Ursula Le Guin - La cité des illusions

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— « Tu l’as tuée et tu ne l’as pas mangée ? Mais c’est une honte ! » Le vieil homme se mit à caqueter, puis à chanter comme un coq sauvage. « Tu n’as donc aucun respect pour la vie ? Il faut savoir interpréter la Loi. Elle dit qu’il ne faut pas tuer à moins d’y être contraint. Et encore. Souviens-t-en à Es Toch. Es-tu bien sec ? Voile ta nudité, Adam du Canon de Yaweh. Tiens, enveloppe-toi là-dedans, ce n’est pas aussi sophistiqué que tes vêtements à toi, ce n’est qu’une peau de daim tannée dans la pisse, mais en tout cas c’est propre ! »

— « Comment savez-vous que je vais à Es Toch ? » demanda Falk en se drapant dans cette douce étoffe de cuir comme dans une toge.

— « Parce que tu n’est pas un être humain, » dit l’ermite. « Et puis n’oublie pas que je suis le Percipient par excellence. Je vois tout ce que contient ton esprit, si étrange soit-il. Le nord et le sud y sont obscurs ; à l’est, loin derrière toi, brille une radiance perdue ; à l’ouest, l’horizon est sombre, sombre et lourd. Je connais cette opacité. Écoute. Écoute-moi parce que je ne veux pas t’écouter, cher convive et jeune étourneau. Si j’avais besoin d’écouter parler les hommes, je ne vivrais pas ici, cochon sauvage parmi les cochons sauvages. J’ai une chose à te dire avant de m’endormir. Écoute bien : les Shing ne sont pas nombreux. Voilà une grande nouvelle, un précieux enseignement. Souviens-t’en lorsque tu seras plongé dans la nuit atroce des brillantes lumières d’Es Toch. Il y a de ces petits détails bons à connaître. Et maintenant, oublie l’est et l’ouest, et dodo ! À toi le lit. J’ai beau être Thurrodowiste, et opposé comme tel à tout luxe trop voyant, je n’en apprécie pas moins les plaisirs les plus humbles de l’existence, par exemple un lit. En tout cas de temps à autre. Et même la compagnie d’un de mes semblables, disons une fois par an. Mais j’avoue que ce n’est pas, comme pour toi, une chose qui me manque. Être seul n’est pas être esseulé…» Et, tout en se faisant une espèce de paillasse sur le plancher, il cita le Nouveau Canon de sa religion en une tendre psalmodie : « Point ne suis plus esseulé que le ruisseau du moulin, ou une girouette, ou l’étoile polaire, ou le vent du sud, ou une giboulée de mars, ou un redoux de janvier, ou la première araignée à élire domicile dans une maison neuve… Point ne suis plus esseulé que le plongeon qui rit si bruyamment sur son étang, ou que l’étang même du Walden…

« Bonne nuit, » dit-il ensuite, et il se tut. Ce fut pour Falk la première longue nuit de bon sommeil depuis son départ.

Il passa encore deux jours et deux nuits dans la cabane au bord du fleuve ; il lui coûtait de quitter ce petit havre de chaleur et de se séparer de ce compagnon qui lui faisait si bon accueil. Son hôte l’écoutait rarement et ne répondait jamais à ses questions, mais dans le flot incessant de ses discours, certains faits, certaines suggestions faisaient surface un instant pour disparaître aussitôt. Il connaissait avec assez de précision le chemin menant vers l’ouest, cela jusqu’à une distance que Falk n’aurait su évaluer avec certitude. Jusqu’à Es Toch même, semblait-il ; peut-être même au-delà ? Falk n’avait de tout cela qu’une idée bien nébuleuse : tout ce qu’il savait, c’est qu’on finissait par aboutir à la mer d’Orient et à la Forêt orientale. Les Hommes n’ignoraient pas que la Terre était ronde, mais ils n’avaient plus de cartes. Falk eut comme une idée que l’ermite aurait été capable d’en dessiner une ; mais il se demandait d’où lui venait cette idée car son hôte ne lui parlait jamais directement de ce qu’il avait fait ou vu hors des limites de sa petite clairière au bord de l’eau.

— « Attention aux poules, en aval, » dit le vieil homme à propos de rien tandis qu’ils déjeunaient de bon matin avant le départ de Falk. « Il y en a qui savent parler. D’autres qui entendent. C’est comme pour nous, hein ? Je parle et tu écoutes. En réalité, je suis le Percipient, et toi le Messager. Que la logique aille se faire fiche ! Attention donc aux poules, méfie-toi de celles qui chantent des chansons. Les coqs sont moins sujets à caution, ils sont trop occupés à faire cocorico. Reste seul. Ça ne te fera pas de mal. Dis bien le bonjour à tous les Princes ou vagabonds que tu pourras rencontrer, à Henstrella notamment. À propos, l’idée m’est venue cette nuit entre deux rêves, un des miens et un des tiens, que tu as assez marché comme ça et que tu aimerais peut-être avoir mon glisseur. Je l’avais oublié, ce brave. Je ne m’en servirai plus puisque, avant le grand voyage, je n’en projette aucun autre. J’espère que quelqu’un viendra m’enterrer, quand je serai mort, ou tout au moins me sortir d’ici pour m’offrir aux rats et aux fourmis. Ma bicoque a toujours été propre et bien tenue, alors ça m’ennuie de penser qu’elle pourrait être infestée par ma pourriture. Un glisseur, bien sûr, ça n’est bon à rien dans la Forêt maintenant qu’il n’y a plus de pistes dignes de ce nom, mais, si tu veux suivre la rivière, ce sera parfait. Et aussi pour franchir le Fleuve Intérieur, qui n’est pas facile à traverser pendant le dégel, à moins d’être un poisson-chat ! Il est dans l’appentis si tu le veux. Moi, je n’en ai pas besoin. »

Les plus proches voisins de Zove, les Kathols, étaient Thurrodowistes, et Falk savait qu’un des grands principes de cette secte était de ne pas utiliser des appareils mécaniques trop ingénieux, sans pourtant pousser la chose jusqu’à la manie et au fanatisme. Que ce vieil ermite, qui menait une existence beaucoup plus primitive que les Kathols, qui élevait de la volaille et cultivait des légumes parce qu’il n’avait même pas un fusil de chasse, possédât un aéroglisseur, c’est-à-dire un produit de luxe de la technologie, cela parut à Falk tellement bizarre qu’il regarda son hôte en éprouvant à son égard, pour la première fois, une vague défiance.

Le Percipient fit un bruit de succion, puis caqueta : « Tu n’as jamais eu la moindre raison de me faire confiance, mon petit gars venu de loin, » dit-il. « Et réciproquement. Après tout, on peut cacher ses pensées même au plus grand Percipient. On peut même se les cacher à soi-même, et alors l’esprit n’arrive pas à mettre la main dessus. Prends donc le glisseur. Le temps des voyages est fini pour moi. C’est un monoplace mais tu es tout seul. Et je crois que ta route est trop longue pour que tu puisses la faire à pied. Ou même en glisseur, d’ailleurs. »

Falk ne posa pas de question, et pourtant le vieil ermite lui répondit :

« Il faut peut-être que tu rentres chez toi, » dit-il.

Lorsqu’il lui fit ses adieux à l’aube, dans une brume glaciale sous les pins chargés de givre, Falk, pour lui exprimer sa gratitude et son regret de le quitter, lui tendit la main comme on fait à un maître de maison et ainsi qu’on le lui avait enseigné. Et ce geste, il l’accompagna de ce mot : « Tiokioï…»

— « Quel nom me donnes-tu là, Messager ? »

— « Un nom qui… veut dire père, je crois…» Le mot était venu sur ses lèvres spontanément et incongrûment. Falk n’était pas certain d’en connaître le sens et il n’aurait su dire à quelle langue il appartenait.

— « Adieu, pauvre bêta trop confiant ! Tu diras la vérité, et tu y gagneras ta liberté – ou bien tu la perdras, ça dépendra. Va tout seul, tout seulet, cher bêta ; c’est de loin la meilleure façon de voyager. Tes rêves vont me manquer. Adieu, adieu ! Les poissons et les invités commencent à puer au bout de trois jours ! Adieu ! »

Falk était à genoux sur le glisseur, petit engin élégant en paristolis noir incrusté de fils de platine décrivant une arabesque à trois dimensions. L’ornementation cachait presque entièrement les commandes, mais Falk, qui s’était amusé avec un glisseur chez Zove, eut vite fait de démarrer. Sous ses doigts, deux arcs ; il les examina une minute, toucha celui de gauche, y déplaça le doigt jusqu’à ce que le glisseur se fût élevé silencieusement d’environ deux pieds, puis avec l’arc de droite fit glisser le petit engin au-dessus de la cour et de la rive jusqu’à ce qu’il survolât la glace écumeuse du fleuve là où ses eaux stagnaient au pied de la cabane. Il se retourna alors pour crier adieu, mais le vieil homme était déjà rentré chez lui et sa porte refermée. Et tandis que le véhicule de Falk, lui obéissant sans bruit, filait le long du fleuve, large et sombre avenue, un immense silence se referma sur lui.

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