Ursula Le Guin - La cité des illusions

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La cité des illusions: краткое содержание, описание и аннотация

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Le temps était de plus en plus souvent maussade. Il advenait fréquemment que des chats sauvages étiques, belles petites bêtes à la robe pie ou zébrée, aux yeux verts, attendissent en vue de son feu de camp pour avoir ses restes de viande ; ils s’avançaient en petits fauves futés et farouches et emportaient les os qu’il leur jetait : rares étaient les rongeurs qui constituaient leur proie habituelle car ils étaient en hibernation. Depuis que Falk avait quitté la maison de la Peur, aucun animal ne s’était adressé à lui, en parole ou en esprit. Dans la plaine boisée qu’il était en train de traverser, région charmante et glacée, les animaux n’avaient pas été dénaturés par l’homme ; ils ne l’avaient peut-être même jamais vu ou flairé. Plus Falk sentait s’éloigner de lui la maison cachée dans sa vallée paisible, plus il en voyait clairement l’étrangeté, avec ses caves où grouillaient des souris dont le couic-couic imitait le langage humain, ses hôtes qui alliaient à des connaissances telles que celle du sérum de vérité une ignorance barbare. L’Ennemi était passé par là.

On pouvait douter qu’il fût jamais venu là où Falk se trouvait maintenant. Personne n’y était jamais venu. Personne n’y viendrait jamais. Des geais poussaient leur cri perçant dans les branches grises. Les feuilles brunes givrées craquaient sous les pieds, accumulées par des centaines d’automnes. Un grand cerf regarda Falk à travers une petite prairie ; il était immobile, paraissant lui contester le droit de se trouver là.

— « Je ne vais pas te tuer. J’ai abattu deux poules ce matin, » dit Falk.

Le cerf le fixa avec le noble aplomb des êtres privés de parole, et il s’éloigna lentement. Aucune créature ne craignait Falk. Aucune ne lui parlait. Il se demandait s’il n’allait pas finalement perdre l’usage de la parole et redevenir ce qu’il avait été : muet, sauvage, inhumain. Il s’était trop éloigné des hommes et il était parvenu à un endroit où les êtres muets étaient les maîtres et où les hommes n’étaient jamais venus.

Au bord de la prairie, il trébucha sur une pierre et se mit à quatre pattes pour lire les lettres à moitié effacées qui étaient gravées sur le roc à demi enterré : CK O.

Les hommes étaient venus ici, y avaient vécu. Sous ses pieds, sous le terrain gelé et mamelonné couvert de buissons effeuillés et d’arbres dénudés, gisait une ville. Oui, mais il eût fallu y arriver un ou deux millénaires plus tôt !

3

Les jours – et Falk ne les comptait plus – étaient devenus très courts ; il était peut-être, si le solstice d’hiver était passé, au seuil d’une nouvelle année. Il ne faisait sans doute pas aussi froid qu’au temps où la cité enfouie se dressait au-dessus de la terre, car la planète traversait maintenant un cycle météorologique plus chaud ; pourtant le temps était généralement gris et lugubre. Il neigeait souvent, pas assez fort pour gêner la marche de Falk, mais suffisamment pour qu’il se rendît compte que si les Zove ne lui avaient pas fourni des vêtements d’hiver et un sac de couchage, le froid aurait rendu son voyage plus qu’inconfortable. Du nord soufflait inlassablement un vent cinglant, si bien qu’il tendait à être déporté vers le sud par sa poussée ; et, quand il avait le choix, il préférait obliquer vers le sud-ouest plutôt que de marcher face au vent ou presque.

En un sombre après-midi de pluie et de neige fondue, il descendait d’un pas lourd une vallée orientée vers le sud, se frayant péniblement un chemin dans des broussailles épineuses, sur un sol rocheux et boueux. Tout à coup, la végétation s’éclaircit, et ce qu’il vit devant lui le cloua au sol : un grand fleuve à la surface luisante criblée par la pluie. La rive opposée, basse et plate, se perdait dans la brume. Falk fut impressionné par la largeur et la majesté de cette grande masse d’eau silencieuse s’écoulant vers l’ouest sous un ciel bas. Il crut d’abord que c’était le Fleuve Intérieur, un des rares points de repère géographiques dont on eût connaissance, par ouï-dire, chez les habitants de la Forêt orientale ; mais ce fleuve, disait-on, coulait vers le sud, marquant la limite ouest du royaume des arbres. Ce que voyait Falk ne pouvait donc être qu’un affluent du Fleuve Intérieur. Il le suivit pour cette raison, et aussi pour éviter les hautes collines et être largement pourvu en eau et en gibier ; de surcroît, c’était bien agréable de pouvoir fouler à l’occasion une rive sablonneuse et d’avoir le ciel au-dessus de sa tête au lieu d’un éternel plafond de branches effeuillées. Il suivit donc le cours d’eau vers le sud-ouest, traversant un paysage ondulé et boisé, froid, silencieux, incolore sous l’étreinte de l’hiver.

Un matin, il tua une poule sauvage ; c’était là son gibier habituel, très répandu sur les bords du fleuve, où il passait en basses volées, poussant des cris rauques. Blessé à l’aile, l’oiseau vivait encore lorsqu’il le ramassa. Il battait des ailes et criait de sa voix perçante : « Tueras pas !… tueras pas !… tueras…» Falk lui tordit le cou.

Ces mots résonnaient dans son esprit, et il ne pouvait faire taire cette voix. La dernière fois qu’un animal lui avait parlé, c’était dans la maison de la Peur. Dans la solitude de ces grises collines, il y avait donc quelque part – ou il y avait eu – des hommes : un groupe vivant caché comme chez Argerd, ou de sauvages vagabonds qui le tueraient lorsqu’ils verraient ses yeux étranges, ou des hommes-outils qui le conduiraient à leurs Seigneurs, esclave ou prisonnier. Force lui serait peut-être de les affronter un jour, ces Seigneurs, mais il voulait trouver seul, sans aide et quand bon lui semblerait, le chemin qui menait vers eux. Méfie-toi de tous, évite les hommes ! Il savait bien sa leçon maintenant. C’est avec une grande circonspection qu’il avança ce jour-là, toujours sur le qui-vive et tellement silencieux que les oiseaux aquatiques, grouillant sur la rive du fleuve, s’envolaient, effarouchés, presque sous ses pieds.

Il ne vit aucun sentier, ni aucun indice permettant de penser que des êtres humains habitaient près de la rivière ou y venaient quelquefois. Mais, lorsque le court après-midi toucha à sa fin, il vit une volée de poules sauvages vert mordoré s’élever devant lui et survoler le fleuve, gloussant et s’interpellant en caquetant des paroles humaines.

Un peu plus loin, Falk s’arrêta : le vent du nord-ouest lui apportait, pensait-il, une odeur de feu de bois.

Il redoubla de prudence. Puis, comme la nuit tombait sur les troncs dépouillés et estompait les eaux sombres du fleuve, il vit, loin devant lui, sur la rive broussailleuse où des saules entrelaçaient leurs branches, une faible lueur, qui s’éclipsa, puis reparut.

Ce qui l’arrêta, ce n’était plus la peur ni même la prudence. Cette lueur distante qu’il fixait, figé sur son chemin, c’était, mis à part son feu de camp de solitaire, la première lumière qu’il voyait en pleine nature depuis son départ de la Clairière. Il éprouva une bien étrange émotion devant ce lointain signal lumineux jailli du crépuscule.

Patient dans sa fascination comme les hôtes des bois, il attendit qu’il fît tout à fait nuit, puis s’avança lentement et sans bruit le long du rivage, s’abritant sous les saules, jusqu’à ce qu’il pût voir la lumière jaune d’un feu s’encadrer dans une fenêtre, et un toit pointu frangé de neige et surplombé par des pins. Orion étalait son immense constellation au-dessus des ténèbres de la Forêt et du fleuve. La nuit d’hiver était glaciale et silencieuse. De temps à autre, un flocon de neige poudreuse délogé d’une branche tombait au gré du vent vers l’eau sombre et scintillait un moment dans le foyer de lumière.

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