René Barjavel - La nuit des temps
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- Название:La nuit des temps
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- Год:1968
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Ils coiffèrent les cercles d’or dont le lit était muni, et abaissèrent tous les deux la plaque frontale. Ils avaient tellement l’habitude de communiquer ainsi, que chacun pouvait recevoir de l’autre le contenu de sa mémoire en même temps que, sans avoir besoin d’y penser, il lui faisait part de ce que contenait la sienne. L’échange s’effectuait à une vitesse instantanée. Ils coiffaient les cercles, fermaient les yeux, abaissaient la plaque, et aussitôt ils n’avaient plus qu’une seule mémoire, qu’un seul passé. Chacun se souvenait des souvenirs de l’autre comme s’ils étaient siens. Ils n’étaient plus deux êtres qui croient se connaître et se trompent, mais un seul être sans trace d’ombre, solidaire et solide en face du monde. Ainsi Païkan sut tout du projet de l’Abri, et de chaque instant vécu par Eléa entre le moment où on les avait séparés et celui où elle l’avait rejoint. Ainsi connut-il la façon dont elle avait recouvré la liberté. L’apprenant elle-même, il en souffrit pour elle, sans reproche, sans jalousie. Il n’y avait pas de place entre eux pour des sentiments de cet ordre, car chacun, connaissant tout de l’autre, le comprenait absolument.
Ils ôtèrent en même temps les cercles d’or et se sourirent, dans une communion totale, un bonheur parfait d’être ensemble, de n’être qu’un dans leur propre connaissance, et deux pour la partager et multiplier leurs joies. Comme deux mains d’un même corps qui caressent le même objet, comme deux yeux qui donnent au monde sa profondeur.
Le diffuseur de bord parla.
— Nous atteignons le niveau 17. Nous allons commencer le vol horizontal vers Lamoss. Allure autorisée : vitesses 9 à 17. Quelle vitesse désirez-vous ?
— Le maximum, dit Païkan.
— Maximum, vitesse 17, enregistré. Attention à l’accélération !
Malgré l’avertissement, le déplacement horizontal pressa Eléa contre la coque, et roula Païkan par-dessus elle. Elle se mit à rire, prit à deux mains ses longs cheveux blonds encore humides, lui mordilla le nez, les joues, les lèvres.
Ils ne pensaient plus à leurs épreuves, aux menaces, à la guerre. Ils volaient vers un havre de paix. Peut-être momentané, précaire, illusoire, et où de multiples problèmes se poseraient en tout cas pour eux. Mais ces soucis étaient pour demain, pour tout à l’heure. Vivre les malheurs d’avance, c’est les subir deux fois. Le moment présent était un moment de joie, il ne fallait pas l’empoisonner.
Il fut coupé net par le hurlement des hurleurs d’alerte dans le diffuseur.
Glacés, ils se redressèrent. Un signal rouge clignotait sur la plaque de commande.
— Alerte générale, dit le diffuseur. Tous les vols sont annulés. Nous retournons au Parking par la voie la plus courte. Vous devez gagner immédiatement vos emplacements de mobilisation.
L’appareil vira et commença une descente vertigineuse en oblique. Au sol, à travers la coque transparente, on voyait le ballet affolé des maisons de loisir se rapprocher à une vitesse grandissante, et l’entonnoir de la Bouche aspirer les bulles lumineuses qui tournaient au-dessus d’elle en attendant leur tour.
L’engin ralentit et vint prendre sa place dans la ronde. Tous les appareils en surface avaient reçu l’ordre de rentrer. Maisons ou engins, ils étaient des milliers à tourner au-dessus de la Bouche qui aspirait les plus proches à pleine ouverture. Leur ronde couvrait tout le lac et la forêt.
— Il nous ramène dans la Ville ! dans le piège ! dit Eléa. Il faut sauter !
Ils étaient en train de survoler le lac à vitesse réduite, à une hauteur raisonnable pour un saut. Mais les portes étaient bloquées pendant le vol. Déjà, ils quittaient le lac et survolaient la masse compacte des arbres. Païkan tira dans la plaque de commande. L’appareil se cabra et amorça une montée, redescendit, remonta en balançoire, perdant chaque fois de l’altitude, à la façon d’une feuille d’automne qui tombe. Il rasa la cime de la forêt, remonta, redescendit et fracassa le sommet d’un tronc géant couronné de palmes. Il y resta planté comme une pomme sur un crayon.
ILS étaient couchés côte à côte au bord du lac, sur l’herbe qui descendait vers le sable. La main d’Eléa était dans la main de Païkan. Leurs yeux grands ouverts regardaient la nuit nettoyée. La Bouche avait absorbé les derniers traînards, le ciel n’offrait plus rien que ses étoiles. Ils ne voyaient rien d’autre qu’elles, ils poursuivaient au milieu d’elles, dans l’immense paix indifférente de l’espace, leur voyage d’espoir interrompu.
Devant eux, au ras du lac, la Lune se levait en son dernier quartier. Elle était boursouflée, comme enveloppée de coton, déformée, rougeâtre. Des fulgurations pourpres illuminaient sans arrêt sa partie sombre. Elle brillait parfois tout entière d’un bref éclat semblable à celui du soleil. C’était l’image silencieuse de la destruction d’un monde, proposée aux hommes par les hommes.
Ici même, avant la fin de la nuit...
Sans bouger davantage, sans se regarder, ils enlacèrent leurs doigts et collèrent leurs paumes l’une contre l’autre, étroitement.
Derrière eux, dans la forêt, un cheval hennit doucement, comme pour se plaindre. Un oiseau, dérangé dans son sommeil, pépia et se rendormit. Un peu de vent léger passa sur leurs visages.
— On pourrait partir à cheval... murmura Païkan.
— Pour aller où ?... Rien n’est plus possible... C’est fini...
Elle souriait dans la nuit. Elle était avec lui. Quoi qu’il arrivât, cela leur arriverait à lui avec elle, à elle avec lui.
Il y eut un hennissement plus proche, et le bruit mou des pas du cheval sur l’herbe.
Ils se levèrent. Le cheval, blanc de lune, vint jusqu’à eux, s’arrêta et hocha la tête.
Elle enfonça sa main dans ses longs poils et le sentit trembler.
— Il a peur, dit-elle.
— Il a raison...
Elle vit la silhouette de son bras tendu faire le tour de l’horizon.
Dans toutes les directions, la nuit s’allumait de lueurs brèves, comme d’orages lointains.
— La bataille... à Gonda 17... Gonda 41... Enawa... Zenawa... Ils ont dû débarquer partout...
Un grondement sourd commençait à suivre les éclairs. Il venait ininterrompu, de toute la circonférence du cercle dont ils étaient le centre. Il rendait le sol sensible sous leurs pieds.
Il réveilla les bêtes de la forêt. Les oiseaux s’envolaient, s’affolaient de trouver la nuit, essayaient de regagner leur nid, se cognaient aux branches et aux feuilles. Les biches ocellées sortirent du bois et vinrent se grouper autour du couple humain. Il y eut aussi le cheval bleu, invisible dans la nuit, et les petits ours lents des arbres avec leur gilet clair, et les lapins noirs aux oreilles courtes, dont la queue blanche frétillait au ras du sol.
— Avant la fin de la nuit, dit Païkan, il ne restera plus rien de vivant ici, pas une bête, pas un brin d’herbe. Et ceux qui se croient protégés là-dessous sont seulement en sursis de quelques jours, peut-être de quelques heures... Je veux que tu entres dans l’Abri. Je veux que tu vives...
— Vivre ?... Sans toi ?...
Elle s’appuya contre lui et leva la tête. Il voyait la nuit de ses yeux refléter les étoiles.
— Je ne serai pas seule dans l’Abri. Il y aura Coban. Tu y penses ?
Il secoua la tête comme pour refuser cette image.
— Quand nous serons réveillés, je devrai lui faire des enfants. Moi qui n’en ai pas encore eu de toi, moi qui attendais... Cet homme, dans moi, sans cesse, pour me semer ses enfants ça t’est égal ?
Il la serra brusquement contre lui, puis réagit, se força à se calmer.
— Je serai mort... depuis longtemps... depuis cette nuit...
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