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Robert Heinlein: Sixième colonne

Здесь есть возможность читать онлайн «Robert Heinlein: Sixième colonne» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 2008, ISBN: 978-2-07-034361-4, издательство: Gallimard, категория: Фантастика и фэнтези / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Robert Heinlein Sixième colonne

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Les États-Unis viennent de tomber sous les attaques des forces Panasiates. La population qui n’a pas été massacrée se voit réduite en esclavage par les forces du Céleste Empereur. Le monde occidental semble perdu. Pourtant, quelques scientifiques survivants, réfugiés dans une Citadelle inconnue des envahisseurs, s’efforcent d’organiser la résistance. A leur tête, Whitey Ardmore, un ancien publicitaire. Grâce à une extraordinaire découverte et à une rare maîtrise de la « guerre psychologique », ce dernier va tenter de renverser l’ennemi et de redonner au pays sa liberté. Premier roman de science-fiction publié par Robert Heinlein, Sixième colonne contient en germe l’œuvre à venir : celle d’un auteur en prise avec son quotidien, fort d’une conscience politique mise au service d’une histoire menée tambour battant.

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Robert A. Heinlein

Sixième colonne

1

“Bon dieu, mais qu’est-ce qui se passe ici ? tonna Whitey Ardmore.

Les hommes ignorèrent sa question comme ils avaient ignoré son arrivée. Celui qui était installé devant la télévision dit :

— Taisez-vous ! On écoute.

Il monta le son. La voix du présentateur retentit : “…Washington a été complètement détruite avant que le gouvernement ait pu s’enfuir. Avec Manhattan en ruines, cela ne laisse aucun…”

Le poste émit un clic quand ils l’éteignirent.

— Voilà ! dit l’homme qui se tenait près de l’appareil. Les États-Unis sont liquidés. (Puis il ajouta :) Quelqu’un a une cigarette ?

Comme personne ne lui répondait, il se fraya un passage entre les hommes assemblés devant la télévision, pour fouiller les poches d’une douzaine de corps effondrés près d’une table. Ce n’était pas très facile, car la rigidité cadavérique s’était déjà manifestée, mais il finit par trouver un paquet à moitié vide. Il prit une cigarette et l’alluma.

— Répondez-moi, bon sang ! ordonna Ardmore. Qu’est-ce qui s’est passé ici ?

L’homme à la cigarette, pour la première fois, lui jeta un regard :

— Qui êtes-vous ?

— Major Ardmore, renseignement. Et vous , qui êtes-vous ?

— Colonel Calhoun, recherche scientifique.

— Bien. Colonel, j’ai un message urgent pour votre supérieur. Voulez-vous envoyer quelqu’un l’informer que je suis ici et lui demander de me recevoir ?

Il dissimulait mal son exaspération.

Calhoun secoua la tête.

— Impossible. Il est mort.

Il semblait éprouver un plaisir pervers à annoncer la chose.

— Quoi ?

— Et oui… mort. Ils sont tous morts, tous les autres. Cher major, vous avez devant vous tout ce qui reste du personnel de la Citadelle… Ou plus précisément, de la section spéciale de recherche scientifique des services de la Défense, pour parfaire mon rapport officiel.

Avec un demi-sourire, il parcourut du regard la poignée de survivants se trouvant dans la pièce.

Ardmore mit un moment à comprendre, puis il demanda :

— Les Panasiates ?

— Non. Non, pas les Panasiates. Autant que je sache, l’ennemi ne soupçonne même pas l’existence de la Citadelle. Non, nous avons fait ça tout seuls… Une expérience qui a trop bien marché. Le docteur Ledbetter se livrait à des recherches visant à trouver un moyen de…

— Peu importe, colonel. À qui revient le commandement ? J’ai des ordres à transmettre.

— Le commandement ? Le commandement militaire ? Mais mon pauvre ami, on n’a pas encore eu le temps d’y penser. Attendez…

Son regard aigu parcourut la pièce.

— Hmm… Tout le monde est là, et je suis le plus haut gradé. Je suppose que cela fait de moi l’officier supérieur.

— Aucun officier en chef ?

— Non. Rien que des affectations spéciales. C’est donc bien à moi que revient le commandement. Allez-y, faites votre rapport.

Ardmore regarda les visages de la demi-douzaine d’hommes se trouvant dans la pièce. Ils suivaient la conversation d’un air amorphe. Avant de répondre, il se demanda comment formuler son message. La situation avait changé ; il valait peut-être mieux ne rien dire du tout…

— J’avais reçu l’ordre, dit-il en choisissant ses mots, d’informer votre général qu’il ne relevait plus de l’autorité supérieure. Il devait agir indépendamment et poursuivre la guerre contre l’envahisseur, de la façon qu’il jugerait la meilleure. Vous comprenez, poursuivit-il, quand j’ai quitté Washington, il y a douze heures, nous savions qu’ils nous tenaient. Toute cette intelligence rassemblée à la Citadelle était le seul atout potentiel qui nous restait.

— Je vois, dit Calhoun en hochant la tête. Un gouvernement défunt envoie ses ordres à un laboratoire qui n’existe plus. Zéro plus zéro égale zéro. Ça pourrait être drôle, si on savait encore rire…

— Colonel !

— Oui ?

— Je vous ai transmis des ordres. Que proposez-vous de faire ?

— De faire ? Qu’est ce que vous voulez qu’on fasse ? Six hommes contre quatre cents millions ! Je suppose, ajouta-t-il, que pour suivre le sacro-saint règlement, je devrais signer une feuille de démobilisation pour chaque survivant en lui souhaitant un bon retour à la vie civile. Ce qui me laisse peu d’options, à part, peut-être, me faire hara-kiri. Vous n’avez pas l’air de comprendre. Vous avez devant vous tout ce qui reste des États-Unis. Et encore, si nous sommes là, c’est uniquement parce que les Panasiates n’ont pas découvert la Citadelle.

Ardmore s’humecta les lèvres :

— Je n’ai pas dû m’exprimer assez clairement. L’ordre est de poursuivre la guerre !

— Avec quoi ?

Avant de répondre, Ardmore jaugea Calhoun du regard :

— Ce n’est pas de votre ressort. Eu égard au changement intervenu, et selon les règlements en vigueur en temps de guerre, étant le seul officier en chef, c’est moi qui prends la tête de ce détachement de l’armée des États-Unis.

Le temps d’un instant, l’hésitation fut palpable. Enfin, Calhoun se leva et, tentant de redresser ses épaules tombantes pour se mettre au garde-à-vous, il dit :

— C’est très juste, major. Quels sont vos ordres ?

“Quels sont tes ordres ? s’interrogea Ardmore. Allez, réfléchis vite, crétin. Il a fallu que tu ouvres ta grande gueule… Tu es bien avancé maintenant ! Calhoun avait raison de demander avec quoi ?”

Mais malgré tout, il ne pouvait pas se résoudre à regarder sans rien faire s’effondrer le peu qui restait du corps militaire.

“Tu dois leur dire quelque chose, mais il faut que ça tienne debout, ou au moins que ça les occupe jusqu’à ce que tu trouves une meilleure idée. Gagne du temps, mon vieux !”

— Je pense, dit Ardmore, que le mieux à faire est déjà d’examiner notre nouvelle situation. Colonel, auriez-vous l’obligeance de rassembler le personnel survivant, autour de cette grande table, par exemple ? Ce sera plus pratique.

— Mais certainement, major.

Les autres, ayant entendu l’ordre, se dirigèrent vers la table.

— Graham ! Et vous… Quel est votre nom ? Thomas, c’est ça ? dit Calhoun. Vous deux, enlevez le corps du capitaine Mac Allister et mettez-le ailleurs. Dans le couloir, pour l’instant.

La nécessité de déplacer un de ces cadavres omniprésents pour permettre aux vivants de s’installer autour de la table brisa l’atmosphère irréelle pesant sur la pièce et ramena tout le monde sur terre. Ardmore se sentit plus assuré quand il se tourna vers Calhoun :

— Vous devriez me présenter ces hommes. Je veux connaître leurs antécédents, leurs occupations et leurs noms.

Il avait devant lui tout juste de quoi constituer une patrouille, alors qu’il s’attendait à trouver, bien cachée et en sûreté dans ce coin ignoré des Montagnes Rocheuses, la plus formidable assemblée de savants jamais réunis pour un seul but. Malgré l’effondrement total des forces régulières de l’armée des États-Unis, on pouvait encore fonder un espoir raisonnable sur les quelque deux cents brillants scientifiques réfugiés dans cette cachette dont l’ennemi ne soupçonnait même pas l’existence. Avec à leur disposition tous les moyens pour effectuer leurs recherches, ils auraient très bien pu créer et manipuler une arme susceptible de chasser les Panasiates.

C’est pour cette raison qu’Ardmore avait été chargé de dire au commandant de la Citadelle qu’il ne relevait plus d’aucune autorité et était libre de ses actions. Mais que pouvaient faire une demi-douzaine d’hommes ?

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