Robert Silverberg - Le temps des changements

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Sur la planète Borthan se perpétue une société étrange. Elle interdit à quiconque de dire « Je ». Toute manifestation d’individualité y est proscrite comme obscène.
Mais pour Kinal Darrival vient le temps des changements, annoncé d’abord par Schweiz, le marchand venu de la Terre, tentateur et familier d’autres usages.
Et ensuite précipité par la drogue de Sumara grâce à laquelle on peut explorer les profondeurs de son inconscient et connaître son véritable désir.
Kinal découvre en lui la passion de braver l’interdit, puis la force de renverser à jamais le tabou majeur de son univers. Au prix de la révolution.

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Halum avait à cette époque atteint sa trentième année. Nos femmes se marient entre quatorze et seize ans, elles achèvent de mettre leurs enfants au monde avant vingt-cinq ans, et à trente ans elles commencent à entrer dans l’âge mûr. Mais le temps avait laissé Halum intacte. N’ayant pas connu les tempêtes du mariage ni les douleurs de l’enfantement, elle avait gardé le corps souple et mince d’une jeune fille. Un seul détail en elle avait changé : depuis ces dernières années, ses cheveux sombres étaient devenus argentés. Cela ne faisait qu’ajouter à son charme, car ce halo brillant contrastait agréablement avec le teint cuivré de son visage juvénile.

Dans ses bagages, elle avait un paquet de lettres pour moi, émanant du duc, de Segvord, de mes fils Noïm, Stirron et Kinnal, de mes filles Halum et Loïmel, de Mihan l’archiviste, et de plusieurs autres personnes. Leurs signataires employaient un style un peu embarrassé et guindé. C’étaient les lettres qu’on envoie à un mort à qui l’on se sent coupable d’avoir survécu. Mais c’était bon quand même d’avoir ces témoignages de ma vie d’avant. Je regrettais qu’il n’y eût pas de lettres de Schweiz ; Halum me raconta qu’elle était sans nouvelles de lui et qu’elle se demandait s’il n’avait pas quitté la planète. Il n’y avait rien non plus de ma femme. « Est-elle trop occupée pour écrire une ligne ou deux ? » demandai-je, et Halum, un peu gênée, me répondit que Loïmel ne parlait plus jamais de moi : « Elle semble avoir oublié qu’elle a été mariée. »

Halum m’apportait aussi de nombreux cadeaux de la part de mes amis. Je fus étonné de leur opulence : ce n’était que métaux précieux et pierreries rares. « C’est en signe d’affection », me dit-elle, mais je n’étais pas dupe. Avec de tels trésors, on pouvait s’acheter beaucoup de terres. Ceux qui m’aimaient ne voulaient pas m’humilier en ayant l’air de me faire l’aumône ; ils m’offraient simplement ces splendeurs sous le couvert de l’amitié, me laissant libre d’en disposer selon mes besoins.

« Cet exil soudain, ce déracinement, ça n’a pas été trop pénible pour toi ? me demanda Halum.

— On est habitué à l’exil, répondis-je. Et on a la compagnie de Noïm.

— Sachant ce qu’il t’en a coûté, poursuivit-elle, recommencerais-tu ton expérience avec la drogue une deuxième fois, si tu devais revenir en arrière ?

— Sans le moindre doute. »

— Cela valait-il la peine de perdre ton foyer, ta famille, tes amis ?

— Cela valait même la peine de perdre la vie, répliquai-je, si en échange on avait la certitude que tous les habitants de Velada Borthan viennent à la drogue. »

Cette réponse parut lui faire peur : elle se recula, se toucha les lèvres du bout des doigts, consciente peut-être pour la première fois de l’intensité de la folie de son frère par le lien. Je n’avais pas prononcé ces mots par une exagération rhétorique, et une part de ma sincérité devait lui être perceptible. Elle voyait que j’étais convaincu, et, sachant où cela pouvait me mener, elle craignait pour moi.

Noïm fut absent les jours qui suivirent, s’étant rendu dans la capitale pour traiter des affaires de famille et dans la plaine de Nand pour inspecter un domaine qu’il envisageait d’acheter. En dehors de sa présence, j’étais le maître des lieux, car les domestiques, quelle que fût leur opinion sur ma vie privée, n’osaient pas discuter ouvertement mon autorité. Chaque jour, j’allais surveiller les travailleurs dans les champs de Noïm, et Halum m’accompagnait. En réalité, il y avait peu de surveillance à effectuer, car c’était la période intermédiaire entre les semailles et les moissons, et les champs se suffisaient très bien à eux-mêmes. Nous faisions surtout ces déplacements pour le plaisir, nous arrêtant ici pour nager, là pour pique-niquer à la lisière des bois. Je lui montrai les bandriers, qu’elle trouva repoussants, et l’emmenai parmi les placides herbivores, qui vinrent se frotter amicalement contre elle.

Ces longues promenades nous donnaient des heures par jour pour parler. Jamais je n’avais passé autant de temps avec elle depuis l’enfance, et nous devenions merveilleusement proches. Au début, nous étions sur nos gardes, n’osant pas aller trop loin, mais bientôt nous conversâmes aussi librement qu’on peut le faire quand on est unis par le lien. Je lui demandai pourquoi elle ne s’était pas mariée, et elle me répondit simplement qu’elle n’avait jamais rencontré d’homme qui lui convenait. Ne regrettait-elle pas d’avoir vécu sans mari ni enfants ? Non, dit-elle, elle ne regrettait rien, car sa vie avait été calme et enrichissante ; et pourtant il y avait du désenchantement dans son intonation. Je ne voulus pas insister plus avant. De son côté, elle me questionna au sujet de la drogue de Sumara, essayant de savoir quelles vertus elle avait pour m’avoir poussé à prendre de tels risques. J’étais amusé par sa façon d’en parler : elle essayait de paraître bien disposée et objective, mais elle avait du mal à dissimuler son horreur à l’égard de ce que j’avais fait. C’était comme si son frère, pris d’une crise de folie furieuse, avait massacré vingt personnes dans la rue et qu’elle cherchât maintenant à découvrir, par le biais de questions patientes énoncées sur le ton de la bonne humeur, quelle était la base philosophique de ce crime collectif. J’essayais moi aussi de rester neutre et mesuré afin de ne pas l’effrayer par mon ardeur comme la première fois. Évitant toute évangélisation, je lui décrivis, aussi sobrement que je le pus, les effets de la drogue, les avantages que j’en avais retirés, et mes raisons pour rejeter l’isolement de pierre que nous impose la Convention. Au bout de peu de jours, une curieuse métamorphose marqua notre attitude à tous deux. Elle cessa peu à peu d’être la dame bien intentionnée qui cherche à se pencher sur les mobiles d’un criminel, pour commencer à devenir la néophyte qui essaie de percer les arcanes révélés par un initié. Et de mon côté j’abandonnais mon ton impersonnel de commentateur pour adopter celui d’un prophète. J’évoquai avec lyrisme l’extase du partage de soi ; je lui racontai l’étrangeté des sensations initiales, quand l’esprit commence à s’ouvrir, puis le moment flamboyant de l’union avec une autre conscience humaine ; je lui dépeignis l’expérience comme infiniment plus intime que tout ce qu’on peut connaître avec son frère ou sa sœur par le lien, ou dans la purgation. Nos conversations se muèrent en monologues où je m’abîmais, et dont j’émergeais de temps à autre pour voir Halum, avec ses cheveux d’argent et son air d’éternelle jeunesse, les yeux brillants et la bouche ouverte sous l’effet de la fascination. L’issue était inévitable. Par un après-midi brûlant où nous marchions lentement au bord d’un champ de céréales dont les épis lui montaient à la poitrine, elle me dit sans avertissement : « Si tu as la drogue ici, ta sœur par le lien peut-elle la partager avec toi ? » Je l’avais convertie.

64

Ce soir-là, je fis fondre quelques pincées de poudre dans deux coupes de vin. Halum eut l’air incertaine alors que je lui tendais la sienne, et son incertitude rejaillit sur moi, de sorte que je fus prêt à renoncer ; mais elle m’accorda un merveilleux sourire de tendresse et vida sa coupe. « Ça n’a aucun goût », dit-elle tandis que je buvais la mienne. Nous restâmes assis dans le vestibule aux trophées de Noïm, que décoraient des éperons de cornevole et des fourrures de bandrier, et au moment où commença l’effet de la drogue Halum eut un frisson ; je décrochai du mur une épaisse fourrure noire et lui en recouvris les épaules, puis je la tins serrée jusqu’à ce qu’elle cesse de frissonner.

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