Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Silence. Il n’y avait pas même un moustique dans cette salle — ils étaient allés voir ailleurs, au fond des vallées, s’ils pouvaient retrouver la chaleur bienfaisante des tropiques.
— Je ne comprends pas la morale.
Nicolas se pencha en avant. Ses yeux noirs. Sa figure étroite et blanche. Son crâne chauve. Son nez aquilin et ses lèvres minces. Jeanne reconnaissait maintenant les traits indiens derrière le vernis occidental. Un visage sculpté dans la pierre calcaire des pyramides de ses ancêtres.
— La morale, fit-il d’une voix sifflante, c’est que vous avez tort de nous prendre pour des cons. Au VI esiècle, nos calendriers étaient aussi précis que les vôtres aujourd’hui. Un jour, notre gouvernement sera indien. Comme en Bolivie. Un autre jour, plus lointain, vous aurez à répondre de vos crimes auprès de nos dieux. Le Popol Vuh dit : « Jamais notre peuple ne sera dispersé. Son destin triomphera des jours funestes… »
Nicolas était donc un pur Maya. Malgré son look de skieur et sa peau claire. Malgré ses réflexions racistes. Il en voulait à son peuple d’être soumis, superstitieux, immobile. Il bouillonnait d’une colère perpétuelle…
Il parut tout à coup à Jeanne que cette nuit elle-même était indienne.
Vibrante d’une rage sourde et froide. Qu’allait-elle trouver au bout ?
56
Le cimetière de Sololá se trouvait au sommet du village, surplombant le lac. Jeanne n’avait jamais vu un lieu pareil. Les tombes étaient toutes peintes de couleurs vives. Les caveaux ressemblaient à des cabines de bain bigarrées, comme à Deauville. Des murs abritaient les urnes des corps incinérés — et c’était encore des taches de couleurs, des carrés peints, des bouquets de fleurs de plastique. Un vrai feu d’artifice.
Hansel, « l’homme de jade », avançait sans hésiter, tenant devant lui une énorme torche dont le faisceau éclairait l’allée. Il portait sur son épaule une pelle et une pioche. Rien qu’à la façon dont il les soutenait, on devinait l’habitué des exhumations et des fouilles. Derrière lui, Nicolas avançait à pas prudents. Jeanne lui avait déjà donné la montre.
— On y est.
Ils étaient parvenus au bout du cimetière. Le terrain s’arrêtait net, au bord du vide. Face à eux, le lac, sous les rais de la lune, ressemblait à une immense couverture de survie en aluminium. Au-delà, les ombres compactes des volcans veillaient sur le vertigineux cratère qui avait donné la vie au monde maya. Jeanne comprit ce qui la saisissait ainsi : ce spectacle portait sa propre éternité. Pas un pli sur le lac, pas une aiguille de sapin, pas un souffle de vent qui n’ait été identique à l’époque des origines…
— Il faut descendre.
La falaise plongeait à pic. En bas s’étendait un terrain vague rempli de détritus, d’arbres morts, de ronces inextricables.
— Roberge est inhumé là-dedans ? demanda Jeanne.
— Je vous l’ai dit : jamais les Indiens n’auraient accepté qu’il soit enterré avec eux.
Elle eut une pensée émue pour le père Roberge, maudit entre les maudits, homme saint qui avait fini dans une décharge. Par réflexe, elle leva les yeux vers les étoiles, aussi précises que des trous d’épingle dans le ciel noir. D’autres étoiles scintillaient plus bas, à hauteur de colline, sur la droite. Des lucioles palpitantes. Ou des torches, parmi les pins et les cyprès. Très loin, un tambour martelait une cadence.
— Qu’est-ce que c’est ?
— Des gars de Santiago Atitlán, fit Hansel. Des Tzutuhils. Ils viennent de l’autre côté du lac pour convertir les Kakchiquels de Panajachel.
— Convertir à quoi ?
— Au culte de Maximon.
— Qui est « Mâ-chi-mô » ? interrogea Jeanne en reproduisant la prononciation de Hansel.
Le pillard sourit dans la nuit.
— Un Dieu noir. Un gars inspiré de Judas, le traître qui a envoyé Jésus sur la Croix. Un lascar monté comme un âne, toujours entouré d’une douzaine de pépées, qui passe son temps à s’envoyer en l’air. Il porte un chapeau texan, un bavoir en foulards et fume le cigare. On le promène dans les rues avec les saints catholiques, pendant la semaine sainte. C’est notre saint de la fertilité. Une espèce de démon jailli d’un bain de vapeur. Énergie sexuelle, vitalité, fécondité de la terre : on vient le prier pour ça.
Jeanne regardait toujours les feux dans les bois.
— Et ils le vénèrent cette nuit ?
— Toutes les nuits, chiquita. Les aj’kuns, les chamanes, font des feux. Ils brûlent du copal. Jettent de l’aguardiente. Du tabac. Maximon fait la pluie et le beau temps sur les cultures et les naissances de Santiago Atitlán. Même dans les églises, on peut l’apercevoir sur les bas-reliefs, sculpté entre la Vierge et saint Pierre. Bon. On descend ou quoi ?
L’équipe s’achemina. Il s’agissait de contourner les dernières tombes et de dégringoler la pente jusqu’à la décharge. Malgré ses Converses, Jeanne se tordait les chevilles dans les broussailles. Elle puisait ses forces dans l’irréalité du moment. La lumière de quartz. Le lac impassible. Les feux allumés pour un Judas à chapeau texan…
Parvenus en bas, ils franchirent un caniveau d’eaux saumâtres sur une planche puis parvinrent de plain-pied parmi les immondices.
— C’est plus loin sur la droite.
Ils enjambèrent des papiers gras, des cartons déchirés, des déjections organiques. Ils marchaient à l’oblique, en lançant chaque pas le plus loin possible, comme s’ils avaient traversé un marécage. Des remugles violents montaient. Ordures. Fruits pourris. Charognes…
— On y est presque.
Jeanne serrait les dents. Les ronces avaient griffé son jean et ses chevilles. Ils accédèrent à un promontoire herbu, abrité par les premiers arbres de la colline. La tombe était là. En réalité, un tas de gros cailloux protégé des déchets par une ceinture d’herbes sauvages. Les pierres étaient noires et mates. Des fragments de lave.
Hansel se hissa sur le tertre, lui-même dominé par la colline. Il tendit la main à Jeanne, qui monta à son tour. Personne n’aida Nicolas mais, l’instant d’après, il était à leur hauteur. Bref recueillement. A l’extrémité de ce lit de pierraille, on avait planté une plaque de grès :
PIERRE ROBERGE. b. MARCH, 18, 1922, IN MONS, BELGIUM. d. OCTOBER, 24, 1982, IN PANAJACHEL, GUATEMALA.
Pourquoi en anglais ? Le plus important était l’épitaphe, inscrite en dessous :
La formule latine lui disait quelque chose mais elle était incapable de la traduire.
— C’est du latin, cracha Hansel. C’est lui qui m’a demandé d’écrire ça sur sa tombe.
— Qu’est-ce que ça veut dire ?
— Aucune idée. Une citation d’un de vos poètes anciens. Très vieux. Je me rappelle plus lequel.
Le pilleur installa sa torche de façon à éclairer la sépulture. Il attrapa un premier bloc, le balança à un mètre ou deux de distance et bougonna entre ses dents :
— Oh, le mal-blanchi, tu t’y mets ou quoi ?
Sans répondre, Nicolas obtempéra. Au bout de plusieurs minutes, ils avaient complètement découvert le talus. Hansel attrapa la pelle, Nicolas la pioche. Ils creusèrent côte à côte. Sans la moindre complicité. Ils s’activaient comme s’ils avaient été chacun seul au monde. De la buée s’échappait de leurs lèvres.
Les minutes passèrent. Le trou s’approfondit, prenant naturellement les dimensions d’un corps ou d’un cercueil. Jeanne leva les yeux. Le miroir lisse, sans la moindre imperfection, du lac. Le reflet obstiné de la lune en son centre. Les foyers qui s’embrasaient dessus, images des feux allumés au nom de Maximon. De nouveau, elle éprouva un sentiment d’éternité. Mais elle percevait aussi la surface du lac comme une fine membrane sur le point d’être percée et de révéler une atrocité.
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