Pierre Lemaitre - Cadres noirs

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Cadres noirs: краткое содержание, описание и аннотация

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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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Cette voix leur parvient comme ouatée.

Kader baisse les yeux vers Jean-Marc Guéneau et fronce les sourcils d’un air vaguement contrarié.

On entend un bruit clair de liquide tombant en gouttes.

Sous la chaise de M. Guéneau, une large flaque sombre est en train de s’agrandir.

Au-delà des caractères et des tempéraments propres à chacun, les otages ont toujours à peu près les mêmes réactions. Finalement, le cerveau réagit à la soudaineté, à la terreur et à la menace avec un faisceau de comportements assez restreint. Il arrive que des otages, et ça me semblait le cas de M. Cousin qui se tenait la tête et regardait maintenant droit devant lui, restent incrédules devant la soudaineté de l’attaque, comme s’ils refusaient d’y croire et préféraient penser qu’ils sont victimes d’une mauvaise plaisanterie. Mais ils ne tardent pas à revenir à un comportement plus réaliste, notamment lorsqu’on abat une ou deux personnes devant eux. C’est la raison pour laquelle j’avais choisi de faire « abattre » tout de suite M. Dorfmann, qui représentait l’autorité à leurs yeux. Ce geste permettait de renverser immédiatement l’ordre de la hiérarchie. Ainsi, le message du commando était clair : nous sommes les patrons. M. Dorfmann a d’ailleurs remarquablement joué son rôle, il a fait éclater la poche d’hémoglobine dont je l’avais équipé et il est tombé comme je le lui avais indiqué. Au demeurant, je l’avais rassuré : même s’il n’avait pas aussi bien joué son rôle, personne ne s’en serait aperçu tant la soudaineté de la scène pétrifie les neurones.

M. Delambre et M lle Rivet n’ont pas bougé d’un millimètre. Une prise d’otages à la télévision et une vraie prise d’otages, ce n’est pas du tout la même chose. Vous me direz que ce n’était pas une « vraie » prise d’otages mais, sans vouloir me flatter, c’était très réaliste et nos deux candidats ont assisté à l’action comme s’ils y étaient. Ce qui me fait dire ça, c’est leurs réactions. Neuf comportements ont été répertoriés chez les victimes de ce genre de situation : la sidération, l’étonnement, l’anxiété, la terreur, la frustration, la vulnérabilité, l’impuissance, l’humiliation et l’isolement. Et le comportement de M. Delambre correspondait tout à fait à l’anxiété et à l’isolement, celui de M lle Rivet à la sidération et à la terreur.

Dans le scénario, et pour le cas où la mort du client arabe n’aurait pas été aussi dissuasive qu’espéré, j’avais prévu de prendre de court toute velléité de résistance physique chez les otages.

— Tout le monde ici ! a alors hurlé Mourad en désignant le mur opposé aux baies vitrées.

Comme mus par leur propre peur, tous se lèvent brusquement et se mettent à marcher à petits pas rapides et économes, comme s’ils craignaient de renverser des objets précieux, la tête baissée pour éviter des projectiles imaginaires.

— Les mains sur le mur, jambes écartées ! ajoute Mourad.

M. Lussay, comme il l’a sans doute vu faire à la télévision, a largement écarté mains et jambes et semble tendre son derrière pour la fouille. M lle Tràn, à côté de lui, contrainte par sa jupe, ne peut pas écarter les jambes. Yasmine s’approche par-derrière et soulève le tissu d’un brusque mouvement de la pointe de son arme. Puis, de quelques coups de pied secs, elle la force à écarter les jambes. La jeune femme pose à son tour les mains sur le mur, les doigts écartés. La jupe ainsi retroussée est assez impudique, surtout lorsqu’il y a des hommes, c’est une manière souvent efficace de placer l’otage en situation de faiblesse. M. Guéneau, le pantalon mouillé jusqu’aux genoux, tremble de tous ses membres et M. Cousin ferme les yeux comme s’il attendait à chaque seconde qu’une balle lui fracasse le crâne. Intercalé entre les cadres d’Exxyal, M. Renard, notre acteur, marmonne tout bas des mots incompréhensibles. M me Camberlin, qui ferme la ligne, est secouée quand elle prend conscience qu’il est en train de réciter une prière (comme je le lui ai demandé). C’est aussi un bon moyen d’amener les otages à la coopération que de leur montrer qu’un des leurs prie pour garder la vie sauve.

Quelques secondes plus tard, tous entendent, dans leur dos, des pas et une porte que l’on ouvre puis que l’on referme. Chacun peut sentir une silhouette qui va et vient derrière eux. Ils perçoivent le bruit de tables que l’on déplace puis celui d’une respiration haletante. Ils comprennent qu’on est en train de sortir les deux corps.

Il ne s’est guère passé plus de trois ou quatre minutes lorsque Kader leur ordonne de se retourner. Les tables ont été entreposées le long d’une cloison. Les flaques de sang absorbées par la moquette tournent au noir brillant. Le centre de la salle est tout vide et dans cette situation, ce vide donne le vertige.

Lorsque Mourad revient dans la pièce, tenant mollement son pistolet-mitrailleur, sa poitrine tachée de sang a été essuyée d’un revers de manche. Comme dans une chorégraphie réglée au millimètre, chaque membre du commando prend sa place face à la rangée des otages, Kader au centre, Yasmine à droite et Mourad à gauche.

Quelques secondes passent pendant lesquelles on n’entend que le bruit des sanglots de M. Guéneau, qui fixe le sol.

— Bien, dit Kader, tout le monde vide ses poches !

Les portefeuilles, trousseaux de clés, MP3, téléphones portables rejoignent les deux sacs à main des femmes sur la grande table de conférence.

Yasmine passe ensuite dans les rangs et procède à la fouille.

Mains expertes. Elle ne laisse rien au hasard. Les poches, les ceintures, tout y passe. M lle Tràn sent les mains de la jeune femme passer avec habileté sur ses seins, entre ses cuisses. M me Camberlin ne fait attention à rien, elle tente seulement de se tenir debout alors qu’elle n’a visiblement qu’une envie, s’effondrer. Yasmine fouille les hommes à leur tour, passe une main experte sur les fesses, dans l’entrejambe, même le pantalon inondé de M. Guéneau est palpé sans concession, puis elle s’éloigne de quelques pas en faisant signe au chef du commando que tout est en ordre.

Les otages sont de nouveau alignés, debout. Face à eux, le commando déployé.

— Nous sommes ici pour une Cause sainte, dit Kader calmement, une Cause qui mérite tous les sacrifices. Nous avons besoin de votre coopération et pour l’obtenir, nous sommes prêts à sacrifier nos vies. Mais aussi les vôtres, si nécessaire. Nous allons vous laisser réfléchir un peu à tout ça. Allah akbar !

Les deux autres membres du commando répètent : « Allah akbar » d’une seule voix, puis le chef du commando sort, suivi de Yasmine.

Seul reste, face à eux, le gros Mourad campé sur ses jambes.

Personne ne sait ce qu’il faut faire.

Personne ne bouge.

M. Guéneau tombe à genoux et se laisse aller à sangloter entre ses coudes plantés sur le sol.

27

Malik, qui a joué le rôle du client abattu, s’est changé. Il est en jean et en pull, un sac de sport posé au sol. Je lui donne son enveloppe, nous nous serrons la main et il disparaît vers les ascenseurs tandis que je rejoins M. Delambre et M lle Rivet.

Après être allé changer de chemise et de costume dans la salle de repos, M. Dorfmann passe la tête. Je lève le pouce en l’air pour lui confirmer qu’il a très bien joué sa partition. Il me sourit et je me rends compte à cet instant que je ne l’avais encore jamais vu sourire.

Il disparaît rapidement et, suivi de M. Lacoste, il rejoint la salle de repos où les écrans leur renvoient les images de la salle de réunion, où sont gardés les otages, et celles de la salle d’interrogatoire, où les cadres de son entreprise vont se succéder à la table, face à Kader.

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