Orson Card - Basilica

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Basilica: краткое содержание, описание и аннотация

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Basilica est une ville dirigée par les femmes, dans laquelle culture et tradition sont les maîtres mots. Les hommes ne peuvent y résider que sur l’invitation expresse de leurs compagnes. C’est pourtant l’un deux, volemak, qui reçoit de surâme, l’ordinateur-dieu veillant au bien-être du monde, une vision d’apocalypse : Basilica, et, au-delà toute la planète Harmonie, sont sur le point de disparaître dans un déluge de feu. Mais à cause de quoi ? Ou de qui ? Alors que les tensions politiques grandissent entre les différentes factions de Basilica, Nafai, le benjamin de Volemak, s’efforce d’aider son père dans la quête de la vérité. Mais il semblerait que Surâme ait d’autres ambitions pour l’adolescent…

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— Je n’en doute pas. Tu serais entré comme une tornade en t’attendant qu’Eiadh se pâme dans ton étreinte, alors que tu sens le chameau et que tu répands de la poussière à chaque pas que tu fais. Entre, Elemak. »

Tandis qu’il se vautrait dans son bain, il fut pris de remords en pensant à ses frères qui l’attendaient au milieu des rochers dans la chaleur du jour ; d’un autre côté, il était plus raisonnable de se présenter décrassé de frais à Gaballufix. Il n’aurait pas l’air au bout du rouleau, et sa mise annoncerait clairement qu’il avait des amis dans la cité, ce qui le mettrait dans une bien meilleure position pour négocier. À moins que Gaballufix n’y voie une nouvelle preuve qu’Elemak jouait un double jeu ? Peu importe ! On déposa ses vêtements lavés et éventés dans le séchoir, et il les enfila béatement en sortant du bain, laissant le séchoir le débarrasser de toute trace d’humidité, il dédaigna les huiles à cheveux – les pro-Potokgavan, qui refusaient de ressembler si peu que ce fût aux Têtes Mouillées, se reconnaissaient entre eux à l’absence d’huile dans les cheveux.

Eiadh le rejoignit dans le salon privé de Rasa. Son air timide lui parut de bon augure ; au moins, son attitude n’était ni hautaine ni réprobatrice. Oserait-il néanmoins prendre les libertés qu’elle lui avait permises lors de leur dernière entrevue ? Ou bien serait-ce trop présomptueux, étant donné les changements de sa fortune ? Il s’avança d’un pas digne, mais au lieu de s’asseoir à côté d’elle sur le divan, il s’agenouilla devant elle et chercha sa main. Elle ne la retira pas – puis elle tendit l’autre et lui toucha la joue. « Sommes-nous devenus des étrangers l’un pour l’autre ? demanda-t-elle. Ne voulez-vous pas vous asseoir près de moi ? »

Elle avait compris son hésitation et le rassurait, comme il le demandait. Il prit immédiatement place à ses côtés, l’embrassa, mit la main à sa taille et sentit sa respiration passionnée, son ardeur quand elle se laissa aller à son étreinte. Ils se dirent peu de choses au début, en paroles du moins ; mais elle sut l’assurer autrement que ses sentiments pour lui n’étaient en rien diminués.

« Je vous croyais parti pour toujours, murmura-t-elle après un long silence.

— Je ne vous aurais jamais quittée, répondit-il. Mais j’ignore ce que l’avenir me réserve. L’agitation de la cité, l’exil de Père…

— Certains disent que votre frère complotait de tuer votre père…

— Jamais !

— D’autres que c’était votre père qui voulait tuer votre frère…

— C’est absurde, et même risible ! Ce sont deux hommes de fort tempérament, c’est tout.

— Non, ce n’est pas tout, dit Eiadh. Votre père n’est jamais venu avec des soldats, comme l’a fait Gaballufix, en prétendant d’un air menaçant qu’il pouvait entrer ici quand il le voulait !

— Il est venu ? s’exclama Elemak, furieux. Mais pour quoi faire ?

— Il a été le compagnon de tante Rasa, ne l’oubliez pas ; ils ont eu deux filles…

— Ah oui, j’ai déjà dû les rencontrer.

— Bien sûr ! dit-elle en riant. Ce sont vos nièces. Et ce sont également les sœurs de Nyef et d’Issya. Que c’est compliqué, ces familles, vous ne trouvez pas ? Mais j’allais dire que la venue de Gaballufix n’avait rien de très bizarre en soi ; c’est la façon dont il s’est présenté, avec ces soldats dans leurs horribles costumes qui les rendent tellement… tellement inhumains !

— J’ai entendu dire qu’il s’agissait d’hologrammes.

— C’est un très vieil appareil utilisé dans le théâtre, oui. Maintenant que j’en ai vu l’effet, j’apprécie que nos comédiens se contentent de se maquiller ou tout au plus de porter des masques. Ces hologrammes sont inquiétants, anormaux, même. » Elle glissa une main sous la chemise d’Elemak et lui toucha la peau. Le geste l’émut et il trembla. « Comment un hologramme pourrait-il réagir ainsi ? murmura-t-elle. Comment peut-on supporter d’être aussi… comment dire ? aussi irréel ?

— J’imagine que ceux qui les portent sont tout à fait réels, eux. Et ils peuvent vous faire des grimaces sans être vus. »

Eiadh éclata de rire. « Mais comment les spectateurs pouvaient-ils saisir les expressions d’un comédien avec un appareil comme ça ?

— On ne s’en servait peut-être que pour les rôles muets ; ainsi, les mêmes acteurs pouvaient jouer des dizaines de personnages grâce à des changements instantanés de costume. »

Eiadh écarquilla les yeux. « J’ignorais que vous en saviez tant sur le théâtre !

— J’ai courtisé une comédienne, autrefois », répondit Elemak. Ce n’était pas une maladresse de sa part ; il savait combien les femmes détestent entendre parler d’anciennes amours. « À l’époque, continua-t-il, je la trouvais merveilleusement belle. Mais c’était avant de vous connaître : aujourd’hui, je me demande si ce n’était pas un hologramme. »

Elle l’embrassa pour le remercier de son joli compliment.

Puis la porte s’ouvrit et Rasa entra. Elle avait accordé aux jeunes gens le quart d’heure d’intimité socialement acceptable, peut-être même un peu plus. « C’est gentil à toi de venir nous voir, Elemak. Merci, Eiadh, d’avoir entretenu notre hôte en mon absence. » Délicate affectation de la cour, la coutume voulait qu’on agît comme si le prétendant était venu voir la dame de la maison, tandis que la jeune courtisée n’était censée se trouver là que pour aider à le recevoir.

« Pour toute votre hospitalité, je vous suis plus reconnaissant que je ne saurais l’exprimer, répondit Elemak. Vous avez secouru un voyageur fatigué, ma dame Rasa ; j’ignorais combien la mort était proche avant que votre bonté ne me rende à la vie. »

Rasa se tourna vers Eiadh. « Il est vraiment très doué, n’est-ce pas ? »

Eiadh eut un sourire émerveillé.

« Dame Rasa, reprit Elemak, je ne sais ce que l’avenir nous réserve. Je dois voir Gaballufix aujourd’hui, et j’ignore comment cela tournera.

— Dans ce cas, ne va pas le voir, répliqua Rasa en recouvrant une expression sérieuse. Je crois qu’il est devenu très dangereux. Roptat est convaincu qu’un complot visait à le tuer lors du rendez-vous à la serre froide, le jour où Wetchik est parti. Si Wetchik avait été présent, comme il était convenu, Roptat serait tombé dans un piège. Je le crois ; je crois que Gaballufix a le meurtre au fond du cœur. »

Elemak, lui, en était sûr ; mais il ignorait ce qui se passerait s’il confirmait les soupçons de Rasa. Son ancien professeur et Eiadh risquaient de s’étonner qu’il fût au courant du complot et qu’il n’en eût pas averti Roptat. Des femmes ne comprendraient pas qu’il est parfois plus miséricordieux et plus pacifique d’éviter les milliers de victimes d’une guerre sanglante au moyen d’une seule mort, arrivant au bon moment. Les naïfs confondent si facilement une bonne stratégie avec le crime !

« C’est possible, dit enfin Elemak. Mais peut-on vraiment connaître le cœur de quelqu’un ?

— J’en connais un, moi, intervint Eiadh. Et le mien ne garde aucun secret pour lui.

— Si ce n’est pas d’Elemak que tu parles, dit Rasa, ce pauvre Elya risque d’envisager de commettre lui-même quelque crime passionnel !

— Bien sûr que c’est d’Elya que je parle ! » s’écria Eiadh. Elle lui prit la main et la posa sur son cœur.

« Dame Rasa, dit Elemak, ce n’est pas sans raison que je vais chez Gaballufix. C’est Père qui m’y envoie. Il a besoin de quelque chose que seul Gaballufix peut lui donner.

— Nous avons tous besoin de quelque chose que seul Gaballufix peut nous donner, répliqua Rasa, et c’est la paix. Tu pourras peut-être glisser ça dans la conversation quand tu le verras.

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