Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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Le roman débute par un mariage : San-Antonio épouse une grosse Russe (pour de faux : c’est la fille d’un savant soviétique décédé). Et c’est parti pour un festival. « Malgré son prénom enchanteur qui évoque la steppe, les troïkas sur la piste blanche et les amours du docteur Jivaty-Jiva-Gigot, Natacha, c’est un vrai boudin, croyez-moi. Un boudin russe ! Elle ressemble à la plus grosse des poupées gigognes qu’on vous vend dans les bazars de Moscou. Dodue, cuissue, ventrue, mafflue, les joues peintes en vermillon, la moustache drue, le cou couleur de saindoux, le sein doux parce que mahousse comme un oreiller, le cheveu blond filasse, la bouche en étreinte de limaces, le front bas, la cuisse jambonnière, le mollet en tronc de palmier sous les bas de coton grisâtre, l’œil aussi pétillant qu’une rondelle de truffe sur une tranche de foie gras, cette aimable jeune fille de trente-deux ans est à la volupté ce que M. Francisco Franco est à la démocratie. » Nous n’en sommes qu’à la deuxième page, et déjà les tirades s’enchaînent : discours de mariage de Bérurier, digressions diverses du commissaire sur le tourisme, le mot « oui », jeux de mots incessants (« néanmoins, comme disait Cléopâtre » ; « la Brie (antiatomique) ») ; métaphores alambiquées (« la désolation se peint sur son visage comme des chiffres sur une plaque minéralogique » ; « il a un rire tellement sarcastique que le diable, s’il l’entend, doit le repiquer sur sa mini-cassette pour l’étudier à tête reposée »). Frédéric Dard n’écrivait pas pour le grand public mais pour lui-même, il jubilait, il fuyait l’ennui. Il est l’écrivain le plus décomplexé du XXe siècle, précisément parce qu’il fut publié au Fleuve Noir, sur les tourniquets des gares. C’est du roman de Simenon dessiné par Dubout. Sa truculence est un accident du travail, il n’écrivait que pour faire fortune et il est devenu expérimental sans le faire exprès. Son éditeur Armand de Caro n’avait sûrement pas prévu de se retrouver avec des manuscrits aussi inventifs et bordéliques. Mais les Français ont suivi, et Rabelais ressuscita. Le choc fut frontal pour un jeune lecteur rétif à l’analyse scolaire du bien nommé L’Assommoir de Zola dans les années 70 : San-Antonio sifflait la récré. San-Antonio a changé ma vie : depuis En avant la moujik ! je refuse catégoriquement de m’emmerder en lisant ou en écrivant. Je lis pour m’enfuir, j’écris pour revenir. Grâce à Dard, je sais que c’est possible : lire comme on entend la sonnerie libératrice. Depuis Dard, je sais que la littérature reste la meilleure chose à faire dans une journée pour lutter contre la claustrophobie.

San-Antonio, une vie

La dernière blague de Frédéric Dard fut de très mauvais goût : mourir. Il parlait si souvent de la mort qu’il a fini par attirer son attention. Onze ans déjà que San-Antonio nous a quittés : c’était le 6 juin 2000. Né en 1921 à Bourgoin-Jallieu dans l’Isère, Frédéric Dard a commencé par écrire sous son vrai nom, puis il est devenu le commissaire San-A en 1949 dans Réglez-lui son compte. La suite est connue : 180 romans vendus à près de 270 millions d’exemplaires, l’admiration de Cocteau, l’amitié d’Albert Cohen, la correspondance avec Simenon, et des thèses universitaires sémiotiques, sémantiques, philologiques. Il eut droit à tous les honneurs sauf l’Académie française (institution qui s’est, par là même, irrémédiablement disqualifiée). Les deux grandes catastrophes de la vie de Frédéric Dard furent sa tentative de suicide par pendaison en 1965 et l’enlèvement de sa fille Joséphine en 1983. S’il était encore là, il ajouterait sans doute : « Tu oublies ma naissance ! »

Numéro 68 : « Les Couleurs de l’infamie » d’Albert Cossery (1999)

Jusqu’à sa mort, je me suis souvent assis à la terrasse du Bar du Marché pour surveiller l’entrée d’Albert Cossery à l’hôtel La Louisiane, où il résida durant soixante ans. À l’époque où il y emménagea (chambre 58), ses voisins de palier se nommaient Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Juliette Gréco, Boris Vian, Albert Camus, Jean Genet, Lawrence Durrell, Henry Miller. Et puis les temps ont changé. Plus personne ne reconnaissait Cossery quand il traversait la rue de Buci pour aller déjeuner au Flore. Les passants préféraient s’exciter sur Chiara Mastroianni (sortant du pressing) ou Charlotte Gainsbourg (déjeunant à la Casa Bini). Cossery a publié en l’an 2000 son huitième et dernier roman, Les Couleurs de l’infamie , qu’il a mis quinze années à peaufiner, à raison d’une phrase par semaine.

Soudain je l’ai vu sortir de son hôtel, princier, en chemise mauve et veste beige. Je me suis levé de table. Allais-je vraiment l’aborder pour lui dire mon admiration ? Pourquoi importuner ce clochard céleste, cet aristocrate fauché, ce dandy méconnu ? Quelque chose, qui s’appelle le respect, freina mon élan.

Le respect est une notion abstraite mais néanmoins essentielle. Le respect, c’est ce qui vous empêche d’aller montrer votre sexe à toutes les filles dans la rue. Le respect, c’est ce qui vous oblige à vouvoyer les gens que vous ne connaissez pas. Le respect consiste à écrire sur un livre au lieu de flagorner son auteur pendant qu’il fait son marché. Le respect vous protège de devenir tout à fait un animal. Mais attention : il y a des gens qui inspirent le respect et d’autres pas. Il est important de ne respecter que les êtres respectables. Y aura-t-il encore des gens respectables en l’an 3000 ? Y aura-t-il un an 3000 ?

Que dit Cossery ? « L’ambition d’Ossama n’était point d’avoir un compte en banque (acte déshonorant par excellence) mais seulement de survivre dans une société régie par des forbans sans attendre une révolution hypothétique et sans cesse remise au lendemain. » Ossama est le héros de ce roman : un pickpocket élégant qui vit au Caire. Une prostituée, Salira, est amoureuse de lui. Il vole le portefeuille d’un gros homme d’affaires et découvre une lettre compromettante : sa victime s’avère un escroc qui a construit des HLM écroulées.

Comme d’habitude, Cossery raconte une histoire de corruption avec des adjectifs désuets. Comme dans tous ses romans, il fait l’éloge de la paresse, vitupère les riches possédants et ne respecte que les mendiants, les marginaux, les pauvres. Pour lui, ce sont les seuls humains libres. Après la loi Aubry des 35 heures, il faudrait que le Parlement vote la loi Cossery du zéro heure : cessons de considérer les chômeurs comme des handicapés alors que ce sont des seigneurs ! « Rien n’est tragique sur cette terre pour un homme intelligent » (page 25). Dans une cinquantaine d’années, quand les robots bosseront à notre place et que nous serons tous salariés au RMO (Revenu Maximum d’Oisiveté), on étudiera les œuvres de Cossery à Sciences-Po.

Car ce prophète des temps futurs a compris que le destin de chacun d’entre nous n’est pas d’aller au bureau pour payer les impôts de l’an qui précède. « Ne rien faire est un travail. »

Albert Cossery, une vie

Un jour, Paul Bowles a quitté l’Amérique pour s’installer à Tanger. Il n’a plus parlé que du Maroc. Né en 1913, Albert Cossery a fait le contraire : quittant l’Égypte pour vivre à Saint-Germain-des-Prés en 1945, il n’a jamais cessé d’écrire sur son pays natal, comme s’il avait besoin de distance géographique pour se rapprocher de ses origines. La Maison de la mort certaine (1942), Les Fainéants dans la vallée fertile (1948), Mendiants et Orgueilleux (1955) et Un complot de saltimbanques (1975) ont été réédités en poche, en même temps que le dernier roman de ce pharaon culte. J’ai fini par rencontrer Cossery. Il est venu dans une émission que j’animais, sur Paris Première, « Des livres et moi », en 2005. Suite à une maladie, un chirurgien lui avait retiré les cordes vocales. Il s’est tu avec génie, et de temps en temps, bougonnait un borborygme qu’une jolie blonde traduisait. En face de lui, Ismail Kadaré marmonnait derrière ses lunettes aux verres fumés. Un grand moment de poésie cathodique. Cossery est parti le 22 juin 2008, sans voir la révolution égyptienne, à laquelle il ne croyait plus.

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