Robert Heinlein - Vendredi

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Vendredi: краткое содержание, описание и аннотация

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Un cerveau d'ordinateur, un corps surentraîné à tous les risques, et la beauté en plus : telle est Vendredi. L'agent idéal en ce monde futur, en ce monde de demain.
Et, en effet la voici qui rentre de la planète Ell-Cinq, mission accomplie une fois de plus, et quelle mission ! Félicitations du Grand Patron et droit aux vacances.
Heureuse, Vendredi ? Non, tourmentée comme jamais encore, hantée d'images : le viol atroce qu'elle a subi, les meurtres qu'elle a commis. Vendredi la non-humaine aurait-elle une conscience ?

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— « Vieil ami » ! Tu parles ! souffla Janet. Il a essayé de me mettre dans son lit depuis le collège. Je lui ai toujours dit non. Il est répugnant.

— Mel, a soupiré Ian, vous choisissez bien mal votre moment pour parler de vieille amitié. Si Georges était ici, je suis certain que les soldats lui tomberaient dessus en toute amitié. Allez, repartez.

— C’est comme ça, hein ? Très bien. Ici le lieutenant Dickey. Je suis venu procéder à une arrestation. Annulez votre système de défense aérienne. Je vais me poser.

— Ici Ian Tormey, propriétaire de ces lieux. J’accuse réception de votre demande. Lieutenant, veuillez présenter votre ordre devant l’écran afin que je puisse vérifier sa validité et le photographier.

— Ian, vous êtes complètement fou. L’état d’urgence a été proclamé et je n’ai pas besoin de mandat.

— Je ne vous entends pas.

— Alors, vous comprendrez mieux ceci : je vais bloquer votre dispositif de défense et le détruire. Je risque de provoquer un incendie et c’est vraiment dommage.

Ian leva les mains d’un air écœuré, toucha un contact sur le clavier de commandes et dit :

— Dispositif neutralisé.

Puis il mit les communications sur « attente » avant de se tourner vers nous.

— Vous avez peut-être trois minutes pour disparaître dans le trou. Je ne peux pas le retenir très longtemps.

— Je n’ai pas l’intention de me cacher, dit calmement Georges. Je vais faire valoir mes droits. S’il ne les reconnaît pas, je poursuivrai Melvin Dickey.

Ian haussa les épaules.

— Quel fou ! Je suppose que tu es assez grand pour savoir ce que tu fais. Marj, ma chérie, vas-y. Il ne me faudra pas longtemps pour me débarrasser de lui car je suis certain qu’il ne sait pas vraiment que tu es ici.

— J’irai dans le trou si nécessaire. Mais est-ce que je ne peux pas attendre dans le bain de Janet pour le moment ? Il va peut-être repartir. Je me brancherai sur le terminal pour savoir comment ça se passe. D’accord ?

— Marj, tu n’es pas facile.

— Alors, persuade. Georges de descendre avec moi dans le trou. S’il reste, vous aurez besoin de moi. Pour l’aider. Et vous deux aussi.

— Mais de quoi diable parles-tu ?

Je n’étais pas sûre moi-même de ce que je disais. Mais on ne m’avait pas entraînée pour aller m’enterrer dans un trou.

— Ian, ce Melvin Dickey… je crois qu’il veut du mal à Georges. Je l’ai senti dans sa voix. Si Georges ne m’accompagne pas dans le trou, alors je le protégerai. N’importe qui entre les mains de la police a besoin d’un témoin à ses côtés.

— Mais, Marj, tu ne peux pas espérer arrêter un…

Une note de gong résonna.

— Bon sang ! il est déjà à la porte ! Disparais ! Va dans le trou !

Je me suis éclipsée. Mais je ne suis pas descendue dans le trou. Je suis allée dans le bain de Janet, je suis passée sur le terminal et j’ai observé ce qui se passait dans le living. Avec le son, c’était comme si je m’y trouvais encore.

Un vilain petit coq fit irruption.

En fait, ce n’était pas le corps de Dickey qui était petit, mais son âme. Il avait un ego immense dans une âme minuscule. Pour le reste, il était à peu près de la taille de Ian. Il repéra immédiatement Georges en entrant et s’exclama d’un ton triomphant :

— Ah ! vous voilà ! Perreault, je vous arrête pour ne pas vous être présenté de votre plein gré ainsi qu’il vous l’a été ordonné par le décret d’urgence, paragraphe six.

— Je n’ai reçu aucun ordre dans ce sens.

— Tu parles ! Ç’a été diffusé dans tout le pays.

— Je n’ai pas l’habitude de suivre les informations. Et je ne connais aucune loi qui m’y oblige. Puis-je voir une copie de ce mandat ?

— N’essayez pas de finasser avec moi, Perreault. Nous agissons conformément à l’état d’urgence national. Vous pourrez avoir connaissance de mes ordres quand je vous aurai arrêté. Ian, je vous délègue pouvoir afin de m’assister. Prenez ça (Dickey sortit une paire de menottes) et passez-les à ses poignets, les mains dans le dos.

Ian n’esquissa pas un geste.

— Mel, ne soyez pas encore plus idiot que d’habitude. Vous n’avez aucun prétexte pour passer les menottes à Georges.

— Merde, alors ! Nous manquons de personnel et je suis obligé de procéder aux arrestations sans assistant. Alors je ne peux pas courir le risque d’un sale coup de sa part pendant le vol de retour. Dépêchez-vous. Mettez-lui ça.

— Ne pointez pas ce flingue sur moi !

Je ne regardais déjà plus. J’étais sortie du bain. J’ai franchi deux portes, suivi le couloir, avec la sensation de mouvement figé que j’éprouve toujours quand je passe en overdrive.

Dickey essayait de tenir trois personnes en joue avec son arme. Il n’aurait jamais dû faire ça. J’ai foncé droit sur lui, je lui ai arraché le pistolet et je lui ai porté un revers au cou. Ses os ont fait ce bruit déplaisant que font toujours les vertèbres, qui n’a rien à voir avec le claquement du tibia fracturé.

Je l’ai laissé tomber sur le tapis et j’ai posé le pistolet à côté de lui, tout en remarquant qu’il s’agissait d’un Raytheon 505 assez puissant pour arrêter un mastodonte. Pourquoi les hommes qui ont une petite âme aiment-ils tant les gros calibres ?

— Janet, tu es blessée ? ai-je demandé.

— Non.

— Je suis venue aussi vite que j’ai pu. Ian, voilà ce que je voulais dire en parlant de mon aide. Mais j’aurais dû rester ici. Il était presque trop tard.

— Je n’ai jamais vu quelqu’un courir aussi vite !

— Moi si, dit Georges d’une voix paisible.

Je l’ai regardé.

— Oui, je le suppose, ai-je dit. Georges, peux-tu m’aider à (j’ai montré le corps) bouger ça ? Et est-ce que tu es capable de conduire un véhicule de la police ?

— S’il le faut, oui.

— Moi aussi. Débarrassons-nous du corps. Janet m’a vaguement parlé d’un endroit où elle jette les cadavres. C’est un trou quelque part dans le tunnel, n’est-ce pas ? Allons-y, Ian, quand nous en aurons fini, Georges et moi, nous pourrons partir. A moins que Georges ne tienne à rester pour en baver. Mais une fois que le cadavre et le flotteur auront disparu, toi et Janet, vous pourrez toujours faire les idiots. Pas de preuve. Vous ne nous avez jamais vus. Mais il ne faut pas perdre une seconde. Il ne va pas tarder à être porté manquant.

Janet s’était agenouillée près du lieutenant de police.

— Marj, tu l’as vraiment tué.

— Oui. Il ne m’a pas laissé le choix. Pourtant, je dois avouer que je l’ai tué volontairement. Quand on a affaire à un policier, il vaut mieux tuer que faire souffrir. Janet, il n’aurait pas dû braquer son brûleur sur toi. J’aurais pu le désarmer, tout simplement. Je ne l’aurais tué que si vous aviez décidé que c’était la meilleure solution.

— Tu n’étais pas là et tout à coup tu as surgi comme ça, et Mel est tombé… « La meilleure solution »… Je ne sais pas mais je ne vais pas pleurer sur lui. C’est un rat. Non, c’était un rat.

— Marj, dit doucement Ian, tu ne sembles pas comprendre que le meurtre d’un officier de police est une affaire grave. C’est le seul crime capital qui figure encore sur les livres de loi du Canada britannique.

Quand les gens parlent ainsi, je ne les comprends plus. Un policier n’est pas quelqu’un de spécial.

— Ian, ce qui est grave pour moi, c’est de pointer une arme sur des amis. La pointer sur Janet, par exemple, est un crime capital. Mais je suis désolée de vous contrarier. Nous avons ici un cadavre dont nous devons nous débarrasser, ainsi qu’un VEA. Je peux vous donner un coup de main. Ou bien m’éclipser. Dites ce que vous préférez mais faites vite. Nous ne savons pas quand quelqu’un viendra à sa recherche. Ou à la nôtre, d’ailleurs. Mais on viendra, c’est certain.

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