Pierre Lemaitre - Cadres noirs

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Cadres noirs: краткое содержание, описание и аннотация

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Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

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Puis M. Lacoste nous a laissés. On voyait qu’il avait des soucis. Je pense qu’il est allé rappeler M lle Zbikowski une nouvelle fois, même si, vu l’heure, nous savions tous les deux qu’elle ne viendrait plus. Je ne savais pas ce qui s’était passé entre eux, mais il n’était pas difficile de constater qu’elle l’avait planté et que désormais, il faudrait qu’il se débrouille tout seul, sans assistante.

M lle Rivet a tenté d’adresser un sourire à M. Delambre, manière sans doute de détendre l’atmosphère, mais il était bien trop anxieux pour y répondre. Ils se sont assis l’un à côté de l’autre et se sont tournés vers les écrans qui couvraient la salle de réunion.

M. Alexandre Dorfmann, le patron d’Exxyal-Europe, est arrivé à son tour. Je ne l’avais rencontré que lors de l’unique répétition, quelques jours plus tôt. Il s’était montré très attentif à mes recommandations, très docile, ce qui est une façon très efficace de manifester son autorité. Pour un homme de son âge, il est assez souple, il a vite appris à tomber convenablement.

Nous sommes allés dans la salle de repos afin que je l’équipe. Je lui ai rappelé les consignes, mais M. Dorfmann a été moins complaisant que le jour de la répétition. Entendre de nouveau des conseils l’énervait. J’ai écourté. Il a rapidement regagné la salle de réunion. Tout le monde était à cran.

Comme prévu dans le scénario, M. Renard s’est assis à sa droite. Il semblait se concentrer sur son rôle de client, tandis que Malik, à la droite de M. Renard, buvait à petites lampées un café très serré.

Et nous avons commencé à attendre.

26

Les caméras renvoyaient des images d’une netteté absolue. Sur le plan technique, j’étais satisfait.

M. Lacoste s’est installé avec un bloc juste derrière M. Delambre et M lle Rivet. J’ai tiré une chaise à mon tour et je me suis contenté d’observer. J’étais un peu nerveux moi aussi. Pas à cause de l’enjeu, non, il n’y en avait aucun pour moi, mais parce que j’aime le travail bien fait. Et parce qu’il me restait un tiers du prix à percevoir à la fin de l’opération. La mission était très bien payée, il faut le reconnaître. Honnêtement, les jeux de rôle en entreprise autorisent des tarifs élevés, mais ça n’est pas très intéressant. Ça amuse les entreprises et les managers. Moi, je préfère des missions plus réelles.

De toute manière, que la mission porte à conséquence ou pas, je suis toujours un peu nerveux au démarrage. Mais ce n’était rien à côté de M. Delambre. Il regardait les écrans avec fixité, comme s’il espérait y découvrir une signification cachée, et lorsqu’il passait d’un écran à l’autre, ce n’étaient pas ses yeux qui se déplaçaient, mais sa tête tout entière, un peu comme font les poules. M lle Rivet semblait plus inquiète de la compagnie de son voisin que de l’épreuve elle-même. Elle l’observait à la dérobée comme, au restaurant, un voisin de table qui mange salement. M. Delambre, lui, ne paraissait pas la voir. Il agissait de façon mécanique. Comme je trouvais cette attitude un peu inquiétante (on peut être nerveux dans ce genre de circonstance, mais à ce point…), j’ai avancé le bras et j’ai touché son épaule pour lui demander si tout allait bien. Je n’avais pas achevé ma phrase qu’il avait déjà bondi comme si je l’avais touché avec un fil électrique.

— Hein ? Quoi ? a-t-il dit en se retournant brusquement.

— Tout va bien, monsieur Delambre ?

— Hein ? Oui, ça va…, m’a-t-il répondu, mais il était ailleurs.

C’est ça qui est terrible : dès ce moment, j’ai eu la confirmation que ça se passerait mal. Mon inquiétude était devenue une certitude. Mais je n’ai rien fait. Ça ne tournait pas rond dans la tête de M. Delambre. On pouvait annuler le test des candidats au poste RH sans annuler pour autant l’évaluation des cadres. Seulement, dans mon esprit, depuis le début, les deux opérations étaient liées et l’idée ne m’est pas venue. Et ensuite, tout est allé très vite.

À mesure qu’approchait le lancement de l’opération, M lle Rivet semblait de moins en moins calme. En fait, depuis qu’elle avait vu les membres du commando et les armes noires et luisantes, elle était plus pâle — et elle ne savait pas qu’elle n’était pas au bout de ses peines. Je me suis levé pour leur montrer à tous deux comment utiliser le micro pour parler dans l’oreillette des différents membres du commando. M. Delambre répondait par des sortes de grognements, mais il comprenait bien ce qu’on lui disait parce qu’il a manœuvré les commandes correctement quand est venu son tour d’essayer.

Les cadres d’Exxyal sont arrivés peu à peu.

M. Lussay le premier, en compagnie de M lle Tràn.

M. Maxime Lussay est juriste, et si vous voulez mon avis, ça tombe drôlement bien, parce que c’est exactement de quoi il a l’air. Tiré à quatre épingles, avec un fond de raideur dans chacun de ses mouvements. Même son œil semble se déplacer par saccades, comme s’il devait assurer d’abord sa position avant d’en changer. J’avais lu attentivement leurs dossiers et je me souvenais que M. Lussay était docteur en droit. Il a préparé et supervisé de nombreux contrats du groupe Exxyal.

Quant à M lle Tràn, vous l’avez vue, c’est une commerciale, elle est très dynamique. Et même trop à mon avis. On la dirait un peu shootée. Elle marche avec assurance, elle se plante devant les gens, bien en face. On a l’impression que rien ne peut lui faire peur, mais que si vous traînez un peu, elle va terminer vos phrases avant vous. Avec son physique et son salaire à six chiffres, pour les hommes de son âge, elle doit être bien attirante.

Ces jeunes cadres, il suffisait de les voir entrer dans la salle de réunion pour mesurer à quel point ils étaient en phase avec leur époque. Dès qu’ils serraient une main, vous pouviez entendre leur message : « Nous sommes des gens dynamiques, productifs et heureux. »

Au fur et à mesure qu’ils arrivaient, les cadres d’Exxyal venaient saluer leur patron, M. Dorfmann, et il avait vis-à-vis d’eux cette attitude qu’on rencontre beaucoup dans les entreprises et que je trouve si ambiguë, cette sorte de familiarité. Du haut en bas de l’échelle, tout le monde est ami avec tout le monde, on s’appelle par les prénoms même quand on se vouvoie. Moi, je trouve que ça brouille les cartes. Dans cette ambiance-là, les gens finissent par penser que leur bureau est la succursale du bistro d’en face. J’ai fait une partie de ma carrière dans l’armée où là, les choses sont claires. On sait pourquoi on est là. Hormis les collègues, il n’y a que des chefs et des subordonnés, et quand vous rencontrez quelqu’un, vous êtes sûr qu’il est soit l’un, soit l’autre, au-dessus de vous ou en dessous. Dans les entreprises, c’est devenu plus compliqué. On joue au squash avec son patron, on fait du jogging avec son chef de service, et c’est sacrément trompeur. Si on n’y fait pas attention, on a l’impression qu’il n’y a plus de chefs et que seuls les tableurs contrôlent votre boulot. Sauf que tôt ou tard, il faut bien en revenir à la hiérarchie, c’est inévitable. Et c’est un problème : quand vous n’êtes pas assez performant aux yeux des tableurs et que vos supérieurs vous le reprochent, vous n’arrivez pas à leur en vouloir vraiment, parce que vous les confondez depuis trop longtemps avec des copains d’école.

Enfin, c’est mon avis.

Oui, donc, M. Dorfmann semblait trôner en bout de table et ses collaborateurs entraient et avant de se taper dans le dos mutuellement, ils passaient d’abord par la case Pouvoir, ils serraient la main de M. Dorfmann (et celles de M. Renard et de Malik, que M. Dorfmann présentait brièvement), après quoi ils allaient s’asseoir.

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