Jean-Paul Belmondo - Mille vies valent mieux qu'une

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Mille vies valent mieux qu'une: краткое содержание, описание и аннотация

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Jean-Paul Belmondo a aujourd’hui décidé de tout raconter. Son enfance marquée par la guerre, sa mère courage, l’atelier de son père, et ses premières amours.
Il nous entraîne dans les pas dilettantes de son service militaire en Algérie. Il nous invite aux comptoirs de la rue Saint-Benoît, pour y faire les quatre cents coups avec ses copains de toujours, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Michel Beaune, Pierre Vernier, Charles Gérard. Jean-Paul Belmondo se raconte ici pour la première fois, nous livrant la certitude que, oui, mille vies valent mieux qu’une.

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À l’hôpital, mon état empire, à cause d’une infection causée par des mèches que les chirurgiens ont posées dans mon nez pour le remettre en place. Et la proximité avec des soldats esquintés en Indochine, qui hurlent d’avoir perdu une jambe, agonisent sous mes yeux, réclament leur mère, leur père, leur dieu, même quand ils n’en ont pas, est impropre à me remonter le moral.

Je suis las de rester coincé au Val-de-Grâce, mais je n’apprécie pas plus l’idée de retourner traîner mon treillis à la caserne de Dupleix. Alors je manœuvre en exigeant de l’armée une pension d’invalidité. Je deviens terriblement gênant — assez pour qu’ils fassent n’importe quoi pour ne plus m’avoir dans les pattes. Après un examen de mon appendice nasal par un conseil de médecins militaires, je suis renvoyé à des docteurs du civil.

Et comme j’en suis à un an de tortures pour troufion, durée officielle du service militaire, je parviens à me carapater et, enfin, à échapper à l’enfer de l’armée. Je suis libre d’essayer, pour la troisième fois, le concours maudit du Conservatoire.

Avec succès, cette fois, et de loin, en remportant dix voix sur quinze, et en sortant à la quatrième place. Je suis soulagé et satisfait de donner enfin à mes parents une caution, un signe tangible que je ne commets pas une erreur en optant pour l’art dramatique, que je ne terminerai pas nécessairement sous les ponts, imbibé de mauvais vin jusqu’à l’os.

Dans ce cru de l’année 1952 se trouvent deux individus que je ne quitterai plus, jusqu’à la mort du premier. Un dénommé Michel Beaune, jeune type jovial qui, comme moi, peut se targuer d’avoir une drôle de gueule, assez inquiétante pour lui valoir d’interpréter par la suite des personnages étranges, louches, au mieux énigmatiques. Et Jean-Pierre Marielle, qui m’a déjà été présenté par un ami commun, et que j’ai d’abord trouvé parfaitement antipathique, tout habillé qu’il était dans un style beaucoup trop sophistiqué, à l’instar des personnages des romans noirs qu’il lisait.

Dans tout le Conservatoire, il y a presque une centaine d’élèves répartis entre six classes qui mélangent les première, deuxième et troisième années. La plupart des professeurs se font appeler « maître » en raison de leur précieux savoir et de leur expérience nourrie, sauf cet abruti d’Apollon d’opérette mégalomaniaque, René Simon, qui réclame du « patron ».

Dans l’ensemble, le corps enseignant a les cheveux gris ou blancs, et appuie son autorité sur une maturité assez avancée pour être sage et savante. Le dernier intronisé parmi ces maîtres chenus est Pierre Dux qui, à quarante-quatre ans, n’a pas encore atteint le troisième âge ni ses privilèges. Car les maîtres choisissent les arrivants qu’ils prendront dans leur cours et, les plus croulants étant prioritaires, ils se servent d’abord. Et, malgré la qualité de ma prestation, clé de mon accession à ces murs fantasmés, aucun de ces honorés vieillards ne m’a délibérément voulu. Il ne restait plus que Junior, ou Pierre Dux, pour me récupérer. Il faut bien qu’on me mette quelque part, maintenant que j’y suis. Lui n’a pas l’air contre, s’il n’a pas non plus l’air pour. Je sens qu’il est presque vexé d’avoir à me récupérer sans m’avoir élu.

D’emblée, entre mon maître et moi, le courant ne passe pas. Peut-être parce qu’il me voit dans les rôles comiques de valet, qui sont précisément sa spécialité, lui qui a beaucoup endossé le costume dans les pièces de Marivaux.

Et puis, mon apparente décontraction, ma démarche de dilettante et mon unique pull à col roulé vert révoltent sa profonde rigueur. Il décide donc que je ne jouerai que les valets. Chose dont, évidemment, je me lasse au bout d’un certain temps, languissant de ne pouvoir ouvrir mon répertoire à la tragédie ou au drame romantique. J’aimerais tant m’essayer à être Lorenzaccio ou Perdican.

Dans d’autres classes, des camarades essentiels, membres de cette tribu de comédiens versés dans la dérision et la rigolade qui se soude alors, subissent le même genre de discrimination, abonnés à l’emploi de leur gueule. Jean Rochefort se retrouve sans cesse coiffé d’un chapeau pointu et caché par une longue tunique noire à jouer les médecins de Molière. À mon pauvre Jean-Pierre Marielle revient systématiquement le personnage de vieux barbon. Claude Rich, quant à lui, joue ce que le maître a joué : les valets de Marivaux.

Et moi, je suis abonné au costume de cancre. Car nous avons, en plus de nos cours de théâtre, une leçon de littérature donnée par un professeur qui n’apprécie pas toujours mes goûts de lecture. Il nous questionne un par un sur les œuvres qu’il nous a conseillé de lire et, quand mon tour vient, la conversation tourne court :

« Alors, monsieur Belmondo, qu’est-ce que vous avez lu et dont vous pouvez nous parler ?

L’Équipe . »

Dans le cours de Dux coexistent en parallèle deux classes de jeunes comédiens : ceux qui sont dignes d’intérêt et détiennent le privilège d’attirer l’attention et les conseils détaillés du maître ; et les autres, les intouchables, les transparents, ceux qui n’obtiennent, après avoir chauffé l’estrade, qu’un os jeté distraitement, le regard porté ailleurs. J’appartiens, vous l’avez compris, à la seconde catégorie, ces placardisés qui n’ont d’autre choix que d’apprendre par eux-mêmes.

Il est ardu de progresser en se fondant sur des remarques pédagogiques telles que : « Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? », ou : « Vous avez fait quinze vers faux. » Avec les copains, nous décidons donc de tracer notre chemin, sans prêter plus d’attention à Pierre Dux qu’il ne nous en prête. Et si nous prenons de faux plis, une manière quelque peu post-moderne de déclamer les classiques, ce n’est pas de notre fait. Car c’est bien ce qui nous amuse : exagérer pour parodier, caricaturer pour dénaturer, déplacer les textes à côté de leur sens ou, mieux, au-dessus.

Les rapports entre Pierre Dux et moi étaient donc parfaitement insignifiants et neutres jusqu’à ce qu’il émette cette fameuse prédiction fausse au sujet des femmes que je ne pourrais jamais tenir dans mes bras, des rôles de jeune premier dont je serais toujours privé.

Là, en dépit des quelques aventures qui me rassurent sur mes charmes virils, je hausse le ton. Son commentaire, qui me paraît inepte et inconvenant dans la bouche d’un maître, me fait l’effet d’un coup déloyal, au-dessous de la ceinture, ou par-derrière. Je ne lui pardonnerai jamais de s’être permis cela, pour faire le malin devant ses élèves ou pour autre chose, je ne sais pas. Peu importe.

Lui m’en voudra pour un motif plus léger, trop léger — une blague. Un jour, je m’amuse à inviter un clochard à une fête du Conservatoire. Je prétends qu’il s’agit de mon père et fais mine d’être un peu gêné de le montrer à tout le monde. Avec un air timide et rougissant, je présente le pauvre gars à mon distingué professeur. Lequel se trouve d’abord très mal à l’aise, puis s’émeut de l’indigence de mon cher et pitoyable papa. Je tiens mon rôle de fils courageux jusqu’au bout de la soirée, ce qui arrange bien mon père adoptif, presque aussi alcoolisé que moi.

Quand Pierre Dux apprend que je me suis moqué de lui, il me déclare la guerre. Certainement a-t-il dû culpabiliser, en voyant ce dernier, de faire aussi peu d’efforts avec moi, loin d’être son favori.

Le fonctionnement du Conservatoire me donne la chance de ne pas connaître, en cette première année, seulement l’enseignement de Pierre Dux. Il nous arrive d’être mis entre d’autres mains, comme celles de Jean Yonnel, avec lequel j’apprends davantage et m’amuse énormément. Pourtant, cet homme à la voix basse préfère l’extrême gravité du drame au superflu de la comédie. En plus d’être ténébreux, il est quelque peu mystique, croyant aux esprits et communiquant avec les morts. Il racontera un jour, par exemple, avec beaucoup de sérieux, que le fantôme d’un célèbre tragédien, Mounet-Sully, décédé en 1916, est venu le complimenter sur sa prestation de la veille dans Hamlet . Cette histoire me réjouira au point de m’amener à monter un canular.

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