres ? Il serait possible de trouver un traitement contre l’Ebola II, de vacciner tous les enfants du monde contre l’HIV et d’acheter du matériel décent. Uniquement avec le coût des vitraux, l’hôpital de Radcliffe se doterait d’un bâtiment et d’installations modernes.

Elle finit de saisir ses accusations et le multifonction cracha une bande.

— Ce n’est pas de la conscience professionnelle, c’est…

— De l’inconscience, monsieur Henry.

Elle déchira le bout de papier et me le tendit.

— Vous allez suivre ces instructions à la lettre.

C’était une liste, dont je lus la première ligne.

— Quatorze jours de repos au lit.

Il n’existait aucun lieu où je pourrais rester couché aussi longtemps, ni à Oxford ni ailleurs. Quand Lady Schrapnell apprendrait que j’étais de retour, elle me retrouverait et exercerait sa vengeance. Je la voyais déjà se ruer dans ma chambre, arracher les couvertures et me traîner par l’oreille vers le transmetteur.

— Vous allez manger des plats riches en protéines et boire au moins huit verres par jour. Pas de caféine, d’alcool ou de stimulants.

J’eus une pensée et demandai avec espoir :

— Pourriez-vous me faire admettre à l’hôpital ? En isolement, une chose de ce genre ?

S’il existait des êtres capables de tenir Lady Schrapnell à distance, c’étaient bien ces Grandes Inquisitrices qu’étaient les infirmières.

— En isolement ? Le déphasage temporel n’est pas une maladie contagieuse mais un simple déséquilibre biochimique dû au dérèglement de l’horloge et de l’oreille internes. Vous n’avez pas besoin d’un traitement médical, seulement de repos… à notre époque.

— Mais je ne pourrai pas dormir…

Son multifonction se mit à biper, ce qui me fit sursauter.

— Nervosité extrême, ajouta-t-elle à son rapport avant de déclarer : Je vais faire quelques tests. Retirez vos vêtements et enfilez ceci.

Elle prit dans un tiroir une blouse en papier qu’elle lâcha sur mes genoux.

— Je reviens de suite. Ça s’attache dans le dos. Et lavez-vous, pendant que vous y êtes.

Elle sortit. Je me laissai glisser de la table d’examen en y déposant une traînée fuligineuse puis allai vers la porte.

— Le cas de déphasage temporel le plus sérieux que j’ai pu constater, disait-elle à quelqu’un.

J’espérai que ce n’était pas Lady Schrapnell.

— Il pourrait écrire des vers de mirliton pour un Almanach.

Ce n’était pas Lady Schrapnell, car la réponse eût ébranlé le bâtiment alors que je n’avais pu l’entendre.

— Son angoisse n’est pas un symptôme courant. Un scanner permettra peut-être d’en déterminer la cause.

Si c’était ce qu’elle voulait savoir, elle n’aurait eu qu’à me le demander. Mais elle eût sans doute réfuté la validité de mes arguments. En outre, bien que féroce, elle n’était pas de taille à résister à Lady Schrapnell.

M’attarder était hors de question, car un scanné était enfermé dans un grand tube et restait en contact avec le monde extérieur grâce à des écouteurs. Et je savais que tôt ou tard Lady Schrapnell y gronderait : « Ah, je vous retrouve enfin ! Sortez immédiatement de ce machin ! »

Je ne pouvais donc ni demeurer à l’hôpital ni regagner mon appartement qu’elle perquisitionnerait en tout premier lieu. Je devais dénicher un placard où il me serait possible de dormir assez longtemps pour avoir à mon éveil des idées plus limpides.

M. Dunworthy ! pensai-je. Si quelqu’un était capable de me procurer une cachette sûre et invraisemblable, c’était bien lui. Je remis la blouse désormais tachée de suie dans son tiroir, enfilai mes chaussures et enjambai la fenêtre.

Je n’aurais eu qu’à suivre Woodstock Road pour arriver à Balliol, mais je n’osais emprunter un chemin aussi direct. Je fis le tour par l’accès des ambulances et traversai une cour jusqu’à Walton Street. À condition que Somerville fût ouvert, je couperais vers Little Clarendon et prendrais Worcester pour atteindre le Broad et la porte de service de Balliol.

Somerville était effectivement ouvert. Cependant, le trajet fut plus long que prévu et les grilles de Balliol avaient subi une déconcertante métamorphose. Elles s’étaient recourbées et les volutes en fer forgé formaient des crocs et des griffes qui faisaient rien qu’accrocher ma combinaison.

Si j’attribuai tout d’abord l’étrange phénomène au souffle des bombes de la Luftwaffe, j’eus tôt fait de me souvenir que les nazis étaient allés pilonner Londres, ce soir-là. En outre, la grille avait été repeinte en vert.

Je me glissais entre les barreaux, tel un crabe, quand un grappin harponna l’épaulette de mon pseudo-uniforme de l’AFS. Je voulus faire marche arrière et ne réussis qu’à me coincer un peu plus. Je battis des bras, pour tenter de me dégager.

— Permettez-moi de vous aider, monsieur, me proposa-t-on très poliment.

Je me tournai, dans la mesure de mes moyens, et vis le secrétaire de M. Dunworthy.

— Finch ! Dieu soit loué. Je venais voir M. Dunworthy. Il me décrocha et me tira la manche.

— Par ici, monsieur. Non, pas par là, par là… Non, non, par là…

Et il me guida finalement vers la liberté.

Mais du côté où je m’étais trouvé avant mes tribulations.

— Non, Finch. Je dois franchir cette grille pour entrer dans Balliol.

— Vous êtes à Merton, monsieur.

Je regardai dans la direction qu’il désignait du doigt. Il avait dit vrai. Je reconnaissais les terrains de football et de cricket et dans Christ Church Meadow la tour couverte d’échafaudages et de bâches bleues de la cathédrale de Coventry.

— Quand ont-ils déplacé Balliol ?

— Il s’agit de Merton, monsieur.

Un examen attentif me révéla qu’il avait une fois de plus raison. J’étais devant une porte tournante pour piétons, un de ces pièges mis au point pour capturer les bicyclettes.

— L’infirmière a dit que vous aviez subi un sérieux déphasage temporel, mais je ne pensais que… Non, par ici.

Il me prit par le bras pour me guider entre les bâtiments puis dans High Street.

— L’infirmière ?

— M. Dunworthy m’a envoyé vous chercher à l’hôpital, mais vous vous étiez éclipsé. Il souhaite vous rencontrer, même si je ne vois pas à quoi vous pourriez lui être utile dans votre état.

— Il souhaite me rencontrer ? répétai-je, déconcerté.

Car j’avais cru que c’était moi qui voulais le voir. Je pris ensuite conscience d’un autre fait troublant.

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