Frédéric Dard - Rendez-vous chez un lâche

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Rendez-vous chez un lâche: краткое содержание, описание и аннотация

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Deux coqs vivaient en paix… Une petite bourgeoise vient troubler l'existence de François Givet, un peintre homosexuel en ménage avec Riton, garçon sympathique, qui le protège farouchement. Ce jeune prolo, mi-voyou, mi-ange gardien, feint de s'amuser de cette liaison naissante et, à ses yeux, contre nature, entre son ami et cette doctoresse trop séduisante pour être honnête. En réalité, Riton a peur et pressent un drame imminent. Une lutte sourde se déclare entre ces trois personnages. Et voilà la guerre allumée… Derrière l'intrigue criminelle, les doubles jeux et les mensonges, Frédéric Dard dévoile avec une extraordinaire acuité le drame intime d'un homme qui n'aime pas les femmes et fait preuve d'une intuition pénétrante dans un domaine qui lui est, a priori, étranger.

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Six heures ont sonné à la pendule de la salle à manger. Cette pendule sonnait toutes les heures (deux fois même) ainsi que les demies et depuis belle lurette je ne l’entendais plus ; mais là j’ai été surpris par ces six coups assenés sur mes nerfs. « Elle va venir, me disais-je. Sa Vespa tourne dans le chemin de la Seine… Elle roule à petite allure à cause des ornières pleines d’eau. Elle stoppe devant le portillon. Elle actionne la cloche ! »

Ça n’allait plus être un glas, mais un angélus. Je me suis dressé sur un coude, mes sens aux aguets. Non, on n’avait pas sonné. Par les baies immenses de l’atelier je contemplais la nuit d’hiver, son ciel malade, ses étoiles exsangues, les branchages dressés comme des poings revendicatifs…

Du temps a passé. Un temps mou, sans consistance. Que faisait Riton dans Paris, en ce moment ? Sans doute traînassait-il sur les grands boulevards à la recherche d’un vieux Laurel et Hardy. Car il raffolait de ces anciens films comiques et quand l’un deux était programmé à la T.V. il en parlait deux jours avant et huit jours après. Laurel et Hardy, les albums de Tintin, les westerns dessinés, constituaient le merveilleux de sa vie végétative. J’ai pensé au lampadaire biscornu qu’il m’avait fabriqué et mon cœur s’est serré.

La demie de six heures a retenti, furtivement. Pourquoi n’arrivait-elle pas ? Je redoutais sa venue, depuis plusieurs jours, mais je m’apercevais que si Danièle ne venait pas, ce serait pour moi une désillusion monstrueuse.

J’avais besoin d’elle. Elle allait me sauver. Me sauver ! Un vers me revenait en mémoire, insistant, fascinant comme ces serpentins qui tournent sans trêve, nous donnant une idée de l’infini.

Tends-moi la main, et sauve-moi !

Que Danièle me tende sa main ferme, sa main fraîche ! Qu’elle me tende son corps ! Qu’elle me tende sa volonté ! Qu’elle me tende enfin la possibilité d’une autre vie !

Tends-moi la main, et sauve-moi !

Le phare de cyclope de la Vespa devait promener son faisceau flottant le long du chemin. Le tintement fêlé de la cloche allait déchirer le silence gelé. Ce serait le signal d’un départ pour l’inconnu ; d’un rush éperdu vers je ne savais quel sommet. Mais ce bruit tant attendu ne venait pas.

Sept coups espacés se sont plantés dans ma peau comme des fléchettes acérées. Je me suis levé. J’ai couru au téléphone en butant dans des sièges. Je voulais savoir. Il s’était produit quelque chose. Peut-être Carbonin avait-il remis son voyage ? Peut-être que la bonne…

Téléphoner était d’une grande imprudence. Mais je m’en moquais, je devais savoir.

— Donnez-moi le 414 !

J’entendais la standardiste rire avec ses collègues. J’ai saisi au vol des bribes de conversation. « … alors je lui dis comme ça… »

Puis la voix morne, indifférente, de la dame du téléphone :

— Le 414 est en dérangement !

Je ne m’en souvenais plus ! En dérangement ! Donc le plan prévu s’accomplissait normalement ? Il fallait attendre. Pour réagir j’ai donné la lumière, tiré les rideaux et mis la radio en marche.

Au moment où je me servais un whisky, la fameuse cloche a résonné. J’ai éclairé le perron et couru ouvrir. Danièle se tenait debout dans le chemin. Derrière elle, la Seine charriait paresseusement des reflets zigzagants.

— Enfin !

Elle s’est avancée sans parler. J’ai tiré le verrou et lui ai pris le bras pour la conduire jusque chez moi. Elle tremblait, son bras était agité de soubresauts.

— Vous avez froid ?

— Oui. Très froid.

Pourtant la température s’était un peu radoucie et l’on recommençait à patauger dans de la boue visqueuse.

— Venez vite.

J’ai essayé de plaisanter :

— Il y a du feu chez moi !

Elle n’a pas réagi. Elle marchait sans s’en rendre compte et je l’ai vue, à ma grande surprise, gravir le perron comme l’aurait fait une personne ayant les yeux bandés.

— Je commençais à être terriblement inquiet, Danièle, pas d’anicroches ?

— Non.

— Ça a pris, le coup du téléphone en dérangement ?

— Très bien.

— Et la bonne ?

— Je n’ai même pas eu besoin de la renvoyer.

— Comment cela ?

— Une de ses amies se marie demain ; je lui ai donné congé en lui recommandant de ne pas en parler à mon mari…

— Donc tout va bien ?

— Oui, François.

J’aurais voulu pouvoir maîtriser l’affolement de mon cœur. Maintenant ça y était : nous étions seuls pour une nuit et un jour dans la maison. Seuls avec nous-mêmes ; seuls avec notre problème.

— Quelle pièce adoptons-nous ?

— Celle que vous voudrez.

— Vous haïssez mon atelier, n’est-ce pas ?

— Mais non.

Elle est allée s’asseoir sur le divan. Jamais il ne m’a semblé aussi immense. Danièle avait pris place sur le bord et se tenait bien droite, comme une provinciale en visite. Provinciale, elle l’était plus que d’ordinaire dans son manteau. Je voulais lui proposer de l’ôter, mais je n’osais pas. Il me semblait que notre isolement donnait une valeur particulière à chaque mot que nous proférions.

— Mon Dieu, comme vous êtes pâle !

— C’est le froid… Et puis aussi l’émotion, sans doute. Vous n’êtes pas ému, vous, François ?

Je n’étais pas ému, par contre, j’avais peur. Toute ma vie j’avais tremblé pour pas grand-chose. L’existence m’effrayait. Elle comporte tant de rues à traverser, tant de gens à braver, tant de nuits à franchir et tant de vinaigre à boire !

— Dites, François, je pourrais avoir un peu d’alcool ?

— Vous ! La sobriété personnifiée ! ai-je plaisanté.

— Je pense en avoir grand besoin.

— Voulez-vous du whisky, du cognac, de la vodka ?

— Peu importe : le moins mauvais et le plus fort.

Je lui ai servi un scotch et je m’en suis versé un carabiné par la même occasion, car j’en avais au moins autant besoin qu’elle. Danièle a fait la grimace en avalant le breuvage. Mais elle le prenait comme un remède et, comme un remède, elle l’a bu d’un trait. Deux petites taches rouges sont apparues sur ses joues blêmes.

— Ça va mieux, Danièle ?

— Ça brûle.

— Vous savez que vous ressemblez à une petite fille ?

— Parce que j’en suis une ; de même que vous êtes un petit garçon ! Venez vous asseoir près de moi, François !

J’ai obéi. Ma peur changeait de qualité.

— Comment étiez-vous quand vous étiez réellement petit garçon ?

— Eh bien… Comme maintenant. En moins hypocrite, en moins froussard.

— Vous étiez amoureux ?

— De ma mère, oui, terriblement.

— Elle est morte ?

— Oh ! Je ne pense pas… Pour l’état civil peut-être, oui. Mais tant que je respirerai elle vivra. Je la continue comme je peux.

— François…

Elle a pris ma main et l’a posée sur son genou. Du bout de ses doigts Danièle s’est mise à caresser mon poignet.

— François, vous n’avez jamais été amoureux d’aucune petite fille ?

— À part vous, non.

— Pourquoi, ces filles vous faisaient peur ?

— Elles me dégoûtaient surtout.

— Comment cela ?

— À cause d’une bonne que nous avions eue quand j’atteignais ma dixième année. Elle me donnait mon bain, chaque matin, et elle y prenait un plaisir malsain. Elle avait une façon de me sécher pas très normale. Ma confusion la ravissait ; de jour en jour elle devenait plus hardie. Un jeudi elle a eu son vrai coup de folie. Elle s’est troussée jusqu’à la ceinture. J’ai été terrorisé par ce geste effroyable. Je n’arrivais pas à détacher mes yeux de ses cuisses velues de grosse femelle.

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