Ursula Le Guin - La cité des illusions
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- Название:La cité des illusions
- Автор:
- Издательство:Pocket
- Жанр:
- Год:1987
- Город:Paris
- ISBN:2-266-02080-3
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Le lendemain, sous un ciel menaçant, Falk pilotait son glisseur avec une virtuosité vite devenue machinale. Un vent froid soufflait du nord. Un troupeau de bovins sauvages couvrait la moitié des plaines s’étendant au sud du trajet suivi par Falk ; ils étaient des milliers et des milliers, et chacun d’eux était campé face au vent, mufle blanc abaissé en avant de leurs épaules rousses à poils rudes. Falk était séparé de leurs premiers rangs par quinze cents mètres de longues herbes grises ployées par le vent, et un oiseau gris volait vers lui, planant sans aucunement mouvoir ses ailes. Il l’observa, étonné par ce vol plané en droite ligne – non, il n’allait pas tout droit car il tourna sans un battement d’ailes pour intercepter le trajet du glisseur. Falk fut subitement pris de peur et agita le bras pour effaroucher cette créature et la détourner de lui, puis il se jeta à plat ventre et fit virer le glisseur, mais trop tard. Un instant avant d’être touché il vit le masque aveugle et lisse du monstre, l’éclat de l’acier. Puis vint le choc, l’explosion, un hurlement de métal, une soudaine nausée, une chute en arrière, interminable.
4
— « La vieille de Kessnokaty dit qu’il va neiger, » murmura près de lui la voix de son amie. « Il faudrait être prêts à nous échapper à la première occasion. »
Falk ne répondit pas. Assis dans la tente, il écoutait d’une oreille aiguisée les bruits du camp : des voix parlant une langue étrangère, adoucies par la distance ; le bruit sec qu’on faisait à proximité en écharnant une peau ; le frêle hurlement d’un bébé ; le pétillement du feu.
— « Horressins ! » Quelqu’un l’appelait dehors, et il se leva promptement, puis se tint immobile. Au bout d’un moment, il sentit sur son bras la main de son amie, qui le guida vers l’endroit où il était attendu, le grand feu communal au centre du cercle des tentes, où l’on célébrait une chasse heureuse en rôtissant un taureau tout entier. On lui jeta dans les mains un jarret de bœuf. Il s’assit par terre et commença à manger. Jus de viande et graisse fondue lui dégoulinaient sur le menton, mais il s’abstint de les essuyer, ce qui eût été indigne d’un Chasseur du Clan Mzurra de la nation des Basnasska. Il avait beau être un étranger et un captif, il n’en était pas moins Chasseur, et il apprenait à se comporter comme tel.
Plus une société est sur la défensive, plus elle est conformiste. Les membres de celle où se trouvait Falk suivaient une voie très étroite, tortueuse, étriquée, sur ces vastes plaines sans entraves. Tant que Falk vivrait parmi eux, il devrait en suivre exactement tous les méandres. Les Basnasska se nourrissaient de bœuf frais à moitié cru, d’oignons crus et de sang. Bouviers aussi sauvages que leur bétail, ils imitaient le loup qui choisit les estropiés, les paresseux et les inaptes parmi de vastes troupeaux, et ils menaient un éternel carnaval carnivore ne laissant pas de place au repos. Ils chassaient avec des lasers à main et interdisaient leur territoire aux étrangers au moyen d’avibombes comme celle qui avait détruit le glisseur de Falk, petits missiles programmés pour faire mouche sur tout objet contenant un mécanisme à fusion. Ils ne fabriquaient ni ne réparaient ces armes eux-mêmes, et ne les utilisaient qu’après certaines purifications et incantations ; Falk ne découvrit jamais où ils se les procuraient, mais il était parfois question d’un pèlerinage annuel qui pouvait bien n’être pas sans rapport avec les avibombes. Ils ne pratiquaient pas l’agriculture et n’avaient pas d’animaux domestiques ; ils étaient illettrés et ne savaient rien de l’histoire de l’humanité, sauf peut-être ce qui en transpirait dans certains mythes ou certaines sagas sur des héros légendaires. Ils informèrent Falk qu’il ne venait pas de la Forêt, parce qu’elle était habitée exclusivement par des serpents blancs géants. Ils pratiquaient une religion monothéiste dont les rites comportaient mutilations, castrations et sacrifices humains.
C’est par une des superstitions fleurissant autour de leurs croyances complexes qu’ils avaient décidé de prendre Falk vivant et d’en faire un membre de la tribu. Il eût été normal, puisqu’il avait un laser, ce qui l’élevait au-dessus du rang d’esclave, de lui extraire l’estomac et le foie pour en tirer des augures, puis de laisser les femmes le déchiqueter à leur gré. Mais il se trouvait qu’un vieillard du Clan Mzurra était mort une semaine ou deux avant sa capture. Comme il n’y avait alors dans la tribu aucun bébé non encore baptisé qui pût hériter de son nom, c’est au captif qu’on décida de le donner ; il était aveugle, défiguré, sans connaissance le plus clair du temps, mais il pouvait faire l’affaire faute de mieux ; car tant que le vieil Horressins garderait son nom pour lui, alors son fantôme, malfaisant comme tout fantôme, reviendrait sur les lieux pour troubler le repos des vivants. Le fantôme ayant donc été dépossédé de son nom, Falk en fut baptisé tout en recevant sa pleine initiation de Chasseur, cérémonie comportant des rites de flagellation, l’absorption d’émétiques, des danses, des récits de rêves, des tatouages, de libres associations antiphonales, des festins, le viol d’une femme par tous les mâles à tour de rôle, et enfin des incantations au dieu des Chasseurs pour protéger du mal le nouvel Horressins. Après quoi Falk fut abandonné, délirant et sans soins, sur une peau de cheval dans une tente en peau de vache pour y crever ou guérir, tandis que le fantôme du vieil Horressins, privé de son nom et de son pouvoir, s’éloignait en gémissant, porté par le vent qui soufflait sur la plaine.
La femme qui, lorsqu’il eut repris connaissance, s’était chargée de lui bander les yeux et de panser ses plaies, lui rendait des visites aussi fréquentes que possible. Il ne l’avait vue qu’en de brefs moments lorsque, dans l’intimité toute relative de sa tente, il pouvait soulever le bandage qu’elle avait eu la présence d’esprit de lui fournir quand on l’avait amené au camp. Si les Basnasska avaient pu voir leur captif les yeux ouverts – ces yeux étranges – ils lui auraient coupé la langue afin qu’il ne pût dire son nom, puis l’auraient brûlé vif. C’est de sa protectrice qu’il tenait ce renseignement, et d’autres non moins utiles concernant la nation des Basnasska, mais elle ne lui avait pas dit grand-chose sur elle-même. Apparemment, elle n’était arrivée dans la tribu que peu de temps avant lui ; il comprit qu’elle s’était perdue dans la prairie et qu’elle s’était réfugiée chez les Chasseurs pour ne pas mourir de faim. C’était une esclave de plus au service des hommes, et elle avait fait preuve de talents de guérisseuse, alors on l’avait laissée vivre. Elle avait des cheveux roux, une voix d’une grande douceur, et elle s’appelait Estrel. C’est tout ce que Falk savait d’elle, et elle ne savait rien de lui, pas même son nom, ne lui ayant posé aucune question à ce sujet.
Il s’en était tiré, somme toute, à bon compte. Le paristolis, cette matière noble, produit de l’antique science cétienne, ne pouvait ni exploser ni s’enflammer, le glisseur n’avait donc pas réellement fait explosion, mais ses commandes étaient détériorées. Quant à Falk, il avait eu la tête et le haut du corps, du côté gauche, criblés d’une fine mitraille, mais Estrel était là avec son savoir-faire et quelques remèdes de base. Il n’y eut pas d’infection ; le blessé récupéra rapidement, et, quelques jours après le baptême du sang qui en avait fait Horressins, il projetait de fuir avec son infirmière.
Les jours passaient sans leur en offrir l’occasion. C’était bien une société défensive : des êtres cauteleux, jaloux, dont toutes les actions étaient strictement régies par des rites, des coutumes et des tabous. Chacun des Chasseurs avait sa tente, et pourtant les femmes appartenaient à la collectivité et un homme ne pouvait agir que de concert avec les autres. Une communauté ? Disons plutôt un club ou un troupeau, une entité dont les membres étaient interdépendants. La primauté donnée à la sécurité rendait naturellement suspecte toute velléité d’indépendance ou de vie personnelle ; il était difficile pour Falk et Estrel de se parler un moment bien qu’ils en saisissent toutes les occasions. Elle ne connaissait pas le dialecte de la Forêt, mais elle utilisait le galactique, dont les Basnasska ne connaissaient qu’une forme petit nègre.
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