Isaac Asimov - La fin de l'éternité

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La fin de l'éternité: краткое содержание, описание и аннотация

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* Depuis que les Technocrates de l'Eternité envoient leurs délégués dans l'avenir et dans le passé, ils croient que la Terre va enfin
.
* Mais ils ignorent qu'un jeune
s'est épris d'une ravissante
et que l'amour peut saboter tous les principes de l'Eternité.
Avec cette extraordinaire aventure de l'homme dans le temps et dans l'Eternité, Asimov nous prouve une nouvelle fois qu'il est bien le maître de la science-fiction.

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Noÿs n’avait pas tout à fait suivi les instructions d’Harlan pour sa garde-robe en vertu d’un sentiment instinctif qui, disait-elle, était l’apanage des femmes en matière d’habillement et d’esthétique. Après mûre réflexion, elle fit son choix parmi les gravures publicitaires figurant dans les volumes appropriés de la collection d’Harlan et elle se fit apporter des articles – qu’elle examina minutieusement – d’une douzaine de siècles différents.

De temps en temps, elle disait à Harlan : « Qu’en pensez-vous ? »

Il haussait les épaules : « Si c’est une connaissance instinctive, je vous laisse juge. »

« C’est mauvais signe, Andrew, disait-elle, avec une gaieté qui ne sonnait pas tout à fait juste. Vous êtes trop influençable. Qu’est-ce qui ne va pas au juste ? Vous n’êtes pas vous-même. Ça fait plusieurs jours que ça dure.

— Je vais très bien », dit Harlan d’un ton machinal.

La première fois que Twissell les vit dans leur rôle d’indigènes du 20 e siècle, il se risqua à prendre un ton badin : « Père Temps, dit-il, quels horribles costumes ils avaient dans le Primitif ! Et pourtant ils ne sauraient parvenir à dissimuler votre beauté… ma chère. »

Noÿs lui sourit chaudement et Harlan, qui était resté impassible et silencieux, fut forcé de reconnaître que la galanterie un peu poussiéreuse de Twissell n’était pas dénuée de fondement. Les vêtements de Noÿs l’enveloppaient sans accentuer ses formes comme c’était le cas habituellement. Son maquillage consistait seulement en taches de couleur toutes simples sur les lèvres et sur les joues et en une modification horrible de la ligne des sourcils. Son adorable chevelure (c’était là le pire) avait été coupée sans pitié. Et pourtant elle était belle.

Harlan lui-même s’accoutumait déjà à sa ceinture incommode, à l’empiècement trop ajusté qui le gênait sous les bras et à l’entrejambe et au gris souris de son vêtement terne au tissu râpeux. Porter d’étranges costumes pour s’adapter à un siècle n’était pas une chose nouvelle pour lui.

Twissell disait : « Ce que j’aurais voulu faire, c’était d’installer des commandes manuelles à l’intérieur de la cabine comme nous en avions discuté ensemble, mais ce n’est évidemment pas possible. Les ingénieurs doivent simplement avoir une source d’énergie assez puissante pour permettre le déplacement temporel et celle-ci n’est pas utilisable en dehors de l’Éternité. Une tension temporelle pendant votre séjour dans le Primitif, c’est tout ce qu’on peut installer. Toutefois, nous avons un levier de retour. »

Il les conduisit à l’intérieur de la cabine, se frayant un chemin au milieu des réserves entassées, et leur montra le doigt de métal qui faisait saillie et déparait à présent la surface lisse de la paroi intérieure de la cabine.

« Il s’agit d’un simple disjoncteur, dit-il. Au lieu de retourner automatiquement dans l’Éternité, la cabine restera indéfiniment dans le Primitif. Mais si vous dirigez le levier vers votre point de départ, vous reviendrez. Il y aura alors le problème du second et – du moins, je l’espère – dernier voyage…

— Un second voyage ? » demanda aussitôt Noÿs. Harlan intervint : « Je ne vous ai pas expliqué ça. Vous voyez, ce premier voyage est destiné surtout à déterminer le moment de l’arrivée de Cooper avec précision. Nous ne savons pas combien de Temps il y a entre son arrivée et la rédaction du message. Nous l’atteindrons par la boîte postale et nous essaierons de savoir, si possible, la minute exacte de son arrivée ou d’obtenir du moins le maximum de précision. Nous pourrons alors retourner à ce moment, plus quinze minutes pour permettre à la cabine d’avoir laissé Cooper… »

Twissell l’interrompit : « La cabine ne peut pas être au même endroit au même moment en deux points du physio-temps, vous comprenez. » Et il essaya de sourire.

Noÿs parut assimiler : « Je vois », dit-elle d’un ton pas très convaincu.

Twissell reprit : « Prendre Cooper au moment de son arrivée renversera tous les micro-changements. Le signal de la bombe A disparaîtra de nouveau et Cooper saura seulement que la cabine, qui avait disparu comme nous le lui avions annoncé, a réapparu de manière inattendue. Il ne saura pas qu’il était dans le mauvais siècle et on ne le lui dira pas. Nous lui dirons que nous avions oublié de lui donner certaines instructions vitales (il va falloir que nous en fabriquions) et nous pouvons seulement espérer qu’il accordera assez peu d’importance à la chose pour ne pas mentionner qu’il a été envoyé deux fois lorsqu’il rédigera son rapport. »

Noÿs fronça ses sourcils épilés : « C’est très compliqué.

— Oui. Malheureusement. » Il se frotta les mains et regarda les autres comme s’il conservait un doute caché. Puis il se redressa, prit une cigarette et manifesta même une certaine insouciance en disant : « Et maintenant, mon garçon, bonne chance. »

Twissell serra brièvement la main d’Harlan, salua Noÿs de la tête et sortit de la cabine.

« Partons-nous maintenant ? » demanda Noÿs à Harlan lorsqu’ils furent seuls.

« Dans quelques minutes », dit Harlan.

Il lui lança un regard de côté. Elle le regardait en souriant, sans crainte. Un instant, son propre cœur fut sensible à cela. Mais c’était l’émotion, non la raison, se dit-il, l’instinct, non la pensée. Il regarda ailleurs.

Le voyage ne fut rien ou presque rien ; aucune différence avec un voyage ordinaire en cabine. À mi-chemin, il y eut une sorte de choc interne qui était peut-être le point-limite du passé ou quelque chose de purement psychosomatique. C’était à peine sensible.

Puis ils arrivèrent dans le Primitif et sortirent dans un monde rocailleux et solitaire, éclairé par un splendide soleil d’après-midi. Un vent léger soufflait avec une pointe de fraîcheur et par-dessus tout régnait le silence.

D’énormes rochers nus gisaient en masses confuses, colorés de traînées mates par des composés du fer, du cuivre et du chrome. Harlan se sentait tout petit, écrasé par la grandeur de ce paysage sauvage et presque sans vie. L’Éternité, qui n’appartenait pas au monde de la matière, n’avait pas de soleil et seulement de l’air importé. Ses souvenirs de son temps d’origine étaient vagues. Ses Observations dans les différents siècles concernaient les hommes et leurs villes. Il n’avait jamais eu l’expérience de cela.

Noÿs lui toucha le coude.

« Andrew ! J’ai froid. »

Il se retourna vers elle en sursautant.

« Est-ce qu’on ne ferait pas mieux d’installer le Radiant ? demanda-t-elle.

— Oui. Dans la caverne de Cooper.

— Tu sais où elle est ?

— C’est ici, dit-il brièvement.

Il n’avait aucun doute à ce sujet. L’étude l’avait localisée et Cooper d’abord, lui ensuite, avaient été dirigés dessus.

Il ne doutait pas de la précision de l’orientation des voyages dans le Temps depuis l’époque de son Noviciat. Il se souvenait qu’alors il avait dit sérieusement, devant l’Éducateur Yarrow : « Mais la Terre tourne autour du Soleil et le Soleil tourne autour du Centre galactique et la Galaxie se déplace aussi. Si vous partez d’un point du Globe pour remonter une centaine d’années, vous serez dans l’espace vide car il faut cent ans à la Terre pour atteindre ce point. »

Et l’Éducateur Yarrow avait rétorqué : « Vous ne séparez pas le Temps de l’Espace. En vous déplaçant dans le Temps, vous suivez le déplacement de la Terre. Ou bien croyez-vous qu’un oiseau qui vole dans l’atmosphère s’engouffre dans l’espace parce que la Terre tourne autour du Soleil à trente kilomètres à la seconde et qu’il disparaît de la Création ? »

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