Florence Arthaud - Cette nuit, la mer est noire

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«J’ai basculé en une fraction de seconde. Je suis dans l’eau. Il fait nuit noire. Je suis seule […]. Dans quelques instants, la mer, ma raison de vivre, va devenir mon tombeau.» Le samedi 29 octobre 2011, alors qu’elle naviguait seule à bord de son voilier, Florence Arthaud tombe à l’eau, au large du cap Corse. Isolée, en pleine nuit, sans gilet de sauvetage, la navigatrice va affronter la mort pendant de longues heures. Elle restera en vie grâce à une série de petits miracles: une lampe frontale, un téléphone portable étanche, du réseau et sa mère qui veillait en pleine nuit.
Dans ce livre confession, Florence Arthaud revient sur cet épisode tragique. Elle livre les sentiments, les pensées et les souvenirs qui l’ont accompagnée alors qu’elle se noyait en pleine mer.
Florence Arthaud, disparue tragiquement le 9 mars 2015, est la première et unique femme vainqueur de la course transocéanique de la Route du Rhum en solitaire en 1990. Elle est l’auteur de
(Arthaud, 2009).

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Mais ce jour-là, tout ne s’est pas terminé aussi heureusement. Pendant que nous craignions pour la vie de Maurel, à quelques milles de nous, sur le même genre de bateau (un trimaran de dix-huit mètres), Olivier Moussy était happé par la mer sous les yeux de ses coéquipiers. Il était à califourchon sur un des flotteurs. Il ne s’était pas attaché. Une vague l’a emporté. Ses coéquipiers ont dû accepter l’évidence tragique: leur héros avait disparu. Lorsque j’ai appris le drame, à la base aéronavale de Brest, j’ai fondu en larmes. La mer prenait en une fraction de seconde des années de combats et de victoires; elle prenait une vie, faite d’énergie, de courage, d’espérance.

Les marins, comme les alpinistes et tous les héros de l’extrême, meurent souvent de façon stupide. On ne saura jamais ce qui est arrivé à Alain Colas, Loïc Caradec, Gerry Roof. C’est terrible pour les proches. Pour faire son deuil, on a besoin de savoir comment la personne a disparu. On a besoin de voir son corps. En 1986, lorsque Loïc Caradec a chaviré sur Royale , je me suis précipitée à son secours. Parvenue près de son bateau retourné, j’ai cherché un certain temps. J’avais préparé une longue aussière qu’il pourrait saisir pour grimper à mon bord. J’ai appelé, j’ai hurlé son nom. Rien. Peut-être était-il blessé et immobilisé à bord, inconscient? Je me sentais impuissante, seule, je ne pouvais pas abandonner mon bateau. On m’annonça alors qu’un cargo faisait route vers l’épave. Je l’ai attendu pour demander au capitaine de mettre un dinghy à l’eau afin de récupérer Loïc s’il était coincé à l’intérieur. Impuissante et totalement secouée, j’ai repris la course.

Loïc est-il tombé en chavirant ou avant de chavirer? J’ai dû reprendre ma route seule sur mon bateau avec le poids énorme de cette question tragique: le retrouverait-on? Avait-il disparu?

J’appris plus tard que ce fameux bateau de commerce, prétextant une houle trop forte, n’a même pas largué un Zodiac et a continué sa route sans tenter de chercher Loïc dans son bateau.

Je n’aime pas employer le mot «mort» s’agissant de marins. Ils ont disparu à notre vue, certes. Personne ne saura jamais ce qui leur est arrivé. Il est terrible, ce silence qui enveloppe les appels, ce silence qui laisse deviner que cet ami ne reviendra jamais.

Et je songe à la phrase de Kersauson: «La mer prend, mais elle ne vole jamais.»

Mon frère m’a rappelée. Il n’entend plus au téléphone que les clapotis de l’eau. Il se tourne vers sa femme et lui dit:

«Cette fois, c’est foutu.»

C’est vrai, j’ai accepté que la mer m’engloutisse. Soudain, j’aperçois la lumière de l’hélicoptère. Le sauveteur, qui m’a repérée grâce à ma lampe frontale, descend vers moi le long d’un treuil. Il m’empoigne. Je lâche mon téléphone qui tombe au moment où je n’en ai plus besoin. J’abandonne à l’abîme mon premier sauveur devenu inutile. J’arrive à bord de l’hélico. Moi qui n’avais pas ressenti le froid, je me mets à grelotter en sanglotant. Ce sont les nerfs qui lâchent. Et mon corps qui reprend vie, violemment. Je leur demande d’aller chercher mon bateau et mon chat. C’est du moins ce qu’ils me rapporteront par la suite. Car jusqu’à mon arrivée à l’hôpital, je suis à moitié inconsciente et en proie au délire. Ils me répondent alors que leur boulot est de sauver des vies humaines, pas des chats ou des bateaux. J’ai froid! En quelques instants je suis à l’hôpital de Bastia. Je suis secouée de tels tremblements qu’ils n’arrivent pas à prendre ma température. Ce n’est pourtant pas si compliqué! J’ai froid, froid à mourir. Je veux juste qu’ils me réchauffent. Ils me recouvrent d’une couverture de survie, qui ne me fait pas de bien.

Prend-on moins de risques lorsqu’on est mère? Non, c’est faux. Moi j’ai toujours pris les mêmes risques. On peut d’ailleurs mourir en tombant dans les escaliers! Je me rappelle ma copine québécoise qui me reprochait de vouloir apprendre le ski à ma Marie, alors que la petite était âgée d’un an et demi. Je pourrais parler longtemps de ma vie de mère et de navigatrice. Mes absences, les risques courus, n’ont en rien nui à l’équilibre de ma fille. Elle a reçu de moi autant d’amour que de n’importe quelle autre mère dont la vie aurait semblé plus «normale». Elle a vu sans doute plus de choses que les filles de son âge. Elle m’a accompagnée partout dans le monde. J’étais une mère à la fois absente et très présente. On m’avait dit que faire découvrir aux enfants la diversité du monde augmente en eux la capacité d’ouvrir les yeux. J’ai toujours préféré emmener Marie avec moi. Jamais je ne l’ai laissée à la garderie; il me semblait que voyager était plus enrichissant pour elle que de faire des dessins enfermée dans une pièce… Elle n’est entrée à l’école qu’à l’âge de cinq ans. Je lui ai fait rencontrer d’autres civilisations, d’autres horizons, d’autres modes de penser. Je l’ai élevée comme une citoyenne du monde.

Loïc a été un père magnifique. Lorsque je nourrissais Marie au sein, il agissait comme en régate: il réglait sa montre afin que toutes les dix minutes, je passe notre bébé d’un sein à l’autre. On tenait un journal de bord dans la chambre de Marie. On y indiquait les doses qu’elle avait bues, son poids, son humeur. L’hiver, je l’ai emmenée aux Antilles. Je ne voulais pas emmitoufler son petit corps dans des vêtements encombrants, alors, pour la protéger du climat hivernal, nous avons fui sous les tropiques. Plus tard, malgré mes absences, Marie n’a jamais manqué d’amour. Elle a fait ses nuits au bout de quatre semaines. Je n’ai jamais eu à subir les nuits blanches que beaucoup de parents connaissent. Cela dit, je suis tellement habituée à faire des quarts que je n’aurais pas souffert d’en faire quelques-uns pour ma fille! Depuis ma maison bretonne, que j’ai choisie dans le Finistère, un vieux fort d’époque Napoléon III construit sur le modèle des fortifications de Vauban, je regardais le jour se lever sur Ouessant, Molène et les Pierres Noires. Mère et navigatrice, j’étais entourée de mes deux amours. Jamais je n’ai dissocié les deux. Je n’aurais pu me passer ni de l’une ni de l’autre. Là où l’on invite les gens à faire des choix, j’ai décidé, moi, de m’autoriser tout ce que je voulais — en même temps. Ma fille en a-t-elle fait les frais? Je ne le crois pas.

Le préfet, alerté par la sécurité civile, me propose son hospitalité. Il est deux heures et demie du matin à l’hôpital de Bastia. Il s’est dérangé pour moi! Il me donne l’occasion rêvée de partir. Je ne veux pas rester à l’hôpital! Je veux retrouver mon bateau. Je veux être seule. Une fois chez lui, on m’accueille dans une suite de ministre. Je me fais couler un bain brûlant. L’eau est presque bouillante. Je ne sens rien. J’ai tellement froid! Je me blottis sous des amas de couvertures, qui ne me réchauffent pas. J’ai froid, affreusement froid! Et je suis obnubilée par l’idée de retrouver mon bateau et Bylka, mon chat. Je décroche le téléphone posé sur ma table de chevet et je demande le Cross. Je les harcèle, j’appelle tous les quarts d’heure.

«Madame Arthaud, si on vous a retrouvée, on retrouvera votre bateau. Des avions vont survoler la zone et repérer l’épave. On est obligé de le faire, c’est un danger pour la navigation. Dormez, ne vous inquiétez pas!»

Et de m’assurer que s’ils ont pu retrouver une lueur de frontale perdue au milieu de la nuit, ils retrouveront sans aucun doute un bateau.

Réveillée quatre heures plus tard pour le petit déjeuner, j’enfile les vêtements que m’offre la femme du préfet. On m’avait donné des frusques de naufragé. Par chance, je fais la même taille que ma bienfaitrice. Petit pull en cachemire, jean de marque. Cette tenue me va à merveille. On m’avertit que France 3 veut m’interviewer. J’accepte. Alors que je suis en train de parler, j’apprends que mon bateau a été retrouvé. Sur la photo qu’on me présente, prise d’un avion de la sécurité, on aperçoit Bylka miauler dans le cockpit. Vivant! Mon bateau a mis le cap sur Marseille après la Giraglia, à deux nœuds. J’appelle la base aéronavale de Corse; la SNSM refuse d’aller chercher un bateau aussi loin. Mais on me donne les coordonnées d’un homme à Calvi qui peut remorquer les bateaux. Je prends la route aussitôt.

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