Franck Thilliez - Le syndrome E

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Un film mystérieux et malsain qui rend aveugle… Voilà de quoi gâcher les vacances de Lucie Henebelle, lieutenant de police à Lille.
Cinq cadavres retrouvés atrocement mutilés… Il n'en fallait pas plus à la Criminelle pour rappeler le commissaire Franck Sharko, en congé forcé.
Deux pistes pour une seule et même affaire qui va réunir Henebelle et Sharko.
Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada, les deux nouveaux coéquipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu, d'une réalité effrayante et qui révèle que nous pourrions tous commettre le pire.
Ceux qui ne connaissent pas le syndrome [E], ne savent pas de quoi ils sont capables… « (…) une intrigue captivante, qui scotche le lecteur à son fauteuil, jusqu'au point final. »
Y.P. — Le Monde Magazine

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Le rai de lumière titilla l’obscurité et vint embraser le grand rectangle blanc. Une image d’un noir uniforme se répandit d’abord. Puis, cinq ou six secondes plus tard, un cercle blanc s’incrusta dans le coin supérieur droit. Soudain, une musique fit vibrer les murs. Un air gai, de ceux qu’on entendait sur les anciennes fêtes foraines, au milieu des manèges de chevaux de bois. Lucie sourit devant les grésillements maladroits qu’on percevait, malgré tout. La bande-son provenait sûrement d’un vieux 45 tours ou pire, d’un phonographe.

Pas de titre, de générique. Le visage d’une femme, en gros plan, se dessina dans un ovale qui occupait la partie centrale de l’écran. Tout autour de cet ovale, l’image restait foncée, faite d’une espèce de brume grisâtre, presque noire, comme si le cinéaste avait mis un cache sur son objectif. En définitive, on avait une impression de voyeurisme, de regarder le spectacle depuis le trou d’une serrure.

Lucie trouvait l’actrice belle, hypnotisante avec ses grands yeux mystérieux. Vingt ans environ, elle fixait l’objectif. Rouge à lèvres sombre, cheveux de jais, plaqués vers l’arrière, mèche en accroche-cœur sur le front. On devinait le haut de son tailleur à carreaux, et un cou pur, immaculé. Lucie pensa à ces photos de famille, à l’intérieur des médaillons austères cachés dans les vieilles boîtes à bijoux des grands-parents. L’actrice ne souriait pas, plutôt hautaine, le genre de femme fatale que Hitchcock aurait aimée sur ses tournages. Ses lèvres se mirent à remuer, très brièvement : elle parlait, mais Lucie ne put rien capter de ses paroles muettes. Deux doigts — des doigts d’homme — s’invitèrent par le haut et écartèrent les paupières de son œil gauche. Brusquement, surgie de la gauche, la lame d’un scalpel fendit l’œil en deux, vers la droite, dans le lancinement de la musique de cirque et le claquement des cymbales.

Lucie détourna le regard, les dents serrées. Trop tard, l’image l’avait frappée de plein fouet et cela la fit enrager. Elle n’avait rien contre les séries B d’horreur — bien au contraire, elle s’en louait régulièrement, surtout les samedis soir — mais elle détestait cette manière de procéder : déverser de l’insoutenable sans donner au spectateur la moindre chance de l’éviter. C’était bas et lâche.

Soudain, la fanfare cessa.

Plus un bruit, hormis le vrombissement angoissant du projecteur.

Un peu secouée, Lucie revint vers l’écran. Encore une séquence de cet acabit, et elle arrêtait tout. Avec son séjour aux urgences, elle avait franchement sa dose de sanguinolent.

La tension venait de grimper d’un cran. Lucie ne se sentait plus aussi rassurée qu’avant.

Le projecteur continua à lancer son cône de lumière. Apparurent alors à l’image des semelles de chaussures. Par un mouvement de translation, elles s’éloignèrent vers l’arrière. La lueur du ciel jaillit, rassurante. Une fillette blonde, tenue stricte, jouait à la balançoire, un large sourire aux lèvres. Scène en noir et blanc, muette même si la petite s’exprimait sous différents plans. Elle avait de longs cheveux clairs, sans doute blonds, et rayonnait de vie. Les iris captaient la lumière, les ombres projetées par des arbres dansaient sur sa peau. L’éclairage, les angles de prise de vue, les expressions, tirées de son visage enfantin, inclinaient à penser qu’il s’agissait d’un film de professionnel. Souvent, des plans mobiles — on devait tourner caméra à l’épaule — s’attardaient sur l’œil de la môme. Clair, pur, plein de vie. Il palpitait, la pupille se rétractait, s’ouvrait, comme un diaphragme. Le cercle blanc ne quittait pas sa position, en haut à droite, et Lucie peinait à s’en détacher. Non pas qu’il l’attirât, il la gênait plutôt. Elle ne sut expliquer pourquoi, mais elle ressentit des picotements dans son ventre. La scène de l’œil crevé l’avait définitivement touchée.

Des plans très brefs axés sur la gamine se succédèrent. Un empilement de séquences détachées, comme dans un rêve, qu’on n’arrivait à situer ni dans le temps, ni dans l’espace. Certaines images sautaient, probablement à cause de la qualité de la pellicule. On passait de l’œil crevé à la balançoire, de la balançoire à la main de la petite qui jouait avec des fourmis. Plan rapproché sur sa bouche d’enfant en train de manger, sur ses paupières qui s’abaissent et se relèvent. Un autre, où elle caressait affectueusement deux chatons dans l’herbe pendant deux ou trois minutes. Elle les embrassait, les serrait contre elle, tandis que le brouillard — Lucie s’interrogeait vraiment sur le procédé mis en place — se répandait autour. Quand la fillette levait les yeux vers la caméra, elle ne jouait pas un rôle. Elle souriait avec complicité, parlait à quelqu’un qu’elle connaissait. Une fois, elle s’approcha de la caméra, et se mit à tourner, tourner. L’image aussi tournoya, accompagnant la danse, et provoquant, au cœur de cette brume, une impression de vertige.

Séquence suivante. Quelque chose avait changé dans le regard de la fillette. Une forme de tristesse permanente. L’image était très sombre. Autour la brume dansait, dégoulinait. La caméra avançait, reculait pour la narguer, la petite la repoussait, les deux mains en avant, comme on chasse un insecte. Lucie avait le sentiment de ne pas être à sa place en visionnant ce film. Elle se sentait de trop, voyeur observant secrètement une scène qui pourrait se passer entre un père et sa fille.

On bascula tout aussi subitement sur une autre séquence. Lucie roula des yeux, s’imprégnant du décor : une étendue d’herbe cernée de barrières, un ciel noir, brumeux, chaotique, et pas vraiment naturel : des effets spéciaux ? À l’extrémité de la pâture, la gamine attendait, les bras le long du corps. Dans sa main droite, elle tenait un couteau de boucher, tellement démesuré entre ses petits doigts innocents.

Zoom sur ses yeux. Ils fixaient le néant, les pupilles paraissaient dilatées. Quelque chose avait bouleversé cette gamine, Lucie le sentait. La caméra, placée derrière les clôtures, se dirigea rapidement vers la droite pour se fixer sur un taureau furieux. La bête, monstrueuse de puissance, écumait, grattait du sabot ou tapait les barrières. Ses cornes pointaient vers l’avant comme des sabres.

Lucie porta la main à la bouche. Ils n’allaient quand même pas…

Elle s’appuya sur le dossier d’un fauteuil, la tête inclinée vers l’écran. Ses ongles s’enfoncèrent dans le skaï.

D’un coup, un bras inconnu entra dans le champ et souleva une tirette. L’auteur du geste avait pris la précaution de rester hors-champ. La logette s’ouvrit. La bête survoltée fonça droit devant elle. Son corps exprimait la puissance la plus pure, la plus violente. Combien pesait-elle ? Une tonne peut-être ? Elle s’immobilisa au centre, pivota enfin et sembla se concentrer alors sur la fillette, qui ne bougeait pas.

Henebelle hésita à remonter dans la cabine de projection et tout arrêter. On ne jouait plus, il n’était plus question de balançoire, de sourires, de complicité. On sombrait dans l’inconcevable. Lucie, un doigt sur la bouche, n’arrivait plus à détacher son regard de ce satané écran. Le film l’aspirait. Dans le ciel, les nuages noirs gonflaient, tout s’obscurcissait, comme pour préparer un final tragique. Lucie eut alors la sensation d’une mise en scène : celle du Bien contre le Mal. Avec un Mal démesuré, surpuissant, inattaquable. David contre Goliath.

Le taureau chargea.

Le mutisme du film et l’absence de musique rajoutaient un sentiment d’étouffement. On devinait, sans l’entendre, le bruit de chaque foulée de la bête, le ronflement de ses naseaux huileux. La caméra tenait à présent les deux sujets dans le champ : le taureau à gauche, la fillette à droite. La distance entre le monstre et la gamine immobile s’amenuisait. Trente mètres, vingt… Comment la fille pouvait-elle ne pas bouger ? Pourquoi ne se sauvait-elle pas en hurlant ? Lucie songea brièvement aux pupilles dilatées de la gamine. Drogue, hypnose ?

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