Pierre Lemaitre - Cadres noirs

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Cadres noirs: краткое содержание, описание и аннотация

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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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— Ils nous regardent, ajoute M. Lussay les lèvres serrées, la voix contenue.

D’un discret mouvement de menton, il désigne l’angle de la pièce en haut de laquelle est fixée une petite caméra noire. Chacun tourne alors la tête vers le plafond, qui à droite, qui à gauche.

— Quand ça clignote en rouge, c’est que ça ne marche pas, dit M lle Tràn avec assurance.

— On peut pas en être sûrs, répond M. Lussay.

— Si ! Quand ça marche, c’est la lumière verte, quand c’est la lumière rouge, c’est que ça n’est pas en service, assène M lle Tràn.

Dans sa façon de s’exprimer, il y a plus que de l’agacement, on dirait déjà de la haine.

— Ces caméras, coupe M me Camberlin, elles n’ont pas le son. Ils ne peuvent pas nous entendre.

Seul M. Cousin n’a rien dit. Il est toujours droit comme un I. Rigidité cadavérique. Inflexible.

— Bon, je fais quoi ? demande M. Renard.

Il chevrote à la perfection. Il joue remarquablement son rôle. Après la triste prestation de Mourad, je trouve ça revigorant.

— Il faut appeler les flics, dit M me Camberlin, qui tente de se donner de l’assurance.

— Il faut leur donner à eux ! hurle M. Guéneau.

— Ferme un peu ta gueule !

Tous se tournent vers M lle Tràn. Elle foudroie M. Guéneau.

— Tu peux essayer de réfléchir, espèce de crétin ?

Elle se tourne vers M. Renard.

— Lancez-le-moi, dit-elle en lui tendant la main.

C’est à mon tour d’intervenir. Je souffle dans le micro :

— Mourad ! Vite, retour à la salle des otages !

J’entends le jeune homme courir dans le couloir…

M. Renard pose le récepteur par terre et s’apprête à le lancer comme un palet sur une piste de glace. Il le frotte plusieurs fois sur le sol en se concentrant et il lâche enfin son geste. Le téléphone glisse au sol en tournoyant comme une toupie en direction de M lle Tràn, mais la trajectoire n’est pas bonne.

Sur l’écran, on voit Mourad ouvrir la porte à l’instant précis où le téléphone portable achève sa longue glissade à la hauteur de M. Guéneau. Pris de court, celui-ci le glisse précipitamment dans sa manche droite et il adopte une position censée être relâchée, comme s’il n’avait pas bougé d’un cil depuis le départ de leur geôlier.

Devant moi, M. Delambre prend des notes furieuses et à ce moment-là, je trouve cela plutôt rassurant. Ce que j’ai vu de lui à son arrivée n’était peut-être que l’excitation de la mise en route. Maintenant, il est dans le travail, concentré. M lle Rivet, elle aussi, prend des notes.

Suit un long silence. Mourad se trifouille l’oreille, il a des difficultés à faire tenir en place son oreillette. Totalement concentré sur une difficile opération d’accroche de l’oreillette, il semble avoir totalement oublié ses otages. Tous les regards, sauf le sien, convergent vers M. Guéneau, qui tente à plusieurs reprises d’avaler sa salive. Je zoome un instant sur son bras : on voit clairement qu’il retient le petit téléphone portable dans sa manche et tente de le coincer. Puis il se racle la gorge et se lance enfin :

— S’il vous plaît…

Mourad se tourne vers lui. L’oreillette tombe.

— Les toilettes…, dit M. Guéneau d’une voix à peine audible. J’ai besoin d’y aller.

Cet homme n’a pas beaucoup de sang-froid, mais il n’a pas davantage d’imagination. Son pantalon est inondé comme une serpillière et il demande à aller aux toilettes… Mais Mourad n’est pas du genre à se poser des questions. Il est même très heureux de l’occasion qui lui est donnée.

— C’est prévu, répond-il avec fierté. On doit vous accompagner, ajoute-t-il en récitant sa leçon.

M. Guéneau voit instantanément qu’il vient de commettre une erreur de stratégie. Il dévisage M me Camberlin.

— Moi aussi, faut que j’aille aux toilettes, enchaîne cette dernière.

Mourad ferme les yeux puis il les rouvre :

— C’est prévu aussi, dit-il victorieux. Vous irez l’un après l’autre. D’abord vous, dit-il à M. Guéneau, parce que c’est vous qui avez demandé en premier.

Je souffle « Très bien » dans l’oreillette de Mourad et celui-ci sourit aux anges. M. Guéneau ne sait pas comment interpréter ce contentement soudain. Il hésite. Mourad tend la main vers lui.

— Allez, dit-il d’un air qu’il veut encourageant.

Puis il ouvre la porte en grand. Dans l’encadrement, Yasmine, visage de marbre, est debout, les jambes écartées, comme plantées dans le sol. Elle regarde M. Guéneau dans les yeux, sans ciller.

— Allez ! répète Mourad.

Alors M. Guéneau se lève. Il a fermé les deux poings et conserve les bras ballants, raides, seule manière de retenir le téléphone portable qui doit glisser dans sa manche.

M. Delambre lève les yeux comme s’il remuait une idée intrigante et il note quelques mots sur son bloc. Puis il repose son stylo.

Et nous nous mettons à attendre.

Quelques minutes passent.

Je sais qu’à ce moment, si mes instructions sont suivies à la lettre, M. Guéneau, sous bonne garde, a longé le couloir jusqu’aux toilettes. Il est entré dans une cabine, s’est retourné et a tenté de repousser la porte, mais son geste s’est heurté au canon de l’Uzi. Yasmine est restée debout face à lui.

— Vous pourriez…, a commencé M. Guéneau d’un ton scandalisé.

Mais les mots suivants sont restés coincés quelque part.

Yasmine lui dit froidement :

— Vous vous décidez ou je vous ramène ?

M. Guéneau se retourne et relève la lunette d’un geste rageur. Puis il ouvre sa braguette, fourrage quelques instants et se met à uriner bruyamment. Il garde les yeux vers le bas en faisant glisser le téléphone en direction de son poignet. Sur son portable personnel, il est capable d’écrire un SMS les yeux fermés. Ils se ressemblent tous, se dit-il. Les mêmes fonctions, aux mêmes endroits. M. Guéneau garde la tête baissée, il serre le ventre pour gagner quelques précieuses secondes. Il tient le clavier sous son index. Il cherche la touche du bas et se met à pianoter discrètement.

C’est à cet instant que la sonnerie du portable retentit.

Le volume est réglé si fort que nous l’entendons d’où nous sommes, à l’autre extrémité du couloir.

En entendant cette musique hurler et résonner dans la cabine des toilettes, M. Guéneau a le sentiment de se vider de son sang. Il tente de saisir le téléphone qui vibre dans sa manche, mais celui-ci lui échappe et glisse entre ses doigts comme une savonnette, qu’il rattrape d’extrême justesse. Puis il demeure un instant dans cette position, les yeux fermés, attendant peut-être que sa geôlière lui tire une rafale dans les reins. Mais il ne se passe rien. Il se retourne vers Yasmine en clignant les yeux. Il s’attend à quoi ? Une gifle ? Un coup de pied ? Une balle dans la tête ? Il n’en sait rien, il tremble de partout. Yasmine ne bouge pas. Le téléphone sonne une seconde fois. Yasmine dirige alors le pistolet-mitrailleur vers le téléphone qui continue de vibrer dans sa main et qui provoque en lui des ondes du haut en bas, comme des décharges électriques.

Yasmine fait un geste explicite avec son arme.

M. Guéneau baisse les yeux et referme sa braguette en rougissant, puis il tend l’appareil à Yasmine, qui se contente de renouveler son geste impératif.

M. Guéneau consulte le cadran qui clignote : appel inconnu.

Il appuie sur la touche verte et entend alors une voix d’homme :

— Pensez-vous que cette initiative soit bien raisonnable, monsieur Guéneau ? lui dit alors Kader.

29

La première chose que voit M. Guéneau en entrant dans la pièce, c’est le pistolet-mitrailleur posé sur la table près de Kader. C’est toujours plus impressionnant qu’un simple pistolet. Et si l’otage saute dessus, comme c’est bien plus long à manipuler, ça laisse le temps d’intervenir. Kader est un homme très expérimenté, il ne peut rien arriver avec des amateurs, d’autant que toutes les armes sont chargées à blanc. De plus, c’est une équipe dont je suis sûr. Je les ai fait intervenir tous les deux dans plusieurs opérations parfois assez délicates et je connais leurs qualités. Kader se contente de tenir le Sig Sauer avec lequel il a « abattu » deux hommes quelques minutes plus tôt. M. Guéneau se retourne précipitamment. Son regard se heurte au visage de marbre de Yasmine. La jeune femme le pousse dans le dos du canon de son Uzi et lui désigne une chaise vide.

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