Fabrice Luchini - Comédie française — Ça a débuté comme ça…

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Comédie française — Ça a débuté comme ça…: краткое содержание, описание и аннотация

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Il nous a fait redécouvrir La Fontaine, Rimbaud et Céline. Il incarne l'esprit et le panache de la langue française.
En prose, en vers et même en verlan, il a donné sa voix à d'immenses auteurs, auxquels il sait faire respirer l'air de notre temps — en racontant la fureur du
à l'ère du téléphone portable, ou la sensualité de
sur l'air d'une publicité pour Dim.
Il a quitté l'école à quatorze ans pour devenir apprenti coiffeur. Il est aujourd'hui l'un de nos plus grands comédiens, célébré pour ses lectures-spectacles, couronné par la Mostra de Venise pour son rôle dans son dernier film, Dans son autobiographie, Fabrice Luchini livre le récit d'une vie placée sous le signe de la littérature, à la recherche de la note parfaite.
Fabrice Luchini est né à Paris en 1951. Comédie française — Ça a débuté comme ça…

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Le soir. Invitation par le couple qui tient le domaine de Manville. Un golf ultra-chic de 184 trous. Je dis ça au hasard, je n’ai jamais compris le nombre de trous. Malheureusement, je n’ai jamais joué au golf. L’endroit est somptueux. Un ancien mas de 1900 ; toujours très présent en Provence, le concept d’ancien mas. Somptueux, sublime. Pas solennel. Trente-huit chambres et neuf maisons individuelles. J’ai choisi la plus au nord pour écrire ce bouquin que je n’arriverai jamais à achever sans la présence précieuse de Vincent Trémolet.

Luxe. Calme et quasi-volupté. Voiturette pour les golfeurs et pour les habitants des maisons. Très importante la voiturette. Électrique.

Je me promène dans le domaine. À l’infini.

Donc, apéritif avec le couple. Très vite, j’ai provoqué la confidence globale. L’investissement immobilier, son montant. Je n’ai pas eu tous les détails, mais ça m’a semblé conséquent. À ce moment, un indigné accablerait ce couple, sa réussite, etc. Moi pas du tout. Je me renseigne pour savoir s’il y a eu de l’héritage. Les patrons de l’hôtel me disent qu’ils sont partis absolument de rien.

Ce qui m’impressionne et qui m’interroge, qui me fascine (et qui est pourtant complètement banal), c’est la différence avec le couple du matin, le carrossier.

Toujours aux Baux-de-Provence, 15 août 2015

Domaine de Manville

Jamais je n’aurais pu imaginer que je puisse nommer, comme lieu de travail, Les Baux-de-Provence.

Paros,

Ramatuelle,

Les Baux-de-Provence,

faut pas m’emmerder !

J’étais sur ce couple qui a créé cet hôtel. Le souvenir du carrossier dépressif. Et l’échange de SMS affectueux avec notre président de la République qui devait s’intégrer à la fable.

Singulière, la rencontre avec François Hollande. Première rencontre pendant Knock un dimanche après-midi dans un café près du théâtre. Il y a plus de dix ans. Ils étaient venus voir la pièce avec sa compagne et son ami Mignard, l’avocat je crois. Ils étaient venus sans prévenir, au dernier moment. Je les salue. On boit un verre. François Hollande est curieux de cette pièce de Jules Romains. Il manifeste une curiosité pointue. Il est parfait. Pas une question bidon. Pas un compliment étrange (comme « Quelle mémoire ! » par exemple). Non, non, un homme qui parle et une femme qui se tient à côté, plutôt fond de cour. Elle, c’est Ségolène Royal ; elle est présente sans intervenir. Il me semble être le Patron. Mignard a l’air de l’admirer.

Pas de suite.

Rien à voir avec le candidat, à la pratique orale si étrange, découpant ses discours de manière si peu claire. Bon, peu importe.

Pas de suite.

Pas de gauche. Pas militant. Pessimiste. Fan de Schopenhauer. Pas acteur rebelle. Pathétiquement conservateur. Flottant idéologique. J’aurais adoré être de gauche mais, comme je l’ai déjà dit, écrasé par la grandeur et la difficulté du projet, bref, j’ai renoncé.

Pas de suite.

Revu plus tard. Trois ans après son élection. Confirmation de la Rumeur. Je le trouve vif, charmant et réellement fin et drôle. Pas « petites blagues ». Non, ce talent qu’ont souvent les stars, qui donnent l’impression qu’il y a de l’affect. Un ou deux dîners. Un déjeuner, c’est pauvre pour cerner. Mais très bonne impression. À l’aise, finalement, avec les gens pas obligatoirement de gauche. Par le père peut-être, radicalement de droite. Bref, pas complices idéologiquement mais je capte son aisance dans l’échange. Sa capacité d’écoute. Habité, pas mécanique. Sa curiosité. Très loin du « capitaine de pédalo » de Mélenchon.

Non, je m’interroge même pendant un massage dans l’hôtel, je reprends le fil de la journée. Le carrossier, les patrons du domaine… Je me demande ce qu’il pense, lui, Hollande ; je le visualise. Il marche pendant sa semaine de vacances. Évidemment, le carrossier et le directeur de ce domaine, ce n’est pas grand-chose par rapport au Mali ou à la sortie de la Grèce de l’Union européenne. L’ahurissante responsabilité de sa fonction. Mais quand même, c’est intéressant ce carrossier de Lyon qui avait accepté d’aller jusqu’à 64 ans pour la retraite. Il avait l’air de ne pas détester son boulot, le carrossier.

Ce couple s’était lancé à peu près au même âge dans cette entreprise hallucinante d’avoir cent trente employés, de faire venir tous les golfeurs anglais, américains ou qataris. Même âge sensiblement.

Aucun point commun.

Un carrossier dont l’existence m’est énigmatique. Bien entendu.

Un couple qui se lance dans un immense complexe hôtelier très haut de gamme au même âge. Qu’est-ce qui les rassemble ? Ces deux rencontres. Ils sont français. Ça n’a pas l’air de les ravir. Une langue. Ils ne sont pas non plus hystériques de littérature. Qu’est-ce qui les réunit ? Ils ne se plaignent pas vraiment. Ils vivent dans un très beau pays. C’est peut-être ça qui les réunit. Un très beau pays.

Alors j’imagine le président de la République marchant dans le Var. Il pense à son pays. À la reprise. Aux industries. À la courbe du chômage. À la prochaine élection. Sans doute qu’il pense réellement à quelque chose pour le pays. Je ne crois pas, moi, à la thèse de leur cynisme. Il marche dans le Var et il pense. À ce carrossier à qui il va falloir dire que ce n’est plus 60 ans, la retraite. À ce couple d’entrepreneurs qu’il va falloir convaincre de ne pas s’en aller ailleurs où c’est moins taxé. À ces millions de Français. À leur place dans ce mot immonde de « mondialisation ».

Mais qu’est-ce qu’il pense François Hollande dans le Var le 15 août ?

Chapitre 7

Le béret de Roland

Roland Barthes, pour ma génération, c’est le penseur, le seigneur, l’homme le plus adoré. Il a écrit sur Racine, sur Proust, c’est l’auteur du Degré zéro de l’écriture et de mon livre de chevet : Fragments d’un discours amoureux . Livre qui rencontre un très grand succès dès sa parution. Il ne faut pas croire non plus que c’est Harry Potter . En ventes fermes, on est loin de ce que feront Marc Levy ou Guillaume Musso, les gens ne partent pas à la plage en disant : « Je vais me faire le dernier Barthes », « Je vais dévorer Fragments d’un discours amoureux ». Mais Barthes, c’est notre Proust, notre Sartre !

L’un des premiers textes des Fragments s’appelle « Un petit point du nez » :

Production brève, dans le champ amoureux, d’une contre-image de l’objet aimé. Au gré d’incidents infimes ou de traits ténus, le sujet voit la bonne Image soudainement s’altérer et se renverser. [53] Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux, Seuil, 1977, p. 33. © Éditions du Seuil, 1977.

Qu’est-ce que ça veut dire « production brève, dans le champ amoureux, d’une contre-image de l’objet aimé » ? Ce qui est exemplaire, chez Barthes, c’est la tentative d’une sur-précision du senti, une formulation de la sensation, qui pourrait frôler la préciosité et qui pourrait provoquer l’irritation, et qui, par le biais du sensible, fait qu’il échappe à ces deux défauts.

Finalement, c’est le Barthes des Fragments qui m’enchante ; le sémiologue du Degré zéro de l’écriture n’est pas pour moi. Par contre, « production brève, dans le champ amoureux, d’une contre-image de l’objet aimé », « production », on sent une entreprise, quasiment une usine en pleine fabrication de ces petites manifestations qui vont provoquer l’ahurissement chez l’amoureux. Finalement, l’autre va dire une banalité, un truc bête ou vulgaire.

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