Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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Le style de Lauzier demeure inégalé : toujours amoral, abrasif, aussi sale que celui de Reiser et snob que celui de Bretécher. Il fut le premier à chambrer les riches qui dansent le jerk chez Castel et Régine, et l’un des inventeurs de la satire de l’entreprise. Il avait compris que tout artiste digne de ce nom doit s’intéresser au pouvoir et au sexe. C’est pourquoi il s’en prend d’abord aux hommes. Les grands perdants, dans les bandes dessinées de Lauzier, sont toujours les hommes : des loques stressées, ridicules, des play-boys prétentieux, lâches, mégalos, obsédés, pathétiques… Largués par des femmes sublimes qui prennent toujours le dessus sur eux, ils osent parfois un aphorisme littéraire : « Quand on refuse à un enfant quelque chose dont il a très envie et qu’il pleure, on dit qu’il fait un caprice ; quand c’est un adulte, on dit qu’il est désespéré. »

Au fond, voici ce que je préfère chez lui : il a toujours été, avant tout, un écrivain. Et puis, il y a souvent chez lui un personnage de maigrichon chevelu au menton en galoche qui se fait violer par trois nymphomanes aux gros nichons… Disons que je m’identifie.

Gérard Lauzier, une vie

Gérard Lauzier (1932–2008) s’est bien amusé dans sa jeunesse : après les Beaux-Arts, il fout le camp pendant dix ans au Brésil. Il revient en France l’année de ma naissance, sans doute pour marquer l’événement. C’est encore dix ans plus tard qu’il entame la série des Tranches de vie dans le magazine Pilote. Il est aussi l’auteur du scénario d’un de mes films préférés : Je vais craquer de François Leterrier (1980), où Christian Clavier, maigre et frustré, ressemble à Marc-Édouard Nabe. Et il a réalisé quelques films, dont Mon père, ce héros (1991) où Gérard Depardieu, en vacances à l’île Maurice, ne comprend plus rien à sa fille de 15 ans. Je sens que je n’ai pas fini de me sentir concerné.

Numéro 74 : « Tourne, roue magique » de Dawn Powell (1936)

Bien qu’américaine, Dawn Powell est drôle, sensible, méchante, jolie, intelligente, craquante, pétillante, tendre et décédée. Dawn, pourquoi être morte d’un cancer du sein en 1965 ? C’est un sale coup que tu me fais. Tomber amoureux d’une morte, c’est se prendre un râteau éternel.

Tourne, roue magique est paru en 1936 : chef-d’œuvre d’humour mélancolique, c’est un tableau subtil et désespéré de la haute bourgeoisie new-yorkaise des années 30. Angelo Rinaldi a dit d’elle que c’est « une Scott Fitzgerald au féminin ». Or Angelo Rinaldi a toujours raison !

Tourne, roue magique raconte la double vie de Dennis Orphen, un jeune écrivain partagé entre deux femmes : Effie (l’ex d’un écrivain célèbre) et Corinne (une femme mariée donc nymphomane). En gros, il est amoureux d’Effie mais préfère coucher avec Corinne qui est moins coincée. Il écrit un bouquin sur Effie, laquelle le prend très mal (comme d’habitude : les livres plaisent aux femmes sauf quand elles sont dedans). Un roman peut perdre son temps avec des gens futiles qui boivent trop de Martini. On peut se passionner pour autre chose que des destins édifiants. On peut même être édifiant avec ce qui ne l’est pas ! Dawn Powell est une moraliste amorale, une anarchiste bcbg, la Jean Rhys américaine : la reine des oiseaux mazoutés.

Toutes ces péripéties se déroulent dans les bars à la mode et les réceptions mondaines de Manhattan à l’époque où cette île était fréquentable. Dawn Powell gaspille sa sagacité, son sens de l’observation et la finesse de son esprit à observer des personnages stupides, engoncés dans leur confort pourri, perdus dans des cocktails aussi élégants que vains. Dawn Powell y case tous les gens qu’elle croise, de Peggy Guggenheim à Dorothy Parker en passant par Ernest Hemingway et Scott Fitzgerald. Il y a du beau monde. Il y a surtout un ton revenu de tout, à hurler de rire, qui donne envie de se saouler la gueule en jetant des confettis (si jamais l’on avait arrêté pour devenir un rebelle anti-société de consommation). « Au revoir, chérie, au bout de ces quatre, cinq années, petite chérie tourmentée, exaspérante, idiote, infidèle, méchante petite chérie. Au revoir mon ange cruel, ma petite chérie adorable et douce et toute bouclée, j’arrive dans dix minutes. » Comment mieux résumer l’atroce paradoxe du sentiment amoureux ? Dennis passe son temps à larguer celle qu’il désire et dégoûter celle qu’il aime. Avec un apitoiement détaché, Dawn Powell regarde cet élégant garçon rater sa vie en beauté. L’amour… L’amour est maso. Nous reprochons à ceux que nous aimons de nous faire souffrir, puis nous leur reprochons de ne plus nous faire souffrir.

Comme tous les enfants gâtés, Dawn Powell doute. Autour d’elle, tout le monde est riche et malheureux. Ce Manhattan a paraît-il existé. Il y avait sûrement des pauvres quelque part, mais on ne les voyait pas. Ne parlons même pas de l’Afghanistan. Et d’abord, c’est où, exactement, l’Afghanistan ? Il s’habille chez quel couturier, l’Afghanistan ? À l’époque, les Afghans étaient hors sujet, sauf les lévriers.

Dawn Powell, une vie

En France, personne ne sait qui c’est. Pourtant, comme son prénom l’indique, Dawn Powell (1896–1965) est à l’aube d’une grande carrière chez nous. Elle est la Sagan américaine : une petite provinciale devenue femme d’esprit, fêtarde et coqueluche de la jet-set. Mariée à un publicitaire alcoolique (pardon pour ce pléonasme), mère d’un enfant autiste, cette orpheline joyeuse écrivit seize romans, dix pièces de théâtre et une centaine de nouvelles pour se changer les idées. Tourne, roue magique est le premier roman de son cycle new-yorkais. Par crainte de l’ennui, elle écrit des histoires sans imagination, des chroniques bourgeoises hilarantes, des portraits aussi acides que sa copine Dorothy Parker. Dawn Powell a réussi son œuvre en racontant comment rater sa vie.

Numéro 73 : « Nada exist » de Simon Liberati (2007)

Depuis Casanova et Kierkegaard, on sait à quel point le destin du play-boy est humiliant. On a du succès quand on est jeune, beau et riche. Puis on a moins de succès, on grossit, on drague des cageots, et on finit seul comme un rat. Dès la première phrase du roman, Patrice Strogonoff soupire : « Je suis fatigué, j’ai envie de mourir. » On le comprend : à 49 ans et demi, ce photographe déchu et séropositif vit chez ses parents, dans une bâtisse banlieusarde, avec sa femme mourante et un Arabe junkie homosexuel. Le soir de Noël, il veut fuir à Paris dans son Aston Martin de 1973 pour honorer quelques maîtresses et s’acheter de la drogue. Malheureusement, sa bagnole tombe en panne…

Résumé ainsi, j’imagine que le lecteur s’attend à du trash branché, une sorte de huis clos dans une tribu burlesque et aigrie, une gentille galerie de portraits « fashion » saupoudrés de cocaïne mondaine. Les analphabètes critiqueront sûrement Nada exist en enfonçant ce clou injuste et réducteur. Ce serait passer à côté d’un roman crucial. Liberati, c’est Perec à l’hôtel Nikko, c’est Modiano qui aurait fumé du crack, c’est Proust qui aurait lu Glamorama. C’est surtout un peintre, celui de la décadence, de l’immobilisme et de la mollesse des snobs sans catholicisme. La trajectoire impitoyable et délicate de Patrice est un chant religieux qui entrelace (en les approfondissant) tous les thèmes du roman précédent de l’auteur ( Anthologie des apparitions , 2004) : la fin de la jeunesse, la perte du luxe, la disparition de la grâce, le souvenir du bonheur et l’attente de la mort. Il est rédigé avec une densité et une précision nouvelles qui rendent ce texte plus original et plus ambitieux (l’influence du Nouveau Roman est évidente : le récit se déroule comme un plan-séquence qui dure cinq heures ; le name-dropping à la Jean-Jacques Schuhl y est hissé au rang d’art majeur). Liberati pose en riant la question qui fâche : ainsi donc ce n’était que cela, la vie ? Patrice Strogonoff est un pédophile qui ne couche qu’avec des vieilles, son cœur semble vide, il s’autopsie toute la sainte journée, son cerveau l’empêche de respirer. La beauté lui échappe ou le fuit, il n’est plus que l’ombre de lui-même, il a le sentiment de n’avoir rien vécu alors qu’il voit bien que son tour de piste est déjà terminé. Sa matinée non féerique ressemble à toutes les autres, comme autrefois les mannequins dénudés dans les vieux numéros de Vogue USA empilés dans ses chiottes. Avec toujours ce portable qui sonne dans le vide. Il n’y a pas de Dieu au numéro que vous avez demandé.

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