Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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J’adore l’ambiance de Bataille, j’imagine toute une époque de grands bourgeois obsédés qui citent Baudelaire et Sade en cachette, un « don de fièvre » en pleine période de censure coincée. Il faut imaginer Bataille dans ses réunions d’éditeurs ventripotents. Quand je songe à ces artistes d’apparence si fonctionnaire, qui firent exploser les limites du sexe et du corps tout en dînant poliment dans des salons, rue Sébastien-Bottin ou rue de l’Université… D’abord Proust avec ses bordels pour gays, et Dominique Aury imaginant l ’Histoire d’O pour exciter Paulhan… « Paulhan c’est le diable », dira Mauriac en apprenant son élection à l’Académie française. Bataille aussi : c’est le diable déguisé en Georges Pompidou. Dissimulé derrière ses pseudos, il dynamitait tranquillement la langue française à coups de petits textes obscènes et mystiques : « J’imagine une jolie putain, élégante, nue et triste dans sa gaieté de petit porc. » Quel luxe d’humour salaud ! Où sont les provocateurs désormais ? On transpirait en lisant Bataille édité par Pauvert en douce… Et maintenant c’est dans la Pléiade qu’on attrape la rage, la folie, l’excès, le scandale. Cela ne signifie pas que les romans de cet élégant détraqué aient perdu de leur force. Cela veut seulement dire que Bataille a gagné la guerre. Depuis sa mort, en 1962, il y a beaucoup plus de femmes qui se promènent à poil dans les rues de Paris, élégantes, nues, tristes et gaies comme des petits porcs.

Georges Bataille, une vie

Né dans le Puy-de-Dôme en 1897, Georges Bataille est mort à Paris en 1962. Écrivain catholique devenu surréaliste et licencieux après avoir lu Nietzsche. Dans sa préface à la Pléiade, Denis Hollier le surnomme joliment « le Huysmans à rebours ». Bataille estime que pour détruire la société capitaliste il faut la transgresser. Obsédé par le sexe et la mort, il finit par les confondre. Son style mêle le blasphème au plaisir, le mal au désir, Éros à Thanatos. « La terreur au bord de la tombe est divine et je m’enfonce dans la terreur dont je suis l’enfant » (Ma mère). Il signe de pseudonymes divers : Lord Auch, Pierre Angélique, Louis Trente. Il rédige des essais philosophiques et des récits scatologiques. Il croit qu’il restera par ses essais (L’Expérience intérieure , 1943 ; La Part maudite , 1949 ; La Littérature et le Mal, 1957). Il se met le doigt dans l’Histoire de l’œil ! Comme tous les génies, il n’a aucune idée de ce qu’il a fait. C’est pourquoi il le fait.

Numéro 63 : « Journal d’un cœur sec » de Mathieu Terence (1999)

Mathieu Terence s’est lancé à lui-même un défi, et en plus, ce petit sagouin l’a relevé, réussissant l’impossible : donner une suite au Portrait de Dorian Gray, l’unique roman d’Oscar Wilde, paru en 1890. Ne lésinons pas sur les adverbes et les épithètes : ce pari extrêmement risqué et terriblement prétentieux est magnifiquement tenu. Tout le monde se souvient de l’argument du conte fantastique : le portrait d’un beau jeune homme vieillissait à sa place, ce qui n’empêchait pas le beau jeune homme de se flinguer à la fin. Mais le tableau peint par Basil Hallward, que devenait-il ?

C’est le sujet du roman de Terence. Nous sommes en 1899, dix ans après le suicide de Dorian Gray. Lord Henry Wotton conserve le fameux tableau dans une pièce close de son hôtel particulier londonien, mais le sien, de portrait, celui qui pourrit à sa place, c’est son reflet dans le miroir. Nous avons tous notre « portrait de Dorian Gray » chez nous, dans notre salle de bains ; il suffît de se regarder dans la glace pour découvrir un monstre qui emprunte notre visage et grimace chaque jour davantage.

Lord Henry, vieil esthète blasé, tient son « journal d’un cœur sec », sorte de carnet d’une marquise de Merteuil rosbif, avec « un nombril en guise d’encrier ». Avant Freud, les névrosés étaient obligés de faire leur psychanalyse tout seuls. On remplaçait le divan par du papier. Lord Henry sait que l’innocent Dorian Gray est mort à cause de lui. Il rencontre un jeune psychiatre, Clifford Alistaire, et commence à le prendre sous son aile. Va-t-il en faire une nouvelle victime ? L’histoire va-t-elle se répéter ? Suspense.

C’est un livre qu’on lit lentement pour en savourer le jus. Très travaillé, presque « surécrit », en tout cas d’une densité rare, le style de Terence est corseté comme l’Angleterre victorienne. C’était une époque où le plaisir était réservé aux maisons closes et où les pauvres mouraient empoisonnés — Londres n’a pas beaucoup changé en cent ans.

On a l’impression d’entendre la voix off d’un vieux film d’horreur en noir et blanc : Mathieu Terence écrit comme Vincent Price parle. Sur les parquets vernis des immeubles de Mayfair, les aphorismes de Lord Henry évoquent des fleurs fanées : « Je suis un enfant, l’avenir en moins » ; « Le bonheur est la forme que prend un chagrin qui approche » ; « En amour, la vérité ne sert qu’à rompre ». Terence semble obéir à la célèbre blague de Roland Barthes : tout d’un coup il lui est devenu indifférent de ne pas être moderne.

Bien que nihiliste, notre narrateur souffre beaucoup, pleure un amour d’enfance, est ému par une folle internée dans un asile. Sa solitude l’angoisse mais il fait partie de ces suicidaires qui ne se tuent jamais (Terence est ami avec Jaccard). C’est tout un boulot, d’être un crocodile dandy : il faut se retenir d’être sensible.

Il a fallu un siècle pour qu’un jeune romancier français ressuscite les personnages d’un vieil écrivain irlandais. Oscar Wilde ne se retournera pas dans sa tombe du Père-Lachaise, car le beau livre de Mathieu Terence ajoute le constat qui manquait à son œuvre : plus un cœur est sec, plus il est fragile.

Mathieu Terence, une vie

Mathieu Terence est né en 1972 mais porte des Ray-Ban : c’est que, pour ressembler à Oscar Wilde, il a fait une cure de vieillissement accéléré dans diverses stations pas très thermales (Biarritz, Bordeaux, Paris 6e). C’est pourquoi ses deux premiers livres, Palace Forever (Distance, 1996) et Fiasco (Phébus, 1997), paraissaient plus frivoles que son Journal d’un cœur sec (1999) qui a reçu le prix François Mauriac de l’Académie française. Ses trois romans suivants l’ont éloigné de la prose hussarde pour explorer de nouveaux territoires : Maître-Chien (2004), Technosmose (2007) et L’Autre Vie (2009) forment une sorte de trilogie futuriste sur la mutation de l’humanité. Ce qui fournit une excellente transition avec l’auteur suivant de notre liste.

Numéro 62 : « Crash ! » de J. G. Ballard (1973)

Nous vivons dans un monde transformé par la technologie. Nous volons dans les airs, nous roulons sur le bitume à 250 km/h, nous naviguons sur les océans, sous la mer et sur la lune. Cette incroyable révolution a entraîné des catastrophes nouvelles. Fusées qui explosent dans le firmament, avions qui s’écrasent contre des tours, sous-marins qui cotilent au fond des mers, paquebots éventrés par des icebergs. Et l’accident le plus banal : l’automobile fracassée contre une autre automobile, ou un platane, un mur de béton, un camion de butane, une famille nombreuse. Cette horreur fait partie de notre réalité quotidienne. De temps en temps, l’accident de voiture est plus glamour (la Porsche de James Dean, la Mercedes de Lady Diana, la Buick de Jayne Mansfield…) ou littéraire (Albert Camus, Roger Nimier, Jean-René Huguenin…). Pas étonnant qu’un jour de 1973 un écrivain anglais ait eu l’idée d’en faire une métaphore de notre société.

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