Fabrice Luchini - Comédie française — Ça a débuté comme ça…

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Comédie française — Ça a débuté comme ça…: краткое содержание, описание и аннотация

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Il nous a fait redécouvrir La Fontaine, Rimbaud et Céline. Il incarne l'esprit et le panache de la langue française.
En prose, en vers et même en verlan, il a donné sa voix à d'immenses auteurs, auxquels il sait faire respirer l'air de notre temps — en racontant la fureur du
à l'ère du téléphone portable, ou la sensualité de
sur l'air d'une publicité pour Dim.
Il a quitté l'école à quatorze ans pour devenir apprenti coiffeur. Il est aujourd'hui l'un de nos plus grands comédiens, célébré pour ses lectures-spectacles, couronné par la Mostra de Venise pour son rôle dans son dernier film, Dans son autobiographie, Fabrice Luchini livre le récit d'une vie placée sous le signe de la littérature, à la recherche de la note parfaite.
Fabrice Luchini est né à Paris en 1951. Comédie française — Ça a débuté comme ça…

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Nous voici encore seuls. Tout cela est si lent, si lourd, si triste… Bientôt, je serai vieux. Et ce sera enfin fini. Il est venu tant de monde dans ma chambre. Ils ont dit des choses. Ils ne m’ont pas dit grand-chose. [24] Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, Folio, Gallimard, 1985, p. 13.

Au total, depuis vingt-cinq ans, j’ai joué près de deux mille cinq cents fois ces textes, devant parfois des salles de mille cinq cents personnes, de la petite ville de province française jusqu’au Québec. En trente années de travail, j’ai eu la chance d’avoir l’occasion d’approfondir l’affinité qui m’avait d’emblée attaché à lui. J’ai mis bien des années pour tenter de reproduire au plus près son rythme, son phrasé. C’est une recherche constante. Le métier — qu’on acquiert en travaillant les classiques, Molière, La Fontaine — consiste à s’approprier le texte pour se rendre capable de le restituer dans la plus grande impersonnalité possible.

La difficulté, avec Céline, c’est de ne pas céder à la tentation de le surjouer, de ne pas l’oraliser, précisément. S’en tenir à sa langue écrite. Ne pas plaquer sur lui une gouaille surfaite. Il n’y a rien de moins célinien que la gouaille populaire. Céline n’est pas Michel Audiard. Audiard, sans doute, lui doit beaucoup ; mais Céline, c’est autre chose : c’est à la fois Rabelais, Shakespeare et Madame de Sévigné.

Le risque du contresens est d’autant plus fort que sa postérité a été immense, qu’il a influencé aussi bien Canal + et Libération — pour la dérision — que Sartre — dans Les Chemins de la liberté et même dans Les Mots — ou Philippe Muray — pour la critique de la modernité —, ou encore Roger Nimier — pour la désinvolture —, que les romanciers populistes — pour l’emploi de l’argot.

Nous parlons tous la langue de Céline. Les « rebelles » de la télévision font du Céline sans le savoir. L’erreur serait de le réduire à ces imitations, dont quelques-unes sont dérisoires.

On ne demande pas à l’acteur d’être génial : on lui demande seulement de travailler en légèreté pour ne pas gâcher l’effet et la puissance de la phrase. La langue de Céline est d’elle-même suffisamment efficace. Je ne l’augmente pas, je ne la surcharge pas. Depuis vingt-cinq ans, j’essaie seulement de ne pas en éteindre la magie.

Y suis-je parvenu ? Un jour, Lucette Destouches, sa dernière épouse, celle qui vit encore à Meudon, a dit retrouver, quand je lisais Céline, la voix de son mari qui la réveillait la nuit pour lui lire des passages de ses livres. Elle l’a même écrit dans Céline secret . [25] Véronique Robert et Lucette Destouches, Céline secret, Grasset, 2001, p. 152. Louis-Ferdinand Céline, Lettres à Milton Hindus, 11 juin 1947, Cahiers de la NRF, série Céline no 11, 2012, © Éditions Gallimard.

Ce qu’il faut bien comprendre c’est que, même pour un tel génie, comme le dit Barthes, il n’y a pas de génération spontanée. Avec une certaine prétention, Céline fait lui-même sa généalogie littéraire. François Villon est à ses yeux un bon poète ; il a de l’admiration pour Rabelais ; Proust lui apparaît comme un sacré styliste, mais il est un peu long : « Trois cents pages pour nous faire comprendre que Tutur encule Tatave, c’est trop. » Le grand écrivain, c’est, pour lui, La Fontaine. « La Fontaine, c’est fin, c’est ça, et c’est tout. C’est final. »

Un chat, nommé Rodilardus,
Faisait de rats telle déconfiture
Que l’on n’en voyait presque plus,
Tant il en avait mis dedans la sépulture.
Le peu qu’il en restait, n’osant quitter son trou,
Ne trouvait à manger que le quart de son sou ;
Et Rodilard passait, chez la gent misérable,
Non pour un chat, mais pour un diable. [26] Jean de La Fontaine, « Conseil tenu par les Rats », Fables, op. cit., p. 99.

On n’est pas dans la littérature : on est dans la vie. Céline, comme La Fontaine, comme Villon, comme Rabelais, comme Rimbaud, fait entrer la vie dans la littérature. Certains critiques poussifs le considèrent comme un simple aboyeur. Les pauvres : ils n’y ont rien compris. Ils ont vu un concert de trompettes là où se manifestait un génie de la douceur sans pareil.

Hier à huit heures Madame Bérenge, la concierge, est morte. Une grande tempête s’élève de la nuit. Tout en haut, où nous sommes, la maison tremble. C’était une douce et gentille fidèle amie. Demain on l’enterre rue des Saules. Elle était vraiment vieille, tout au bout de la vieillesse. [27] Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, op. cit., p. 13.

Céline se considère en réalité très au-dessus de Proust ; Proust a le génie de la nuance, de l’acuité psychologique. Il a l’art de décrire la grimace sociale, il excelle à reproduire la démarche des gens du monde. Au milieu du Voyage , alors que nous sommes à La Garenne-Rancy, Céline signe quelques lignes prodigieuses et cruelles sur son rival :

Proust, mi-revenant lui-même, s’est perdu avec une extraordinaire ténacité dans l’infinie, la diluante futilité des rites et démarches qui s’entortillent autour des gens du monde, gens du vide, fantômes de désirs, partouzards indécis attendant leur Watteau toujours, chercheurs sans entrain d’improbables Cythères. [28] Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, op. cit., p. 74.

Cinq lignes de critique littéraire éblouissantes. « Proust, mi-revenant lui-même », on voit l’écrivain insomniaque, en robe de chambre, en proie à l’angoisse et aux rêveries. « Gens du vide. » « Gens du vide », avec toute sa férocité, Céline le prolo ramasse le faubourg Saint-Germain en une formule. « Fantômes de désirs », ce sont les nuances infinies des sentiments de l’auteur de la Recherche , les intermittences du cœur. « Partouzards indécis. » « Partouzards indécis ! » Là on atteint le génie pur. « Partouzards indécis ! » Le moins indécis des êtres, c’est quand même le partouzard. Il ouvre la porte du club privé, il se déloque, il vient avec une idée bien précise en tête : c’est jamais indécis un partouzard ! C’est même très décidé un partouzard. Quand on va à une partouze, c’est qu’on sait ce qu’on veut !

En quelques lignes, Céline montre qu’il n’est pas un écrivain de la psyché mais un écrivain du dehors.

Je m’intéresse peu aux hommes à leur opinion et même pas du tout… c’est leur trognon qui m’intéresse, pas ce qu’ils disent mais ce qu’ils sont… la chose — l’homme en soi… presque toujours le contraire de ce qu’ils racontent. C’est là que je trouve ma musique… dans les êtres… mais malgré eux et pas dans l’angle qu’ils me présentent — Je les viole… en toute gentillesse bien sûr mais sans pitié… [29] Louis-Ferdinand Céline, Lettres à Milton Hindus, 28 février 1948, op. cit.

En désarticulant la langue, il l’a libérée pour coller au concret et, par là, à la poésie de la vie. C’est ce qui lui donne cette légèreté singulière. Et son humour, concret lui aussi :

Je suis tout à fait français, écrit-il dans sa correspondance, en ce sens que ces infinies variantes autour du bien banal instinct de la reproduction m’ont toujours semblé de parfaites farces. J’ai vécu dans Priape toute ma vie, soit maquereau, soit médecin et toujours à la rigolade ! Le tragique du cul ne m’apparaît point sauf pour les maladies et les grossesses — mais pour le reste, je lui donne comme Lénine l’importance d’un « très précieux stimulant biologique ». Rien de plus. Rien de moins — Dépourvu de toute jalousie, donjuanisme, sadisme, etc., je n’ai jamais eu d’enthousiasme que pour la beauté des formes, la fluidité, la jeunesse, la grâce, la fraîcheur. Je suis très athénien dans ce sens — Mais la littérature autour ? Quelle merde ennuyeuse !

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