Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Enfin, en octobre 1982, Roberge prit le temps d’intégrer ses notes argentines. Jeanne dut se concentrer. On n’était plus en 1982 mais en 1981. On quittait le climat tempéré du lac Atitlán pour les fournaises du Nordeste argentin. La répression militaire faisait le joint. La seule différence était que les victimes étaient importées des quatre coins d’Argentine dans une base militaire portant le même nom que le village : Campo Alegre. Et que tout se passait derrière les remparts du camp de concentration.
20 mai 1981, Campo Alegre
Il y a deux jours, dans les environs du village, une femme a fait une découverte étrange. Dans la forêt, elle s’est trouvée confrontée à une bande de singes hurleurs — on les appelle ici les « monos aulladores negros » ou les « caráyas » , c’est l’espèce la plus répandue. La femme collectait du bois près de la lagune, dans une zone qu’on appelle « la forêt des Mânes » ou « la forêt des Ames » (la Selva de las Aimas). Les singes étaient une vingtaine, accrochés aux branches, dissimulés derrière les feuilles. D’ordinaire, ils hurlent pour effrayer l’intrus, mais, si cela ne suffit pas, ils s’enfuient. Ce jour-là, ils n’ont pas bougé, criant, s’agitant, fixant la femme d’un regard mauvais.
Munie d’un bâton, l’Indienne ne s’est pas laissé intimider. Frappant de tous côtés, elle les a fait fuir. Elle s’est approchée de l’arbre que les singes défendaient. À son pied, il y avait un singe différent. Noir. Maladroit. Gémissant. Il ne parvenait pas à grimper le long du tronc.
Elle a mieux regardé et est restée stupéfaite. Il s’agissait d’un enfant à la peau maculée de feuilles, d’écorces, de poils collés. Il était blessé à la jambe et ne parvenait plus à bouger. Elle est partie chercher de l’aide. Une heure plus tard, les hommes ont fait déguerpir les singes qui étaient revenus et ils ont emporté l’enfant à demi évanoui. D’après ce qu’on m’a raconté, ils l’ont mis dans un sac — je compte sur eux pour avoir expédié l’affaire avec brutalité.
Mon infirmière, qui vit à Campo Alegre, a pu le voir. D’après elle, l’enfant a entre six et huit ans. Très maigre. Il pue horriblement. Les mouches tournent autour de lui. Il est couvert de poils de singe et d’autres scories séchées. Ses cheveux, énorme tignasse noire, lui mangent le visage. Des filets de bave coulent de sa bouche. Il a des ongles longs, crochus, encroûtés de terre. Il dort beaucoup mais quand il se réveille, il est très agressif. Selon mon infirmière, il est vraiment blessé à la jambe. Il faut donc le soigner en urgence. J’irai ce soir avec mon médecin, Tomás. Nous lui apporterons les premiers soins sur place puis nous l’accueillerons à l’orphelinat.
21 mai 1981
Stupéfiant. C’est le seul mot qui vient à l’esprit. C’est un véritable enfant sauvage. Dès que je l’ai vu, des souvenirs livresques et cinématographiques m’ont assailli. L’enfant sauvage de l’Aveyron. Les deux enfants-loups d’Inde, Amala et Kamala. Un autre cas dont j’ai entendu parler, au Burundi, il y a quelques années…
J’ai fait signer une décharge aux autorités de Campo Alegre et nous l’avons transporté jusqu’au dispensaire. Nous l’avons lavé. Nous lui avons coupé les ongles et les cheveux. Première surprise : l’enfant n’est pas indien. Sa peau est blanche. Ses yeux noirs. Origine hispanique, a priori. Deuxième constatation : son corps est couvert de cicatrices. Morsures. Eraflures. Coupures. Troisième remarque : sa blessure à la jambe est sans gravité.
Tomás lui a fait une piqûre de pénicilline. Nous l’avons ausculté. Impossible de définir son âge avec certitude. Je penche pour six ou sept ans. Maigre — il pèse 32 kilos —, il est en même temps très musclé. Il souffre de terribles coliques et a contracté la malaria. Les examens vont sans doute révéler d’autres affections…
Ce matin, je regardais Tomás ausculter Juan — les villageois l’ont baptisé ainsi —, et je me demandais : depuis combien de temps vit-il dans la forêt ? Comment a-t-il pu survivre dans un milieu qui est déjà, à l’échelle d’une journée, insupportable pour un être humain ? La chaleur. Les insectes. La menace permanente des prédateurs dans l’eau et sur la terre. Comment s’est-il défendu ? A-t-il été réellement protégé par les singes hurleurs ?
Pour l’heure, il paraît ne rien voir, ne rien entendre. Ses yeux n’arrêtent pas de cligner, de tourner sous les paupières. Juan ne réagit pas aux bruits forts mais sursaute au moindre froissement. Le médecin est formel : il n’y a aucune raison de penser qu’il est sourd ou muet. Pourtant, il semble indifférent au monde extérieur. Il ne cesse de se balancer d’avant en arrière. Il me rappelle les enfants autistes que j’ai pu voir à Bruxelles, quand j’étais aumônier attaché aux hôpitaux du royaume.
D’où vient cet enfant ? Il a pu être abandonné par ses parents villageois. Ou il s’est échappé de son propre foyer, pour une raison quelconque. Autre possibilité : il vient de la base militaire où l’on compte parfois des enfants. Si c’est un gosse du coin, il sera facile à identifier. S’il vient de la forteresse, ça sera plus compliqué. Jamais les militaires ne diront quoi que ce soit.
25 mai 1981
Nous avons placé Juan dans un enclos grillagé, à l’écart, afin que les autres enfants ne viennent pas le provoquer. Quand il sent un regard posé sur lui, il panique. Il s’agite dans tous les sens. Puis il s’écroule de sommeil. Ensuite, il se réveille et tire à nouveau sur sa corde — nous avons dû l’attacher, sinon il se blesse contre le grillage. Je me répète les mots de Jésus, selon saint Matthieu : « Heureux les pauvres de cœur : le royaume des cieux est à eux. Heureux les doux : ils auront la terre en partage. Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés. »
Nous lui donnons à manger. Il accepte les haricots, les épis de maïs, mais préfère les fruits et les graines. Quand il mange, c’est avec la peur dans le regard. Il semble toujours craindre qu’on lui vole sa nourriture. Sans doute un souvenir des singes.
Quand il dort, il ne cesse de s’agiter. Des tics crispent son visage. Des spasmes secouent son corps. Il est en état d’alerte permanent. Pourtant, dans ces moments-là, on peut mieux discerner l’être humain sous l’enveloppe sauvage. Juan a des traits réguliers. Une peau délicate. Des articulations fines. Qui est-il ?
29 mai 1981
Une semaine d’examens et d’observations. Le bilan est lourd. Malaria confirmée. Tube digestif grouillant de parasites. Multiples infections. Tomás a prescrit un traitement de cheval à base d’antibiotiques. On doit maintenant attendre.
Du point de vue de l’attitude, rien de bon non plus. Juan demeure recroquevillé dans un coin de l’enclos, poussant des gémissements. Son visage est enfoui sous ses cheveux, que nous lui avons laissés assez longs. Je compte bientôt m’attaquer à son apprentissage mais je dois repartir de zéro. Commencer par lui inculquer la bipédie. Je n’ai qu’une certitude. Cet enfant est un don de Dieu. Je me suis promis de le sauver.
6 juin 1981
Aucun progrès. Juan ne réagit à un aucun stimulus extérieur. Refuse de se tenir debout. Sombre dans l’asthénie. Il ne s’éveille que pour manger. J’ai découvert ce qu’il aime — sans doute ce qu’il mangeait auprès des singes hurleurs : les dattes des palmiers. D’après Tomás, il faut absolument que nous parvenions à lui donner de la viande. Pour fortifier sa croissance.
7 juin 1981
Cette nuit, je suis allé voir Juan. En ce moment, des flottilles de vampires s’attaquent à notre bétail. On ne les voit pas mais on les entend. Le claquement des ailes. Le bruit de succion.
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