Isaac Asimov - La fin de l'éternité

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La fin de l'éternité: краткое содержание, описание и аннотация

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* Depuis que les Technocrates de l'Eternité envoient leurs délégués dans l'avenir et dans le passé, ils croient que la Terre va enfin
.
* Mais ils ignorent qu'un jeune
s'est épris d'une ravissante
et que l'amour peut saboter tous les principes de l'Eternité.
Avec cette extraordinaire aventure de l'homme dans le temps et dans l'Eternité, Asimov nous prouve une nouvelle fois qu'il est bien le maître de la science-fiction.

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Le Service d’Entretien était le fondement de l’Éternité. Étrange qu’un fait aussi évident ne l’ait pas frappé plus tôt. Il s’occupait de l’importation de nourriture et d’eau venant du Temps, de l’élimination des déchets, du bon fonctionnement des centrales d’énergie. Il maintenait en état toute la machinerie de l’Éternité. Si tous les Spécialistes venaient à mourir d’une attaque à leur poste, le Service d’Entretien pourrait continuer à faire marcher l’Éternité indéfiniment. Par contre, si le Service d’Entretien venait à disparaître, les Spécialistes devraient abandonner l’Éternité en peu de jours ou mourir misérablement.

Les hommes du Service d’Entretien regrettaient-ils d’avoir quitté leurs époques d’origine ou de mener une vie sans femmes et sans enfants ? Le fait d’être à l’abri de la pauvreté, de la maladie et des Changements de Réalité était-il une compensation suffisante ? Leur demandait-on jamais leur avis en n’importe quel domaine de quelque importance ? Harlan sentait en lui un peu de l’ardeur du réformateur social.

Le Premier Calculateur Twissell interrompit ses réflexions en entrant en coup de vent, l’air encore plus égaré que lors de son départ, une heure plus tôt, alors que les réparateurs étaient déjà au travail.

Harlan pensa : « Comment tient-il le coup ? C’est un vieillard. »

Twissell jeta autour de lui un regard aigu d’oiseau de proie tandis que les hommes se redressaient automatiquement dans une attitude respectueuse.

« Qu’y a-t-il au sujet des puits de projection ? » demanda-t-il.

L’un des hommes répondit : « Aucune avarie, monsieur. La voie est libre, le flux énergétique passe normalement.

— Vous avez tout vérifié ?

— Oui, monsieur. Aussi loin dans l’avenir qu’il y a des stations intertemporelles.

— Bien, vous pouvez disposer », dit Twissell.

Il n’y avait pas à se méprendre sur la brusque insistance de son renvoi. Ils s’inclinèrent respectueusement, tournèrent les talons et se hâtèrent de sortir.

Twissell et Harlan étaient seuls dans les puits de projection.

Twissell se tourna vers lui. « Vous allez rester là. Je vous le demande. »

Harlan secoua la tête. « Je dois partir. »

Twissell reprit : « Comprenez-moi bien. Si quoi que ce soit arrive, vous savez encore comment trouver Cooper. Si quoi que ce soit vous arrive, que puis-je livré à moi-même ou que peut n’importe quel Éternel ou combinaison d’Éternels ? »

Harlan secoua de nouveau la tête.

Twissell glissa une cigarette entre ses lèvres. « Sennor se méfie. Il m’a convoqué plusieurs fois au cours des deux derniers physio-jours. Il veut savoir pourquoi je m’isole. Quand il découvrira que j’ai ordonné une révision complète du mécanisme des puits de projection… Je dois partir à présent, Harlan. Je ne puis m’attarder davantage.

— Je ne désire pas de délai. Je suis prêt.

— Vous insistez pour partir ?

— S’il n’y a pas de barrière, il n’y aura pas de danger. Même s’il y en a une, je suis déjà allé là-bas et j’en suis revenu. Que craignez-vous, Calculateur ?

— Je ne veux pas prendre de risques inutiles.

— Alors servez-vous de votre logique, Calculateur. Décidez vous-même que je dois partir avec vous. Si l’Éternité existe encore après cela, alors ça signifie que le cercle peut encore être refermé. Cela signifie que nous survivrons. Si c’est une mauvaise décision, alors l’Éternité passera à la non-existence, mais elle le fera n’importe comment si je ne pars pas, parce que sans Noÿs je ne bougerai pas le petit doigt pour retrouver Cooper. J’en fais le serment.

— Je vous la ramènerai, répliqua Twissell.

— Si c’est aussi simple et aussi peu dangereux, il n’y a aucun inconvénient à ce que je vous accompagne. »

Visiblement, Twissell hésitait. Il dit enfin d’un ton brusque : « Soit. Allons-y. » Et l’Éternité survécut.

Twissell garda la même expression tourmentée une fois qu’ils furent à l’intérieur de la cabine. Il regarda fixement défiler les chiffres sur le temporomètre ; même le chrono-compteur sériel, dont l’unité de mesure était le Kilosiècle et qui avait été mis au point tout spécialement pour la circonstance, cliquetait à intervalles rapprochés.

« Vous n’auriez pas dû venir », dit-il.

Harlan haussa les épaules. « Pourquoi donc ?

— Cela me trouble. Sans raison définie. Appelez cela une de mes vieilles superstitions. Ça me rend inquiet. »

Il joignit les mains, les serrant très fort.

« Je ne vous comprends pas », fit Harlan.

Twissell semblait avoir envie de parler comme pour exorciser quelque démon intérieur. Il commença : « Peut-être, après tout, comprendrez-vous ce que je vais dire. Vous êtes le spécialiste du Primitif. Combien de temps l’homme a-t-il existé dans le Primitif ?

— Dix mille siècles. Peut-être quinze mille.

— Oui. Une sorte de créature simiesque pour commencer et Homo Sapiens pour finir. Exact ?

— Tout le monde sait cela. Oui…

— Alors tout le monde doit savoir que l’évolution progresse à un rythme relativement rapide. Quinze mille siècles du singe à l’Homo Sapiens.

— Eh bien ?

— Eh bien, je suis né aux alentours du 30000 e siècle. » (Harlan ne put s’empêcher de sursauter. Il n’avait jamais connu l’époque d’origine de Twissell ou entendu dire que quelqu’un la connaissait.)

« Je suis né aux alentours du 30000 e siècle, répéta de nouveau Twissell, et vous êtes du 95 e. L’intervalle existant entre nos époques d’origine est égal à deux fois la durée totale de l’Ère Primitive de l’Humanité. Et pourtant quelle différence y a-t-il entre nous ? Je suis né avec quatre dents de moins que vous et sans appendice. Les différences physiologiques s’arrêtent à peu près là. Notre métabolisme est presque le même. La principale différence est que votre corps peut synthétiser le nucléus des stéroïdes et que le mien ne le peut pas, si bien que j’ai besoin de cholestérol dans mon régime et vous non. J’ai été capable de procréer avec une femme du 575 e siècle. Vous voyez à quel point l’espèce reste indifférenciée tout au long des âges »

Harlan n’était pas impressionné. Il n’avait jamais mis en question l’identité fondamentale de l’homme à travers les siècles. C’était une de ces choses avec lesquelles vous viviez et que vous considériez comme allant de soi. « Il y a eu des cas d’espèces vivantes inchangées durant des millions de siècles », dit-il.

« Pas beaucoup cependant. Et il n’en reste pas moins que l’arrêt de l’évolution biologique de l’humanité semble coïncider avec le développement de l’Éternité. Simple coïncidence ? C’est une question qu’on n’étudie guère, sauf quelques personnes çà et là, comme Sennor, et je n’ai jamais été un Sennor. Je n’ai pas cru que la spéculation était recommandable. Si un problème ne pouvait être disséqué par un Computaplex, un Calculateur n’avait pas de temps à perdre dessus. Et pourtant, quand j’étais jeune, j’ai quelquefois pensé… »

« À quoi, pensa Harlan. Enfin, c’est quelque chose qui vaut la peine d’être écouté. »

« J’ai quelquefois pensé à l’Éternité telle qu’elle était au début, quand elle a été établie. Elle ne s’étendait qu’à quelques siècles, jusqu’au 30 eet 40 e, et son principal but était le négoce. Elle s’intéressait au reboisement des sols dénudés, apportant et envoyant de la terre arable, de l’eau pure, des produits chimiques sélectionnés. Tout était simple alors.

« Mais alors nous avons découvert les Changements de Réalité. Le Premier Calculateur Henry Wadsman, de la manière spectaculaire que nous connaissons tous, a évité une guerre en enlevant le frein de sûreté du véhicule terrestre d’un membre du Congrès. Après cela, délaissant le commerce, l’Éternité s’est de plus en plus axée sur les Changements de Réalité. Pourquoi ?

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