Henri Charrière - Papillon

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Papillon: краткое содержание, описание и аннотация

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Charrière fut faussement accusé de meurtre en 1931 et condamné à perpétuité au bagne en Guyane française. Le régime là, dit « le chemin de la pourriture », était affreux. Résolu qu'il n'y appartiendrait jamais, il s'évada. Sa récompense fut d'abord un cachot inondé de la mer toutes les marées, puis un séjour à la réclusion, « la mangeuse d'hommes », où il fut puni par la quasi-famine. Mais il désira tant sa liberté que, n'importe combien de ses essais aient échoué, il tenta une évasion après l'autre.

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Il fut désinterné pour « bonne conduite » et, à Saint-Laurent-du-Maroni, jouissait d’un régime de faveur. Il avait une petite cellule rien que pour lui. Un jour, ayant eu une histoire avec un autre forçat, il l’invita vicieusement à pénétrer dans sa cellule et le tua d’un coup de couteau en plein cœur. Reconnu en légitime défense, il fut acquitté. Lors de la suppression du bagne, toujours pour sa « bonne conduite », il fut gracié.

Saint-Martin-de-Ré est bourré de prisonniers. Deux catégories bien différentes ; huit cents ou mille bagnards et neuf cents relégués. Pour être bagnard, il faut avoir fait quelque chose de grave ou, tout au moins, avoir été accusé d’avoir commis un gros délit. La peine la moins forte est sept ans de travaux forcés, le reste allant par échelons jusqu’à perpétuité. Un gracié de la peine de mort est condamné automatiquement à perpète. Les relégués, c’est différent. Trois à sept condamnations et un homme peut être relégué. C’est vrai que ce sont tous des voleurs incorrigibles et on comprend que la société doive se défendre. Toutefois, il est honteux pour un peuple civilisé d’avoir la peine accessoire de relégation. Il y a des petits voleurs, maladroits puisqu’ils se font souvent prendre, qui sont relégués — ce qui revenait, de mon temps, au même que d’être condamné à perpète — et qui n’ont, dans toute leur vie de voleurs, pas volé dix mille francs. C’est là où il y a le plus grand non-sens de la civilisation française. Un peuple n’a pas le droit de se venger ni d’éliminer d’une façon trop rapide les gens qui provoquent des ennuis à la société. Ces gens sont plus des gens à soigner qu’à punir d’une façon aussi inhumaine.

Voici dix-sept jours que nous sommes à Saint-Martin-de-Ré. On connaît le nom du bateau qui nous conduira au bagne, on l’appelle le La Martinière. Il va emporter mille huit cent soixante-dix condamnés. Les huit ou neuf cents bagnards sont réunis ce matin dans la cour de la forteresse. Depuis une heure à peu près, nous sommes debout par rangées de dix, remplissant le rectangle de la cour. Une porte s’ouvre et nous voyons apparaître des hommes vêtus d’une autre façon que les gardiens que nous avons connus. Ils portent un vêtement de coupe militaire bleu ciel et sont bien vêtus. C’est différent d’un gendarme et aussi d’un soldat. Tous portent une large ceinture d’où pend un étui à revolver. On voit la crosse de l’arme. Ils sont à peu près quatre-vingts. Certains ont des galons. Tous ont la peau brûlée par le soleil, ils sont de tout âge, de trente-cinq à cinquante ans. Les vieux sont plus sympathiques que les jeunes qui se gonflent la poitrine d’un air avantageux et important. L’état-major de ces hommes est accompagné du directeur de Saint-Martin-de-Ré, d’un colonel de gendarmerie, de trois ou quatre toubibs en tenue de la coloniale et de deux curés en soutanes blanches. Le colonel de gendarmerie prend un entonnoir dans ses mains et le porte à la bouche. On s’attend à un « garde à vous », rien de tout ça. Il crie :

— Ecoutez tous attentivement. A partir de cet instant vous passez sous la responsabilité des autorités du ministre de la Justice représentant l’Administration pénitentiaire de la Guyane française dont le centre administratif est la ville de Cayenne. Monsieur le commandant Barrot, je vous remets les huit cent seize condamnés ici présents dont voici la liste. Veuillez constater qu’ils sont tous présents.

Immédiatement commence le pointage : « Un tel, présent ; Un tel, etc. » Cela dure deux heures et tout est en règle. Puis on assiste aux échanges de signatures entre les deux administrations sur une petite table apportée pour la circonstance.

Le commandant Barrot qui a autant de galons que le colonel, mais de couleur or et non argent comme dans la gendarmerie, prend à son tour le porte-voix :

— Transportés, dorénavant c’est le mot par lequel vous serez toujours désignés : transporté Un tel ou transporté tel matricule, celui qui vous sera affecté. Dès maintenant vous êtes sous les lois spéciales du bagne, de ses règlements, de ses tribunaux internes qui prendront, quand il le faudra, les décisions nécessaires à votre égard. Ces tribunaux autonomes peuvent vous condamner, pour les différents délits commis au bagne, de la simple prison à la peine de mort. Bien entendu ces peines disciplinaires, prison et réclusion, sont effectuées dans des différents locaux qui appartiennent à l’Administration. Les agents que vous voyez en face de vous s’appellent des surveillants. Lorsque vous vous adresserez à eux, vous direz : « Monsieur le surveillant. » Après la soupe, chacun de vous recevra un sac marin avec les tenues du bagne. Tout est prévu, vous n’aurez pas à avoir d’autres effets que ceux-là. Demain, vous embarquerez sur le La Martinière. Nous voyagerons ensemble. Ne soyez pas désespérés de partir, vous serez mieux au bagne que dans une réclusion en France. Vous pouvez parler, jouer, chanter et fumer, vous n’avez pas à craindre d’être maltraités si vous vous conduisez bien. Je vous demande d’attendre d’être au bagne pour régler vos différends personnels. La discipline pendant le voyage doit être très sévère, j’espère que vous le comprendrez. Si parmi vous il y a des hommes qui ne se sentent pas en condition physique pour faire le voyage, qu’ils se présentent à l’infirmerie où ils seront visités par les capitaines médecins qui accompagnent le convoi. Je vous souhaite un bon voyage. » La cérémonie est terminée.

— Alors, Dega, qu’en penses-tu ?

— Mon vieux Papillon, je vois que j’avais raison quand je te disais que le plus gros danger que l’on a à vaincre, c’est les autres forçats. Cette phrase où il a dit : « Attendez d’être au bagne pour régler vos différends », en dit long. Qu’est-ce qu’il doit y avoir comme meurtres et assassinats !

— T’en fais pas pour ça, fais-moi confiance.

Je recherche Francis la Passe et lui dis : « Ton frère est toujours infirmier ? » — « Oui, c’est pas un dur lui, c’est un relégué. »

— Entre en contact avec lui le plus vite possible, demande-lui qu’il te donne un bistouri. S’il veut qu’on le paye, tu me diras combien, je paierai ce qu’il faudra.

Deux heures après j’étais en possession d’un bistouri avec manche en acier très fort. Son seul défaut était d’être un peu grand, mais c’était une arme redoutable.

Je me suis assis très près des cabinets du centre de la cour et j’ai envoyé chercher Galgani pour lui rendre son plan, mais il doit être difficile à trouver dans cette cohue changeante qu’est cette immense cour pleine de huit cents hommes. Ni Julot, ni le Guittou, ni Suzini n’ont été aperçus depuis notre arrivée.

L’avantage de la vie en commun c’est qu’on vit, on parle, on appartient à une nouvelle société, si on peut appeler cela société. Il y a tellement de choses à dire, à écouter et à faire qu’on n’a plus le temps de penser. En constatant combien le passé s’estompe et passe au deuxième rang par rapport à la vie journalière, je pense qu’une fois arrivé aux durs on doit presque oublier qui on a été, pourquoi on est venu échouer là et comment, pour ne plus s’occuper que d’une chose : s’évader. Je me trompais, car la chose d’abord la plus absorbante et la plus importante, c’est surtout de se garder vivant. Où sont-ils les poulets, les jurés, les assises, les magistrats, ma femme, mon père, mes amis ? Ils sont là bien vivants, avec chacun sa place dans mon cœur, mais on dirait qu’à cause de la fièvre du départ, du grand saut dans l’inconnu, de ces nouvelles amitiés et de ces différentes connaissances, on dirait qu’ils n’ont plus autant d’importance qu’avant. Mais ce n’est qu’une simple impression. Quand je le voudrai, à la seconde où mon cerveau voudra bien ouvrir le tiroir qui correspond à chacun, ils seront de nouveau tous présents.

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