Robert Wilson - Blind Lake

Здесь есть возможность читать онлайн «Robert Wilson - Blind Lake» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2005, ISBN: 2005, Издательство: Denoël, Жанр: Фантастика и фэнтези, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Blind Lake: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Blind Lake»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Utilisant une technologie quantique qu’ils ne comprennent pas totalement, les scientifiques des complexes de Crossbank et Blind Lake observent des planètes extraterrestres distantes de la Terre de plusieurs dizaines d’années-lumière. À Blind Lake, Minnesota, Marguerite Hauser s’intéresse tout particulièrement à un extraterrestre qu’elle appelle « le Sujet », mais que tout le monde surnomme « le homard », à cause de sa morphologie. Et voilà qu’un jour, personne ne sait pourquoi, le Sujet entreprend un pèlerinage qui pourrait bien lui être fatal. Au même moment, l’armée américaine boucle Blind Lake et instaure une quarantaine qui tourne à la tragédie quand un couple qui tentait de s’échapper en voiture est massacré par des drones de combat. Que se passe-t-il à Blind Lake ?

Blind Lake — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Blind Lake», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Les machines qu’ils avaient construites rêvaient dans la profondeur de la substance de la réalité et, dans leurs rêves, en découvraient d’autres comme elles.

C’était, croyait le Sujet, un cycle de vie bien plus lent mais tout aussi inévitable que le cycle de vie de ses semblables : un drame de la création, de la transformation et de la complexité qui se jouait sur des millions d’années.

Le Sujet y pensait souvent : la grande époque des Cités Observatrices d’Étoiles, leurs télescopes quantiques, et les structures qui étaient nées et avaient grandi en lignes hésitantes sur la surface de la planète, des structures ne ressemblant à rien de ce que son peuple avait construit ou envisagé de construire, des structures comme d’immenses cristaux à nervures ou d’énormes protéines, des structures dans lesquelles on pouvait entrer mais dont il était difficile de sortir, des structures conduisant au cœur de la machinerie vivante de l’univers, des structures, en un sens, elles-mêmes vivantes.

(Des structures comme celle-ci, comprit Marguerite.)

Mais le Sujet n’avait jamais espéré voir une de ces structures de ses yeux. Aucune Ville n’avait été placée près de l’une d’elles depuis des siècles. Le Sujet et ses semblables avaient appris à les éviter, les avaient écartées comme des portes ouvrant sur des pièces qui défiaient la compréhension. Ils avaient construit leurs Villes ailleurs et refréné leur curiosité.

Le Sujet s’était néanmoins souvent interrogé sur ces structures. Il trouvait dérangeant et intrigant de penser à son espèce comme à un lien entre les créatures dépourvues de pensée qui se nourrissaient de lui la nuit et celles qui enjambaient les étoiles.

Ces sentiments occasionnels mis à part, il menait une vie d’une monotonie saine, routine cyclique équilibrée, complète et satisfaisante. Il travaillait dans une usine animée en remplacement d’un outilleur mourant. Il servait bien sa Ville et ses heures se ressemblaient d’une manière satisfaisante. À la fin de chaque journée, il construisait un idéogramme pour représenter ce qu’il avait ressenti, pensé, vu et senti durant son cycle de travail. Les idéogrammes se ressemblaient beaucoup, comme ses journées, mais comme ses journées, il n’y en avait pas deux d’identiques. Une fois les murs de sa chambre recouverts d’un bout à l’autre d’idéogrammes, il mémorisait la séquence et effaçait tout pour recommencer. Dans sa vie, il avait mémorisé vingt séquences entières.

Cela semblait ennuyeux (s’imagina dire Marguerite à Tess), mais cela ne l’était pas. Le Sujet, comme tous ses semblables, restait souvent longtemps immobile, mais jamais insensible. Son immobilité regorgeait de stimuli dégustés : les odeurs de l’aube et du crépuscule, la texture de la pierre, les subtilités des saisons, la manière dont les souvenirs imprégnaient le silence jusqu’à ce qu’il en déborde. Il se trouvait parfois en prise à une étrange mélancolie, que ses congénères qualifiaient de vestige atavique de sa vie de créature nocturne dépourvue de pensée – nous autres humains appellerions cela solitude, qu’il ressentait lorsque, depuis les routes en colimaçon de sa tour d’habitation, il regardait les nombreuses autres tours de la ville, les champs irrigués verts et humides ou les plaines sèches sur lesquelles les vents faisaient tourbillonner la poussière dans le ciel blanchissant. C’était un sentiment du genre Je veux, je veux, un désir sans objet. Cela ne tardait jamais à passer, non sans lui laisser un arrière-goût de tristesse, étrange et piquant.

Puis, un jour, un nouveau sentiment l’a submergé.

Les civilisations qui donnaient naissance aux structures en étoile n’étaient jamais tout à fait les mêmes. (Oui, la nôtre y compris : je ne sais pas à quel point nous changerons, Tess, juste que nous ne serons jamais ce que nous étions avant ce siècle.) Les structures en étoile ont pris conscience de notre présence dès nos premiers coups d’œil sur UMa47/E. Elles ont senti Blind Lake, nos O/BEC, la présence de ce qui a dû leur sembler une nouvelle mentalité d’enfant. (Je ne sais pas s’ils ont appelé Fille-Miroir la leur) Ils savaient que nous observions le Sujet, et le Sujet n’a pas tardé à le savoir aussi. Nous sommes devenus une présence dans son esprit. (Est-ce qu’on t’a déjà parlé du principe d’incertitude, à l’école, Tess ? Parfois, il suffit d’observer une chose pour en changer la nature. On ne peut jamais regarder une chose sans qu’on nous regarde ni en voir une en passant inaperçus. Tu comprends ? )

La vie du Sujet n’a tout d’abord pas changé. Il savait qu’on l’observait, mais cela n’avait aucune importance. Nous étions loin dans l’espace et le temps, nous ne signifions rien pour la Ville de Ciel. Nous n’étions dans sa vie qu’un frémissement dans ses glyphes quotidiens, un arôme inconnu dans le lointain.

Mais nous avons commencé à nous placer entre le Sujet et la chose qu’il préférait au monde.

Du fait de leur étrange phylogenèse, les congénères du Sujet ne s’accouplaient jamais, ne se liaient jamais en couples, ne tombaient jamais amoureux. Leur loyauté épigénétique primordiale allait à la Ville dans laquelle ils avaient vu le jour. Le Sujet aimait la Ville à la fois de manière abstraite – comme le produit d’innombrables siècles d’efforts communs – et pour elle-même : ses allées poussiéreuses et ses couloirs élevés, ses tours ensoleillées, ses puits à nourriture mal éclairés, son chœur quotidien de bruits de pas et de silences apaisants la nuit. La Ville lui paraissait parfois plus réelle que ses habitants. La Ville le nourrissait et s’occupait de lui. Il aimait la Ville et se sentait aimé en retour.

(Mais nous l’avons différencié, Tess. Nous l’avons rendu différent, et d’une manière que ses congénères n’ont eu aucun mal à sentir. Parce que nous l’observions, et parce qu’il le savait, sa relation avec la Ville de Ciel changeait soudain de nature : il s’en sentait désuni, écarté, soudain seul d’une manière dont il n’avait jamais été seul jusqu’ici. (C’est vrai : seul parce que nous étions avec lui !) Il a vu la Ville comme d’un autre œil, et ni la Ville ni ses congénères ne l’ont plus regardé de la même manière.

Cela l’a rendu malheureux. Il s’est mis à penser de plus en plus souvent aux structures en étoile.

Ces structures lui avaient presque paru une légende, une histoire qui se créait à force d’être racontée. Il comprenait maintenant qu’elles existaient bel et bien, que les conversations entre les étoiles ne cessaient jamais et que le hasard l’avait élu comme représentant de son espèce. Il a commencé à envisager de se rendre à la structure la plus proche, néanmoins très éloignée de sa Ville, dans le désert occidental.

Pour une personne de son âge, un pèlerinage sortait de l’ordinaire. La croyance générale voulait qu’un pèlerin pénétrant dans une structure en étoile se voie assimilé dans une intelligence plus vaste, destin peu séduisant pour les jeunes, même si les vieillards et les individus proches de la mort se sentaient parfois appelés à effectuer le voyage. Le Sujet a commencé à sentir un lien entre son destin et les structures en étoile, aussi s’est-il mis à organiser son voyage, d’abord avec négligence, puis avec de plus en plus de sérieux au fur et à mesure que son étrangeté lui attirait ostracisme, ignorance dans les assemblées de nourriture et indifférence sur son lieu de travail. Que pouvait-il faire d’autre ? La Ville ne l’aimait plus.

Cela ne l’empêchait pas, lui, d’aimer la Ville, et lui dire au revoir l’a fait terriblement souffrir. Il a passé une nuit entière seul sur un balcon élevé, à savourer la combinaison unique de lumières et d’ombres de la Ville ainsi que les ombres subtiles et changeantes des lunes dans les voies de communication. Il lui a semblé aimer tout cela à la fois, chaque pierre et chaque pavé, chaque puits, citerne, cheminée noire de suie et champ vert odorant. Sa seule consolation était que la Ville continuerait sans lui. Son absence la blesserait peut-être en surface (il faudrait le remplacer), mais cette blessure ne tarderait pas à guérir et la Ville dans sa bienveillance oublierait jusqu’à son existence. Ce qui était très bien.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Blind Lake»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Blind Lake» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


libcat.ru: книга без обложки
Robert Wilson
Robert Wilson - Julian Comstock
Robert Wilson
Robert Wilson - Chronos
Robert Wilson
Robert Wilson - Die Chronolithen
Robert Wilson
Robert Walker - Blind Instinct
Robert Walker
Robert Wilson - Los cronolitos
Robert Wilson
Robert Wilson - Les Chronolithes
Robert Wilson
Robert Wilson - The Harvest
Robert Wilson
Отзывы о книге «Blind Lake»

Обсуждение, отзывы о книге «Blind Lake» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x