Henri Charrière - Papillon

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Papillon: краткое содержание, описание и аннотация

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Charrière fut faussement accusé de meurtre en 1931 et condamné à perpétuité au bagne en Guyane française. Le régime là, dit « le chemin de la pourriture », était affreux. Résolu qu'il n'y appartiendrait jamais, il s'évada. Sa récompense fut d'abord un cachot inondé de la mer toutes les marées, puis un séjour à la réclusion, « la mangeuse d'hommes », où il fut puni par la quasi-famine. Mais il désira tant sa liberté que, n'importe combien de ses essais aient échoué, il tenta une évasion après l'autre.

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C’est un brave garçon, un homme du milieu droit et correct, je le connais bien. Cette fiche m’apprend combien minutieuse et bien organisée est cette Administration qui dirige le bagne. C’est mieux qu’à la caserne où ils vous font essayer les effets au jugé. Ici, tout est enregistré et chacun recevra donc des effets à sa taille. Par un bout de treillis qui est à la surface du sac, je vois que la tenue est blanche avec des raies verticales de couleur rouge. Avec ce costume, on ne doit pas passer inaperçu.

Volontairement, je cherche à ce que mon cerveau fabrique les images des assises, des jurés, du procureur, etc. Il refuse catégoriquement de m’obéir et je ne peux obtenir de lui que des images normales. Je comprends que pour vivre intensément, comme je les ai vécues, les scènes de la Conciergerie ou de Baulieu, il faut être seul, complètement seul. J’éprouve un soulagement à constater cela et je comprends que la vie collective qui m’attend provoquera d’autres besoins, d’autres réactions, d’autres projets.

Pierre le Fou s’approche de la grille et me dit : « Ça va, Papi ? »

— Et toi ?

— Eh bien, moi, j’ai toujours rêvé de monter aux Amériques mais, comme je suis joueur, jamais j’ai pu faire les économies pour me payer le voyage. Les poulets ont pensé à m’offrir ce voyage gratuit. C’est bien, y a rien à dire, n’est-ce pas, Papillon ?

Il parle naturellement, il n’y a aucune forfanterie dans ses paroles. On le sent sérieusement sûr de lui. — « Ce voyage gratuit offert par les poulets pour monter aux Amériques a effectivement ses avantages. Je préfère aller au bagne que de me taper quinze ans de réclusion en France. »

— Reste à savoir le résultat final, Pierrot. Tu ne crois pas ? Devenir dingue en cellule, ou mourir de misère physiologique dans un cachot d’une réclusion quelconque en France, est encore pire que crever lépreux ou de la fièvre jaune, c’est mon avis.

— C’est aussi le mien, dit-il.

— Regarde, Pierrot, cette fiche c’est la tienne.

Il se penche, il la regarde très attentivement pour la lire, il l’épelle : « Je suis pressé de mettre ce costume, j’ai envie d’ouvrir le sac et de m’habiller, on ne me dira rien. Après tout, ces affaires me sont destinées.

— Laisse tomber, attends l’heure. C’est pas le moment d’avoir des histoires, Pierre. J’ai besoin de tranquillité. » Il comprend et se retire de la grille.

Louis Dega me regarde et me dit : « Petit, c’est la dernière nuit. Demain on s’éloignera de notre beau pays. » — « Notre si beau pays n’a pas une belle justice, Dega. Peut-être que nous connaîtrons d’autres pays qui ne seront pas beaux comme le nôtre, mais qui auront une manière plus humaine de traiter ceux qui ont fauté. » Je ne croyais pas si bien dire, l’avenir m’apprendra que j’avais raison. De nouveau le silence.

DÉPART POUR LE BAGNE

A six heures, branle-bas. Des réclusionnaires viennent nous donner le café, puis arrivent quatre surveillants. Ils sont en blanc, aujourd’hui, toujours le revolver sur le côté. Les boutons de leur tunique impeccablement blanche sont dorés. L’un d’eux a trois galons d’or en V sur la manche gauche, rien aux épaules.

— Transportés, vous allez sortir deux par deux dans le couloir. Chacun cherchera le sac qui lui correspond, il y a votre nom sur l’étiquette. Prenez le sac et retirez-vous contre le mur, face au couloir, votre sac devant vous.

Il nous faut quelque vingt minutes pour être tous alignés le sac devant nous.

— Déshabillez-vous, faites un paquet de vos affaires et attachez-les dans la vareuse par les manches… Très bien. Toi, là, ramasse les paquets et mets-les dans la cellule… Habillez-vous, mettez un caleçon, un tricot de peau, un pantalon rayé de drill, un blouson de drill, des chaussures avec chaussettes… Tous sont vêtus ?

— Oui, Monsieur le surveillant.

— Bon. Gardez la vareuse de laine en dehors du sac en cas qu’il pleuve et pour vous protéger du froid. Sacs sur les épaules gauches !.. En file deux par deux, suivez-moi.

Le galonné en avant, deux sur le côté, le quatrième surveillant en queue, notre petite colonne se dirige vers la cour. En moins de deux heures, huit cent dix bagnards sont alignés. On appelle quarante hommes dont nous sommes avec Louis Dega ainsi que les trois retours d’évasion : Julot, Galgani et Santini. Ces quarante hommes sont alignés par dix. En tête de la colonne qui se forme, chaque rang a un surveillant sur le côté. Pas de chaînes, ni de menottes. En avant de nous, à trois mètres, marchent à reculons dix gendarmes. Il nous font face, mousqueton à la main, ils marcheront ainsi tout le trajet, chacun guidé par un autre gendarme qui le tire par son baudrier.

La grande porte de la Citadelle s’ouvre et lentement la colonne se met en marche. Au fur et à mesure que l’on sort de la forteresse, des gendarmes, fusil ou mitraillette à la main, se joignent au convoi, approximativement à deux mètres de lui et le suivent ainsi. Un monde fou de curieux est tenu à l’écart par les gendarmes : ils sont venus assister au départ pour le bagne. Au milieu du parcours, aux fenêtres d’une maison, on siffle doucement entre les dents. Je lève la tête et je vois ma femme Nénette et Antoine D… mon ami à une fenêtre ; Pailla, la femme de Dega et son ami Antoine Giletti à l’autre fenêtre. Dega aussi les a vus, et nous marchons les yeux fixés sur cette fenêtre pendant tout le temps que nous le pouvons. Ce sera la dernière fois que j’aurai vu ma femme, et aussi mon ami Antoine qui mourra plus tard sous un bombardement à Marseille. Comme personne ne parle, le silence est absolu. Ni prisonnier, ni surveillant, ni gendarme, ni public ne trouble ce moment vraiment poignant où tout le monde comprend que ces mille huit cents hommes vont disparaître à jamais de la vie normale.

On monte à bord. Les quarante premiers, nous sommes dirigés à fond de cale dans une cage entourée de gros barreaux. Un carton y est fixé. Je lis : « Salle № 1, 40 hommes catégorie très spéciale. Vigilance continue et stricte. » Chacun reçoit un hamac roulé. Il y a des anneaux en quantité pour accrocher les hamacs. Quelqu’un m’embrasse, c’est Julot. Lui, il connaît ça, car il a déjà fait, voici dix ans, le voyage. Il sait à quoi s’en tenir. Il me dit :

— Vite, viens par là. Pends ton sac à l’anneau où tu pendras ton hamac. Cet endroit est près de deux hublots fermés, mais en mer ils seront ouverts et on respirera toujours mieux ici qu’à n’importe quel autre endroit de la cage.

Je lui présente Dega. On est en train de parler quand un homme s’approche. Julot lui barre le passage avec son bras et lui dit : « Ne viens jamais de ce côté si tu veux arriver vivant aux durs. Tu as compris ? » — « Oui », dit l’autre. — « Tu sais pourquoi ? » — « Oui. » — « Alors casse-toi. » Le mec s’en va. Dega est heureux de cette démonstration de force et il ne s’en cache pas : « Avec vous deux, je pourrai dormir tranquille. » Julot répond : « Avec nous, tu es ici plus en sécurité que dans une villa sur la côte qui a une fenêtre ouverte. »

Le voyage a duré dix-huit jours. Un seul incident : une nuit, un grand cri réveille tout le monde. Un mec est retrouvé mort avec un grand couteau planté entre les épaules. Le couteau avait été piqué de bas en haut et avait traversé le hamac avant de le transpercer. Le couteau, arme redoutable, avait plus de vingt centimètres de long. Immédiatement, vingt-cinq ou trente surveillants braquent sur nous leurs revolvers ou leurs mousquetons, en criant :

— Tout le monde à poil, et rapide !

Tout le monde se met à poil. Je comprends qu’on va faire la fouille. Je mets le bistouri sous mon pied nu droit, m’appuyant plus sur ma jambe gauche que sur la droite car le fer me blesse. Mais mon pied couvre le bistouri. Quatre surveillants passent à l’intérieur et commencent à fouiller les chaussures et les vêtements. Avant d’entrer, ils ont quitté leurs armes et on a refermé sur eux la porte de la cage, mais de dehors on nous surveille toujours, les armes braquées sur nous. « Le premier qui bouge est mort », dit la voix d’un chef. Dans la fouille, ils découvrent trois couteaux, deux clous de charpentier aiguisés, un tire-bouchon et un plan en or. Six hommes sont sortis sur le plateau, toujours nus. Le chef du convoi, le commandant Barrot, arrive accompagné de deux docteurs de la coloniale et du commandant du bateau. Quand les gaffes sont sortis de notre cage, tout le monde s’est rhabillé sans attendre l’ordre. J’ai récupéré mon bistouri.

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