Georges-Jean Arnaud - Les jeudis de Julie

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Willy rêvait de voiliers, Boris était le souffre-douleur d'une famille désargentée et Gildas surgissait de l'inconnu sur une puissante moto. Tels étaient les amis de Julie que sa mère, Marie Lacaze, ne rencontrait jamais et pour cause puisque tous étaient nés de l'imagination de la petite fille. Imagination excessive, jeux innocents, jeux dangereux ? Julie n'avait que onze ans et tout cela n'était-il pas habituel ? Jusqu'à ce que le drame, horrible, éclate à cause du zèle des adultes qui n'ont jamais eu d'imagination créative. Et la mère de Julie en arrive à se demander si les Willy, Gildas et autre Boris sont en fait des personnages imaginaires.

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Elle le croisa alors qu’il revenait sur l’ancien chemin des salines. Le chauffeur laissait sa fille à la croisée des chemins et, bientôt, elle aperçut la petite silhouette qui marchait vers la maison. Jamais comme ce jour-là elle ne la vit ainsi, menue, fragile, vulnérable. Chaque soir elle rentrait ainsi, seule, dans ce chemin légèrement encaissé entre deux sortes de dunes recouvertes d’une végétation ingrate. La vieille voiture la secouait ferme mais elle n’avait pas envie de rire. Ses yeux s’emplissaient de larmes.

Lorsqu’elle entendit le bruit du moteur, sagement Julie se rangea sur le bord du chemin, continua de marcher. Elle ne pouvait imaginer que c’était sa mère qui revenait ainsi à l’avance. Des gens empruntaient cette voie pour se rendre au bord de l’étang, à quelques vignes de plus en plus rares dans le coin.

Marie la dépassa de quelques mètres et s’arrêta.

— Bonjour, dit-elle gaiement pour que sa fille ne remarque pas ses yeux trop brillants. J’ai pu me libérer plus tôt…

— Chic, dit Julie, tu pourras peut-être me faire des crêpes…

— Bien sûr… Tout ce que tu voudras… Avec du chocolat bien chaud.

— Peut-être que Gildas viendra, dit Julie. Il ne me l’a pas promis formellement mais il m’a dit qu’il essayerait.

M me Cauteret avait parlé de névrose qui pouvait par la suite devenir psychose. Pourquoi voulait-on à toute force dramatiser la simple exaspération d’une imagination trop vive ? Elle avait vu sa petite fille seule, peut-être inquiète sur le chemin du retour. Il y avait près d’un kilomètre jusqu’à la maison à partir du moment où le car l’abandonnait à la croisée des chemins. N’était-ce pas une peur sourde qui provoquait chez Julie le besoin d’un compagnon protecteur ? Elle fut tentée de l’interroger sur ce Gildas, estima préférable de tourner la difficulté.

— Il y a bien une étude à ton école ? À quelle heure sortent les élèves ?

— Cinq heures et demie.

Julie pourrait rester à l’étude. Ne quittant son bureau qu’une demi-heure avant, elle ferait ses courses avant de passer la prendre. Ainsi, elles rentreraient ensemble. Pour les jours de classe le problème serait donc résolu mais resteraient le jeudi, les jours de congé, les vacances.

Ne pouvant échapper à sa préoccupation, Marie confectionna ses crêpes, prépara le chocolat chaud. D’ordinaire, Julie mangeait au fur et à mesure que les crêpes glissaient de la poêle. Elle remarqua que le tas grossissait, pensa que sa fille n’avait pas très faim. Peut-être avait-elle trop mangé à la cantine scolaire.

Lorsqu’elle eut bu son chocolat, Julie prit un morceau de papier blanc et y déposa une dizaine de crêpes.

— Je vais jusqu’à l’étang les porter à Gildas. Il a dû se rendre directement là-bas.

Marie regarda le visage étroit, sourit malgré elle. Une moustache de chocolat soulignait la lèvre supérieure de l’enfant, formait une ligne parallèle à celle de la frange.

— Tu pourrais lui dire de venir jusqu’ici.

— Pas tout de suite… Je ne veux pas, comment dit-on ?

— L’effaroucher ?

— Voilà… L’effaroucher…

Willy, Boris, Gildas, des compagnons farouches, timides.

— Tu reviendras vite ?

— Avant la nuit.

Dès qu’elle fut sortie, Marie monta à l’étage, essaya de voir depuis la fenêtre de sa chambre. Un vent aigre dressait des pointes d’écume sur l’étang mais elle ne pouvait distinguer l’espèce de petite plage où Julie avait l’habitude de jouer. Le chemin contournait un groupe de tamaris et à partir de là elle la perdit de vue. La petite fille s’effaçait d’un coup de la réalité pour pénétrer dans un autre monde semblait-il. Marie en fut si bouleversée qu’elle ouvrit les vitres pour appeler. Mais aucun son ne put sortir de sa bouche. Seules des larmes ruisselèrent sur ses joues, tout de suite séchées par ce souffle glacé qui courait sur la solitude. Elle resta ainsi quelques minutes, referma enfin et redescendit dans la cuisine.

« Un jeu, se dit-elle, un simple jeu. Si les gens ne s’en mêlaient pas je n’y attacherais aucune espèce d’importance. »

Comme promis, Julie rentra avant la nuit.

— Il a beaucoup aimé les crêpes, dit-elle. J’aurais dû en fourrer quelques-unes de confiture d’abricot. Il aime beaucoup la confiture d’abricot.

— Nous n’en avons jamais, dit Marie. Tu ne l’aimes pas.

Julie n’aimait pas cette confiture mais Simon, son frère, l’adorait. Lorsqu’il vivait, elle en faisait toujours une dizaine de pots pour son fils. Depuis, elle avait cessé. Julie pouvait-elle se souvenir que son frère aimait ça ? Jamais elle ne parlait de l’enfant mort, de ses goûts, de ses habitudes.

Au cours du repas, Marie lui demanda si, à la rentrée des grandes vacances, elle aimerait rester à l’étude.

— Nous pourrions rentrer ensemble, expliqua-t-elle. Ce serait beaucoup mieux que le car et tu n’aurais pas à faire le reste du chemin à pied.

— Oh ! ça ne me fait rien, dit Julie. Et maintenant il y aura souvent Gildas pour me raccompagner.

— Il habite dans le coin ?

— Non, mais il a tout son temps. Ses parents lui laissent faire tout ce qu’il veut. De toute façon, il n’a plus besoin d’aller à l’école puisqu’il a plus de seize ans.

Marie frémit. Brusquement, elle comprenait que sa fille s’était heurtée avec Willy et Boris à des impossibilités criantes. Elle avait créé des compagnons de l’âge de son frère mort mais n’avait pu fournir des explications plausibles sur leur liberté de mouvements. D’un seul coup, elle venait de résoudre deux difficultés. Gildas n’était plus d’âge scolaire et ses parents lui laissaient toute latitude de faire ce qu’il voulait.

— N’aimerais-tu pas habiter carrément à Sigean ? demanda-t-elle plus tard alors qu’elles faisaient la vaisselle ensemble. Nous pourrions trouver un petit logement. Tu pourrais rentrer tranquillement de l’école, m’attendre en faisant tes devoirs.

— Et nous ne viendrions jamais plus ici ?

— Si, bien sûr, pour les vacances, le dimanche.

— Pourquoi as-tu l’air fâché ?

Marie détourna la tête. Elle n’avait pas cru trahir sa colère contre cette assistante sociale qui avait fini par l’impressionner. Maintenant, elle avait peur qu’on ne les relance, qu’on ne cesse de les harceler, de les surveiller. Les gens finiraient par savoir. Tout se savait dans un petit pays. On donnerait raison à M me Cauteret, à sa belle-sœur. Elle deviendrait une mauvaise mère en laissant seule sa petite fille. Une petite fille un peu étrange. On chuchoterait peut-être autre chose, que Julie n’était pas tout à fait normale. Elle s’épouvantait de la cascade des ragots, des insinuations, des affirmations qui suivraient. À l’école, Julie serait considérée comme une bête curieuse, risquerait de devenir le souffre-douleur des autres enfants.

— Je ne suis pas fâchée contre toi, dit-elle, mais je suis forcée de réfléchir à certaines choses…

— Quelles choses ?

— Eh bien, le fait que tu sois souvent seule dans cette maison… Je n’y avais jamais tellement songé et depuis quelque temps je suis inquiète.

— C’est à cause de cette femme qui est venue l’autre jour ? Je sais qui elle est. Elle s’appelle M me Cauteret et est assistante sociale. Je l’ai aperçue à l’école qui discutait avec M me Plagnon.

M me Plagnon était l’institutrice de Julie.

— Tu ne m’en avais pas parlé.

— J’avais oublié. Elle est venue hier. Nous étions en classe et M me Plagnon est sortie dans le couloir pour discuter avec elle.

— Et puis ? demanda sa mère alertée.

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