Frédéric Dard - Refaire sa vie

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Ceci est l'histoire d'un faible qui décide de combattre sa faiblesse.
Mais c'est contre les autres qu'il lutte, parce que ce sont les autres qui en portent le témoignage.
Alors, pour tenter de s'affranchir, le faible s'enfonce lentement, presque voluptueusement, dans l'horreur jusqu'à ce qu'il comprenne qu'on ne devient pas plus beau parce qu'on brise les miroirs.

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Il était obligé de chercher ses mots car, s’il parlait parfaitement l’italien, cette langue n’épousait toutefois pas le rythme de sa pensée. Mais il lui semblait qu’il pourrait parler la nuit entière, pour peu qu’elle consentît à l’écouter et il espérait confusément qu’à force de se raconter il parviendrait à trouver les racines de son mal.

— Vous êtes jeune, belle, timide, effarouchée par cette existence qui me blesse. Quelque chose me dit qu’ensemble nous pourrions nous sauver.

Elle ne bronchait toujours pas. On eût dit qu’elle ne l’entendait pas. Il fut découragé et s’emporta.

— Me suis-je donc trompé ? J’appelle au secours et vous restez indifférente. Vous refusez cette main que je vous tends, Sirella.

Il lui sembla tout à coup qu’il parlait faux. La conviction n’y était pas. « Un jeu, se dit-il. C’est à moi-même que je lance un défi. » Philippe reprit :

— Écoutez-moi, Sirella, je vais quitter ce salon et aller sur la plage, près du ponton où sont amarrés les bateaux. Je vous y attendrai une demi-heure. Passé ce délai, si vous n’êtes pas venue…

« Ce n’est que l’humble fille d’un pauvre chauffeur de taxi italien, songeait-il parallèlement. Et je joue les Julien Sorel pour cette petite oie blanche. »

Mais une force perfide l’entraînait. C’était, grisant de vérifier jusqu’où il pouvait aller.

— … Si vous n’êtes pas venue, je détacherai une barque, je ramerai tant bien que mal pour aller loin du rivage, et je me jetterai à l’eau avec mon bras cassé.

« Ridicule ! Ridicule ! »

Autrefois, à l’ecole primaire, il s’amusait à épater des camarades en leur narrant des exploits imaginaires ou en leur assurant qu’il allait accomplir des tours de force. Il feignait de ne pas lire l’incrédulité dans les yeux et poursuivait interminablement, afin de se griser jusqu’au vertige.

— Maintenant, donnez-moi votre main, Sirella. Un instant, pour que je ne me sente plus seul…

Elle ne bougea pas.

Dans un tumulte indescriptible, le quatrième round s’achevait. Il leva les yeux vers l’écran et vit le gros plan d’un boxeur titubant de fatigue. Du sang dégoulinait d’une profonde entaille à sa pommette.

— Très bien ! Je sors, Sirella. Et n’oubliez pas ce que je viens de vous dire…

~

La plage sentait le bois pourri. Philippe gagna le ponton et s’y assit, les jambes ballantes. Des nuages filandreux rasaient les vagues blêmes. Sur la gauche, la côte traçait des méandres en pointillé lumineux. Un calme un peu triste régnait sur la mer.

— L’Italie ! soupira-t-il.

Il espéra de toutes ses forces que Sirella ne vînt pas : il n’avait rien à lui dire. Philippe attendit, écoutant la rumeur du monde. Il pensait aux deux boxeurs qui se criblaient de coups, à Lina que ses deux whiskies venaient de foudroyer et au Presidente dont le cigare achevait de se consumer. Il ne devait jamais les fumer de trop près à cause de sa moustache.

Beaucoup de temps passa. Elle ne vint pas. Il attendit encore, en regardant s’eteindre les fenêtres dans la haute façade de l’hôtel. Le mot Albergo, écrit au néon, rougeoyait sur le toit de l’établissement, éclaboussant la plage, la mer…

Alors Philippe se dressa et marcha jusqu’à la pointe du ponton pour regarder le large. Il vit des sillons noirs, mouvants, des éclaboussures blanches et, à bout de vue, la masse opaque de l’infini. Il repensa au mur ocre sur la route de Galatina, avec ses affiches politiques.

Il l’avait traversé comme le chien savant crève un cerceau de papier. La mort ne se tenait pas de l’autre côté du mur.

Se trouvait-elle là-bas, vers cet horizon gondolé ?

Il détacha sans peine une barquette aux flancs rebondis et y prit place. Les rames n’y étaient pas.

Philippe fit confiance à la mer et attendit que les vagues s’intéressassent à lui. Une première secoua la frêle embarcation ; une autre lui fit décrire un arc de cercle et une troisième la projeta contre un pilier du ponton avec tant de force que le jeune homme gémit de douleur…

— À quoi jouez-vous donc, Signor ? demanda une voix.

Il entendit craquer les lattes de bois et vit s’avancer la silhouette courtaude du Presidente.

Sa ridicule posture lui apparut alors. Un gamin turbulent, pris au piège de sa témérité et qui ne sait plus redescendre de l’arbre au sommet duquel il a grimpé !

— Je voulais faire une promenade, bredouilla Philippe.

— Avec votre bras cassé ! protesta Giuseppe.

Le chauffeur de taxi sauta dans une barque amarrée et, se penchant, réussit à saisir celle du blessé et à la haler jusqu’à lui.

— Ma fille, qui regardait par la croisée, vous a aperçu, dit Giuseppe. Votre plâtre faisait une tache dans le noir. C’est elle qui m’a demandé de venir voir.

Tout en parlant, avec des gestes précis d’homme calme, il s’empara de la corde et l’attacha à une boucle de fer fixée au ponton. Ensuite de quoi il aida Philippe à sortir de son embarcation.

Un croissant de lune déboucha d’un amoncellement de nuages et fit miroiter les vagues. Le Presidente dévisagea son client d’un air critique.

— Qu’est-ce qui vous a passé par la tête ? demanda-t-il.

Sa voix grondeuse avait des inflexions paternelles. Philippe songea que la vie devait être bonne et sûre sous sa tutelle.

Il haussa les épaules.

— Certains jours, la vie me pèse, Présidente.

— Et vous la trouvez plus légère dans cette barque ? ironisa Giuseppe.

Il mit la main sur l’épaule du jeune homme.

— J’ignore vos problèmes, Signor, mais ce que je sais c’est qu’il faut les regarder en face lorsqu’on est un homme.

— Faire quelque chose, n’importe quoi pour en finir, murmura Philippe.

Le Presidente lissa les pointes de sa moustache entre le pouce et l’index.

— L’os de votre bras était cassé, Signor. Qu’a-t-on fait ? On a remis les deux bouts face à face et on l’a plâtré. En ce moment, l’os se ressoude. Un jour on cassera ce plâtre et votre bras sera aussi entier qu’au moment de votre naissance. Pour le moral, c’est presque pareil : il suffit de bien maintenir les morceaux brisés et d’attendre qu’ils se soient ressoudés.

— Vous êtes un brave homme, Presidente, fit le garçon.

Ils ne se dirent plus rien et marchèrent jusqu’à l’entrée de l’hôtel. Avant d’y parvenir, Philippe leva les yeux vers une fenêtre éclairée et aperçut en ombre chinoise la silhouette de Sirella.

CHAPITRE VII

Le lendemain, ils s’éveillèrent tard. Lina courut ouvrir les rideaux et vit le Presidente et sa fille assis sur un banc de la terrasse, face à la mer. Les deux Italiens n’avaient plus l’air d’être chez eux et ressemblaient à deux touristes godiches ; Lina les imagina à Paris et cette vision l’amusa.

Lorsqu’ils eurent pris le petit déjeuner, il était près de onze heures.

— Tu ne crois pas qu’on devrait déjeuner ici ? suggéra Philippe.

— Je préfère rouler un peu. Du moment que nous avons décidé d’emprunter le chemin des écoliers, chéri !

Philippe redoutait d’affronter Giuseppe. Son aventure de la nuit lui semblait d’un ridicule achevé à l’euphorique lumière du jour. Il se revoyait, ballotté dans la barque, aussi impuissant qu’un scarabée à la renverse. Mais le Presidente avait son bon visage quotidien et il se comporta exactement comme les autres jours.

— Quel est le programme, Signor ?

Il tenait une carte routière qu’il se hâta de déplier. Philippe désigna une petite péninsule bordée d’une route sinueuse tracée en jaune pâle sur la carte.

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