Frédéric Dard - Refaire sa vie

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Ceci est l'histoire d'un faible qui décide de combattre sa faiblesse.
Mais c'est contre les autres qu'il lutte, parce que ce sont les autres qui en portent le témoignage.
Alors, pour tenter de s'affranchir, le faible s'enfonce lentement, presque voluptueusement, dans l'horreur jusqu'à ce qu'il comprenne qu'on ne devient pas plus beau parce qu'on brise les miroirs.

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— Nous ferions mieux de chercher pourquoi cette Sirella casse l’atmosphère.

— Moi, je le sais, dit Philippe.

— Vas-y !

— C’est son mutisme. Elle se tient immobile comme une captive. On dirait que nous l’avons faite prisonnière et que nous l’emmenons comme otage.

Lina approuva.

— Oui, ce doit être ça, en effet.

Il posa sa main valide en écran sur ses yeux et se mit à penser de toutes ses forces à Sirella. C’était le mutisme de la jeune fille qui rompait la bonne ambiance du taxi, mais c’était également ce même mutisme qui le fascinait. À cause du silence de Sirella, il se sentait malheureux. Il éprouvait l’irrésistible envie de le vaincre ou plutôt de le violer. Il voulait aller la chercher au sein de son silence…

— Tu as ta tête de l’autre fois, chuchota-t-elle comme se parlant à elle-même.

Il savait que « l’autre fois » désignait le jour du suicide manqué.

— Quelle sorte de tête ?

— Un jour, fit-elle, je suis allée voir un ami au Val-de-Grâce. Dans le jardin, des malades prenaient l’air, entre autres un jeune homme pâle couché à plat ventre sur un chariot. Il y avait un récipient sous la voiture pour qu’il puisse uriner. Il avait les bras allongés le long de son corps et il ressemblait à un poisson. Il m’a regardée… Son regard était pareil au tien en ce moment.

Elle embrassa ses lèvres.

— Tu es malheureux ?

— Non, fit-il par charité.

Elle découvrit l’inscription sur le plâtre. Celle-ci se diluait, mais les caractères demeuraient encore lisibles.

— « Sono infelice », lut-elle laborieusement. Qu’est-ce que ça signifie ?

Il dit n’importe quoi pour éviter la vérité.

— Je ne sais pas, j’ai écrit ces mots machinalement, c’était une réclame sur un cendrier.

Pour une fois il avait menti d’une voix si naturelle qu’elle le crut.

— On redescend ?

— Je n’en ai pas envie, soupira Philippe.

— Tu as sommeil ?

— Non plus, je suis dans le flou ; c’est pas marrant d’avoir un bras dans le plâtre et de le balader en le portant devant soi comme un kangourou porte son petit dans la poche.

— Mon pauvre amour. Tu veux un whisky ?

— D’accord.

Elle décrocha le téléphone et demanda deux scotchs.

« À quoi pensait Sirella pendant ce temps ? Assise devant son père, elle devait le regarder fumer son abominable cigare d’un air respectueux en écoutant discourir le Presidente. »

Une serveuse grassouillette leur apporta les boissons. De la barbe frisottée moussait sur ses bajoues et elle sentait le rance. Comme elle débarrassait la table des valises qui l’encombraient afin d’y déposer son plateau, Philippe s’approcha d’elle, saisit un verre, le vida et but l’autre aussi rapidement.

— Allez en chercher deux autres ! ordonna-t-il.

La grosse femme de chambre éclata de rire.

— Tu as décidé de te saouler ? questionna posément Lina.

— J’essaie de réagir. L’opération coup de fouet, quoi !

Comme il disait ces mots, il sentit une grosse bouffée de chaleur dans sa tête et les objets environnants cessèrent d’être laids et hostiles.

Les deux autres whiskies arrivèrent. Ce fut Lina qui les but, de la même manière que son amant. La serveuse trouvait cela farce et riait de tout son gros ventre.

— Encore ? demanda-t-elle.

— Apportez la bouteille, sinon nous risquons de vous faire maigrir ! lança le garçon.

Elle le jugea impoli et cessa de s’amuser.

Ce ne fut pas elle qui apporta la bouteille de Gilbey’s, mais un valet de chambre anguleux, au sourire mince et au regard torve. Sa collègue l’avait prévenu car il présenta son plateau à Philippe au lieu de le poser sur la table.

— On continue ? demanda Lina d’une voix qui n’était pas la sienne.

Il vit quelle était ivre. Elle buvait peu en général et seulement un peu de vin aux repas.

Elle le défiait. Tout sentiment de pitié avait disparu de son beau visage.

— Continue sans moi, fit-il.

Elle emplit un verre de whisky et regarda le breuvage comme on regarde une amère potion avant de l’avaler. Philippe lui prit le verre et le vida dans le lavabo.

Lina approuva d’un lourd hochement de tête. Ensuite elle se coucha et éteignit la lumière sans tenir compte de Philippe, debout tout habillé au milieu de la chambre. Lorsque la pièce fut dans l’obscurité, le bruit de la mer parut augmenter d’intensité. Le jeune homme s’approcha de la fenêtre. Un reste de jour caressait les eaux sombres de l’Adriatique ; mais, au pied de l’hôtel, la plage était noire. Un troupeau de barques broutait le bois grinçant du ponton.

Il perçut le souffle régulier de Lina derrière lui. Ses deux scotchs l’avaient mise K.O. Philippe resta un long moment immobile, puis il quitta la fenêtre et sortit de la chambre. Une rumeur de stade montait du rez-de-chaussée. Il dévala l’escalier et constata qu’un poste de télévision sévissait dans le salon de l’hôtel. Il retransmettait un combat de boxe. Philippe vit le Presidente, son cigare blotti sous sa moustache, au premier rang des rares spectateurs. Sirella se trouvait également au salon, mais à quelques mètres derrière son père. Le poste, trop haut perché, obligeait les assistants à garder la tête levée et il était comique de voir ces visages offerts à la clarté lunaire du téléviseur. Philippe saisit une chaise par son dossier et alla se placer derrière le siège de Sirella.

Elle n’eut pas conscience de sa présence. Sur le petit écran deux gaillards au faciès bosselé se livraient à une féroce empoignade et le public survolté hurlait des encouragements.

Philippe se pencha sur l’épaule de Sirella. La jeune fille usait modérément d’un parfum de bazar qui parut suave au jeune homme. Il respira avec délectation l’odeur capiteuse qui montait de ce jeune corps.

— Sirella, balbutia-t-il.

Elle se retourna et ses yeux meurtris par la télévision le considérèrent avec effroi.

— Ne bougez pas, supplia-t-il. Il faut que je vous parle…

Elle reprit son attitude de spectatrice attentive, mais il observa qu’elle avait rentré sa tête dans ses épaules, comme fait une personne qui attend et redoute une détonation.

Le gong du ring retentit, violemment. Philippe qui allait parler se tut. Pendant toute la minute de repos, il resta coi, embusqué dans le dos de Sirella. Les clients de l’hôtel échangeaient des appréciations sur le combat. Un gros homme, aux cordes vocales meurtries, affirmait au Presidente que Dino Seruti gagnerait avant la limite, et Giuseppe hochait la tête d’un air de doute en tétant délicatement son cigare.

Un panneau lumineux s’éclaira un instant pour annoncer le troisième round.

— Sirella, je devine ce que vous pensez de moi. Vous devez vous dire que je suis un de ces Français coureurs de cotillon dont vous avez entendu parler.

Elle conservait le menton pointé vers le poste. Les boxeurs se cherchaient avec prudence, essayant des feintes sans conviction. Le commentateur fit observer que les deux hommes étaient essoufflés par leur départ en trombe et qu’ils récupéraient.

— Il faut que vous compreniez, Sirella, que je ne joue pas les galantins. Je ne vous connais que depuis ce matin, pourtant il me semble que nous venons de vivre des semaines côte à côte. Vous surgissez à un instant délicat de ma vie. Je voudrais pouvoir vous expliquer ce qui se passe en moi, mais c’est impossible parce que je ne le sais pas moi-même.

Les boxeurs se martelaient de nouveau avec la hargne du round précédent. Les trépignements du public en délire composaient un fond sonore à l’abri duquel Philippe s’épanchait librement.

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