Pierre Lemaitre - Cadres noirs

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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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Lucie me regarde, aux anges.

J’ai recommandé à Fontana :

— Je veux que tout le monde soit à la hauteur ! C’est un travail d’équipe et pour dix patates, je veux un team avec un esprit collectif, pigé ? Dorfmann crée l’ouverture et derrière, le pack s’avance groupé. Pas de fausse note ! Dites-leur de penser aux conseils de management qu’ils donnent à leurs subordonnés, ça va les aider. »

Ça les aide.

Évelyne Camberlin s’avance. Une duègne. La dignité personnifiée.

— Oui, j’ai eu peur, c’est vrai, mais j’ai très vite été certaine qu’il ne nous arriverait rien. Ce que je craignais, c’était davantage une maladresse de sa part, un geste inconsidéré.

Dès que l’avocat général intervient, le public gronde sourdement. On dirait l’entrée sur scène de Judas dans un mystère du Moyen Âge. Il demande à Évelyne Camberlin de décrire sa « terreur ».

— J’ai eu peur mais je n’étais pas terrifiée.

— Ah bon ! On vous braque avec une arme et vous n’êtes pas terrifiée ? Vous disposez d’un sang-froid exceptionnel, ajoute l’avocat général d’un ton persifleur.

Évelyne Camberlin le toise. Puis, avec un sourire généreux :

— Les armes me font peu d’effet. J’ai passé toute mon enfance dans une caserne, mon père était lieutenant-colonel.

Le public se marre. Je regarde les jurés. Quelques sourires. Mais ça n’est quand même pas la franche rigolade.

L’avocat général change de registre et se montre insidieux.

— Vous avez retiré votre plainte… en toute liberté, n’est-ce pas ?

Évelyne Camberlin laisse passer un court instant qui pèse des tonnes.

— En fait, demande-t-elle, vous sous-entendez que je l’ai fait sous la pression de mon employeur. Quel en serait l’intérêt ?

C’est au fond la question que tout le monde se pose. C’est dans ces moments-là que l’on voit si le manager a bouclé convenablement son dossier. Pour dix briques, j’espère que c’est le cas.

Avant que l’avocat général reprenne la parole, la mère Camberlin enchaîne :

— Vous supposez peut-être que l’entreprise pour laquelle je travaille trouve un bénéfice d’image à se montrer généreuse.

Virée ! Moi, avec une phrase comme ça, je la foutrais immédiatement à la porte. Où a-t-elle appris à parler en public ? Je suis furieux. Si elle ne se rattrape pas, je vais exiger de Dorfmann qu’elle soit en tête de la première charrette à Sarqueville. Elle doit le sentir, elle se reprend aussitôt.

— Vous pensez qu’Exxyal a besoin de redorer son blason auprès des médias en se montrant magnanime ?

Voilà. C’est déjà mieux. Mais j’ai besoin qu’elle enfonce le clou dans la tête des jurés.

— Dans ce cas, pourquoi ne pas me demander si j’ai perçu une prime exceptionnelle pour témoigner devant vous ? Ou si je suis victime d’un chantage au licenciement ? Vous trouvez ces questions trop gênantes ?

Petit brouhaha. Rappel à l’ordre du président, les jurés sont perplexes, je m’interroge : ma stratégie est-elle en passe de partir en vrille ?

— Dans ce cas, demande enfin l’avocat général, si vous vous sentez tellement en communion avec M. Delambre, pourquoi avoir porté plainte dès le lendemain de l’événement ?

— Parce que la police me l’a demandé. Elle me l’a recommandé et à ce moment-là ça me semblait logique.

Voilà qui est mieux. Dorfmann a donné des consignes claires. On sent que tous ces gens jouent aussi leur avenir. Ça fait plaisir, je me sens moins seul.

Maxime Lussay s’aligne sur sa collègue. Il est moins brillant, plus rustique. Il dit des mots très simples mais finalement efficaces, je crois. Il répond simplement par « oui », par « non ». Profil bas. Nickel.

Virginie Tràn, en revanche, fait sensation. Elle porte une robe jaune très pâle, un foulard. Elle est maquillée comme pour son mariage et marche vers la barre comme à un défilé de mode. Je vois à quel point elle a envie de plaire à son patron. Elle fait une bonne prestation, presque trop bonne, comme quelqu’un qui a un truc à se reprocher. À mon avis, elle couche encore avec la concurrence. À sa place, je me méfierais.

Elle fait dans le genre catégorique.

— M. Delambre n’avait aucune revendication. J’ai un peu de mal à croire que son geste était prémédité. Il aurait demandé quelque chose, non ?

Hurlement du ministère public. Elle se fait envoyer dans les cordes par l’avocat général et le président réunis.

— On ne vous demande pas vos commentaires sur les motivations de M. Delambre, mais simplement des faits !

Elle en profite pour montrer ses jarretelles : devant le tir de barrage elle baisse les yeux, rose de confusion, comme une petite fille prise les doigts dans la confiture. Devant ça, même Judas fondrait en larmes.

Enfin voici Sa Majesté Paul Cousin. Le seul qui me regarde longuement, bien en face, lorsqu’il s’avance à la barre. Il est encore plus grand que dans mon souvenir. Le public va l’adorer.

J’ai dit à Fontana :

— Votre grand con, là, c’est la clé de tout. C’est à lui que je dois d’être ici, alors vous lui dites que je veux de la mesure fine, sinon, je le rebalance aux Assedic jusqu’à sa retraite.

Solennel et austère, il a conscience d’être le grand homme. Calme et fermeté. Un exemple.

À chaque question du président, chaque interpellation de l’avocat général, Paul Cousin se tourne légèrement vers moi. Avant de livrer sa position, la Rigueur observe l’Égarement. Après quoi, il répond en quelques phrases millimétrées. Nous nous connaissons peu, lui et moi, mais j’ai l’impression que nous sommes de vieux amis.

Oui, répond-il au président, il est actuellement en poste en Normandie. Oui (nuance douloureuse), vaste plan de restructuration, mission difficile. Humainement. J’espère qu’il ne va pas abuser de ce mot parce que dans sa bouche, ça sonne quand même bizarrement. Oui, Sarqueville est au cœur des difficultés économiques. C’est dire qu’il comprend combien les temps sont difficiles. Quand il est question de son attitude dans la prise d’otages, le président rappelle les faits, son opposition, l’affrontement, sa fuite courageuse vers la sortie…

— Pour vous arrêter, M. Delambre a tenté de vous tirer dessus !

La salle murmure d’admiration. Cousin balaye tout cela d’un revers de main agacé.

— M. Delambre ne m’a pas tiré dessus, c’est la seule chose qui m’importe. Il a peut-être tenté de le faire, mais je ne peux pas en témoigner, je ne me suis pas retourné pour voir ce qu’il faisait.

Tout le monde prend ça pour de la modestie.

— En dehors de vous, tout le monde l’a vu !

— Alors demandez à tout le monde, pas à moi.

La salle bruisse. Le président rappelle Cousin à l’ordre.

— À entendre vos différents témoignages, remarquablement unanimes, on a vraiment le sentiment que cette prise d’otages a été une petite croisière touristique. Mais si M. Delambre ne représentait aucun danger, demande l’avocat général, pourquoi avoir attendu si longtemps avant d’intervenir ?

Paul Cousin se tourne vers lui, d’un seul bloc, et le toise.

— En toute chose, monsieur, il y a un temps pour observer, un temps pour comprendre et un temps pour agir.

Impérial, Cousin.

Le public est médusé. Chapeau.

J’ai dit à Fontana :

— Et votre Jean-Marc Guéneau, il nous la joue liftée ! Sinon je le refous en petite culotte devant le tribunal !

Ce n’est plus le même homme.

Je l’ai connu fringuant, sûr de soi, c’est un fantôme. Il décline son identité, son statut : travailleur privé d’emploi.

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