Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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Dustan synthétise habilement les quatre courants les plus modernes de la littérature contemporaine : le nouveau réalisme (Houellebecq/Ravalec/Despentes), l’autofiction (Donner/Angot/Doubrovsky), l’écriture « dandy rock » expérimentale (Schuhl/Pacadis/Adrien), la littérature « homo porno » (Renaud Camus/Hervé Guibert/Vincent Borel). N’ayant rien à perdre, il prend tous les risques : les noms propres sont tous réels (avec un index à la fin pour bien dénoncer tous ses amis) ; il se dit favorable à l’euthanasie, à l’eugénisme, au sexe sans capote comme Cyril Collard ou Erik Rémès ; le résultat n’est pas toujours réussi : il y a des longueurs (si l’on ose dire).

Mais on ne peut nier qu’il se passe quelque chose dans ces pages radicalement exhibitionnistes. Une libération du corps, une tentative de mutation du récit, un projet de révolution de la société. Que dit Dustan, avec sa maladresse puérile et son narcissisme exaspérant ? Que nous continuons de vivre dans une société où il y a des oppresseurs et des opprimés, des bourreaux et des victimes, des bourgeois engoncés dans leurs certitudes et jaloux de la nouveauté. Que « la contre-culture est en passe de devenir la culture dominante », mais qu’il reste d’innombrables obstacles à la remise en cause d’un « ordre établi théocratique, autoritaire, patriarcal et paternaliste, sexiste, classiste, raciste et homophobe ». Qu’il y a, peut-être, un espoir : « J’avais imaginé qu’en 2100 le monde serait libre. »

Avec son impudeur totale, son enthousiasme naïf, son nombrilisme prétentieux et vulnérable à la fois, Dustan nous irrite mais on le suit. Il attise notre voyeurisme. Il nous drague/drogue à notre insu. Il est faible, crâneur, violent, fragile, mi-tête à claques, mi-fleur bleue : humain. « Les gens vont m’aimer parce qu’ils vont être dans ma tête. »

Guillaume Dustan, une vie

La vie de Guillaume Dustan est avant tout l’histoire d’un salutaire pétage de plombs : né William Baranès en 1965, il accomplit de brillantes études (hypokhâgne et khâgne au lycée Henri-IV, puis Sciences-Po et l’ENA), entame alors une carrière de magistrat snob, puis soudain, apprenant qu’il est séropositif, plaque tout, change de nom, se rase la tête, publie une « trilogie autopornobiographique » chez POL ( Dans ma chambre en 1996, Je sors ce soir en 1997 et Plus fort que moi en 1998) et crée le « Rayon gay » aux éditions Balland. J’aimais Guillaume Dustan parce qu’il énervait tout le monde. Il était tellement symbolique de son époque que Tristan Garcia en a fait le héros de son roman La Meilleure Part des hommes en 2008. Ce qui a permis à Dustan d’obtenir une seconde fois le prix de Flore, à titre posthume. Encore plus fort que Romain Gary ! Ses trois premiers romans sont denses et forts, ce qui ne l’a pas empêché de dynamiter sa carrière avec Nicolas Pages (Balland) qui méritait son premier prix de Flore en 1999. Après tout, Jean-Jacques Schuhl a obtenu le Goncourt un an après avec la même idée que Dustan : faire un roman qui porte le vrai nom de la personne qu’on aime ( Ingrid Caven , 2000). Ensuite Génie divin (« bordel-monstre-partout », toujours auto-édité chez Balland, 2001), allait encore plus loin dans le collage impudique. C’était la théorie de sa pratique sexuelle, narcotique, politique et philosophique. C’était aussi un fourre-tout bâclé ; et alors ? Kerouac aussi bâclait. La trithérapie a ensuite fatigué Dustan, qui a quitté Paris pour Douai. J’ai eu l’honneur de publier ses deux derniers livres chez Flammarion : Dernier roman (2004) et Premier essai (2005). Il est mort cette année-là, à 39 ans, comme Boris Vian. Sur sa tombe au cimetière du Montparnasse, on peut lire : « J’ai toujours été pour tout être. »

Numéro 12 : « Chéri » et « Le Blé en herbe » de Colette (1920 et 1923)

Le Blé en herbe (1923) est l’œuvre la plus célèbre de Colette grâce à Pascal Sevran qui la cite dans Il venait d’avoir 18 ans de Dalida. Merveille des merveilles, Le Blé en herbe est un roman d’une lumineuse délicatesse, une indémodable aquarelle des émois adolescents, dont le style respire la langueur de l’été, la fraîcheur du vent breton, le pouvoir des fleurs et la fragilité des amours balnéaires. « L’art de Colette, disait Jean Cocteau (qui s’y connaissait en poésie), économise le sel, évite la graisse, use de poivre et d’ail et ne craint pas de faire mordre à même un de ces petits piments rouges qui emportent la bouche. » En effet, il y a quatre-vingts ans, l’histoire du Blé en herbe avait de quoi choquer le bourgeois : Philippe est un garçon de 16 ans qui flirte avec la jeune Vinca (une petite blonde de 15 ans aux « yeux couleur de pluie printanière »), mais se verra déniaisé par Mme Dalleray (la Mrs Dalloway française ?), laquelle a vingt ans de plus que lui.

Quand on pense aux scandales causés par l’affaire Polanski, qu’auraient pu dire les contemporains de Madame Colette, qui couchait avec le fils de son mari Bertrand de Jouvenel ? ! Bien avant Woody Allen, la sulfureuse strip-teaseuse bisexuelle de la Goncourt Academy avait compris que le meilleur moyen de ne pas se lasser de son conjoint est de le remplacer par sa progéniture.

Cette liaison lui inspira ce chef-d’œuvre aérien, sensuel et mélodieux. Le Blé en herbe atteint un niveau de perfection inégalé dans la prose française. « Vinca rougit, réclama pour elle seule la honte d’aimer, le tourment du corps et de l’âme, et quitta les Ombres vaines, pour rejoindre Philippe sur un chemin où ils cachaient leur trace et où ils sentaient qu’ils pouvaient périr de porter un butin trop lourd, trop riche et trop tôt conquis. » Sans Le Blé en herbe , pas de Bonjour tristesse ! Sans Colette, pas de cougars ! Par sa vie et son génie, Colette libéra les femmes bien avant Simone de Beauvoir. Tout semble facile en la lisant. Vivre est une suite de baisers et de chants d’oiseaux. Vivre, c’est manger, boire, aimer, jouir puis pleurer en caressant des chats. Colette a inventé un genre nouveau : l’hédonisme angoissé. « Il découvrait (…) le monde des émotions qu’on nomme, à la légère, physiques. » Ces « émotions qu’on nomme, à la légère, physiques », Colette n’a cessé, jusqu’à sa mort, de crier leur importance.

Trois ans plus tôt, elle racontait déjà l’histoire d’un amour avec un garçon plus jeune, dans Chéri. L’adaptation ratée de ce roman par Stephen Frears ne doit pas nous dégoûter de relire le texte original. Ne serait-ce que pour y retrouver la métaphore de la sole. Le héros de ce roman, Frédéric, jeune bellâtre longiligne — tiens tiens — compare ses yeux à ce poisson plat : « Tiens, ici, le coin qui est près du nez, c’est la tête de la sole. Et puis ça remonte en haut, c’est le dos de la sole, tandis qu’en dessous ça continue plus droit : le ventre de la sole. Et puis le coin de l’œil bien allongé vers la tempe, c’est la queue de la sole. » N’est-ce pas charmant ? En général on évite de dire aux gens qu’ils ont un regard de poisson frit, mais comparer l’amande d’un œil à une sole devient, grâce au regard caressant de Colette, une image sensuelle.

Lisant ce roman doux et triste, je me suis rendu compte que les métaphores étaient tout ce que je préférais dans la littérature. Finalement, nous ne lisons que pour voir, et l’on a tort d’opposer si souvent le livre et le cinéma. Les romans sont des films, une suite de « choses vues » collées bout à bout. C’est souvent tout ce que je retiens, lorsque je referme un roman. Un exemple célèbre est le début de L’Écume des jours où Boris Vian décrit un garçon qui se coiffe : « Son peigne d’ambre divisa la masse soyeuse en longs filets orange pareils aux sillons que le gai laboureur trace à l’aide d’une fourchette dans de la confiture d’abricots. » Encore une métaphore alimentaire ? C’est que comparer un personnage à de la bouffe reste le meilleur moyen de le rendre appétissant. Cela rappelle la Lolita de Nabokov et « sa bouche aussi rouge qu’un sucre d’orge sucé », qui elle-même évoque la petite Cissy Caffrey dans Ulysse de Joyce, et « ses lèvres purpurines comme la cerise mûre ». Qui a dit que comparaison n’est pas raison ? C’est peut-être vrai, mais l’art est déraisonnable, et je n’admire rien plus que ces trouvailles saugrenues qui nous font regarder les êtres autrement. Colette, c’est l’Arcimboldo de la littérature : elle voit des fruits partout ! Dans un roman de 2010, Je suis très à cheval sur les principes , l’Américain David Sedaris décrit ainsi sa vieille voisine : « Toute l’attention se portait sur ses lunettes rafistolées au sparadrap, et sur sa mâchoire inférieure, légèrement proéminente, comme un tiroir n’ayant pas été complètement refermé. »

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