Jean-Patrick Manchette - Nada

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Comme le dit très justement le gendarme Poustacrouille, qui participa à la tuerie finale, « tendre la joue c'est bien joli », mais que faire quand on a en face de soi « des gens qui veulent tout détruire ? » On crache sur le pays, la famille, l’autorité, non mais des fois ! Quelle engeance, ces anars ! Et quelle idée aussi de croire qu’on va tout révolutionner en enlevant l'ambassadeur des États-Unis à Paris !
Jean-Patrick Manchette (1942–1995), après des études d'anglais et d'histoire et géographie et de multiples travaux d'écriture, a commencé à publier des romans à partir de 1970, tout en collaborant à plusieurs films, souvent adaptés de ses œuvres, dont
, réalisé par Claude Chabrol, et
.

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Le quinquagénaire regarda sa montre. 10 heures, 10 heures du matin puisqu’il faisait grand jour derrière les contrevents. L’homme descendit du lit sans faire de bruit, il ne voyait aucune raison de réveiller Meyer. Il avait dormi en sous-vêtements et en pull ; il saisit son pantalon sur le dossier d’une chaise, à côté du lit, et l’enfila. Il était pensif. Le détail des événements de la veille lui revenait. Il passait tout en revue dans sa tête. Deux morts, en fin de compte, et un blessé grave, avait dit la radio. Il n’y avait pas de quoi pavoiser.

Épaulard prit sous son oreiller son automatique, le fourra dans la poche de sa veste et sortit sans bruit. Dans le couloir, il alla ouvrir la porte voisine. Buenaventura était assis sur une chaise et lisait un roman policier. À côté de lui, une autre chaise supportait un cendrier plein, un paquet de Gauloises, une pochette d’allumettes, un automatique et un chargeur de rechange. L’ambassadeur Richard Poindexter était allongé dans son lit, le buste légèrement redressé sur les oreillers, les yeux fermés derrière ses lunettes de guingois, la lippe pendante.

— Salut, dit Épaulard. Il ne s’est pas réveillé ?

— Il se réveille à moitié depuis des heures. Il se rendort tout le temps. Il ne s’agite pas. Je n’ai pas de problème.

L’ambassadeur ouvrit les yeux. Ses mains tâtonnèrent pour essayer de remettre ses lunettes bien en place, puis abandonnèrent la partie.

— Des f… fous ! clama-t-il d’une voix épaisse. V’s’êtes des f… fous !

— Tu vois, dit le Catalan, il se reprend : il ne dit plus « Pitié, pitié… ».

— Je veux parler avec votre responsable, déclara Poindexter. J’exige…

Il balbutia, ses yeux se refermaient.

— Des fous ! dit-il encore nettement puis il se rendormit.

— Tu vas bien, tu tiens le coup ? demanda Épaulard à Buenaventura.

— Ouais.

— Pas de regrets ?

— Pas de regrets. Et toi ?

— Moi non plus, affirma Épaulard.

— Tu peux te tirer, dit le Catalan. Rentrer à Paris. L’essentiel est fait. C’est pas la peine que tu coures des risques pour quelque chose en quoi tu ne crois pas.

— Laisse tomber, dit Épaulard. Allez, je vais descendre manger un morceau et boire quelque chose de chaud, et puis je remonterai te relayer.

— Il n’y a pas urgence. Je ne sens pas la fatigue.

— O. K.

Épaulard referma la porte et descendit au rez-de-chaussée. Dans la salle commune, un joli grand feu flambait dans la cheminée. Cash était assise à côté dans un fauteuil de tapisserie, un bol de café au lait sur les genoux, elle y trempait une tartine beurrée. Elle portait une robe de chambre en éponge rouge sur un pyjama noir, des mules blanches aux pieds.

— Vous êtes adorable, dit Épaulard avec sincérité.

— Tu ne vas pas continuer à me dire vous.

Le quinquagénaire haussa les épaules, franchit les dernières marches. Cash se leva, posa son bol et sa tartine sur la table.

— Assieds-toi près du feu, dit-elle. Je vais t’apporter du café ét des tartines.

Épaulard hocha la tête, plein de gratitude. Tandis que Cash passait dans la cuisine, il s’approcha des fenêtres, dont les volets étaient ouverts, et le sentiment de confort et de joie qu’il éprouvait depuis quelques secondes s’accrut tandis qu’il contemplait la neige abondante qui recouvrait la campagne. Les flocons avaient dégringolé toute la nuit. À présent, un soleil blanc brillait au-dessus d’une couche moelleuse, épaisse et douce comme du saindoux, de la crème Chantilly, un ice-cream au champagne.

Puis Épaulard se retourna et le sentiment de confort disparut car il y avait une Sten sur le banc, le long de la table.

— Qu’est-ce que c’est que cet engin ? cria-t-il.

— C’est une mitraillette, répondit Cash, de la cuisine.

— Je vois bien. D’où elle sort ?

— Elle est à moi. Souvenir de famille.

— Bravo. Et qu’est-ce qu’elle fout là ?

— Ça pourrait servir, non ?

— Ma cocotte, dit Épaulard en marchant vers la cuisine, mets-toi bien dans la tête que si les flics nous trouvent, on se rend. Même à mon âge, j’aime mieux la taule que le cercueil. Tu vas me faire le plaisir de démonter ça et de la ranger où tu veux mais je ne veux plus la voir. C’est compris ?

Il entra dans la cuisine où Cash beurrait des tartines.

— Oui, chef, dit la jeune fille.

Épaulard lui ébouriffa les cheveux.

— Je suis sérieux, dit-il en souriant.

— Je sais, chef.

Sur la table de la cuisine, un Melody Boy captait FIP 514 et diffusait Route 66 par Ring Cole.

— Tu as pris les informations, à 10 heures ? demanda l’ex-pêcheur de requins, ex-FTPF, ex-tueur, ex-paumé en jouant avec les cheveux de Cash. Qu’est-ce qu’ils disent ?

— Rien d’intéressant. Un millier d’interpellations à Paris, dans les milieux gauchistes…

— Merde.

— Eh bien quoi ? C’était prévisible, non ?

— Oui. Merde quand même.

— Les journaux ont reçu notre texte, mais il n’en est question qu’à mots couverts, comme s’ils ne savaient pas encore ce qu’ils vont faire.

— C’est vrai qu’ils ne savent pas.

— On a empêché le ministre de l’intérieur de dormir, il a passé sa nuit place Beauvau à conférer et à prendre des mesures. Il y a un second communiqué dans le style « l’ordre républicain sera maintenu ». À Marseille, ils ont arrêté des commerçants contestataires avec de la dynamite dans leur bagnole.

— Et la Ford Consul ?

— Ils n’en parlent pas.

— C’est qu’ils l’ont retrouvée, sans doute, dit Épaulard.

Cash posa les tartines sur un plateau de tôle gaiement décoré, ajouta un bol, y versa le lait, le café.

— Combien de sucres ?

— Deux. Qu’est-ce qu’ils disent encore ?

— Quelques prises de position à la con, dit Cash en sucrant le café au lait, puis elle prit le plateau et la radio et regagna la salle commune, Épaulard sur ses talons. Le PC condamne la provocation, bien entendu. Le PSU estime que le front révolutionnaire est mis en danger par cet acte irresponsable. La Ligue appelle à la violence de masse de préférence aux coups de main aventuristes. L’agence Libération a diffusé un communiqué d’une soi-disant Nouvelle Armée Rouge qui dénonce les nihilistes petits-bourgeois — c’est nous — objectivement complices du pouvoir et lance le mot d’ordre « À bas les Petits Neumann ».

— Neumann ? Alfred ? demanda Épaulard avec effarement.

— Heinz Neumann, précisa Cash en posant le plateau et la radio sur la table. C’est un type qui a eu quelque chose à voir avec la commune de Canton en décembre 1927.

— Ah bon, dit Épaulard.

Il s’assit devant un bol. Il avait le front plissé. Il se mit à manger ses tartines. Il jetait de brefs coups d’œil à Cash. La fille s’était assise en face de lui, elle avait posé les coudes sur la table et elle contemplait le quinquagénaire avec un demi-sourire, le menton appuyé sur ses poings joints.

— T’es une drôle de fille, dit Épaulard.

— Et toi, tu es un vieux con, déclara Cash. Je t’ai attendu pendant une heure cette nuit, dans ma chambre, figure-toi. Pourquoi est-ce que tu n’es pas venu ?

Épaulard s’étrangla avec son pain beurré, histoire de gagner du temps.

— À vrai dire, fit-il, l’idée m’était venue…

— J’espère bien ! cria Cash.

— Mais, poursuivit Épaulard, j’hésitais… Enfin je me posais la question. Et… et pendant que je me posais la question, eh bien merde, quoi, je me suis endormi.

Il regarda Cash qui luttait contre le fou rire.

— Je suis désolé, ajouta-t-il.

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