Jean-Patrick Manchette - Nada

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Comme le dit très justement le gendarme Poustacrouille, qui participa à la tuerie finale, « tendre la joue c'est bien joli », mais que faire quand on a en face de soi « des gens qui veulent tout détruire ? » On crache sur le pays, la famille, l’autorité, non mais des fois ! Quelle engeance, ces anars ! Et quelle idée aussi de croire qu’on va tout révolutionner en enlevant l'ambassadeur des États-Unis à Paris !
Jean-Patrick Manchette (1942–1995), après des études d'anglais et d'histoire et géographie et de multiples travaux d'écriture, a commencé à publier des romans à partir de 1970, tout en collaborant à plusieurs films, souvent adaptés de ses œuvres, dont
, réalisé par Claude Chabrol, et
.

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La baignoire était pleine. Treuffais ferma les robinets, ôta ses vêtements et se mit à l’eau. Il continua sa lecture, laissant la crasse se dissoudre lentement. Selon l’éditorialiste de France-Soir, les terroristes du groupe Nada prenaient exemple sur les Tupamaros en réclamant la publication de leur manifeste. Mais, soulignait l’éditorialiste, l’exemple des Tupamaros n’est pas un exemple à suivre, surtout en France qui est démocratique et qui n’est pas sous-développée. Si la contestation parfois violente est hélas entrée dans nos mœurs, le terrorisme politique ne répond ni aux besoins ni au désir de la population, le groupe Nada devait déjà commencer à s’en rendre compte, et l’éditorialiste voulait espérer que la raison l’emporterait.

Le Monde, par ailleurs, décrivait abondamment les opérations de police et se demandait à qui profiterait le cycle infernal violence-répression. Sous le titre, Une page noire, un juriste réputé pour son sérieux faisait un parallèle imbécile entre la noirceur de l’acte commis et la noirceur du drapeau anarchiste. Une feuille entière était dévolue aux communiqués et déclarations de diverses organisations et personnalités, avec un encadré spécial pour les points de vue d’une quinzaine de groupuscules gauchistes. Treuffais manqua s’assoupir dans son bain et fit tomber les journaux dans l’eau. Il jura et les mit à sécher sur le bord de la baignoire. Il se lava la tête avec fureur, grattant son cuir chevelu avec ses ongles. Il revoyait son amère entrevue avec Buenaventura, le lundi soir, dans la chambre sale du Catalan, les cartes à jouer qui traînent par terre, les mégots dans un bol, Buenaventura est debout dans l’ombre, le dos à la fenêtre illuminée par les enseignes de la rue.

— Tu ne prétends tout de même pas que nous abandonnions l’opération ?

— Si, dit Treuffais.

— Pars si tu veux.

— Tu ne comprends pas. Je ne veux pas me séparer de vous. Je vous demande de suspendre l’opération, le temps de discuter.

— Il n’y a plus de dialogue possible entre nous. Je regrette, Treuffais. Tu es passé de l’autre côté.

— Bordel, Buen, c’est parce que je suis communiste libertaire que je vous demande de suspendre l’opération.

— Communiste libertaire mon cul. Vous l’attrapez tous, tu n’es pas le premier que je vois, vous l’attrapez tous, la vérole de la politique, la vérole du compromis, la vérole marxisante. Fous le camp. Treuffais, je sais déjà tout ce que tu voudrais me dire, et la presse de l’autorité en dira autant dans cinq jours. S’arrêter pour discuter ? Non, mais tu rigoles. On sait ce que ça donne. Je te rappelle que mon père est mort à Barcelone, en 37.

— Et moi j’en ai plein le cul de t’entendre le dire. C’est pas parce que ton père s’est fait buter pendant une insurrection que son fils posthume est plus intelligent qu’un autre. Tu serais même plus con. Tu sombres dans le terrorisme et ça, c’est con. Le terrorisme ne se justifie que dans une situation où les révolutionnaires n’ont pas d’autre moyen de s’exprimer et où la population soutient les terroristes.

— C’est tout ce que tu as à dire ?

— Oui, dit Treuffais soudain épuisé et malade de désespoir.

— Je transmettrai tes remarques à mes camarades. À présent, fous le camp.

— Buen, ça fait quatre ans qu’on se connaît et…

— Fous le camp ou je te cogne.

— Je m’en vais, je ne veux pas qu’on en vienne là, ce serait vraiment trop dégueulasse. C’est vraiment dégueulasse.

Treuffais se rinça, sortit de la baignoire et alla se raser devant le lavabo. Ce qui est moche, ce n’est pas de n’être pas d’accord avec un tordu, c’est de l’avoir aimé et d’avoir cru quatre ans qu’on fonctionnait au coude à coude.

20

— Asseyez-vous, madame Gabrielle, ce ne sera plus bien long, vous allez pouvoir rentrer chez vous. Mais il faut que je vous demande de regarder ces photos.

La maquerelle hocha la tête en soupirant. Elle s’habituait. Goémond fit le tour du bureau pour être à côté d’elle et s’appuya de la hanche au meuble. Il tenait à la main deux chemises, dont l’une contenait des agrandissements extraits du film réalisé par le truand Bouboune. Le commissaire étala un par un les clichés devant la maquerelle.

— Ah ! Mais, ah oui ! s’exclama M me Gabrielle. Ah mais oui ! D’où sortent-elles, ces photos ?

— La police est bien faite, affirma imprudemment Goémond.

— Si elle était bien faite, tout ça ne serait pas arrivé ! cria la maquerelle. Je paie assez cher, j’ai reçu suffisamment d’assurances pour pouvoir espérer, tout de même…

— Vous les reconnaissez ? coupa Goémond.

Les lèvres de la maquerelle s’agitèrent encore un peu à vide, puis la femme poussa un nouveau soupir et se mit au travail.

— Ce n’est pas très net, dit-elle, mais enfin oui, l’homme mûr, là, et puis celui-ci, avec ces douilles qu’il se paye, ce sont eux qui sont entrés et qui nous ont agressés. Je n’ai pas vu les autres, ils m’avaient mis mes tentures sur la tête, j’ai cru étouffer. J’ai au moins deux mille francs de dégâts, ajouta-t-elle avec fureur, mais ça ne serait encore rien ! Le préjudice commercial, commissaire ! Vous vous rendez compte qu’elle est foutue, ma boîte ? Foutue !

— On verra ça. Revenons aux photos.

— Je vous le dis, je n’ai pas vu les autres. Juste ces deux-là. Les salauds !

Le commissaire désigna un troisième personnage, un peu gras.

— Et celui-ci ? Votre… hôtesse, celle qui se trouvait avec l’ambassadeur, reconnaît aussi l’homme mûr, mais elle croit que c’est celui-ci qui est entré avec lui dans la chambre. Elle n’a pas vu le chevelu.

— C’est bien possible. Je n’ai pas vu ce qui se passait après qu’ils m’ont mis mes tentures sur la tête. Ils étaient plusieurs. Je n’ai pas vu.

— Bon, dit Goémond en refermant la chemise. Regardez celles-ci, à présent.

Il présenta à la maquerelle une liasse de clichés plus importante. Il n’avait guère d’espoir. Il avait fait réunir tout ce qu’il avait pu de photographies de manifestants gauchistes armés de lance-pierres. C’étaient des clichés d’une qualité technique très variable, pris sur le vif durant telle et telle manifestation, telle et telle émeute, depuis 1968. Hélas, il paraissait maintenant à peu près certain que M me Gabrielle n’avait pas vu le tireur de fronde, le meurtrier du motard. Goémond comptait davantage sur les gars de l’anthropométrie, qui comparaient présentement les photos extraites du film, les photos de gauchistes fichés, et un certain nombre de photos d’individus non identifiés, masqués d’un mouchoir (encore des rigolos de la fronde). Le commissaire fut donc surpris quand la maquerelle poussa une exclamation vengeresse.

— Le voilà ! fit-elle en pointant le doigt. Le voilà, mon chevelu ! Il est beaucoup plus net ici ! Je reconnais ses yeux méchants ! Il a un regard, vous ne pouvez pas vous imaginer. Il me regardait d’un air !

— Celle-là, elle est bonne, marmonna Goémond en regardant le doigt de M me Gabrielle qui s’appuyait sur un visage rageur.

C’était pure chance si ce visage se trouvait sur ce cliché. La photo, en effet, était recadrée pour isoler un tireur de fronde coiffé d’un casque de moto, des lunettes de ski sur les yeux, un mouchoir sur la bouche. Le tireur était en pleine action et retenait avec ses dents le mouchoir qui le masquait et le protégeait partiellement des gaz de combat, et qui était en train de glisser. Mais ce n’était pas lui que la maquerelle avait reconnu ; le chevelu, on distinguait sa hure féroce par-dessus l’épaule du tireur casqué.

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