Orson Scott Card
L’Exode
(Terre des Origines - 3)
À Bill et Laraine Moon
avec d’affectueux souvenirs de temples et de promenades,
de photocopieuses et de circulaires,
de grands enfants et de bonne compagnie ;
d’amour donné librement et d’inébranlable honneur.
Voici le roman que le destin voulait m’empêcher d’écrire. Je m’étais gardé une bonne partie de l’été pour le coucher sur papier – j’avais même annulé un voyage tous frais payés en Australie parce qu’il tombait en plein milieu de mon projet. Et puis, ainsi va le monde, je me suis tout à coup retrouvé en train de parcourir l’Amérique pour signer des exemplaires de Xénocide qui, pour des raisons aussi diverses qu’excellentes, était sorti en librairie quelques mois plus tôt. À la suite de quoi, nous nous sommes plongés dans les préparatifs de notre déménagement à l’autre bout de la ville – fini d’être locataires ! Si j’ajoute à cela l’irrésistible plaisir d’organiser la nouvelle maison afin qu’elle nous abrite, nous et surtout nos ordinateurs, il devenait manifeste que la seule façon d’arriver à me concentrer sur la rédaction de l’Exode était de trouver une cachette et de m’y terrer.
Et c’est exactement ce que j’ai fait. Pauvres Clark et Kathy Kidd ! Ils ont dû avoir l’impression qu’à l’époque du pléistocène, ils avaient accidentellement engendré un enfant qui venait maintenant s’installer chez eux ! J’ai fondu sur leur maison de Sterling, en Virginie, j’ai pris possession de la table de la salle à manger puis je me suis abstrait dans l’écriture. Je n’ai émergé qu’au moment où, deux ordinateurs m’ayant lâché, j’ai dû supplier Northgate de les remplacer. Et quand Clark et Kathy ont gagné un week-end gratuit à Rehoboth Beach, j’étais encore là, accroché à leurs basques – il y a du sable du Delaware dans le premier jet du chapitre six. Et pourtant, pendant tout ce temps-là, les Kidd ont fait mine de s’amuser comme des petits fous, et je les en remercie.
Toutefois, si je dois beaucoup à Clark et Kathy, je suis tout autant redevable à ma femme, Kristine, et à notre assistant, Erin Absher, qui ont maintenu notre maison en état de marche, nos enfants en vie et l’aménagement de la nouvelle résidence sur les rails malgré une avalanche de désastres, grands et petits. Kristine s’est en plus débrouillée pour lire ce livre et y apporter ses commentaires, en m’en faisant retirer les passages les plus nuls – ce qui a grandement amélioré l’histoire, vous pouvez m’en croire ! Je suis incapable d’écrire si je n’ai pas l’esprit libre, et c’est le cadeau que Kristine, Erin, Clark et Kathy m’ont fait, chacun à sa manière.
Je dois également tirer mon chapeau à Shirley Strum, auteur de Almost Human, le livre qui m’a donné l’idée des babouins de l’Exode ; ils comptent parmi mes personnages préférés ; à Beth Meacham, ma directrice de collection, et à Barbara Bova, mon agente : merci d’avoir supporté mes jérémiades incessantes et de m’avoir aidé de tant de façons, dont le public ne saura jamais rien et que je n’oublierai jamais.
Étant donné les coutumes matrimoniales en usage dans la cité de Basilica, les relations familiales sont parfois un peu complexes. Peut-être ces diagrammes de parenté contribueront-ils à éclaircir les choses. Le nom des femmes est donné en italique.
Note sur les liens de parenté
Étant donné les coutumes matrimoniales en usage dans la cité de Basilica, les relations familiales sont parfois un peu complexes. Peut-être ces diagrammes de parenté contribueront-ils à éclaircir les choses. Le nom des femmes est donné en italique.
Nièces de Rasa
(Ses meilleures élèves, « adoptées » en une relation définitive de parrainage)
La plupart des noms comportent des formes diminutives ou familières. Par exemple, les proches parents de Gaballufix, ses amis intimes, sa compagne actuelle et ses anciennes compagnes peuvent l’appeler Gabya. On trouvera ci-dessous d’autres surnoms. (Ici encore, étant donné l’aspect inhabituel de ces noms, ceux des personnages féminins sont portés en italiques.)
Basilikya : Syelsika, Skiya
Chveya : Veya
Dabrota : Dabya
Dol : Dolya
Dza : Dazya
Eiadh : Edhya
Eiadh : Edhya
Elemak : Elya
Elemak : Elya
Hushidh : Shuya
Issib : Issya
Izuchaya : Zuya
Izuchaya : Zuya
Kokor : Kyoka
Krasata : Krassya
Luet : Lutya
Oykib : Okya
Obring : Briya
Nafai : Nyef
Nadezhny : Nadya
Motiga : Motya
Mebbekew : Meb
Padarok : Rokya
Panimanya : Panya-M
Protchnu : Proya
Rasa : pas de diminutif
Serp : Sepya
Sevet : Sevya
Shedemei : Shedya
Spel : Spelya
Umene : Umya
Vas : Vasya
Vasnaminanya : Vasnya
Volemak : Volya
Yasai : Yaya
Zalatoya : Toya
Zaxodh : Xodhya
Zdorab : Zodya
Zhatva : Zhyat
Zhavaronok : Nokya anya
Le maître ordinateur de la planète Harmonie avait enfin retrouvé l’espoir. Les humains élus avaient été réunis et ils étaient sortis de la cité de Basilica. Deux voyages les attendaient. Le premier les emmènerait par le désert puis la vallée des Feux jusqu’à l’extrémité méridionale de l’île jadis nommée Vusadka, sur un site que nul homme n’avait foulé depuis quarante millions d’années. Le second voyage débuterait là pour se terminer mille années-lumière plus loin, sur la Terre, planète d’origine de l’espèce humaine, abandonnée quarante millions d’années auparavant et maintenant prête au retour de l’humanité.
Mais pas n’importe quelle humanité : certains humains bien particuliers ; ceux qui étaient nés, au bout de millions de générations d’évolution contrôlée, dotés de la plus puissante capacité à communiquer avec le maître ordinateur, d’esprit à esprit, de mémoire à mémoire. Cependant, s’il avait encouragé les gens qui possédaient ce pouvoir à s’apparier et donc à le renforcer chez leurs enfants, le maître ordinateur n’avait aucunement cherché à sélectionner les plus doux ni les plus obéissants, ni même les plus intelligents ou les plus doués. Cela ne figurait pas dans son programme. Ces gens pouvaient être plus ou moins difficiles, plus ou moins dangereux, plus ou moins utiles, mais le maître ordinateur n’avait pas été conçu pour préférer l’honnêteté ou la vivacité d’esprit.
Les premiers colons de la planète Harmonie l’avaient mis en fonction dans un seul but : préserver la race humaine en l’empêchant d’accéder aux technologies qui permettent aux guerres et aux empires d’anéantir jusqu’à la capacité d’une planète à entretenir la vie humaine, comme cela s’était produit sur Terre. Tant que les hommes ne pourraient se battre qu’avec des armes de poing et ne voyager qu’à cheval, le monde survivrait et les humains à sa surface demeureraient libres d’être bons ou mauvais, à leur gré.
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